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Chronique Focus   

High On Fire – Electric Messiah


Quand Matt Pike décide de revenir sur le devant de la scène, il ne fait pas les choses à moitié. En effet, il y a quelques mois, c’était avec son groupe historique Sleep qu’il faisait l’actualité en proposant The Sciences, album sidérant et pachydermique que les fans n’osaient même plus espérer. En octobre, il remet le couvert avec High On Fire, toujours accompagné de Jeff Matz à la basse et Des Kensel à la batterie, qui propose une remise en selle non moins tonitruante avec Electric Messiah, son huitième album. Les histoires des deux groupes sont liées depuis le départ : tout d’abord, parce que c’est juste après le split de Sleep en 1998 que High On Fire a été fondé, et ensuite parce que les deux, dans leurs différences, semblent se compléter, et illustrer les deux faces du talent du guitariste. Riffs lents et ultra gras d’un côté, agressivité agitée et volontiers thrashesque de l’autre : Pike ne semble pas vouloir choisir son camp, ce qui en réjouira plus d’un. Après un Luminiferous explosif en 2015, tout en déferlements d’énergie et théories du complot bizarroïdes – les marques de fabrique du trio – Electric Messiah s’annonce tout aussi vitaminé.

Et c’est bien sur les chapeaux de roue que s’ouvre l’album avec « Spewn From The Earth ». Rythme endiablé à la Motörhead, reverb’ sur la voix qui fait penser aux vieux Sepultura, mais rien de nostalgique pour autant : High On Fire se précipite vers l’avant avec une détermination qui ne semble pas faiblir. Pike ne tarit pas d’éloge sur ce nouveau disque (« C’est de loin le meilleur album que nous avons jamais sorti […], il est putain d’excellent, j’adore ce qu’il y a dessus, je ne regrette rien », explique-t-il), et son enthousiasme est contagieux : arrangés par Kurt Ballou qu’on retrouve une fois de plus à la production, les riffs sont irrésistibles et le secouage de tête à peu près inévitable. L’album continuera sur cette lancée pendant une petite heure, enchaînant à un rythme trépidant les titres dans le plus pur style du groupe, quelque part entre sludge et metal extrême des années 80. Pas d’ennui : le trio varie constamment la formule. On respire au début de « Sanctioned Annihilation », on anticipe des mosh pits gargantuesques sur « Freebooter », on embarque même dans une longue épopée sumérienne avec « Steps Of The Ziggurat/House Of Enlil », aux variations d’atmosphères presque progressives et aux ambitions de rock opera : le titre met en scène deux frères se battant pour le pouvoir sous les yeux d’Isis, rien que ça. De quoi nous rappeler les grandes heures de la théologie alternative de De Vermis Mysteriis

Mais le cœur de l’album, c’est bel et bien son titre éponyme, « Electric Messiah », hommage manifeste à Motörhead et à son leader autant dans la forme que dans le fond (« All give praise as the ace hits the stage / All are amazed at the cards that he played / My homage paid to the king in his grave / He’s playing bass & he’s melting your face »). Les comparaisons entre High On Fire et les légendes anglaises ne datent pas d’aujourd’hui – même attitude résolument rock’n’roll, même obstination désinvolte, et la voix rocailleuse du charismatique Matt Pike n’est pas sans rappeler celle du grand Lemmy – mais avec ce premier album depuis la mort de ce dernier, c’est comme si le groupe était plus conscient que jamais de cet héritage. Pike adresse la question de manière très directe et avec sa fantaisie habituelle : « J’ai rêvé de Lemmy. Il était agacé car tout le monde me compare à lui, alors il me faisait subir une sorte de bizutage. […] Dans cette chanson, je dis que je ne pourrai jamais remplacer Lemmy, car Lemmy, c’est Lemmy. Je voulais lui rendre un hommage digne de ce nom. » Electric Messiah, c’est une manière de continuer l’œuvre du maître sans le singer, mais plutôt en faisant ce qu’il faisait le mieux : du rock’n’roll, si possible lourd, bruyant et jouissif. Un défi qui en intimiderait plus d’un, mais High On Fire s’en sort une fois de plus avec un sacré panache.

Lyric video de la chanson « Electric Messiah » :

Album Electric Messiah, sortie le 5 octobre 2018 via Entertainment One. Disponible à l’achat ici



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