Troisième et dernier round dans le ring Hellfest 2013 ! Après une première journée riche en émotions, une deuxième placée sous le signe de l’énergie (celle qui grimpe sur scène et celle qui commence doucement à manquer en face), voici le troisième jour de ce weekend en Enfer. Et encore aujourd’hui, vous allez pouvoir suivre en direct cette ultime étape de ce weekend clissonais via ce fil rouge qui sera fréquemment mis à jour depuis l’ouverture des hostilités vers 10h30, jusqu’à la fin des derniers concerts vers 2h du matin !
Suivez-nous donc dès maintenant via nos trois plate-formes éditoriales – le site de Radio Metal, notre page Facebook et notre compte Twitter – pour tout savoir sur ce Hellfest 2013 et obtenir nos impressions à brûle-pourpoint. Nous vous conseillons donc de recharger cette page régulièrement car nos informations sont mises en ligne en temps réel. Par ailleurs, sachez que les live reports de ce fil rouge pourront être enrichis quelques jours après le festival et nous vous proposerons également, a posteriori de l’événement, des galeries photos entièrement consacrées aux prestations des artistes.
10h48 : Après une courte nuit de sommeil, où dans le camping, par exemple, jusque 6h, on s’endormait doucement tandis que des irréductibles luttaient contre le lever du jour, comme ce violoniste jouant des reprises de Metallica (grande classe !), on se retrouve, comme hier, à avancer sous un ciel chargé, dans le vent, le froid et une averse qui mouille tout et tout le monde.
Cette journée sans réelle grosse pointure en tête d’affiche s’annonce moins peuplée que la veille. Et ce n’est pas plus mal : la journée de samedi s’est montrée presque suffocante par son affluence et les difficultés de déplacements engendrées.
10h58 : Sur la Main Stage 2, The Arrs ouvre les hostilités de cette troisième journée, et le moins que l’on puisse dire, c’est que, hormis la présence de quelques éternels excités, le public est peu nombreux et bien endormi. La Jägermeister à la main, Nico le chanteur n’est pourtant pas en reste et tente bien d’électriser la fosse, mais rien n’y fait. Quand bien même épaulé par des musiciens à bloc et une setlist efficace et variée, la mayonnaise ne monte pas vraiment. Dur dur d’ouvrir le dimanche matin…
11h08 : Dans la Valley, Eryn Non Dae reprend là où Cult Of Luna avait tout arrêté, sans avoir à rougir. Le groupe démarre sans ménagement et délivre sa recette composée d’atmosphères planantes, de riffs vaporeux, et d’un chant bien agressif qui n’est pas sans rappeler Amenra. La tente étant loin d’être pleine, matinée oblige, le son semble assez fort et réveille bien les cages à miel. Un très bon show d’entrée et un groupe à revoir absolument !
Dans le Temple Stage, la fosse se remplit progressivement et se masse devant le show de Leprous. Une fois n’est pas coutume, la qualité des compositions, progressives et originales, est sublimée par la voix magnifique du chanteur, qui étonnement s’est coupé ses traditionnelles dreadlocks. Vêtus de costards ou de chemises noires, les musiciens transpirent la classe et raflent de nombreux applaudissements. Un excellent set.
11h40 : Waltari débarque sur la Mainstage 1 pour donner un nouvel exemple de l’originalité de la scène finlandaise avec son rock couillu et déjanté. Malgré leur jeunessse, les gars sont déjà copieusement atteints et pratiquent un power rock pêchu, dansant et très ouvert avec des sons électro en arrière-plan. Un vent de fraîcheur sous un soleil qui déchire les nuages. Du coup, ça remue enfin pas mal dans les premiers rangs, dans la joie et la bonne humeur, même si on est encore loin de l’affluence d’hier à la même heure. En outre, le son est un ton en dessous de la veille. Au final un set court de Waltari, qui aura quand même suffi à redonner un peu la forme à certains pour attaquer ce dernier jour.
11h55 : Barbare, sanglant, grand guignolesque, Haemorrhage arrive sur l’Altar. En tenues de chirurgiens, les musiciens entourent le chanteur, torse nu et recouvert d’hémoglobine. Les textes en espagnol des Madrilènes sont incompréhensibles, mais leur black death groovy lui, est terriblement incisif. Le son est agréable, bien rond, et l’accent français du frontman est tout bonnement savoureux. Un bon moment !
12h34 : Pendant que The Ghost Inside délivre un metalcore classique, efficace comme on peut s’y attendre, mais pas plus original que ça, soit un bon groupe mais qu’on oubliera vite tant il en existe d’identiques, sur le Temple, on retrouve Svart Crown et son black metal inspiré, venu remplacer Nachtmystium. Carrée et bien pensée, la musique du groupe français ravit toute la fosse et bénéficie d’un son très correct. On comprends pourquoi le combo a le vent en poupe; et une chose est sûre : il le mérite.
12h44 : Flash info de première importance ! Mec à poil dans la Valley ! On répète : mec à poil dans la Valley et… qui se frotte à une barrière ! Notre photographe Claudia a dû lui faire un bisou pour avoir droit à une photo.
13h02 : A l’instar de leur concert au Glazart, Truckfighters tient la scène à trois sans problème et enchaîne mandale sur mandale. Porté par un guitariste très énergique et de gros riffs hard et stoner, le combo suédois offre une prestation sincère et pêchue. A la fin du show, le bassiste va faire un tour vers les premiers rangs, tendant son instrument au public. Un pur moment de rock’n’roll.
13h13 : Le public est de plus en plus nombreux devant les Mainstages pour voir Heaven’s Basement. Même si on le trouve assez clairsemé après la marée humaine de la veille. Sur scène le groupe balance un hard moderne traditionnel mais au répertoire efficace et a de l’énergie à revendre, notamment son chanteur Aaron Buchanan qui est en mouvement constant.
Dans la Warzone, Treponem Pal a des difficultés à vraiment convaincre la fosse. Malgré un son excellent et des compositions bétons, le vétéran indus français ne semble pas assez hardcore au goût du public. Deux représentantes de la gent féminine viendront se trémousser sur scène, mais rien n’y fait, la folie ne prend pas. Dommage, car la prestation du groupe était tout simplement impeccable.
A noter quand même que l’accès à cet espace semble avoir été modifié pendant la nuit car le goulot d’étranglement (qu’on subit surtout en cas de concerts de gros groupes) a été partiellement supprimé et il n’est plus nécessaire de passer par l’arche aux couleurs de la scène pour accéder à celle-ci.
13h36 : Retour dans Temple où Inquisition fait du black old-school à la Nordique et le fait très bien. Le public est particulièrement conséquent devant le duo colombien, qui reste comme à son habitude froid et distant. Une prestation pour les amoureux de trve black metal.
Pendant ce temps, dans la Valley, on s’offre un nouvelle dose de psychédélisme grâce aux Allemands de My Sleeping Karma qui débarquent sur un extrait de leur dernier album Soma. Les nappes de basse et les chorus aérien enveloppent tout le public, le charme opère. Des longues montées progressives aux explosions stoner ultra efficaces, les grands barbus, le sourire aux lèvres, prennent toute la fosse aux tripes et jouent avec notre âme. Dans la musique instrumentale de My Seeping Karma comme dans son analyse, le verbe est dispensable.
13h50 : Tandis que le ciel nous offre une danse en deux temps (pluie, soleil, pluie, soleil…), Prong monte sur scène sur une intro country-western. Amateurs de power metal ricain aux riffs qui groovent, voici une bande de mecs qui, rien qu’à trois, savent occuper l’espace ; et le public, pas forcément connaisseur au départ, adhère bien. Ajoutez à cela les rythmiques indus très dansantes d’un « Revenge… Best Served Cold », tube du dernier album, enchaîné aux hits « Whose Fist Is This Anyway » et « Snap Your Fingers, Snap Your Neck » et vous obtenez un set excellent (durant lequel on n’aura pas eu à se plaindre du son non plus) ; pas étonnant que de grosses pointures (Korn, Nine Inch Nails…) les citent comme des références malgré leur succès relativement confidentiel.
14h13 : Surprise : on apprend que Ghost jouera à la place de Danzig à 00h45 sur la Mainstage. Ce dernier, quant à lui, se produira donc à 21h45 dans la Valley, estimant cet horaire plus convenable. Apparemment, Danzig aurait récemment viré son manager et, par conséquent, ça cafouille un peu au niveau de la communication, et donc de l’organisation.
14h36 : On peut dire que Mustasch envoie sacrément le pâté sur la MS1. Un bon groove rock’n’roll soutenu par des élans stoner bien collant. Ca gratte et ça pique au bout des doigts. Un besoin de taper dans ses mains se fait croissant. Le charismatique frontman, sacré bonhomme à la voix bien chaude, n’est pas sans rappeler un certain James Hetfield. Le groupe a un véritable côté charmeur et, en plus, a du tube dans la poche. Et même si le public n’est pas familier de la formation suédoise, il ne boude pas son plaisir et applaudit avec franchise et sincérité une prestation définitivement agréable qui aura fait de nouveaux adeptes.
Autre ambiance sur l’Altar avec le death brutal et véloce de Cryptopsy. Les Québecois tabassent sévère et ne sont pas venus pour rigoler. Entre circle-pit et pogo, la fosse se défoule sans relâche. L’intérêt musical lui, est relatif, les riffs sont très répétitifs et le chant assez inaudible. Sauvagerie quand tu nous tiens…
14h56 : Des gendarmes sont posés en escadron de huit sous le Temple.. et apprécient le charme envoûtant de Seth…
15h00 : Un groupe de reprises a-t-il sa place sur la scène d’un festival de l’envergure du Hellfest ? Si c’est le Bal des Enragés, la réponse est : oui ! Entraîné par la crème de la crème de la scène française (Lofofora, Tagada Jones, Parabellum, Loudblast, etc), la troupe revisite les classiques du hard, punk ou metal avec une énergie et un entrain comme on en voit rarement. Et le public ne s’y est pas trompé : la Warzone est blindée malgré l’heure encore matinale (oui, le dimanche, 13h35, c’est le matin).
On aura peut-être quelques regret à les voir jouer essentiellement des gros tubes metal (« Refuse/Resist », « The Beautiful People », « Feuer Frei », « Antisocial »…) en reléguant un peu la scène française au second plan (adieu Négresses Vertes, Sales Majestés, Ludwig Van 88 et autres) dont seuls réchappent les Béru et Svinkels (sur lequel Reuno a toujours quelques difficultés à garder le flow et semble se perdre dans la chanson). Sorti de ces petites réserves, le show est un sans faute. Les mises en scène à base de jeux de ponceuses s’intègre parfaitement et le final « Vive le Feu » embrase littéralement le public.
15h31 : Alors que la mixture hard heavy 70′s de Graveyard, musique de bikers alitée au blues, envahit la Valley, sur la Temple Stage, Seth s’installe et ne tarde pas à impressionner son audience. Le groupe bordelais sait tenir une scène et déborde d’énergie, le nouveau bassiste Eguil est vraiment comme un poisson dans l’eau. Reformé l’an passé, le combo fait défiler les titres avec un plaisir apparent, le nouveau morceau « Scars Born from Bleeding Stars » passe particulièrement bien la barrière du live. Avec « Killing My Eyes », autre rejeton du dernier opus The Howling Spirit, la formation sculpte une ambiance hypnotico-dépressive. La technicité du groupe est appréciable, mais faute à un son parfois brouillon, toutes les subtilités n’arrivent pas forcément jusqu’aux oreilles. Globalement, la setlist est très axée sur le dernier album. Un show très maîtrisé.
Sur la Main Stage 2, on retrouve un groupe de contrastes pour un set contrasté : Riverside. Le chanteur se demandera au micro s’ils ont vraiment leur place sur la programmation du Hellfest, pourtant ils sont loin d’être la seule formation progressive ! La musique du combo polonais est vraiment originale, très élaborée et les fans du genre sont ravis. Quelques curieux s’aventurent pour découvrir le set, mais étonnement le groupe n’en profite et semble quelque peu distant avec le public.
15h59 : On brave un énième retour de la pluie pour aller voir les Canadiens de Danko Jones. Leur rock’n’roll vitaminé, même s’il n’a rien de révolutionnaire, a sa dose de fans, et son énergie parle à tous. Le trio est très remuant sur scène. Le chant de Danko a quelque chose de groovy qui rend le tout entraînant. Et le frontman, pas le dernier pour déclencher une fête, demande au public de chanter un « joyeux anniversaire » pour Glen Danzig qui fête aujourd’hui ses 58 ans. Au premier rang, on trouve même quelques femmes qui dansent en soutien-gorge qui attirent inévitablement les regards du chanteur, mais aussi des caméramen…. Le tout se passe vraiment dans une ambiance sympa, le parfait écrin pour les bons riffs de Danko Jones.
Ihsahn avec Leprous en tant que backing band de luxe, c’est du lourd, du très lourd… Particulièrement bien mis en valeur par les lights soignées de la Temple Stage, le groupe délivre un show impressionnant. Ihsahn a beau être statique, ceci est totalement contrebalancé par ses collègues de scène, qui eux, sont en mouvement perpétuel. La musique, riche et planante, obtient l’adhésion complète du public, qui se laisse porter par une excellente setlist. Un concert scotchant, tant sur le fond que dans la forme.
16h45 : De la violence, une homme déguisé en vache, un autre en cochon (ou en lapin, on ne sait plus trop, peut-être même Saadam Hussein sur une licorne) qui court sur la scène, oui, Pig Destroyer est sur l’Altar. La musique est pour le moins… vindicative ! Le combo maltraite son audience à coups de riffs extrêmes et les enceintes crachent un flot de hargne. Mais, au delà de la violence, Pig Destroyer c’est une machine a riffs souvent irrésistibles signés Scott Hull et des effets sonores du spécialiste en électronique Blake Harrison. Là où le batteur de Napalm Death, Danny Herrera, montre des limites en concert, Adam Jarvis lui reste époustouflant. Le frontman J. R. Hayes est quand à lui possédé, une lueur un peu folle dans les yeux. Pour le reste, Pig Destroyer ne s’encombre pas de bassiste. Un show bétonné, pour un des tout meilleurs combos de grind.
Dans un tout autre style, Senser dans la Warzone, avec un rap-metal à la RATM, mélange détonant de hip-hop, guitare, platine et d’un duo chanteur-chanteuse n’a pas obtenu une forte adhésion du public mais aurait pu mériter un peu plus d’entrain.
16h50 : Ceux qui étaient au concert de Mass Hysteria en ce dimanche 23 juin au Hellfest pourront dire pendant des années : j’y étais. Débarquant sur les gros riffs de « Positif à bloc », c’est une déclaration de guerre que fait le groupe. Le public et le groupe sont là pour « Tout Faire Disparaître’. C’est de la folie furieuse dans la foule qui essaie de suivre tant bien que mal le rythme imposé par les zicos qui, en deux titres, ont déjà mis une grosse partie du Hellfest à leurs pieds. Et ce n’est qu’un début !
« On va montrer au Petit Journal qu’on n’est pas que des bœufs qui montrons nos culs. Marre que les metalleux passent pour des bouffons. » proclame Mouss. Mass a faim d’en découdre mais Mass transpire surtout le bonheur d’être sur scène ; même le soleil ne veut rien manquer de ça.
Ce concert surpasse de loin tout ce que certains pouvaient attendre. Le groupe est irréprochable. « L’esprit Du Temps » remue encore plus le foule. Le public est uni comme jamais autour d’une setlist principalement axée sur L’Armée des Ombres (à croire même qu’ils sont en train de le jouer en entier !), leur dernier album qui les a indéniablement relancé et endurcit leur noyau de fans. Vingt années de scène magnifiquement récompensées ici.
Le concert dépasse même l’imaginable quand le groupe descend dans le public pour y réclamer un circle-pit autour d’eux. Du jamais vu ici ! Le groupe est dans le pogo et continuer à jouer. Ce n’est plus un concert, c’est une communion sans précédent. Apothéose totale avec le Bal des Enragés qui monte sur scène et le plus gros brave-heart du weekend. La sécu est débordée, n’en peut plus. Et tout ce termine sur le riff de « Rainin’ Blood ». Classieux. Un concert E-NOR-MIS-SIME !
17h07 : Dans la Valley, Spiritual Beggars délivre un show hard rock stoner 70′s, quelque part entre Led Zeppelin et Black Sabbath. Michael Amott, également guitariste de Carcass et Arch Enemy, semble prendre un pied phénoménal, tout comme ses collègues. La fosse est pleine à craquer, très réceptive, le moment est beau à voir et à entendre.
17h18 : Apparemment, il y a un concours de T-shirts entre fans de Ghost et de Gojira au Hellfest. On sent clairement dans les attentes du public que les deux groupes sont sur le haut de la vague. Par contre, on note que Volbeat ne suscite pas la même attente en France que dans les autres pays européens comme l’Allemagne ou le Pays-bas où les Danois cartonnent.
17h50 : Faisons un peu connaissance avec Newsted. C’est pas qu’on ne connaisse pas Jason Newsted mais avec son propre groupe ici en concert, ça va être l’occasion de prendre l’ampleur de ce nouveau monstre. Après une intro rap originale, scandant le nom de Newsted, qui parvient à chauffer l’atmosphère, le groupe démarre sur « Soldierhead », une attaque thrash aussi chaude que le soleil au-dessus de nous. Le bassiste affiche son habituel regard de tueur ; c’est peu dire qu’il a du charisme. Comme il le dit lui-même, il y avait longtemps qu’on ne l’avait pas vu en France. Et sa seule présence sur cette affiche suffit déjà bien au bonheur des fans.
Mine de rien, même un thrash très classique reste fichtrement efficace. Le groupe présente son premier album. Jason est en voix. Celle-ci ne semble pas avoir souffert du passage du temps et c’est un atout majeur pour cette musique. Mais il ne faut pas se leurrer : même si le show est d’excellente facture, le public n’a d’yeux que pour Newsted l’homme, pas le groupe, alors que les musiciens autour de lui ne sont pas des manches, chacun assurant leur part du spectacle de manière assurée. Et puis tout le monde ne semble attendre qu’une chose : qu’ils jouent un des hymnes de Metallica. La preuve : la foule est tout de suite plus réactive quand une partie de « Creeping Death » retentit. Même effet plus tard avec la reprise (cette fois complète) de « Whiplash », avec ce goût de gros thrash old-school qui ne vient pas dénaturer le reste du spectacle, qui se termine ainsi. Retenons au moins cette phrase prononcée avant de jouer ce morceau : « Remember heavy equals happy », en incitant le public à sourire en dressant les cornes des deux mains. Newsted est foutument metal !
Pendant ce temps, dans la Warzone, le punk festif est à l’honneur avec l’arrivée de Cockney Rejects. Si la fosse est un peu plus clairsemée qu’auparavant, les slams restent rois et le groupe met clairement l’ambiance. On frôle la kermesse lorsque les musiciens se mettent au reggae, mais ces derniers se remettent vite à leur style de prédilection ! Le chanteur arpente la scène, boxant dans le vide, qui osera se mettre en face ?
18h17 : Ça y est, Korpiklaani est dans le Temple, et elle est pleine à craquer (ah, c’est donc là qu’ils sont tous pendant que joue Voivod sur la MS2) ! Accordéons, violons, les hymnes à l’apéro fusent dans la fosse, mais comme pour Finntroll, le son crache, dégouline, et bave. Dur, dur de faire cohabiter le son des instruments traditionnels et les riffs qui tâchent… Mais qu’importe, avec le combo finlandais la fête prime avant tout, ça danse, ça ripaille, ça braille. La base, quoi !
18h 41 : Entrée dans la quatrième dimension avec Voivod et le titre « Target Earth ». De toute évidence, les musiciens, tout sourire dehors, prennent un pied monumental. Snake avec ses grimaces et sa gestuelle parfois étrange incarne le concept Voivod. Le « petit dernier » Chewee est en parfaite osmose avec les anciens et démontre une technique impressionnante, digne de Piggy, alors que Blacky canonne avec un son de basse saturé d’une autre planète
Les nouveaux morceaux passent tout seul parmi les plus vieux et ont déjà des allures de classiques. Mais en raison de son esthétique atypique qui ne plaît pas forcément à tout le monde, et bien que leur énergie trouve peu à peu écho dans la foule, et que le combo puisse miser sur une base de fans fidèles venus dans les premiers rangs pour les admirer, Voivod joue face à un public clairsemé. Entre Korpi qui chante ses hymnes à la bière sous une tente blindée de monde et une Mainstage 1 qui se prépare à accueillir la star du metal français Gojira avec une foule qui s’amasse déjà devant, les connaisseurs savent néanmoins où il fallait être : on voit les membres de Vektor, dignes héritiers des Québécois, qui regardent et bavent depuis le côté de la scène. Et toujours Anselmo, au même endroit, qui, ça se voit à ses grimaces, prend un pied terrible.
Et du coup, Voivod invite le chanteur à les accompagner (c’est le grand weekend Anselmo, dites donc !) sur leur reprise de « Astronomy Domine » de Pink Floyd. Grosses embrassades à la fin et : « On a un autre membre de la famille ici ! ». Évidemment, c’est de « Jasonic » Newsted dont ils parlent et le bassiste les rejoint pour jouer le final « Voivod » à deux fois quatre cordes. Le groupe s’éclate tellement qu’il déborde même sur son temps. Vraiment une grosse presta !
19h06 : The Sword a attaqué sous la Valley, sans un mot, et il faudra attendre le quatrième morceau pour entendre un timide « thank you » de la part du chanteur. Peut-être désireux de rester concentré sur la musique, et uniquement sur la musique ? Le groupe a tout pour lui : les lights oranges s’accordent parfaitement avec les amplis de la même couleur, le son est rond, puissant, le public est présent. Les envolées psychédéliques quant à elles, rendent parfaitement en live. Une prestation des Texans tout en retenue, mais très bien exécutée.
19h53 : A l’Altar, c’est au tour de Wintersun de faire le show. Même si toutes les ambiances et les subtilités de sa musique ne sont pas forcément audibles, les morceaux death mélodiques restent percutants et efficaces. Si sur album, l’aspect kitsch et sucré ressort beaucoup à cause de la production, ici le death prend le pas ! Le groupe comme le public sont tout sourire, et il y a de quoi, aucun accroc n’est à signaler. La setlist fait la part belle aux deux derniers albums, et le chanteur Jari Mäenpää assure parfaitement, que cela soit en chant clair ou hurlé. Une belle prestation où nous n’avons pas vu le temps passer.
20h03 : Gojira est-il un groupe sexuel ? C’est ce que semblent penser une poignée de représentantes du beau sexe présentes aux premiers rangs et qui ont gratifiés les musiciens (et l’auditeur attentif) de leur beauté pectorale.
Au-delà de ce détail, Gojira s’est montré fidèle à lui-même, en un mot : irréprochable. Le groupe sait déployer sur scène une puissance et une intensité hors pair, laissant l’auditoire vidé à la fin du set, et ce en toute sobriété. Comme le disait Dee Snider en conférence de presse vendredi, un bon groupe de rock’n’roll n’a pas besoin d’artifice ni de mise en scène pour rocker fort. Gojira est la démonstration la plus exemplaire de ce postulat. On notera tout de même un effort fait pour communiquer avec le public, venu en masse, et particulièrement actif pendant cette heure passée avec les Basques : un « mur de la mort » (en français dans le texte) a réussi l’exploit de diviser le public jusqu’à la tour des balances. Un lâcher de ballons SNCF (allez savoir pourquoi) a été fait pendant « Wisdom Comes », Mario a aussi pris le micro pendant un morceau faisant montre de ses impressionnantes capacités vocales. Le meilleur concert du Hellfest pour le moment selon certains et nombreux sont ceux à penser que Gojira aurait dû avoir la place de Volbeat plus haut sur l’affiche.
20h35 : Surprise dans la Valley, Down vient faire un concert surprise (en même temps, on est prévenu depuis vendredi) et il ne vient pas seul ! Accompagnée de certains membres de son crew, mais aussi et surtout d’invités comme Jason Newsted (avec qui il a déjà partagé la scène ce weekend) ou les mecs de Prong, la fine équipe du bayou reprend du Crowbar, du Eyehategod, Corrosion of Conformity… et fait même un medley avec le morceau « Walk » de Pantera pour une foule immense, plus que ne peut en contenir la tente. Phil Anselmo rend également hommage à Clutch qui, on le sait, a dû annuler une bonne partie de ses prochaines dates, dont celle du Hellfest, en raison d’un décès dans leur entourage. Une initiative comme on aimerait en voir à tous les festivals. On imagine qu’Anselmo se souviendra de ce Hellfest où il a été de toutes les fêtes. Il prouve en tout cas le fan avant tout qu’il est de hard et de metal, avant d’être une superstar du genre.
20h52 : Comme Newsted après Mass Hysteria, on s’inquiète de ce que les Américains vont récolter après les tornades de grenouilles. Et si on ne se faisait pas plus de souci que ça pour l’ex-Tallica pour marquer des points, ce ne sera peut-être pas aussi gagné d’avance pour leurs autres compatriotes : difficile mission pour Symphony X de succéder à Gojira. Déjà on voit des metalleux s’éloigner, choisissant le ventre plutôt que les oreilles ; et le palier est dur à franchir pour ces dernières en passant du death progressif au power metal progressif à chant parfois quasi lyrique. Par conséquent, à part dans quelques lignes de fans, l’assentiment n’est pas total au début du show.
Cependant, la performance, très technique, est maîtrisée de bout en bout. Les solos de Michael Romeo sont toujours aussi impressionnants, le clavier Michael Pinella tire lui aussi son épingle du jeu, tout comme le bassiste Michael LePond qui gratifie l’audience de ses succulents tappings. Les musiciens, enthousiastes, sont loin de se décourager, même face à une foule relativement statique, ont une belle présence scénique et savent relancer de temps en temps l’intérêt et la motivation du public pour ce show sans défaut majeur. Comme d’habitude, mention spéciale pour ce sacré frontman qu’est Russel Allen : voix puissante qui sait aussi se faire subtile et une présence imposante et remuante. En tout cas Symphony X montre que le metal progressif peut aussi se montrer énergique et divertissant, et pas seulement intellectuel.
A noter que c’est John Macaluso (Ark) qui était derrière les fûts, Jason Rullo, batteur habituel de Symphony X, ayant été empêché de tourner pour des raisons de santé.
Ailleurs, dans le Temple, Dark Funeral a déstabilisé plus d’un connaisseur. Mais pourquoi les Suédois ne devraient-ils pas changer leur recette ? Un son sale et du blast, est-ce le seul caractère du black metal ? Qu’on se le dise : le show du groupe a été exécuté dans la plus pure tradition, que cela soit au niveau de la setlist ou du jeu de scène, si ce n’est des musiciens étonnement poseurs pour le genre. Mais voilà, le son du combo est… propre. Si, si, propre. Vous ne vous faites pas à l’évolution du son du groupe sur disque ? Leurs performances scéniques ne vous épargneront pas non plus.
21h45 : Côté Altar, Moonspell combine mélodies entêtantes et riffs trempés dans l’acier. Le son est idéal et la formation portugaise est irréprochable dans sa prestation. Envoutants, les morceaux de la setlist, très bien composée, font sans problème headbanguer toute la fosse. La performance fait vraiment plaisir à voir. Le titre « Opium » délivre un véritable sentiment de bien-être, de convivialité. En effet, le public est hétéroclite et enthousiaste, jeunes et moins jeunes se laissent emporter par les riffs du combo. Visuellement, c’est aussi magnifique, les lights apportent une vraie plus-value aux compositions. Une vraie réussite qu’on vous dit !
La Warzone danse comme un seul homme avec The Toy Dolls ! Sur les hymnes punks celtiques du combo britannique, la fosse plonge dans la bonne humeur et donne tout ce qu’elle a. Il faut dire que l’énergie des musiciens est communicative, le trio est littéralement survitaminé durant tout sa prestation. Le bassiste, en raison d’un problème au genou, joue malheureusement campé sur un tabouret, mais son collègue guitariste fera tout pour compenser cet immobilisme en bougeant partout et tout le temps. Qu’on se le dise, ces punks sont définitivement not dead…
22h00 : C’est au tour de Stone Sour d’apparaître sur la Mainstage 1, avec un décor très sobre (juste un backdrop noir et blanc avec deux S) et un son… vraiment mauvais. Le début du show se concentre sur House Of Gold And Bones (1 et 2) et on doit vraiment s’approcher pour connaître une meilleure qualité sonore. Au moins, la voix de Corey Taylor est au top. Le frontman remue beaucoup et ne perd pas ses bonnes habitudes en balançant « fuck » et « fucking » à tout bout de champ.
Les anciens morceaux apparaissent un peu plus tard dans la setlist mais ça ne remuera pas plus le public qui assiste assez passivement à ce concert. La fatigue de ces trois jours de festival se fait sentir et, même si Stone Sour assure l’essentiel, une certaine redondance dans les mélodies, un manque de punch dans certaines compos, ne permettent pas de mettre un coup de fouet à l’audience. Même au moment de faire des reprises, le public applaudit les noms mais sans aller jusqu’à l’extase. Corey Taylor a beau avoir une image particulièrement sympathique auprès du public metal, Stone Sour n’est pas ce dont ce public raffole le plus, sinon à petite dose ou quand on n’a pas tout un weekend de fest dans les pattes.
23h00 : Après un changement de prog inattendue (voir plus haut), le show de Danzig a lieu à 21h45 dans la Valley. Pas forcément là qu’on serait allé le chercher… Mais pour le coup la mise en scène avec les deux statues et le backdrop s’adapte parfaitement à la scène pourtant réduite du lieu. Et puis l’endroit s’en trouve encore mieux rempli.
Glenn semble avoir eu besoin d’un tour d’échauffement pour se mettre en voix car la première chanson fut un vrai massacre. Par contre, le reste du show fut exemplaire. Jouée dans un cadre imtimiste, la musique du groupe occupe tout l’espace. La sonorisation est parfaite et tire le meilleur parti de la tente. Et finalement, le hard rock joué ici ne dépareille pas tellement dans la programmation de la Valley et s’insère problablement mieux que le pop-rock de Ghost ne l’aurait fait.
Et d’ailleurs, en intro de « Blood And Tears », Danzig remercie les Suédois de leur avoir laissé cette place (ils n’allaient pas se plaindre : les encapuchonnés se retrouvent au haut de l’affiche par cet échange) sans quoi il n’aurait pas pu jouer ce soir. Et le public, conquis d’avance, n’aurait pas pu chanter en choeur tous les hymnes de l’ancien Misfit à ce concert anniversaire (eh oui, Glen souffle ses 58 bougies aujourd’hui) vraiment fait pour les fans (dont – encore – Phil Anselmo planqué à l’arrière), avec plusieurs morceaux de son ancien groupe joué avec son vieux pote guitariste Doyle Wolfgang von Frankenstein – avec un final sur « Die, Die, Die My Darling ». Glen dans son petit T-shirt moulant, souri, fait des blagues et a l’air de profiter de sa fête d’anniv’.
23h04 : Marduk est toujours d’une extrême virulence en concert, cette prestation sur la Temple Stage ne déroge pas à la règle. Le groupe joue vite, très vite même ! Les morceaux se suivent sans laisser le temps au public de souffler, les Suédois sont comme qui dirait au taquet. A noter que le dernier opus passe excessivement bien en live, apportant son lot de titres plus atmosphériques et mid-tempo, et que le célèbre morceau « Panzer Division » est aux abonnés absents. Le vétéran du black metal déverse sa haine dans les enceintes ; dans la nuit clissonnaise l’atmosphère devient glaciale et ténébreuse. Les non initiés de la fosse, on peut le dire, en prennent pour leur grade, restent ceux qui préfèrent headbanguer en retrait, tranquilles dans leur coin. La musique comme vecteur de la peur et de l’angoisse, c’est là toute l’essence de Marduk.
23h34 : Les monstres sont de sortie ! Pyrotechnie, filles sur scène qui crachent du feu, lumières soignées ; Lordi, c’est un peu un Kiss qui aurait muté par-delà le maquillage et qui n’a pas l’argent pour en faire autant que ces derniers. Et la comparaison est légitime, ne serait-ce que parce que les deux ont joué au Hellfest, sur les Maisntages et en soirée, sans compter que la bande de monstres voit son concert introduit par « God Of Thunder », comme en écho de la veille.
Sorti de ces considérations, c’est un show bien rodé et bien reçu par un public peu nombreux pour un groupe passant à cet horaire. Petite surprise avec l’apparition du guitariste de Twisted Sister, Jay Jay French, sur « It Snows In Hell », comme sur l’album The Arockalypse. Enfin, malgré quelques soucis de son, l’essentiel est là : du hard rock, du « Hard Rock Hallelujah » et surtout des monstres : « Would You Love A Monsterman ? »
23h55 : On peut dire qu’Hypocrisy va droit au but sur l’Altar. Peter Tägtgren prend à peine le temps de s’adresser au public entre les morceaux, la machine est lancée et ne semble pas pouvoir s’arrêter. Ce mode opératoire expéditif fait gagner du temps pour la musique, mais manque tout de même un peu de spontanéité. Les hard fans sont comblés bien sûr, les titres pleuvent et sont maîtrisés à la perfection. Le son semble un peu étouffé, mais le spectacle lui, reste très solide.
00h41 : Comment parler sérieusement d’un show dont les premières minutes sont composées d’un slam d’une bite géante ? Punish Yourself a mis tout le monde d’accord (même ceux qui regardaient depuis leur ordi sur Arte Live Web) avec un show totalement barré. Le but affiché est simple : libérer les plus bas instincts du public et les pousser à danser, pogoter, se dévergonder et plus si affinité. Et celui-ci ne se fait pas prier et y va à fond, se dépensant sans compter. On en voit se mettre dans des positions humiliantes sur demande, se justifiant par un simple : « C’est Punish Yourself ».
Evidemment, avec eux le light show est grandiose, sublimé par les peintures corporelles fluorescentes réagissant à la lumière noire. La scène est magnifiquement décorée avec des fleurs artificielles fluos et une porte en forme de cœur évoquant à la fois l’image de la maison close d’un western et celle de ces tatouages inspirés par une iconographie idéalisée d’un Mexique romantique.
Fait appréciable, le groupe ne s’accompagne pas sur scène que d’une danseuse mais aussi d’un danseur arborant des tenues très suggestives. Cette volonté de plaire à toutes les orientations de son public est à souligner car trop rare. Déjà présents avec le Bal des Enragés ce matin, les deux performeurs inondent la scène de lumière via le dispositif désormais traditionnel de la disqueuse et de la plaque de fer.
Et malgré les « prouesses » vocales du chanteur qui met un point d’honneur à montrer un appréciable je-m’en-foutisme punk dans ses anti-performances, ce show décadent s’avère succulent pour les yeux et les oreilles de tout l’auditoire. Bon sang, mais « Gay Boys In Bondage » en live, quoi ! C’est quand qu’on y retourne ?
00h50 : Ultime concert à la Temple Stage, Cradle Of Filth clôt la série de concerts par un show bien à lui : son brouillon et voix criardes dont les variantes les plus aiguës sont restées au placard. Éclairé par des lumières bien fades, Dani Filth, le frontman, sautille de manière assez ridicule, harangue l’audience, et oublie parfois (souvent) de bien chanter. La setlist est plutôt orientée sur les dernières galettes sorties, mais les classiques comme « Her Ghost In The Fog » ne sont pas oubliés. Le combo britannique, même s’il reste assez carré, a néanmoins perdu de sa superbe et on frise la cacophonie… Mais qu’importe, les hardos sont là, réceptifs aux mélodies accrocheuses, et créent du mouvement dans la fosse. On aperçoit notamment une fille et son drapeau qui empêche à elle seule trois rangs de voir correctement la scène, et aussi la danse tribale d’un fan franchement imbibé. C’est à se demander où est le spectacle le plus intéressant.
En tête d’affiche de la Mainstage 1, Volbeat conclue en beauté le weekend de ce côté là. Même si le groupe n’attire pas autant de monde que Gojira plus tôt, et beaucoup moins que Kiss ou ZZ Top la veille, le show est tout de même impressionnant. Avec ses backdrops et murs d’amplis décorés aux couleurs de l’album, la production scénique semble avoir monté d’un cran, signe évident que le combo danois monte lui-même sérieusement en grade. Malgré l’heure tardive, le public est encore bien réactif face aux musiciens qui occupent avec brio l’espace de la grande scène. Il faut dire qu’en faisant les premières parties de Metallica, le groupe a eu l’occasion de se faire aux grands espaces. Par ailleurs, Poulsen n’est désormais plus le seul à déborder de charisme, le nouveau guitariste Rob Caggiano donne tout ce qu’il a et attire les regards, tout comme son arrivée dans la formation a attiré les projecteurs vers sa nouvelle bande. Si le show a peut-être souffert d’un peu de redondance dans la durée, les riffs eux, sont toujours aussi pêchus et font mouche à tous les coups. Et le public aura même eu droit à un invité (décidément, c’est le festival des guests cette année !) en la personne de Barney de Napalm Death venu pousser la chansonnette sur « Evelyn ».
01h58 : A contrario de Cradle Of Filth, Napalm Death, qui a pour mission d’enterrer la soirée sur l’Altar, dispose d’un son pachydermique. Venu pour tout détruire, le groupe décolle au quart de tour et emmène toute l’audience avec lui. Si le show est répétitif, il reste déconcertant d’intensité, comme si le combo maintenait le climax en suspension ! Une petite bière pour Barney et Napalm envoie le dernier morceau de la soirée dans les dents du public. La sauce est la même, mais toute la fosse est venue pour prendre une indigestion, les festivaliers puisent dans leurs dernières forces et lancent une dernière offensive avant la fin.
02h00 : Pour les néophytes, Swans fait un effet très, très spécial. Sa musique recherchée et son originalité totale donnent plus l’impression d’assister à une symphonie contemporaine qu’à un concert de metal. Par conséquent, leurs compositions essentiellement instrumentales paraissent très difficiles d’accès, surtout au terme de trois jours de festival, et plus encore quand il faut encaisser le volume sonore ici déployé.
Pendant ce temps, dans un autre univers… Mon-stru-eux ! Atari Teenage Riot a clos le festival dans la Warzone comme rarement un groupe peut le faire ! En prenant le risque de programmer une formation 100% non instrumental, composée uniquement de 3 M.C. alternant le rôle de DJ, le Hellfest prouve non seulement son ouverture d’esprit mais aussi une vision sur ce que peut être une fin de fest parfaite : des samples, des guitares et de la grosse tech’ pour transformer la Warzone en rave trash.
Certes, Alec Empire n’a pas manqué d’inclure un peu de sérieux à tout ça, en évoquant l’actualité politique dans ses discours, appelant notamment au soutien de la Turquie ou au Brésil. Du coup, les contestataires locaux ont profité de ce moment pour sortir leurs bannières en opposition à la cosntruction de l’aéroport de Notre-Dame des Landes.
Mais cela n’a rien changé à la vision apocalyptique qu’on avait sous les yeux : un dancefloor composé de punks plus que cuits ou baignant dans leur jus, sur fond de beats martiaux mêlés à des riffs metal, dans un show de clôture qui, s’il avait été placé autrement dans la programmation, aurait probablement perdu en intensité. Mais ainsi placé il fut une conclusion parfaite pour cette cuvée 2013. Le moment ultime pour relâcher ses derniers atomes d’énergie et faire la bombe !
03h35 : Bien sûr, on ne peut pas se dire adieu sans évoquer la dernière tête d’affiche accidentelle de la Mainstage 2 qui a sonné le glas de cette édition 2013 pour la majeure partie des festivaliers. Et autant dire tout de suite que c’est le meilleur accident qui pouvait leur arriver, comme au public, afin que leur spectacle ne soit pas trop confiné sous la Valley.
Ainsi, de ses mélopées 80′s, Ghost achève la soirée sur la Mainstage 2. Très théâtrale, la prestation du groupe n’en reste pas moins précise, léchée, et plus spontanée qu’on pourrait le croire. La distance entre le fantôme et son audience existe, mais elle est assez courte pour éviter de tomber dans un rapport froid et déshumanisé. En effet, Papa Emeritus II sait maintenir la tension et l’attention avec son public, en l’informant régulièrement sur telle ou telle chanson, poussant tout les curseurs le plus loin possible mais aussi juste ce qu’il faut pour ne pas tomber dans la simple et mauvaise caricature. L’adhésion de l’audience est donc réelle, même si cette dernière n’est pas extrêmement importante. Doté d’un magnétisme évident et bien mis en valeur par un superbe light show nocturne, Ghost ne laisse pas indifférent. La musique quant à elle, car au fond ça compte aussi, oscille entre rock couillu et mélodies pop. Un cocktail qui, bien enrobée dans sa forme, révèle un fond taillé pour le live.
Et voilà, c’est la fin. Nous vous remercions d’avoir suivi ce fil rouge pendant tout ce weekend. Nous remercions aussi, bien entendu toute l’orga du Hellfest, tous les musiciens mais aussi tout ces festivaliers qui ont rendu ce nouveau voyage en Enfer si particulier et si agréable.
On se remercie aussi entre nous, parce qu’on est tous fiers du boulot rendu par chacun, et parce que tout ça n’aurait pas été possible sans le Doc’, Spaceman, Alastor, Claudia, Flo, Amphisbaena et l’apport spécial de Shouks, ainsi qu’Animal et Le Phasme, restés à Lyon pour mettre en ligne tous nos compte-rendus, anecdotes, photos et animer les réseaux sociaux en parallèle de ce récit sur notre site.
Sachez que, si vous trouvez que tout ça manque de photos de concerts, seront mises en ligne prochainement des galeries photos pour ces trois jours de festivals.
Et maintenant, on va s’offrir un peu de repos…
A voir également :
Galerie photo Def Leppard au Hellfest 2013.
Galerie photo Whitesnake au Hellfest 2013.
Galerie photo Kiss au Hellfest 2013.
Galerie photo ZZ Top au Hellfest 2013.
Galerie photos Ambiance et festivaliers au Hellfest 2013.
Galerie photo de la journée du Vendredi.
Galerie photo de la journée du Samedi.
Galerie photo de la journée du Dimanche.
Fil rouge détaillé de la journée du Vendredi.
Fil rouge détaillé de la journée du Samedi.
Bilan du Hellfest 2013.
Double crime de lèse-majesté : c’est GlenN Danzig et la chanson c’est « Blood And Tears », pas « Red Tears » !
Rien à voir mais tant que j’y suis, big up au jeune homme avec qui j’ai passé un très bon concert de Down ce dimanche…
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excellant compte-rendu ! merci beaucoup pour ce fil rouge très réussi, ça m’as fait revivre ce super moment !
P.S : le violoniste qui jouait à 6h du mat, c’était moi… XD
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Sache que tu nous a régalé. on était juste à côté et la reprise de Enter Sandman au levé du jour en dégustant de la bonne Vodka Polonaise fut un des temps fort du festival.
content que ça vous ai plu ! 🙂
Meeerrrccciiiiiii Beaucoup!!!!!!!!
Un fil rouge au top!!!!!!
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Vous avez oublié de mentionner que Jay Jay French (Twisted Sister) est venu jouer avec Lordi à la fin d’une de leurs chansons (je sais plus si c’était sur « It snows in hell » ou « Supermonstars »).
Par ailleurs les références à Kiss pendant le concert de Lordi étaient très nombreuses, à commencer par la musique d’entrée en scène (« God of thunder »), et le solo de batterie qui a commencé par des plans extraits des solos de feu Eric Carr.
Autre chose: Stone Sour a terminé son show 10 minutes en avance, et pour faire passer le temps en attendant Lordi, les caméras passaient au dessus du public et s’arrêtaient sur les spectateurs les plus « intéressants », dont cet adorable bambin tout souriant de se voir sur l’écran géant. Et à ce sujet je voulais féliciter la fille-vampire qu’on a vu plusieurs fois et qui était absolument sublime !
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Fille vampire qui a refusée de montrer ses seins malgres l’instance du public scandant « A poil! »
Inquisition est un groupe de Colombie donc pour le côté « Nordique » faudra repasser…
Du black metal+ corpse paint = effet nordique ?
Effet placebo quand tu nous tiens… 🙂
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merci radio metal grace a vos contrendus de concert ceux qui n’etait pas de la partie on put lire ce qu’il manquait^^
par contre dans le contrendus sur dark funeral vous avez dit que c’est un groupe norvegien alors qu’ils sont suedois mais bon les erreurs sa arrive
en tous cas merci et continuer ainsi vous dechirez!!
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mais mais mais…………… Rien sur Ihsahn ??? Mais… mais… (bugue) En tous cas, merci à l’équipe pour ce voyage sur place permis à ceux restés dans les maisons des artistes, loin, très loin, et privés de guestlist ^^ Merci à vous tous pour ce joyeux reporting, et bonne récupération 😉
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le concert d’Ihsahn était vraiment décevant… Le son était crade et Ihsahn avait pas du tout l’air contant d’être là, en plus ils ont vraiment as joué longtemps. C’est une de mes déception du hellfest, et c’est un concert que j’attendais bcp…
Faute d’être sur place, j’ai regardé la prestation de Lordi sur le site d’Arte, et je ne sais pas si c’était pareil sur place, j’imagine que non, mais on entendait presque pas la guitare… est ce que vous vous êtes fais la même réflexion sur place?
Outre ça, le show était très sympas, la mise en scène m’a fait beaucoup rire!
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Oui en effet, début de show catastrophique sur Lordi. Le micro de Mr Lordi débranché, guitare sous-mixée sur la totalité du set, pas top les techos.
S’en est suivi le cafouillage sur la fin de Ghost avec un arrêt complet de l’audio, les musiciens semblant continuer de jouer en mode casque sans s’apercevoir que plus rien ne sortait. Probablement une erreur lors du démontage de la MS1
Oui j’avais oublié le petit moment où le micro était carrément débranché, c’était bizarre. Donc ce n’était pas qu’une impression, y a bien quelques problèmes de son pour Lordi…
Par contre le petit accident sur Ghost devait être assez perturbant. Ils avaient probablement toujours leur son dans leur retour, c’est pour ça qu’ils se sont aperçus de rien.
Rien sur les Toy Dolls 🙁
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« La Warzone danse comme un seul homme avec The Toy Dolls ! Sur les hymnes punks celtiques du combo britannique, la fosse plonge dans la bonne humeur et donne tout ce qu’elle a. Il faut dire que l’énergie des musiciens est communicative, le trio est littéralement survitaminé durant tout sa prestation. Le bassiste, en raison d’un problème au genou, joue malheureusement campé sur un tabouret, mais son collègue guitariste fera tout pour compenser cet immobilisme en bougeant partout et tout le temps. Qu’on se le dise, ces punks sont définitivement not dead… » regarde mieux 😉
Nan nan ça a été rajouté après, tu m’aura pas ^^
est-ce vrmt a cause d’un petit bordel du manager de Danzig qui est viré que Ghost et Danzig ont échangés leur place?
Ou bien y aurait il une raison plus sérieuse derriere tout ça?
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On nous parle aussi d’un rdv à Londres à demain… Après, tant que tout le monde est content…
L’info du manager viré il y a quelques heures est réelle mais elle n’est pas forcement liee a la decision en tant que tel.
Simplement, quand l’artiste a decouvert sa position sur l’affiche il a demandé à jouer avant pour ne pas conclure la journée sur la Main Stage.
Et comme Ghost était ok pour echanger : bingo !
Merci pour cette info supplémentaire
il pouvait pas regarder avant? C’est un peu chelou de se rendre compte le jour même qu’on est une tête d’affiche non? Enfin bon, moi j’étais contant de voir ghost sur le mainstage =)
Korpiklaani et Gojira le même soir,le rêve!
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Il est vrai que Gojira en tete d’affiche d’un fest français aurait été des plus judicieux, le public serait venu encore plus en masse et souriant, de plus vous notiez le fait que Volbeat est un groupe reconnu mais pas forcément en France.
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C’est plus pour être sûr d’avoir rien loupé que pour faire le gros relou mais… quand vous dites « La setlist fait la part belle aux deux derniers albums » à propos de Wintersun, il n’y en existe pas que 2 justement ? ^^ En attendant Time II… 😉
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Oui il n’y a bien que 2 albums. Moi aussi la formulation m’a un peu surpris mais bon c’est surement voulu.