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CR De Festival    Live Report   

Hellfest 2016 : fil rouge de la journée du vendredi 17 juin


Après un dixième anniversaire célébré en grande pompe l’année dernière, le Hellfest Open Air entame en fanfare sa deuxième décennie : entre têtes d’affiche de luxe et sélection pointue, le festival met à l’honneur la diversité qui le caractérise avec une programmation très riche qui une fois de plus, aura rencontré un succès fracassant – les pass se sont arrachés en un temps record. Comme chaque année, notre équipe est présente à Clisson pour vous faire vivre en direct et durant trois jours cette fête de l’enfer devenue un rendez-vous incontournable pour tous les fans de metal français (et de plus en plus de fans européens).

Comme nous avons pu le faire ces dernières années, vous allez pouvoir suivre le festival en direct via ce fil rouge qui sera fréquemment mis à jour de l’ouverture des hostilités vers 10h30, jusqu’à la fin des derniers concerts vers 2h du matin ! Suivez-nous donc dès maintenant via cet article mais aussi sur les réseaux sociaux – notre page Facebook et nos comptes Twitter et Instagram – pour tout savoir sur ce Hellfest 2016 et obtenir nos impressions à brûle-pourpoint. Nous vous conseillons donc de recharger cette page régulièrement car nos informations sont mises en ligne en temps réel (si la connexion sur place le permet, ce qui a toujours été le cas jusqu’à présent). Par ailleurs, sachez que comme chaque année les live reports de ce fil rouge pourront être enrichis quelques jours après le festival et nous vous proposerons également, a posteriori de l’événement, des galeries photos entièrement consacrées aux prestations des artistes.

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10:54 : Et c’est parti pour une Valley déjà relativement remplie qui vient se faire réveiller à coups de vrombissements TRÈS GRAS dans la plus pure tradition du stoner à la suédoise par Monolord, dont la lourdeur « kyussienne » en fait un véritable stéréotype des groupes qui occuperont cette scène pendant les trois jours. Le trio se démène à coups de riffs à rallonge d’une lourdeur implacable. Pas de doute, la Valley respecte son rang et plombe d’entrée les premiers festivaliers.

11:06 : Sous l’Altar, Witches ouvre les hostilités devant un pit un peu maigrelet mais relativement frais (ah, le premier jour !). B.C. Rich en main, Sibylle Colin-Tocquaine (première hurleuse historique de France) nous annonce que cette année marquera les 30 ans du groupe, un joli record de longévité. La setlist balaye donc trois décennies avec des morceaux récents tels que « So Cold » ou « Serial », et beaucoup plus anciens avec « Lessive Agressive » et « Silly Symphony ». Si certains fans souhaitent taper la discute avec les zicos, rendez-vous à 13H à l’Extrem Market !

11:13 : C’est le trio californien The Shrine qui ouvre le festival sur la Mainstage 2. Malgré un public clairsemé, horaire matinal oblige, le groupe délivre un set costaud à base de hard rock très 70s’ bien gras qui colle aux semelles et d’influences psyché et stoner. On peut saluer la maîtrise technique d’un groupe qui ne fait pas semblant : le chanteur guitariste Josh Landau s’offre même un ego trip sur le solo de « Nothing Forever », joué guitare derrière la tête ! C’est avec une reprise de Soggy, groupe de rock français légendaire du tournant des années 70/80, « Waiting For the War », que The Shrine clôt son set, en compagnie pour l’occasion de Beb, le frontman du combo himself, rien que ça ! Au bout de ses 30 minutes de set, le public est conquis par la générosité du trio.

11:30 : Moonreich va faire office de tout premier concert du fest sous la Temple. Venu défendre son troisième album Pillar Of Defest, le groupe a de quoi confirmer son statut de groupe phare de la scène française. Une bonne troupe est déjà assemblée pour voir les Parisiens en action. Ce one man band formé par le charismatique Weddir joue un black pur et dur. Aidé par des musiciens de session, le leader et ses sbires exécutent à merveille toutes les nuances possibles d’un black rudimentaire. L’utilisation fréquente de la double pédale est appuyée par des arpèges du lead guitariste sur certains morceaux. Une mixture parfaite pour un rendu vraiment bon. Le son est très audible (ce qui n’est pas toujours le cas sous les tentes) : la voix de Weddir porte très bien et sa posture nous rappelle celle d’un certain Gaahl… Le groupe utilise parfois même des rythmes plus black’n’roll. Sur le morceau « Long Time Awaited Funeral », les mélodies de guitare nous transportent. Un jeu de lumières simple et l’occupation de la scène par les musiciens rendent le show attractif. Une réussite pour ce premier concert black metal du Hellfest qui aura apporté à la fois un black pur et des nuances très intéressantes.

11:35 : La journée du vendredi débute avec Cowards sur la Warzone. L’énergie hardcore du combo parisien sonne l’heure du rassemblement pour des festivaliers encore un peu timides. Les quatre musiciens sont assez concentrés sur leurs instruments tandis que J.H. au chant hurle dans son micro et bouge de part et d’autre de la scène. Parfois il se retire à côté de la batterie, tourne le dos à la foule pour les parties instrumentales plus lourdes… À la fin, le groupe s’arrête net et quitte la scène. Pas de au revoir, pas de merci. Hardcore.

11:37 : On apprend que « pour des raisons de logistique », Tremonti est annulé…

11:40 : Ouverture de bal sur la Mainstage 1 avec Delain : le groupe arrive sur scène avec une mélopée de Charlotte Wessels qui fera parler sa présence jusqu’au dernier titre. La cohésion scénique du groupe est palpable ; il sait accentuer ses points forts avec un chant minutieusement mixé, un clavier enveloppant (et parfois même trop fort) et un son très propre. La chanteuse secoue un public déjà très réceptif avant de passer au troisième titre, « Army Of Dolls », et son refrain grandiloquent. Une fausse sortie de scène (qui ne trompe personne) laisse le batteur démarrer le quatrième titre par un mur compact de double pédale et de guitares. Delain convainc la foule avec beaucoup d’application et d’envie, à l’image de son interprétation de « We Are The Others » et de « Don’t Let Go », et promet à ses fans un nouvel album à la fin de l’été.

12:10 : Dust Bolt déploie d’énormes efforts pour compenser l’horaire matinal sur la scène de l’Altar par une énergie brute, qui tend à être globalement brouillonne sur les passages surchargés et techniques. Au début du set, leur son manque cruellement de corps, on discerne chaque instrument mais sans toujours ressentir un son d’ensemble… Heureusement, quelques réglages permettent d’obtenir un meilleur rendu sur les derniers titres. Les riffs sont cependant percutants, le chanteur a beaucoup d’impact en voix hurlée, ce qui montre bien la puissance des Allemands, qui proposeront le titre « Time To Pray » issu de leur nouvel album. Le public savoure tranquillement sans nécessairement exulter. Quelques rares passages plus amples sont les bienvenus dans une setlist définitivement axée sur la frénésie.

12:12 : La Warzone a été réaménagée cette année : elle n’est désormais plus enclavée. Le goulot d’étranglement des éditions précédentes a été supprimé et l’accès facilité. Un nouveau bar trône sur la plateforme en retrait de la scène et des gradins ont été aménagés dans la pente. Au sommet, la statue géante de Lemmy avec sa basse harangue tout le Hellfest…

12:15 : Sous la tente de Marie Jeanne, Stoned Jesus débarque, déterminé à déboîter les lève-tôt ! Le trio, qui bénéficie d’une audience non négligeable, balance son stoner ô combien accrocheur et groovy. Comme à son habitude, Igor Sydorenko se charge de stimuler un public déjà bien acquis à sa cause… « I’m The Mountain » conclura en beauté le show et sera probablement le morceau qui remportera le plus l’adhésion de la fosse.

12:16 : Encore une fois programmés de façon très matinale, les Norvégiens de Audrey Horne ont joué sous la pluie, comme en 2013, un set un peu court compte tenu de leur notoriété croissante. De plus, leur attaque pied au plancher sera malheureusement ternie par un son brouillon avec une batterie trop mise en avant… Le groupe fait quand même le show en alignant des hits comme « Out Of The City » et « Waiting For The Night » sur laquelle Toschie, le chanteur du groupe, s’offre un bain de foule. Ironie de l’histoire, Audrey Horne a entamé « Pretty Little Sunshine » alors que la pluie commençait à tomber sur Clisson… Un concert solide et efficace en dépit d’un ordre de passage peut-être mal adapté du niveau du groupe.

12:20 : C’est avec tout l’attirail traditionnel irlandais que Cruachan vient nous proposer son folk metal aux accents death. À peine le temps de se présenter que le groupe fait résonner ses contes de manière tonitruante. Dommage que la voix du chanteur principal soit sous-mixée et que l’on entende seulement des bribes de cris aigus… Le jeu de lumières à base de trois croix renversées est par ailleurs peu convaincant, et certains passages prennent hélas l’allure d’une fête de village au budget généreux… Heureusement l’entrain de la foule amassée dans la Temple vient pallier tout cela. La tente est pleine, sans doute en partie à cause de la pluie qui vient de s’abattre sur le fest. Au-delà des lumières, Cruachan arrive à instaurer un peu de souffle épique à ses compositions avec des lignes mélodiques bien senties. En réalité, dès qu’il occulte les riffs trop festifs, le groupe fait mouche. Dommage pour le violon qui peine à se démarquer à quelques reprises. Étant donné l’entrain que le musicien met dans son jeu, on éprouverait presque de la peine pour lui ! En fin de compte, Cruachan livre un show dynamique un tantinet gâché par quelques problèmes sporadiques de balance. Après, rien n’empêche le festivalier de s’adonner à quelques rondes endiablées avant de reprendre des « Hey ! » de beuverie à l’unisson…

12:43 : Jouer dans la programmation matinale de la Warzone n’est pas un exercice facile. Pourtant Harm’s Way s’en tire bien en faisant parler sa brutalité et son envie de partager son dernier album, Rust. Le son du groupe est à l’image de son frontman : compact et frontal. Les attaques sont propres et rugueuses, le chant en revanche manque de précision. Le groupe ne se perd pas en discours ou en annonces : la setlist progresse inéluctablement, avec une fine bande son de noise linéaire faisant régulièrement office d’intermède. On sent néanmoins que le groupe peine à conserver sa fougue initiale et quelques riffs se font plus mous que d’autres, mais Harm’s Way rassemble ses forces pour enterrer son auditoire sous un ultime riff classique mais efficace.

13:30 : On continue dans le son gorgé de basses avec les Texans de Wo Fat et leur tout récent album, Midnight Cometh. Vieux T-Shirts, grosses barbes et amplis Orange sont encore à l’honneur pour ce qui s’annonce comme un show roots de chez roots. Michael Walters se plaît à martyriser sa grosse caisse à un tempo d’éléphant. Disons-le clairement, Wo Fat porte bien son nom : tout sonne gras, même les cymbales, pourtant la voix de Kent Stump ne peine pas à se frayer un chemin parmi tous ces vrombissements. Wo Fat sait se faire efficace. Le binaire fait headbanguer sans peine, recette qu’ils adoptent sans complexe. Les soli de Stump sont dans la plus pure veine rock et sont parfaitement mis en valeur par la production. La Valley commence à comprendre que le show proposé place la barre plus haut que ses prédécesseurs, en témoignent les nombreuses acclamations du public. Le groupe se paie même le luxe d’allonger ses titres selon son bon gré dans la plus grande tradition stoner, conscient que le public est connaisseur. L’intro cavalière de « Read The Omens » ne laisse personne de marbre. Wo Fat fait honneur au genre qu’il chérit et prouve une nouvelle fois qu’il est l’un de ses plus fervents défenseurs.

13:37 : Tandis que les files d’attente s’allongent près des stands gastronomiques (ou presque), l’Altar tremble sous les coups de Skeletal Remains ! Les mandales aux doux noms de « Extirpated Vitality » ou « Traumatic Existence » défilent et maravent le pit qui ne se plaint pas. Au chant et à la guitare (rouge pétant), Chris Monroy, la tête cachée derrière une demi-tonne de bouclettes, ne lâche rien et éructe autant que faire se peut. À l’arrière de la fosse, un festivalier pragmatique suit le concert oklm (comme disent les jeunes), vautré dans une sorte de gros coussin gonflable.

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OKLM

13:42 : Le soleil revient au moment où les Géorgiens de Nashville Pussy prennent d’assaut la Mainstage 2. Pendant 40 minutes, on se plonge dans le hard rock sudiste le plus crasseux. Entouré de sa bassiste Bonnie Buytrago et sa guitariste Ruyter Suys, parfaites, Blaine Cartwright peine à convaincre vocalement. Il n’est pas aidé non plus par un mixage qui met sa voix très en retrait… Le set reste très solide, rythmé par des titres efficaces, et en fin de concert, après avoir fait un sort à une bouteille de Jack Daniel’s, Cartwright s’offre une tournée de bière, versée directement dans son Stetson.

14:14 : Qui dit Massachusetts dit hardcore. Enfin pas forcément, mais c’est le cas pour All Pigs Must Die, credo désormais adopté par la Warzone flambant neuve. Une chose est certaine : la pluie n’empêche pas les circle pits, et ce dès l’intro avec « God Is War ». Kevin Barker hurle à la mort pendant que Ben Koller massacre ses fûts. « Holy Plague » est un exemple académique de ce que le hardcore sait faire de mieux : détruire. Le premier rang n’a pas une seconde de répit, le groupe enchaîne sans tergiverser et ne tient plus le compte de la pléthore de slams. « Primitive Fear » est un bain de sang miniature. Seul bémol, Kevin Barker ne semble pas vouloir embraser la foule malgré une présence solide. En effet, le groupe communique peu et ne perd pas de temps. En résulte parfois une impression de précipitation. Dans tous les cas, la Warzone est conquise et continue son récital du petit metalhead parfait en alternant headbangs massifs et pogos. « Chaos Arise » est l’occasion de hurler « Chaos » tous en chœur pour le plus grand bonheur des plus débraillés d’entre nous. Ce All Pigs Must Die cuvée 2016 est indéniablement un bon cru.

14:15 : Fous furieux. Excentriques. Intriguants. Nombreux sont les qualificatifs attribuables aux musiciens de Solefald. « Song Til Stormen », « Red View », « World Music With Black Edges », « Vitets Vidd I Verdi », « When The Moon Is On The Wave »… Les morceaux sont des ovnis, complètement uniques et pourtant très accrocheurs. Durant le show, une peinture particulièrement classe prend vie petit à petit, une tête de cheval noir qui, soit dit en passant, ne semble pas respirer la joie de vivre. En somme, l’avant-garde à son zénith.

14:21 : Shinedown commence son concert sur la Mainstage 1 avec un hommage à Prince. Une chanson entière du kid de Minneapolis fait office d’intro pour le gang de Jacksonville. Le public est chaud, et le groupe balance son big rock comme seul les Américains savent le faire. Des grosses guitares, de la mélodie et des refrains avec des chœurs assurés par Eric Bass et Zack Myers, respectivement à la basse et à la guitare. Brent Smith sur scène est une sorte de Robbie Williams du hard rock, c’est dire s’il sait faire le show. Il demande à la fosse de se séparer en deux et de s’écarter de six mètres à gauche et six mètres à droite, puis fait monter la sauce en descendant au milieu du pit et demande ensuite à tout le monde de sauter. Barry Kerch fracasse sa grosse batterie avec des gestes amples pour en rajouter encore un peu au spectacle. Son T-Shirt Ghost en lettrage rouge s’accorde parfaitement avec la couleur de ses fûts. Tout est étudié, propre et millimétré. Pas mal de samples, de guitares acoustiques et de parties de piano viennent étoffer le son qui est très bon. Des remerciements à foison, y compris en français, parachèvent le tout.

Brent Smith de Shinedown s’est fait un petit plaisir en allant rejoindre le pit !

14:57 : Impressions en direct de Spaceman : « Ça remue le bide Ramesses ! La frappe de Mark Greening, on dirait presque des coups d’enclume tellement c’est lourd. »

15:04 : Le Bal Des Enragés commence très fort sur la Mainstage 2 avec l’énorme « Ace Of Spades ». Sur scène, le bassiste de Lofofora fait ronfler sa basse Vigier, Stéphane Buriez envoie le riff et le solo mythique. S’en suit « Rock’n’roll » de Led Zep’ avec une danseuse en fond pour rajouter au côté « shake your butt » du morceau. Les musiciens défilent sur scène avec les différents titres et envoient un petit « Smells Like Teen Spirit » puis « Sabotage » des Beasties Boys avec des faux flics qui font n’importe quoi, comme dans le clip. Grosse ambiance sur l’imparable « Killing In The Name ». Le collectif fait une dédicace pour Shultz de Parabellum qui nous a quitté il y a quelques mois avec le morceau « Cayenne ». Toujours plus de hits : « Refuse/Resist », « Antisocial » interprétés avec beaucoup de cœur et d’authenticité. Et une petite dernière avec « Vive Le Feu » des Bérurier Noir. Le public reprend en cœur la mélodie du refrain et tout le monde a passé un très bon moment.

15:05 : À l’inverse des groupes précédents de l’Altar, Sadist entame son set avec un volume réduit et maîtrisé qui permet aux musiciens de délivrer un son propre et significativement plus audible. Le mélange de la frénésie abrupte du death metal et de la technique jazz/prog est savamment exécutée sans forcer, comme dans « Perversion Lust Orgasm » ou l’énorme « One Thousand Memories ». La palette des Italiens est réellement variée, à l’image des interventions du clavier – le guitariste Tommy Talamanca se met parfois à jouer au clavier de la main droite tout en continuant à faire des accords de guitare de la main gauche ! – et des différentes techniques du chanteur, tout en conservant toujours une cohérence interne. « Tearing Away » en est le parfait exemple. Sadist termine sa prestation avec l’adhésion unanime de l’audience.

15:15 : Plombée et torturée à la fois, l’atmosphère qui se dégage du concert de Ramesses semble presque trop malsaine pour la Valley, plus habituée aux ambiances stoner relâchées. À l’image de « Master Your Demons », le set du groupe de Mark Greening suintera le chaos devant une fosse un peu moins détendue qu’à l’accoutumée.

15:42 : Maquillage, « We are Behexen » et blasts sans répit : voilà comment les Finlandais introduisent leur set dans la Temple. La voix de Torg perce sans problème, avec la haine qu’on lui connaît. Behexen sera sans doute l’un des groupes les plus violents de cette année 2016 et ils ne font rien pour le contredire. Le groupe prend soin d’introduire chaque titre avec une ambiance sombre avant de martyriser son public qui en redemande. Le problème, c’est que seuls les premiers rangs sont véritablement au fait de ce que les Finlandais proposent. La moitié de la Temple manque d’entrain, mais on ne peut pas en blâmer le groupe qui semble bel et bien possédé. En outre, Behexen ne propose pas un black metal monolithique dénué de passages plus « groovy » (même si tout est relatif). Le groupe montre qu’il sait manier les tempos sans altérer ses ambiances. Pour un peu, certains passages seraient même presque dansants… « King Of The Dark Dreams » illustre parfaitement les différentes facettes du groupe. Le batteur transitionne de blasts en blasts par le biais de rythmiques presque power rock. En résulte une composition aérée qui rend parfaitement en live, servie par un show lumineux plutôt chiadé. « My Soul For His Glory » est quant à elle plus traditionnelle et est l’un des rares moments où le groupe communique avec son public. Behexen réussit finalement le tour de force de proposer une musique extrême aux thématiques sataniques tout en lui donnant un aspect attrayant. Force est de constater qu’en live, l’alchimie est là.

15:59 : Passer derrière Le Bal Des Enragés s’est avéré difficile pour Halestorm. Le groupe a livré une prestation manquant de relief, malgré une Lzzy Hale qui donne des cordes vocales, même un peu trop estimeront certains, donnant parfois l’impression de hurler plus que de chanter – particulièrement flagrant sur « Mayhem », chanson parmi les plus virulentes du répertoire des Américains, qui en a pâti. Surtout, le tout est desservi par une mauvaise balance, pas à la hauteur d’un tel groupe. Et ne parlons pas d’un solo de batterie, effectué par Arejay Hale (le frère de Lzzy) avec des baguettes géantes, dont ils auraient pu s’abstenir. Reste qu’Halestorm enchaîne les tubes hard moderne – « Mz Hyde », « I Like It Heavy », « Love Bites (So Do I) » et autre « I Miss The Misery » – mais qui n’auront pas suffit à susciter de réelles réactions dans le public.

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16:44 : Déboussolant. Jambinai apparaît comme un ovni expérimental qui navigue entre une violence hermétique et un calme contemplatif. Les instruments séculaires sont soigneusement intégrés au trio basse/batterie/guitare et ancrent la musique dans un univers tribal réussi et original. Les oscillations entre chant écorché et chant clair renforcent le double visage de leur musique. La guitare, bien que puissante, est légèrement trop agressive en façade. Elle tranche avec le reste du mix qui se révèle être une réussite : pour preuve, les boules quiès sont facultatives. Le combo asiatique inaugure son album A Hermitage qui sort aujourd’hui, et achève son set avec un morceau sobre et élégant. Côté foule, on se délecte dans le calme le plus total. On salue la performance avec une satisfaction et une stupeur non dissimulées chez certains.

16:57 : Grosse dose de thrash dans l’Altar avec Havok ! David Sanchez en tête, le combo de Denver va envoyer du bpm à foison et faire passer la fosse au niveau supérieur. « D.O.A » et « Give Me Liberty… or Give Me Death » emmèneront le show à son climax, provoquant circle pits et autres joyeusetés. Enfin, mention spéciale au bassiste et à son manche pimpé lumineux, on a la classe ou on ne l’a pas !

16:58 : « Nous sommes Mass Hysteria et nous sommes positifs à bloc ! » Le groupe rentre directement dans le sujet avec « Chiens De La casse », et poursuit avec deux autres titres de son dernier album, Matière Noire, « Vae Soli ! » et « Vector Equilibrium » : le son s’améliore, tant mieux car au début il n’était pas très bon. La voix de Mouss était en retrait et on avait beaucoup de mal à distinguer les sons électroniques qui participent grandement au charme des chansons et à leur côté dansant en live. Une petite pique envers l’Euro – « Au Hellfest près de 200 000 personnes et pas une bagarre » – et les musiciens sont au taquet, avec Fred Duquesne calé sur le devant de la scène. Et puis Mouss annonce qu’il descend dans la foule pour qu’elle tourne autour de lui dans un grand circle pit. Il invite Yann à le rejoindre. C’est un peu le bordel pendant la chanson, puis tout le monde regagne la scène. Ils enchaînent avec « Une Somme De Détails ». Mouss distille un message politique entre chaque chanson et rend hommage à ceux qui sont tombés au Bataclan, à Charlie Hebdo et aussi aux événements du moment. Le groupe joue beaucoup de Matière Noire et en rajoute avec « L’enfer Des Dieux » et son riff martial. Le public est réceptif et les festivaliers affichent leur sourire, même si ensuite la chanson « Plus Que Du Metal » qui se voudrait un hymne fait un peu pétard mouillé. Encore une sollicitation du public pour un wall of death géant. La foule se coupe en deux jusqu’au fond sur le vrai hymne de Mass Hysteria, « Furia », qui donne un gros effet sur les écrans géants. Mouss chante monté sur les barrières et se lance pour terminer en beauté par un crowd surfing et donne rendez-vous au public pour continuer la fête au bar.

17:22 : Strictement aucune fioriture pour les New-Yorkais de Vision of Disorder. Il faut dire qu’après environ 24 ans de carrière dans le hardcore, ils n’en ont pas vraiment besoin. Tim Williams s’avère être un excellent frontman et ce dès l’ouverture du set. « Set to Fail » ne tard pas à provoquer les premiers pits. Vision Of Disorder a la chance de profiter d’un son de qualité avec des guitares agressives sans pour autant vriller les tympans de l’audience. Le pont de « Suffer » laisse l’occasion au bassiste Mike Fleischmann de s’exprimer avant d’atterrir sur un refrain chanté à l’unisson. Les New-Yorkais enchaînent directement avec « Viola », et son fameux riff qui a vite fait de complètement emporter a fosse. L’énergie est bien là et le public le rend bien. La Warzone tient sa réputation de scène la plus dynamique du festival. « Imprint » contentera les fans les plus assidus du groupe et captivera le reste. Les guitaristes font réellement vivre les titres à coup de bends et de nuances bien placées, fait assez rare dans le hardcore pour être signalé. La seule faiblesse de ce Visions Of Disorder semble être la voix plus « claire » de Tim qui s’avère poussive sur l’ensemble de la prestation. Passé ce détail, VOD régale toujours. C’en est devenu une véritable constante.

17:55 : Depuis quelques années, le créneau 16:45-17:35 est maudit pour le groupe programmé à cette heure. Mais pour cette édition, Anthrax brise le maléfice qui a été fatal à Europe et à Billy Idol. Les vétérans new-yorkais viennent d’assommer le festival pendant 50 minutes, avec une playlist équilibrée entre les titres du dernier album et les classiques du groupe comme « Caught In A Mosh », « Antisocial » et « Indians », ainsi qu’une maîtrise technique parfaite couplée à la présence scénique ahurissante d’un Joey Belladona très en voix. Le public ne s’y trompe pas, avec des mosh pits sur « Antisocial », et « Indians » est interprétée par Belladonna coiffé de plumes de chef indien ! Anthrax a donné une leçon ce soir, et on ne peut que les en remercier au bout de 35 ans de carrière.

18:30 : De retour sous la Temple avec cette fois-ci les puissants de Kampfar. La scène est ornée pour l’occasion d’un drapeau à l’effigie du groupe et de torches. Les blackeux démarrent leur set par une intro un peu folklorique, où les Norvégiens trouvent leurs premières inspirations. Le leader étant sorti récemment de l’hôpital, c’est un plaisir de le voir en bonne forme ! Un véritable frontman qui harangue la foule comme un fou. Les morceaux s’enchaînent et se ressemblent tous un peu : utilisation (un peu trop) fréquente de la double pédale, et lignes de guitare et de basse jouées à l’unisson. Malgré tout, on parvient à trouver des nuances intéressantes, dans le morceau « Tornekratt » par exemple où la guitare prend son rôle d’instrument mélodique très à cœur et où la batterie laisse de la place à la basse. Le son n’est pas toujours au point et la basse est souvent couvert par la batterie. Mais les blast beats du batteur et l’occupation de la scène par les musiciens prouvent s’il le fallait qu’ils méritent leur place au Hellfest : Kampfar parvient à faire bouger les têtes en plein après-midi, c’est le principal !

18:32 : Dylan Carlson de Earth est un musicien singulier. Venir jouer sous la Valley avec une grosse queue de renard accrochée derrière son pantalon n’est pas donné à tout le monde. Ce vieux briscard n’en est pourtant pas du tout ridicule. Cela participe à l’ambiance pour une musique très lourde et hypnotique. Il est accompagné de trois musiciens : un guitariste baryton et un bassiste, tous deux très propres sur eux ; la batteuse quant à elle a une gestuelle uber-doomesque : ses bras font d’amples mouvements tout en lenteur et en retenue avant de délicatement frapper les éléments de sa batterie. Et pourtant, le son qui s’en dégage vous fait vibrer tout le squelette… Il n’empêche que le son sous la Valley est très bon et limpide. Carlson installé au centre occupe toute une moitié de la scène, sans vraiment tenir compte de ses camarades. Parfois il se retourne et semble communiquer avec son ampli ou un au-delà. Quand il présente ses musiciens, on ne comprend rien avec sa vieille voix nasillarde d’Américain, mais il ne manque pas de remercier le public pour son attention. Enfin, il annonce qu’ils vont jouer une nouvelle chanson qui n’a pas encore de titre. Quatre chansons en 50 minutes de set, c’est ça d’être le parrain du drone !

18:37 : Les vieux briscards norvégiens de Turbonegro jouent sur une Mainstage 2 comble, dans un décor citadin de sombre ruelle, avec lampadaires sur scène, et avec le frontman Tony Sylvester qui porte à l’épaule une couverture aux couleurs du drapeau anglais. Un groupe qui grâce à ses hits arrive à rameuter tout types de public metalleux et rockeur : c’est très simple à écouter et tout le monde à la banane. Des morceaux comme la classieuse entrée en matière « The Age Of Pamparius », « All My Friends Are Dead », « Get It On » ou l’indispensable hymne « I Got Erection » (où un gros wall of death sera formé) provoquent l’euphorie de toute la population. Pour le groupe en lui-même, pas grand-chose à dire : direct et carré comme on lui demande. Une belle prestation qui permet à tout un festival de rigoler et de se faire des câlins.

18:55 : La plaine de la Warzone est saturée de monde depuis une bonne heure quand Killswitch Engage déclare la guerre avec « A Bid Farewell ». Leur son froid et chirurgical est très bien dosé de prime abord. Les chœurs des refrains sont très accrocheurs, notamment celui de « Strength of the Mind ». Quelques difficultés techniques avec le retour intra-auriculaire du bassiste sont rapidement balayées. Le combo d’outre-Atlantique s’impose comme un groupe qui prend énormément de plaisir sur scène et qui n’hésite pas à le partager avec une autodérision un peu grasse (« We are here to talk about important things : beer, metal, pizza, sex ») en guise d’intermède. Le frontman américain adresse le titre « Hate By Design » aux victimes du Bataclan et rencontre une ovation du public, tandis que « My Last Serenade » donne l’opportunité à la foule de scander le refrain, et que « Rose of Sharyn » laisse place à un circle pit court mais intense, preuve d’une complicité évidente entre la Warzone et le groupe. « In Due Time » fait office de chant du cygne et conclu un concert réussi avec facilité et allégresse.

18:57 : « It’s time… to go… to Hell ! » Au moins, avec Vader, le message est clair. Pour ce concert, l’Altar se retrouve plus que bondée, et beaucoup de gens regarderont tout le show depuis l’écran géant extérieur tant la structure est pleine à craquer. Et pour cause, le groupe polonais semble foutrement en forme cet après-midi ! Habillé de sa veste cloutée, Peter harangue sans cesse le pit qui le lui rend bien. Comme quoi, le cuir marche encore !

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Puisqu’on vous le dit !

19:06 : Avis aux amateurs de son cradingue : les deux Colombiens d’Inquisition prennent d’assaut la Temple pour faire ce qu’ils font le mieux. Ce véritable tank dévaste tout avec ses rythmes de batterie effrénés. Le son est bon et la guitare ressort très bien. Le seul hic, c’est le chant, qui n’est pas assez fort. Malgré cela, tout va très vite et le public de la Temple s’en prend plein la tronche. Il ne faut pas oublier qu’il n’y a pourtant qu’une guitare et une batterie sur scène ! En fin de set, le leader et sa voix très « Kermitt la grenouille » reconnaissable entre mille bénéficient enfin d’un son à la hauteur et on distingue beaucoup mieux cette nuance si particulière au groupe. Point à la ligne avec Inquisition qui aura tout balayé sur son passage.

19:46 : Lorsque Matthew Tuck et ses acolytes montent sur une mainstage, ça fait toujours son petit effet. Encore plus lorsque l’entrée se fait sur un « No Way Out » sans préambule. La fosse s’en donne déjà à coeur joie : Bullet For My Valentine reste un poids lourd, qu’on aime ou non. Les notes de caisse claire de « Your Betrayal » viennent confirmer une chose : le groupe n’a pas de temps à perdre : « Let’s cut the chit-chat and play heavy metal ! » scande Matt. Proposition qui fait l’unanimité. Le son est digne du statut de fer de lance du metalcore du groupe, et Michael « Moose » Thomas semble se délecter derrière ses futs. La voix de Matt est parfiatement soutenue par les growls de Jamie Mathias et Bullet For My Valentine enchaîne les hits sans sourciller. Peut-être trop rapidement d’ailleurs, on ne peut s’empêcher d’avoir l’impression d’un set « industriel » un peu froid. Le soli de batterie lui aussi semble surfait et peu pertinent. Son seul mérite est d’aérer le set. Pour la musicalité, on repassera. Toutefois les titres incontournables tels que « Scream Aim Fire » et « Tears Don’t Fall » sont toujours aussi parlants et feront chanter le public, acquis à la cause du groupe dès les premières minutes du set. Slams et circle pits font rage : industriel, certes, mais sans accrocs. Le groupe termine sa prestation sur l’inénarrable « Walking The Demon », désormais hymne du groupe. Bullet For My Valentine clôture son show aussi vite qu’il l’a débuté : une prestation de pro, malheureusement réchauffée.

20:00 : C’est sur un hymne américain un brin dissonant qu’arrivent The Melvins dans la Valley. Laissant traîner des notes aussi graves que pachydermiques d’entrée de jeu, le trio sait faire monter la sauce. Buzz Osborne, vêtu d’une tenue intégrale que les divinités du bon goût ne sauraient juger, semble toujours aussi possédé par sa musique et déborde d’un groove pour le moins hallucinant. L’alchimie entre les Californiens crève les yeux, le groupe s’amuse énormément et donc le public aussi. Probablement le concert le plus survolté dans la Valley depuis ce matin.

20:23 : Dès son arrivée sur scène, Phil Rind de Sacred Reich est acclamé par ses fans rassemblés sous l’Altar. L’intro est celle de 2001, l’Odyssée de l’espace. Le groupe commence par « The American Way », et chaque chanson est joué avec beaucoup de conviction. La caisse claire de Greg Hall claque bien. Ce dernier a des allures de James Hetfield avec 50 kilos de plus, ce qui ne l’empêche pas d’envoyer du gros avec sa double pédale. Aux guitares, Jason Rainey et Wisley Arnett s’en donnent à cœur joie, ce que le public apprécie fortement. D’ailleurs Phil Rind ne cache pas qu’il aime beaucoup la France et raconte une anecdote de tourisme à Paris où il était en admiration devant la tour Eiffel. Le groupe passe en revue des classiques et joue le morceau titre de son premier album, Ignorance. On a droit aussi à son excellente reprise de « War Pigs » de Black Sabbath et, évidemment, l’incontournable « Surf Nicaragua » pour clore le set. Avant de terminer, le leader invite chaque personne sous l’Altar à faire un free hug à son voisin. Le Hellfest, c’est aussi beaucoup de tendresse !

21:01 : Hatebreed, par définition, c’est la puissance à l’état pur ! Du pur hardcore 100 % new-yorkais ! Venant défendre son dernier album, le groupe a tous les atouts nécessaires pour exploser la Mainstage 2. La setlist est de toute beauté ; elle s’ouvre sur « Destroy Everything » et finit sur « I Will Be Heard ». Un coup de nouvelle chanson par-ci, un coup de hit (« Never Let It Die », « Last Beath » ou « As Die Hard As They Come ») par-là, et le pit se transforme en champ de bataille. Même la pluie s’invite à la fête, une guerre ouverte pour des spectateurs en fureur ! Juste parfait pour les patrons de la scène. Un son idéal et un hardcore d’une puissance inégalable pour un groupe qui n’a même plus à faire ses preuves !

21:10 : On apprend que Tremonti, qui avait annulé plus tôt dans la journée, se produira ce soir à 1h10 sous la Valley.

21:20 : Sur une sobre musique d’introduction empruntée à Hans Zimmer (Inception), The Arrs s’impose sur scène. Son d’ensemble réussi : un mur organique ébranle l’audience et déploie sa furie, malgré un léger manque d’aiguës en début de set. La voix manque de clarté mais se fait sa place dans le spectre sonore. The Arrs développe globalement un jeu très propre. Si on cherchait la petite bête, on pourrait relever quelques légères imprécisions sur certaines rattaques. Le chanteur invite le public à un wall of death et ce dernier s’exécute avec détermination, ravi de pouvoir secouer sa carcasse. « Du ciel et de la terre » transporte le public à coup de « personne n’est innocent » avant que le groupe bascule sur les anciens morceaux « Délivrance », précédemment joué en 2007 au Hellfest, et « Passion » de 2005. Le public ne peut qu’acclamer ces artistes qui ont partagé leur style brutal et sans concession lorsque le groupe quitte la scène.

21:48 : Les troubadours finlandais de Korpiklaani démontrent encore toute leur hargne et leur panache avec leurs morceaux basés sur la boisson. Le son surpuissant de l’accordéon et du violon poussent leur côté folklorique à l’extrême. Le groupe profite d’une grande peuplade pour ressortir tous ses hits comme par exemple le fameux « Vodka » ou le bien le plus simple « Beer beer ». Pas de grande surprise en voyant Korpiklaani, mais un pêche d’enfer et une musique extrêmement attractive ! Les Finlandais ont trouvé la recette qui marche pour remporter l’adhésion des festivaliers.

21:57 : Alors que Volbeat monte sur scène, le son est bon et permet de bien entendre les morceaux du nouvel album, Seal The Deal & Let’s Boogie, dont le nom colle très bien à la musique du groupe. En live, les gens ont envie de danser et bouger leur fesses. Ils n’oublient pas de reprendre les classiques comme le fameux « I Only Wanna Be With You ». Le leader est très souriant tout au long de la prestation, et évoque Johnny Cash avant d’entamer le hit « Sad Man’s Tongue ». Rob Caggiano qui a sans doute croisé ses anciens camarades d’Anthrax est également très à l’aise et tout sourire. Jon Larsen, caché derrière ses fûts, arbore une superbe casquette Pink Floyd The Wall et un t-shirt Abbath. Volbeat est l’art du métissage, y compris vestimentaire !

22:54 : Christian Vander et Magma sont des ovnis dans le paysage musical français depuis 1969. Pour leur premier passage très attendu à Clisson, Magma a offert un concert d’une grande intensité musicale. Des morceaux exigeants, voire difficiles d’accès pour un public profane. Chantés en kobaien, la langue créée par Vander pour ses expérimentations musicales, il est difficile de rester indifférent à ces morceaux atypiques et hors normes. Assurément un grand moment de cette édition 206, ponctué par les acclamations nourries du public qui réalisait qu’il venait de vivre quelque d’exceptionnel. Dommage toutefois que la maîtrise des musiciens ait été gâchée par un son brouillon qui saturait dans aigus.

22:55 : Les papis thrasheux d’Overkill viennent pour le bonheur de tous fouler les planches de l’Altar cette année ! Et c’est sur le surpuissant « Armorist » que le show commence. Le groupe est bien en place malgré quelques maladresses du batteur Ron Lipnicki, et le son est excellent, ce qui a le mérite de rendre le pit complètement fou ! Avec une set list de haut vol (« Ironbound », « Coma » ou bien « Elimination ») et un groupe qui retrouve sa forme de jeunesse, le concert est une sacrée performance, servie par un son de qualité qui met en valeur tous les instruments, et des effets de lumières sobres – de la douche rapide et simple comme pour bon groupe de thrash qui se respecte ! Le Hellfest compte toujours sur ces papis du metal pour rendre le festival attractif, et force est de constater que ça fonctionne: à les voir ce soir, les Américains ont encore de belles années devant eux !

23:02 : Pendant que l’Altar prépare le concert de Testament, les Norvégiens d’Aura Noir font face à un petit nombre de survivants rassemblés devant la Temple. La puissance que dégage le black thrash du groupe est apocalyptique. Comme depuis le début de la journée sous cette tente, le son des cymbales de la batterie mange un peu la basse et les mélodies de guitare, mais dans l’ensemble, le travail du groupe est bien mis en valeur : une vraie surpuissance bourrée d’expérience et de punch, le tout mené par un leader-bassiste qui n’est pas sans rappeler Cronos de Venom. Le groupe mise tout sur les classiques, de Black Thrash Attack en passant par Destructor, tout y passe et ça fait plaisir : de quoi ressortir de là avec le sourire et les cervicales en feu malgré la fatigue de cette première journée de fest qui commence à se faire sentir !

23:16 : L’éclectisme du Hellfest permet de passer du jazz psyché de Magma au hardcore le plus furieux de Converge en un clin d’œil, et le cadre réaménagé de la Warzone est un vrai plaisir, avec une zone de gradin qui permet d’être plus haut que la fosse pour mieux profiter du spectacle. Ça tombe bien : Converge a la palme du groupe qui remue le plus scène ! Nate Newton et Ben Koller, les deux chevelus de la bande, ne font pas de cadeaux à leurs instruments : basse et batterie sont sévèrement malmenées. Kurt Ballou en comparaison semble moins violent, mais les riffs qu’il sort sont quand même bien cinglés ! Et que dire de Jacob Bannon ? Il hurle en se recroquevillant sur son micro, et parcourt la scène de long en large. L’intensité est de mise, et on se demande comment font les musiciens pour tenir tout un set, en sachant qu’en plus, certains d’entre eux ont aussi joué dans d’autres groupes ce matin ! Maintenant la nuit est tombée et les flammes se sont allumées pour renforcer le côté brûlant de l’énergie du combo made in Boston, qui jouera plusieurs chansons de son dernier disque en date, All We Love We Leave Behind, dont la chanson titre. Le chanteur n’oublie de remercie au passage le Hellfest et signale qu’ils ont une longue histoire avec le festival.

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00:04 : Dropkick Murphy’s a, nous pouvons le dire, foutu un joyeux bordel devant les Mainstages. À grands coups de hits, le combo de Boston a apporté sa dose de bonne humeur et de refrains entraînants. Nous croiserons d’ailleurs un très célèbre youtubeur français en pleine gigue irlandaise plus ou moins réglementaire… Par ailleurs, c’est en voyant défiler les tubes que l’on réalise qu’Al Barr et compagnie ont tout de même bientôt 30 ans de carrière derrière eux… Le show s’achèvera sur le désormais mythique  » I’m Shipping Up to Boston « , puis le groupe laissera le champ libre aux géants allemands.

00:34 : Impressions très mitigées au vu de la tête d’affiche de ce soir. Rammstein reste un groupe très spectaculaire en concert de par sa scénographie et sa pyrotechnie toujours très recherchées, même avec un décor minimum comme aujourd’hui. Musicalement, le groupe ne commet aucune faute en alignant avec une rigueur toute germanique une set list majoritairement composée de standards avec toutefois des choix plus audacieux comme « Hallelujah » et « Zerstören », très rarement joués sur scène ces dernières années. Alors pourquoi cette sensation de frustration à mesure que le concert avance ? On peut sans doute mettre cette insatisfaction sur le compte d’une prestation trop propre et clinique, sans émotion ni âme, l’absence de contact avec le public n’aidant pas non plus à nouer des liens avec le groupe. De plus Till Lindenmann a montré de réelles limites vocales sur les titres lents comme « Seemann » et « Mein Herz Brennt » chantés avec des faussetés gênantes pour un groupe d’un tel calibre. Sans toutefois bouder son plaisir d’avoir entendu des hits comme « Du Hast », « Links 2 3 4 » ou « Engel », leur interprétation aurait mérité plus de vie, au point que certaines personnes dans le public se demandaient même si le groupe ne jouait pas en playback sur certains morceaux ! D’ailleurs le public en question ne s’est que très rarement enflammé au cours de cette heure et demie de concert.

00:48 : La sirène sonne pour l’arrivée sur scène de Testament dans des couleurs rouges et vertes. La scénographie est très belle, composée d’un back drop et de deux écussons géants avec pentacle et bestiole mi-tête de mort mi-tête de bouc aux yeux rouges illuminés. Le groupe est très en forme et déboule sur un « Rise Up » que le public suit en bloc. Eric Peterson et Alex Skolnick alignent les riffs avec une grande facilité tout en assurant le show. Chuck Billy est un peu le Freddie Mercury du thrash metal, avec son pied de micro similaire à celui du regretté moustachu et sur lequel il s’amuse toujours autant à faire du air guitar. Il invite le public du Hellfest à headbanguer et faire des circle pit sur le très adapté « Into The Pit ». À la section rythmique, Gene Hoglan et Steve Di Gorgio, que l’on retrouve dans Death DTA, font preuve d’une grande maestria. Le son est massif, in your face, tout ce que l’on demande à du bon thrash. Le groupe joue des classiques comme « Practice What You Preach » ou « Meet The Eye » pour le plus grand plaisir des festivaliers rassemblés dans l’Altar.

00:54 : Il y avait Rammstein. Il y avait Kvelertak. Il y avait The Offspring. Et entre ces derniers se trouvait un ovni musical qui redéfinit à lui seul les limites entre ce qui est de la musique et ce qui n’en est pas. Sunn O))) en live est une expérience à part, complètement déstabilisante. Pas de percussions, seulement des fréquences basses à base de guitares, basses et clavier, assistés d’un chant guttural modulé au possible. Parfois Sunn O))) n’est pas loin du bruitisme et quoi qu’on en dise, la maîtrise technique nécessaire à la gestion des effets est impressionnante. Ceci dit, la véritable force du groupe ne réside pas dans ce qu’on entend mais dans ce que l’on ressent si on se laisse transporter. Il crée une atmosphère de transe en abusant de fumées et se parant de costumes à capuche typés moines. Le costume de fin du vocaliste surprend d’ailleurs avec ses plaques réfléchissantes et ses lasers violets qui viennent flouter la vision des spectateurs, peu nombreux mais alertes. En un sens, Sunn O))) est bien plus extrême que ce qui peut être proposé parmi les franges du metal les plus obscures. Certes une prestation comme celle-ci peut rebuter, c’est tout à fait normal ; en revanche, il est nécessaire de considérer Sunn O))) pour ce qu’il est réellement : une expérience sensorielle, viscérale, et non un simple concert.

01:05 : Dernier artiste de la soirée en Mainstage, The Offspring succède à Rammstein qui a mis la barre haute… C’est dans une ambiance de fête que cette première journée se termine grâce aux Californiens. En guise d’entrée en matière, le groupe fait un tour du côté de Conspiracy avec le titre « Want You Bad ». Bien sûr, le combo d’outre-Atlantique n’a plus rien à démontrer à ce stade. The Offspring sait que son public souhaite juste entendre les morceaux phares de sa jeunesse ou de son adolescence et perdre 15 ou 20 ans le temps de 1h20 de set. Ça tombe bien, les Américains ont l’embarras du choix en matière de hit. En terme de son, le groupe est très propre après quelques morceaux de rodage. La voix perce mieux, en particulier à partir de « Original Prankster ». Malheureusement la sonorisation n’est pas parfaite et un larsen viendra à plusieurs reprises déranger la foule, mais l’énergie délivrée sur scène compense largement ces petits travers. L’audience constate, rassurée, que Dexter Holland, s’il déraille parfois, possède toujours ses attaques vocales si caractéristiques. Un bon « Have You Ever » et « Staring At The Sun » des familles viennent confirmer que The Offspring est sur le bon chemin. Le jeune public qui découvre le répertoire des anciens punks se mêle aux plus âgés pour pogoter et danser dans une ambiance très bon enfant. Le temps, qui a lesté Dexter de quelques kilos, ne lui a pas fait pour autant perdre son énergie contagieuse. Un détour par l’album Splinter avec « Hit That » et « Can’t Get My Head Around You », et arrivent les mythiques « Why Don’t You Get a Job » et « Pretty Fly (for a White Guy) » qui incarnent à eux seuls le côté léger et groovy des Californiens. « Kids Aren’t Alright » est parfaitement interprété et amène le groupe au sommet de son set. Là encore, c’est un succès qui ne s’embarrasse pas de lassitude.

01:42 : Dernier concert de la journée dans la Warzone avec Kvelertak, probablement l’un des groupes les plus novateurs de ces cinq dernières années. Rammstein oblige, le combo commence son concert devant un parterre particulièrement réduit. À titre de comparaison, la foule devait être deux à trois fois plus importante il y a deux ans pour leur précédent concert sur la même scène. Si la majorité des morceaux sont issus de leur premier album éponyme ainsi que de Meir, les musiciens font toutefois la part belle à leur dernier rejeton, Nattesferd, qui n’a pas à rougir face à ses aînés. Erlend Hjelvik se montrera une fois encore déchaîné, n’hésitant pas à se jeter dans la foule et à se faire porter tout en continuant de chanter. En somme, une fin de soirée sous le signe du groupe qui la conclut.

02:10 : Initialement prévu à 12h15, c’est Tremonti qui finalement va clôturer la journée dans la Valley. Changement total d’atmosphère, le frontman est là pour en découdre avec une audience forcément réduite mais fidèle. Tremonti en impose avec un véritable show à l’américaine, des riffs catchy et des refrains FM. Ses musiciens occupent tout l’espace scénique et ne sont pas simplement là pour faire briller leur frontman. Les soli de ce dernier sont exécutés à la perfection, rien de moins surprenant quand on connaît la réputation du musicien. Nul doute qu’avec autant de générosité, les festivaliers pourront réattaquer de plus belle plus tard dans la matinée sans broncher !

02:55 : Dernier concert de la journée sous la Temple : la réunion d’Abbath et de King ov Hell dans le nouveau groupe du premier, qui a ainsi un premier album à défendre, en plus évidemment des titres d’Immortal et de I. De quoi combiner une super set list pour le groupe ! Malheureusement, au moment de lancer le mythique « Tyrants »… Plus rien ! Les trois guitares s’éteignent, et pendant 10 longues minutes le matériel ne va pas pouvoir se rallumer. Abbath s’agace mais parvient tout de même à finir son set malgré une ambiance de fin de concert moins enthousiaste qu’à son début. Il reste malgré tout le plus rock’n’roll des blackeux !

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Fil rouge de la journée du samedi.
Fil rouge de la journée du dimanche.



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