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Live Report   

Igorrr : le nouveau choc de Gautier et sa bande


Depuis quelques mois, Igorrr connait une ascension fulgurante. Une signature chez Metal Blade et un album, Savage Sinusoid, qui ont propulsé Gautier Serrer et son équipe dans des enceintes très souvent pleines à craquer. Après un tour au Motocultor, au Hellfest ou au Brutal Assault, Igorrr revient maintenant en salle pour une expérience extrême. La demande était tellement forte pour ce concert de la Maroquinerie que certaines personnes voulaient même payer le triple !

Entre noise et black metal, death et électro, trip-hop et baroque, la musique d’Igorrr se mêle efficacement pour créer un hybride inattendu, musicalement réussi et efficace à souhait en live. Ce qui a démarré comme un projet solo pour Gautier Serre s’est vu au fur et à mesure rejoint par plusieurs membres. Au chant : Laurent Lunoir et Laure Le Prunenec alors que, pour la batterie, c’est Sylvain Bouvier qui apporte cette force dans les percussions. Tout le reste est géré derrière une table de mixage par Gautier, chef d’orchestre d’une musique intense et devant laquelle on reste rêveur.

Artistes : IgorrrBologna Violenta
Date : 15 novembre 2017
Salle : La Maroquinerie
Ville : Paris [75]

Bologna Violenta

Pour ouvrir le concert, c’est Bologna Violenta qui est invité par Igorrr. Quand on se renseigne sur le groupe, on trouve les catégories suivantes : grindcore, noise, industriel et avant-garde. Vous l’aurez compris, le groupe est un OVNI sciant parfaitement à une première partie d’Igorrr. Une setlist longue comme le bras est proposée mettant en avant des morceaux qui ne durent pas plus de deux minutes. Le chanteur/guitariste crie durant tout le set mais n’hésite pas à communiquer comme il se doit avec le public. L’audience d’Igorrr est forcément habituée aux musiques expérimentales et sortant de l’ordinaire, alors elle répond bruyamment en applaudissant le groupe. En plus de la musique particulière qui est jouée, très brute, visuellement tout cela est accompagné par des vidéos au montage survolté montrant diverses villes et effets numériques. Et lorsque notre chevelu ne joue pas de guitare, c’est avec un violon dans les mains qu’on le retrouve, apportant encore plus de variété dans ses compositions. Le tout pour un peu plus de trente minutes chaudement accueillies par Paris qui auront bien préparé notre cerveau à la musique avant-gardiste d’Igorrr.

Igorrr

Ce concert attendu aura engendré une nouvelle programmation en avril prochain à Paris, cette fois au Trabendo. La dynamique positive du groupe n’est donc plus à prouver et le public va vite comprendre pourquoi dans quelques instants car cette soirée va être chaude et mouvementée. La prestation commence avec l’arrivée de Laure Le Prunenec vêtue d’une capuche. Intégralement en noir, elle démarre le set en chantant le titre « Au Revoir », a cappella et sous les yeux admirateurs du public. L’audience rentre ensuite dans le vif du sujet avec l’arrivée de toute l’équipe sur le morceau « Spaghetti Forever », un titre qui déclenche très vite les mouvements de la foule. Laurent Lunoir est comme à son habitude vêtu de vêtement « tribal » fait de bouts de tissus pour un rendu visuel très post-apocalyptique et en même temps qui penche vers la préhistoire.

Un corpse-paint blanc et violet, un micro atypique, et un amour pour la foule : voilà ce que Laurent partage sur scène. Il n’hésitera pas à s’approcher au plus près de son public pour serrer des mains et headbanguer au rythme de la foule. Tandis que Laure sera de son côté plus douce, plus légère. Elle ne s’arrêtera d’ailleurs pas de bouger sur scène, dansant comme une enfant devant une attraction ou en répétition de flamenco. Quand elle s’approchera du public, ça sera pour une légère caresse sur la main. Le Yin et Yang est parfait entre les deux voix d’Igorrr. Elles marchent en symbiose car, aux yeux du public, on ne peut voir l’un sans l’autre.

Igorrr

Sylvain Bouvier se fait bien plus discret à la batterie mais frappe toujours aussi fort. Notre œil est évidemment attiré par les deux chanteurs ainsi que par la foule qui donne le maximum. On note également la présence d’un invité de marque puisque Pierre Mussi, qui n’est autre que l’accordéoniste du groupe sur l’album Savage Sinusoid, interprétera ici le titre « Cheval » (sans avoir besoin de sample de la part de Gautier). Les titres les plus loufoques s’enchaîneront pendant un peu plus d’une heure : « Opus Brain », « Biquette », « Apopathodiaphulatophobie », « Grosse Barbe », « Tendon », etc.

Les albums sont fièrement représentés au cours de cette setlist généreuse avec les fans. Des fans hétéroclites allant du quidam du monde du metal, à cet homme aux bretelles, bonnet et barbe. Mais même si le public est varié, on aurait quand même aimé un peu plus de respect pour la musique, notamment sur le titre « Tout Petit Moineau ». Une piste magnifique s’ouvrant avec un doux passage au piano suivi de la voix allant en crescendo de Laure. Malheureusement, l’ambiance dans la salle sera plus proche d’une terrasse de café que d’une réelle salle de concert, ne permettant pas d’apprécier à sa juste valeur la chanson. Le concert ne tardera pas à finir après cela sur « Robert », un titre purement électro et agressif qui achèvera une foule qui se sera vraiment donnée à fond toute la soirée.

Igorrr

Kongfuzi a toujours l’habitude de faire jouer des groupes ayant un son particulier et qui ont tendance à se démarquer de la scène metal traditionnelle. De Converge à Wolves In The Throne Room, de Deafheaven à Oathbreaker, et de Aluk Todolo à Igorrr, toutes les dates du producteur de spectacles s’imbriquent parfaitement dans cette mouvance de groupes aux prestations originales. La formation de Gautier Serre est probablement la meilleure représentante de cette approche en proposant cet hybride parfait de sons et inspirations divers. La suite s’annonce bien chargée pour Igorrr car dès 2018 le groupe partira sur les routes des États-Unis, le groupe étant demandé par ses fans américains depuis bien longtemps.

Setlist Igorrr :

Au revoir (a cappella)
Spaghetti Forever
Grosse Barbe
Opus Brain
Moldy Eye
Biquette
Pavor Nocturnus
Caros
Viande
Cheval
Tendon
Excessive Funeral
Tout Petit Moineau
IeuD
Unpleasant Sonata
Apopathodiaphulatophobie
Robert

Report et photos : Matthis Van der meulen.



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