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Interview   

Iced Earth : Jon Schaffer prophète d’une dystopie


Jon Schaffer, guitariste et leader d’Iced Earth, est un homme inquiet. Inquiet par la tournure qu’emprunte la société dans laquelle il vit et plus particulièrement la société américaine. Connu pour la fierté qu’il porte envers sa patrie, Schaffer n’en est pas moins critique quant à l’état dans lequel elle évolue aujourd’hui, plus particulièrement dans le cadre de la crise économique que l’on connaît.

Mais Jon Schaffer est aussi un homme en colère. En colère car il a cherché à savoir, à comprendre, à se documenter pour expliquer et il a pris conscience des perversions peuplant le monde. Un monde qui, selon lui, est voué à évoluer vers le désespoir si la révolution, la vraie, celle qui est douloureuse et qui renverse les pouvoirs, ne survient pas. Tel est le cri lancé par Schaffer avec le nouvel album d’Iced Earth, intitulé Dystopia et prévu pour le 17 octobre prochain. Mais, tout ceci, le chef de meute l’explique dans l’entretien qui suit. Car comme il l’a fait par le biais de son projet Sons Of Liberty, il estime qu’il est de son devoir de motiver les gens à réfléchir sur l’état du monde et des politiques.

Moins inquiet, par contre, et même plutôt optimiste, il l’est à propos de l’avenir du groupe et, surtout, de l’arrivée du nouveau venu Stu Block (Into Eternity). Un chanteur au registre surprenant et dynamique, dont il a su, grâce à son coaching, tirer le meilleur pour proposer un album fort.

En préambule, Schaffer revient sur le départ de Matt Barlow, chanteur emblématique, et ses circonstances. L’occasion d’évoquer et comprendre l’impact du bouleversement de l’industrie musicale et des comportements des consommateurs sur un artiste comme Iced Earth qui a établi sa notoriété dans la sphère metal.

Bonne lecture.

(A propos du nouveau chanteur Stu Block) « J’adore ce qu’il y a dans son regard lorsqu’il chante, l’intensité et la passion. […] Lorsque tu as des gens comme ça, qui ont toutes les aptitudes du monde et qui ont une aussi bonne attitude, tu peux accomplir n’importe quoi. »

Radio Metal : Matt Barlow a quitté le groupe au début de l’année. Ce départ était-il quelque chose qui planait au-dessus du groupe depuis un certain temps ou bien est-ce arrivé sans prévenir ?

Jon Schaffer (guitare) : C’est arrivé par nécessité, à vrai dire. Tu sais, quand Matt est revenu en 2008, l’industrie de la musique était dans une situation différente. Il est revenu un peu à temps partiel, tout en travaillant en tant que policier tout au long de la période pendant laquelle il était dans le groupe mais il pouvait prendre des vacances de temps en temps pour partir en tournée, faire quelques concerts ici et là, des choses comme ça. Mais, tu sais, tel que les choses se sont passées dans l’industrie de la musique, avec les ventes de CD qui plongent vraiment, il y a beaucoup de disquaires qui ferment et des labels qui font faillite, les affaires sont dures : il faut que le groupe joue plus, et fasse plus de concerts. Notre management est donc venu vers Matt et lui a dit : « On a un emploi du temps très chargé pour les temps à venir, on aimerait vraiment que tu puisses être à plein temps dans le groupe ». Évidemment, Matt aurait pu toucher beaucoup plus d’argent en tant que chanteur permanent d’Iced Earth qu’en tant que policier mais là n’est pas la question ; il s’agit d’être avec sa famille et il a choisi sa voie il y a plusieurs années. Bien que la musique lui manque, il ne veut en faire qu’à temps partiel, ce qui n’est plus compatible avec Iced Earth. Donc on a été obligé de prendre une décision de simple survie. Matt le comprend tout à fait et il savait qu’il allait ralentir le groupe s’il s’accrochait, donc il a pris sa retraite et on a eu un super dernier concert avec lui au Wacken. Il a dit au revoir au groupe et aux fans, puis on a eu une grosse fête et c’était vraiment cool.

Dans le communiqué, tu as qualifié la situation actuelle du groupe de nouveau départ. Comment comparerais-tu cette situation à celle où Tim « Ripper » Owens avait intégré le groupe après le premier départ de Matt ?

Ceci est très différent parce que, premièrement, l’album The Glorious Burden était déjà écrit, toutes les parties étaient déjà écrites et Tim n’était pas vraiment impliqué, il venait faire son travail. Il avait très envie d’avoir une carrière solo, mais l’opportunité d’Iced Earth s’est présentée alors il l’a prise. Il était un peu comme un mercenaire engagé par le groupe et il n’était jamais réellement impliqué dans le combo, donc c’était quelque chose de très différent. De son côté, Stu est entièrement impliqué, il n’était pas là pour l’écriture de la musique mais il l’était pour l’écriture des paroles et des lignes de chant, il était très impliqué là-dedans. On a donc partagé ces taches ; et c’est ça qui fait vraiment la différence : il a déjà contribué plus que n’importe quel autre chanteur en termes d’écriture, il est rentré dedans et a fait un super boulot. Il est pleinement impliqué dans le groupe, c’est vraiment génial parce que, depuis le 11 septembre, on n’a jamais eu ce genre de… Tu sais, ça a eu un tel impact sur Matt qu’il a commencé à remettre en question ses choix de vie. Ça fait longtemps qu’on n’a pas eu quelqu’un d’aussi impliqué.

Penses-tu qu’il y ait réellement une alchimie entre Stu et toi ? Parce qu’il y avait une super alchimie avec Matt, alors penses-tu pouvoir la reproduire ?

L’alchimie est différente mais il y a clairement une vraie alchimie entre Stu et moi. Bien sûr qu’il y en avait une avec Matt mais c’est tout simplement différent. Avec Matt, c’était génial en tant que producteur, il m’appelait « coach » lorsqu’il est entré dans le groupe, et Stu fait la même chose maintenant. Stu a une attitude, une rigueur dans son travail, et même une formation très proche de celle de Matt : ils ont tous les deux pris des cours de théâtre au lycée. Il y a donc des similitudes à ce niveau, et lorsque j’écris des morceaux, que je produis des chanteurs, je suis très, très impliqué dans le processus ; et lorsque tu as des gens comme ça, qui ont toutes les aptitudes du monde et qui ont une aussi bonne attitude, tu peux accomplir n’importe quoi. Donc, je suis certain que l’alchimie sera différente mais ça sera génial. C’est génial. Je ne sais pas si tu as entendu l’album, mais c’est l’album le plus solide qu’on ait fait depuis des années.

Les deux derniers chanteurs d’Iced Earth, Tim « Ripper » Owens et Matt Barlow, avaient deux styles vocaux et des timbres très distincts. Mais ce qui est frappant avec Stu, c’est qu’il sonne souvent étonnamment proche de Matt mais il fait aussi ces cris à la Judas Priest. Il offre le meilleur des deux mondes en quelques sortes et même plus. Était-ce son étendue vocale dynamique qui t’a convaincu de le choisir ?

Bien sûr. En fait, il ne savait même pas qu’il avait un registre aussi dynamique. Il savait qu’il avait un registre dynamique mais il n’a jamais chanté comme ça auparavant. Tout ceci est entièrement nouveau pour Stu et cela fait partie du processus de production, lorsque je coache un chanteur et que j’écris une chanson… Je ne pense pas que Stu ressemble à Matt du tout. Je pense que ce que tu entends c’est Iced Earth, mec, c’est la façon dont les chansons sont structurées et produites. Stu était dans un groupe de death metal progressif, donc il faisait des growls profonds et des cris suraigus, mais il n’a jamais utilisé la partie intermédiaire de sa voix. Lorsqu’il est venu pour une audition, c’est ce que j’ai dit : « Eh bien mon gars, il va falloir qu’on essaie d’ouvrir un peu ta voix ». Parce que j’adore ce qu’il y a dans son regard lorsqu’il chante, l’intensité et la passion qu’il a, mais Into Eternity était à 100% différent d’Iced Earth, donc il faut explorer sa voix et voir si c’est la bonne chose. Une fois sorti de l’audition, je savais qu’il serait capable de le faire, même si chanter comme ça lui était nouveau. Tu sais, ceci est une toute nouvelle direction pour Stu et il s’en sort admirablement mais ça ne fera que s’améliorer avec le temps. Stu est un fan de Matt, il est fan de beaucoup de chanteurs différents mais je vais aller jusqu’à dire que ce que tu entends c’est le style d’écriture et de production d’Iced Earth. Si tu analysais vraiment sa voix par rapport à celle de Matt, je ne pense pas que tu les trouverais si proches. Après, c’est juste mon avis, je n’en sais rien.

« Aux États-Unis, c’est l’horreur en fait. […] C’est devenu un état policier, on est sur le point d’avoir un énorme crash financier, on est sous loi martiale, on a des militaires dans la rue et on ne peut pas prendre un putain d’avion sans passer soit par la machine à radiation, soit se faire tâter les couilles par un agent de sécurité. »

D’ailleurs, lorsqu’on a entendu Stu dans son autre groupe, Into Eternity, on le reconnaît à peine. Tu lui as donc donné des directives pour qu’il adapte sa voix au style d’Iced Earth ?

Absolument, il faut qu’il soit capable de faire ce que je lui demande. Je suis le compositeur principal et la force motrice du groupe, donc il faut qu’il soit capable de faire ce que je veux qu’il fasse ou alors il ne décrochera pas le job. Et il est très apte, il a une superbe façon d’approcher ça, il est prêt à essayer n’importe quoi. Je peux travailler avec un musicien comme ça, je peux en tirer des choses qu’ils ne savent pas avoir en eux, mais il faut qu’ils aient la bonne attitude et qu’ils soient prêts à essayer.

As-tu à un moment pensé à utiliser son chant death metal ?

Non, je n’aime pas le death metal. Je lui ai demandé de faire un ou deux trucs discrets dans le mix, comme à la fin de « Boiling Point », lors de son « boiling point » très aigu, il le crie aussi avec une voix death metal en dessous. Il n’est pas mis en avant dans le mix, mais ça donne une texture sympa. Il y a donc un ou deux trucs que je lui ai demandé de faire mais je n’ai pas l’intention d’avoir un chant principal death metal dans Iced Earth. Ça n’arrivera jamais.

Je suppose que tu as commencé à composer avant que Stu intègre le groupe. Est-ce que cela a fait une différence pour toi d’écrire ces titres sans savoir qui allait chanter dessus ?

Non. Ça ne marche pas comme ça. La musique d’Iced Earth, c’est la musique d’Iced Earth, le chant doit s’adapter et travailler dans cet espace. Je ne connais aucun vrai compositeur qui écrive la musique pour le chant. Le chant vient après, ce n’est pas comme ça que ça marche.

Avec ce nouvel album tu explores des thèmes dystopiques issus du cinéma et de la littérature. Qu’est-ce qui te fascine tant dans ces thèmes plutôt sombres et sans espoirs ?

Eh bien, certaines des chansons sont basées sur des films, elles sont clairement dystopiques et beaucoup de choses qu’elles évoquent trouvent leur parallèle de nos jours. Il y a des choses très dérangeantes qui se passent dans le monde aujourd’hui, donc il y a des parallèles avec la réalité. Il y a aussi des choses tirées de l’histoire de Something Wicked : les deux morceaux « Dystopia » et « Tragedy And Triumph ». Puis il y a des morceaux très positifs qui inspirent de l’espoir. « Anthem » est une chanson très positive, « Tragedy And Triumph » est une chanson très positive, « Iron Will », qui sera une piste bonus sur le digipack, c’est également une chanson inspirée et puissante. Il y a donc un bon équilibre entre le bon message par rapport au mauvais message, ou la « réalité », disons.

En général, dans Iced Earth, tu écris soit sur l’histoire soit sur des fictions. Est-ce que ça t’aide dans un certain sens à mieux comprendre le monde actuel et dans quelle direction il se dirige ?

Oui, je pense que si on inspire les gens pour qu’ils se documentent et apprennent ce qui se passe autour d’eux, d’arrêter de regarder la télévision et d’arrêter d’écouter ce que leur dit leur gouvernement criminel, de retrouver leur humanité et faire de la recherche, on peut découvrir ce qui se passe et ça pourra changer les choses. Si les gens peuvent comprendre clairement ce qui se passe, je pense qu’on peut empêcher les choses de vraiment mal tourner. Parce qu’il me semble que c’est sur le point de vraiment mal tourner.

Penses-tu qu’une dystopie est ce vers quoi le monde se dirige ?

Je le pense, ouais. Je pense qu’on en est très proches, en particulier en Occident. Aux États-Unis, c’est l’horreur en fait. Les choses vont vraiment mal là-bas et elles vont dans ce sens depuis un bout de temps mais ça a continué d’empirer encore et encore à une vitesse record. C’est devenu un état policier, on est sur le point d’avoir un énorme crash financier, on est sous loi martiale, on a des militaires dans la rue et on ne peut pas prendre un putain d’avion sans passer soit par la machine à radiation, soit se faire tâter les couilles par un agent de sécurité. C’est de la tyrannie, tout simplement : il n’y a plus de liberté en Amérique. Il est temps pour une révolution.

« Le Quatrième Reich est en train de se monter et je n’aime pas ça ! »

Beaucoup de gens pensent que la crise financière qu’on vit est le signe que nous avons atteint les limites du système capitaliste sur lequel est fondée l’économie américaine. Qu’en penses-tu ?

Je pense que ce que nous avons n’est ni un vrai capitalisme, ni un marché libre. On a du corporatisme, du fascisme, du communisme, on a toutes ces différentes formes de totalitarisme, mais on n’a certainement pas de marché libre, le problème est là et la partie est trafiquée depuis bien longtemps par l’élite globale qui a pris le contrôle du système monétaire américain par de la fraude et la manipulation en 1913 lors de la signature du Federal Reserve Act. Lorsque cette institution a été établie, les États-Unis d’Amérique ont cessé d’exister et maintenant ça s’accélère. Tout va s’écrouler parce que les monnaies fiduciaires ne durent jamais. Elles ne durent jamais. Une centaine d’années, c’est à peu près aussi long que qui que ce soit ait pu tenir et on se rapproche de ce point, donc je pense qu’il faut qu’on en revienne à un système monétaire honnête, plutôt qu’un système frauduleux avec des bouts de papier.

Il faut qu’on en revienne à une monnaie concrète, que ce soit de l’or ou de l’argent ou autre chose, il faut quelque chose qui empêche les gouvernements de créer de l’argent à partir de rien et bâtisse des empires entiers sur la guerre. Je veux dire : tous nos gouvernements sont impliqués dans des trucs vraiment brutaux et criminels et c’est basé sur ce système monétaire frauduleux, c’est de là que ça vient. Donc, avec une monnaie sensée et un marché libre, alors on peut avoir la prospérité et la paix. Mais avec une institution monétaire criminelle comme la réserve fédérale, qui a la main mise sur tout aux États-Unis, Bush n’a aucun pouvoir, Obama n’a aucun pouvoir, Clinton… Ces types étaient juste les marionnettes des banques. Ils vont vous dire toute la rhétorique qu’ils veulent, les politiciens sont des menteurs professionnels, ils vont donc venir dire ce que le peuple a envie d’entendre mais ce sont des tacticiens qui divisent pour régner. Le seul moyen d’inverser la tendance, c’est de comprendre le fonctionnement des monnaies et de revenir à quelque chose de plus concret et honnête, d’arrêter les guerres et d’aller vers la liberté et la prospérité.

Je sais que tu es très fier de ton pays mais j’ai l’impression d’entendre de la déception dans tes propos…

Je suis fier de ce que l’Amérique représentait à ses débuts, les idées fondatrices. Jusqu’à il y a quelques années, je ne me rendais pas compte de ce que mon pays était devenu. Je veux dire : on est manipulé en Amérique, mais vous aussi. Votre gouvernement vous ment aussi, c’est pareil en Allemagne et au Royaume-Uni, tout l’Occident est dans la merde. Et on est tous manipulés par le même groupe de personnes, c’est une prise de contrôle hostile du monde occidental qu’ils appellent le Nouvel Ordre Mondial et ils essaient de monter un gouvernement mondial. Ils en parlent ouvertement maintenant. Donc, les gens aux États-Unis et en Occident sont victimes d’une propagande high-tech. C’est pire aux États-Unis, clairement, les gens sont devenus trop confiants envers leur gouvernement. Pour moi, mon gros rappel à la réalité a été lorsque j’en ai appris sur notre système financier et ai compris à quel point il est frauduleux. D’un coup, tout semblait beaucoup plus logique, je me suis aperçu comment se passait toute cette manipulation. C’est vraiment troublant lorsqu’on fait des recherches, c’est tout le but du projet Sons Of Liberty. Si tu vas sur le site, il y a une liste de livres, des documentaires à regarder, ça permettra aux gens de savoir ce qui se passe et les poussera à se documenter et à se préparer parce que le Quatrième Reich est en train de se monter et je n’aime pas ça !

Les deux derniers albums d’Iced Earth étaient basés sur l’histoire de la trilogie Something Wicked qui est apparue sur l’album de 1998. Mais les chansons d’ouverture et fermeture sur Dystopia, toutes deux reviennent sur cette histoire. On dirait qu’il est difficile pour toi de te détacher de cette histoire, comme s’il s’agissait d’une obsession…

Ce n’est pas une obsession, c’est un sujet d’écriture. Tu sais, c’est une grosse histoire, c’est douze mille ans d’Histoire, on n’en finit jamais de raconter ça, donc pourquoi ne pas le faire ? Surtout sur un album qui a des thèmes dystopiques, c’est parfait.

A vrai dire, dans une interview que tu as donnée en 2008, tu as déclaré que tu ne voyais pas comment tu pourrais en dire plus sur cette histoire. Je suppose que tu en avais plus à raconter en fin de compte…

Il y a beaucoup plus à raconter. Mon gars, c’est douze mille ans d’Histoire, ça n’en finit jamais d’être raconté. Tu peux prendre n’importe quel moment de l’Histoire, par exemple les guerres napoléoniennes, y appliquer l’univers de Something Wicked et trouver pleins de scénarios différents, tu sais. C’est comme ça avec tout, depuis la crucifixion du Christ à… tout ce que tu veux ! Tu peux prendre n’importe quel événement en douze mille ans d’Histoire et tu as quelque chose à raconter. C’est ça qui est cool avec l’intrigue de Something Wicked.

Serait-il alors possible que tu sortes un troisième album Something Wicked dans le futur ?

J’en doute. Je veux dire, je n’ai aucun désir d’aller plus profond encore dans l’histoire, mais je pourrais écrire une chanson de temps en temps qui exprime quelque chose d’autre dans l’histoire. Mec, je fais simplement ce que mon envie me dicte au moment où commence le processus d’écriture, je n’y pense pas trop. Je viens d’achever cet album il y a deux semaines, je ne suis donc pas prêt à parler de ce qui viendra plus tard. (rires) C’est trop tôt pour l’instant.

En 2008, tu as déclaré en interview que tu comptais sortir dans un coffret Framing Armageddon avec Matt au chant et que cela te donnerait l’opportunité de corriger quelques soucis de production que tu as eus avec cet album. Mais au final ce n’est pas ce qui s’est passé, bien qu’un coffret soit effectivement sorti mais avec les deux albums Something Wicked tels quels… Pourquoi cela ne s’est-il finalement pas passé comme tu le prévoyais ?

A vrai dire, je n’avais pas de problème avec la production de Framing Armageddon, l’album déchire, ce n’est pas pour ça qu’on voulait faire ça. On voulait le faire pour qu’il soit plus cohérent. Mais, au bout du compte, SPV était en train de faire faillite et ça coûte de l’argent de faire ce genre de chose. Ça coûte de l’argent d’entrer en studio et d’enregistrer, ça coûte de l’argent de remixer, et ils avaient des soucis financiers, donc ça ne s’est pas fait. Je n’ai aucun problème avec Framing Armageddon, c’est un album génial tel qu’il est. On voulait simplement plus de cohérence entre les deux albums, mais au final ça n’a aucune importance.

(A propos de l’industrie musicale sur le déclin) « Ça ne me plaît pas, je n’aime pas qu’on me vole ce qui m’appartient, je ne pense pas que ce soit le cas de qui que ce soit. Mais on fait face à une situation qui, dans ce cas là, est un microcosme dans des problèmes beaucoup plus gros, il faut juste faire avec et trouver d’autres sources de revenus. »

J’ai entendu parler d’une bande dessinée que tu aurais commencée, basée sur le personnage de Set Abominae, est-ce vrai ?

On en a parlé mais c’est juste une question d’emploi du temps. Je ne peux pas me lancer dans tous les projets. L’artiste est choisi et si j’ai le temps de le faire bien, je le ferais, mais c’est presque comme entamer une autre carrière et je ne peux pas faire ça. Je le ferai un jour mais ça ne sera pas avant plusieurs années, j’en suis sûr.

Tu as souvent fait preuve de dégoût envers l’industrie de la musique. Quel est donc ton avis à propos des difficultés que rencontre aujourd’hui cette industrie ? Je sais notamment que tu t’es exprimé au sujet de la polémique du retrait de Century Media, le label d’Iced Earth, de Spotify…

Je pense que c’est le grand résultat de l’attitude qu’ont les jeunes d’aujourd’hui, qui pensent mériter des choses gratuitement parce que c’est facile de le prendre. C’est un peu un microcosme dans le déclin de la civilisation occidentale, je pense. Malheureusement, des groupes souffrent parce que des gens volent de la musique. Il faut donc juste faire face au fait que l’industrie de la musique a changé, qu’elle est dévastée par tout ce partage de fichiers et que les groupes ont besoin de trouver d’autres moyens de revenus. J’ai déjà accepté cet état de fait. Ça ne me plaît pas, je n’aime pas qu’on me vole ce qui m’appartient, je ne pense pas que ce soit le cas de qui que ce soit. Mais on fait face à une situation qui, dans ce cas là, est un microcosme dans des problèmes beaucoup plus gros, il faut juste faire avec et trouver d’autres sources de revenus. Je désapprouve donc la décision de Century Media mais je comprends tout à fait pourquoi ils le font. Je pense juste que j’ai déjà accepté le fait que les choses soient ainsi, et on devrait au moins utiliser Spotify pour aider à répandre notre musique pour que les rares honnêtes jeunes qui prennent du recul et réfléchissent aillent peut-être acheter le CD ou peut-être acheter le téléchargement plutôt que de le voler.

Tu dis que tu désapprouves leur décision mais au bout du compte ta voix ne compte pas. N’est-ce pas frustrant ?

Non, c’est leur compagnie, ils ont des centaines d’autres artistes et ils pensent faire ce qu’il y a de mieux pour eux et pour les artistes et c’est peut-être le cas. J’ai seulement l’impression de voir ce qui est écrit partout. Je pense que les labels vont s’éteindre d’ici peu de temps et il va falloir qu’ils trouvent d’autres sources de revenus s’ils veulent rester dans la course, parce que les ventes physiques sont en train de plonger.

As-tu des informations au sujet de Demons And Wizard ? Peut-on espérer un troisième album un jour ?

Il y en aura un, c’est juste une question de temps. Hansi (Kürsch, Blind Guardian) et moi-même aimerions le faire mais on est tous les deux très occupés avec nos groupes principaux et on doit faire ça parce qu’il y a d’autres gens qui en dépendent. Mais oui, on va le faire.

As-tu l’intention de réaliser un second album solo en tant que Sons Of Liberty ?

Oui, je sors un EP en décembre avec cinq chansons pour Sons Of Liberty. En fait, mon manager m’a dit : « Si tu veux faire quelque chose pour Sons Of Liberty, fais-le maintenant parce que tu seras en tournée pendant un an et demi ». J’ai donc décidé de pondre cinq morceaux de Sons Of Liberty et de les enregistrer en même temps, de les sortir pour garder les gens motivés, parce que ça a vraiment un effet. C’est un mouvement underground mais il y a eu 200 000 téléchargements gratuits, je ne sais pas combien de centaines de milliers de fois ça a été copié et partagé pour pousser les gens à réfléchir. C’est donc une bonne arme contre le mouvement globaliste et ça a été un bon outil pour éveiller les gens donc il faut que je continue.

Donc ça va être à propos du même thème que l’album et parler de leaders mondiaux corrompus, etc. ?

Oui, c’est tout à fait le même esprit, c’est basé sur la même chose. Une des chansons est une sorte d’allégorie, elle parle de Leonidas. Si tu n’as pas vu 300, ça parle du roi de Sparte, Leonidas, qui a combattu je ne sais combien de centaines de milliers de Perses avec seulement trois cent hommes, et c’est un peu devenu le cri de guerre du libertarien. C’est un hommage au roi Leonidas, disons-le comme ça. Mais le reste est très similaire – je veux dire c’est le but de Sons Of Liberty, d’allumer des feux de paille de liberté dans l’esprit des gens, donc une chanson qui pousse quelqu’un à réfléchir sérieusement à ces choses, c’est l’essence de Sons Of Liberty.

Interview réalisée le samedi 3 septembre par téléphone.
Transcription et traduction : Stan.

Site officiel d’Iced Earth : www.icedearth.com
Site officiel de Sons Of Liberty : www.sons-of-liberty.net



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  • je suis d’accord avec jon sur l’ensemble de cette interview je milite fortement pour que les gens s’informent de savoir comment on nous dirige cette societe va droit à sa fin j’ai l’album son of liberty qui est superbe et défricheur de conscience.leur site est excelent aussi car comme jon le dit c’est un portail vers des documents surprenants (lire aussi indignez vous)quant au telechargement illegal à force de croire que tout est gratuit ou est le plaisir et quoi de mieux qu’album que l’on observe et que l’on disseque sous toute ses coutures.le dernier album est meilleur que les derniers et je pense que ça promet pour l’avenir alors révoltez vous, défendez vous,et décidez de votre avenir!!

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  • Un très bon interview de Môssieur Shcaffer, merci RadioMetal. Le discours qu’il tient sur l’occident est plus ou moins juste, la même sur l’industrie de la musique. Sinon Dystopia est un très beau bijou, Stu excelle parfaitement dans le registre  » Iced Earthien « , Schaffer est pas très répétitif et SURTOUT l’album ne saoule pas. Les refrains sont purement géniaux, les riffs rentrent directement dans le crâne, les paroles sont très travaillées. Un bon cru 2011 :).

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  • pour toi jeune qui aime la musique gratuite…

    http://www.sons-of-liberty.net

    …et pour les nonjeunes aussi!

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  • je suis d’accord, Owens a été génial, et els deux albums qu’il a fait sont mes préférés! mais Owens est un mercenaire, il ne fait qu’interprêter et ne compose que très peu dans les groupes pour elsquels il chante. alors que Matt étai LA voix d’Iced Earth

    je suis aussi d’accord avec spaceman qui dit que le chant grave de Stu est quasiment le même que celui de Mat, ça crève les yeux!!! en revanche, ses aigus sont les mêmes que dans Into eternity, alors c’est un peu hypocrite (ou aveugle) de la part de Jon de nier ça.
    et surtout, qu’on ne me dis plus que Stu a une large palette car c’est bidon! et ça s’entend encore plus sur Dystopia (qui est assez plat au passage): Stu n’est capable de faire que quelques notes, et le chant est tout le temps le même sur Sydtopia! Stu ne connait aucune note intemédiaire entre ses aigus et ses graves, il est très limité en fait…

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  • il aurait du garder Owens depuis le débutplutot qu’un revival boiteux. Sa voix donnait vraiment des frissons sur la trilogie de Gettysburg

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