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Live Reports   

Ihsahn : Extrême, introspectif et réussi !


14725644_10155914721543973_5769975998433332914_nIhsahn, un album Arktis tout frais de 2016 sorti dans les bacs, membre d’Emperor, évoluant en solo depuis plusieurs années maintenant n’est plus à présenter. Cette figure emblématique du metal nous propose de nous asseoir au Divan du Monde pour un bref passage en France avant d’aller voir de quel bois se chauffent ses fans russes. Pourquoi ne pas se laisser tenter ?

Avec lui, Acyl groupe algérien de metal ethnique qui a un nouvel opus Aftermath à défendre, qui existe depuis un moment et a aussi dans sa besace un autre album, Algebra, et un EP. Du metal progressif norvégien, légèrement black et inspiré par le grand nord, au nouveau son issu du Maghreb affichant fièrement ses origines, la soirée nous propose une diversité bénéfique en ces temps troublés. Mais malgré un climat mondial qui pousserait à essayer de mieux de se comprendre pour éviter de s’entre-tuer, malgré une communauté metal plutôt ouverte, un tel écart dans les extrêmes peut-il remporter l’adhésion du public ? Entrez donc avec nous dans la salle de la rue des Martyrs pour en savoir plus.

Artistes : IhsahnAcyl
Date : 22 novembre 2016
Salle : Divan du Monde
Ville : Paris [75]

Les portes ouvrent peu avant 19h00. Les spectateurs peuvent découvrir des instruments orientaux sur scène – tam-tam, guembri, sorte de basse traditionnelle et qrareb, castagnettes en fer – instruments plus évidents chez une artiste comme Oum qu’à un concert de metal. En fond de scène, le logo ACYL est projeté sur un fond de couleur verte.

La musique de Marilyn Manson nous fait patienter tandis que le Divan se remplit timidement. Il faut dire que ce soir la concurrence est rude : second soir d’Opeth au Trianon, Arkan au Petit Bain. Mais les fans du norvégien finiront par remplir la salle tout à fait honnêtement. A propos du scandinave, dans l’immédiat, le chanteur se tient à disposition des fans, près du stand de vente de tee-shirt et se prête gentiment à des photos et dédicaces. Ce que l’on nomme aujourd’hui « meet & greet » et qui est parfois payant ! Bel esprit.

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Un mélange intelligent de cultures !

19h35, les enceintes envoient « Are You Ready » d’ACDC en introduction au concert des algériens. Michaël s’installe en premier, derrière sa batterie, et une légère coupure intervient quand il manipule son ordinateur pour lancer les projections sur l’écran. Finalement, un décompte de 2 minutes s’affiche accompagné d’une introduction arabisante. Et la déferlante algérienne de s’emparer du Divan avec des titres efficaces et un public qui suit. Sur scène, Amine est aux commandes, chambreur, meneur de foule, charismatique et tout sourire. Les instruments traditionnels sont bien intégrés tout comme la culture : le chanteur invite les spectateurs à quelques pas de danse, répétant que ce n’est pas parce l’on est metal qu’on ne peut pas danser. Et de présenter très pédagogiquement les instruments utilisés, guembri et qrareb.

Les autres musiciens participent à l’animation scénique, tout le groupe exécutant de concert les pas de danse ou alors se regroupant en cercle au plus fort d’un morceau pour une séance de headbanging. Amine n’oubliera pas de saluer Ihsahn et c’est avec un dernier titre aux consonances arabisantes que le groupe quitte la scène après une petite heure d’un concert bien réussi. Et quel beau message de diversité et de mélange de culture. Acyl montre une voie fort intéressante. A suivre !

SetList :

Intro
Mercurial
Finga
The Battle Of Constantine
Gibraltar
Intro Guembri
Oburacy
Head On Crash
Ungratefulness
Autonomy

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La tension du début s’efface vite

Le changement de plateau s’opère derrière un rideau sur lequel les ombres des hommes se dessinent dont celle d’Ihsahn. Lorsqu’il arrive sur scène, l’accueil que lui réservent les spectateurs est sans équivoque : Ihsahn a des fans dans la place ! Le début est introspectif, dans la pénombre de lumières minimales. Et l’on remarque que le son est tout à fait correct. Il le restera tout au long du concert, un bon point.

En ce début de concert, les ambiances varient, « Pulse » est plutôt calme tandis que « Pressure » déploie toute sa puissance. Dans tous les cas, le public répond présent, scande des « hey ! hey ! » et applaudit. La musique souvent complexe du norvégien est finement exécutée, remplit l’espace, Ihsahn lui aussi occupe l’espace, les musiciens de son nouveau backing band étant plus en retrait. Évident pour le batteur – qui n’est pas l’habituel Tobias Ørnes Andersen – et Nicolai Tangen Svennæs au clavier, répartis chacun sur un coin en fond de scène, moins évident pour le second guitariste, Robin Ognedal, qui reste à sa place. A noter l’absence de bassiste, car comme nous l’a expliqué le maestro lui-même, toutes les basses du dernier opus sont produites via synthé Moog. Le leader ne la joue pas solo pour autant, échangeant souvent avec les membres de son groupe. Après un début où la musique est prioritaire, Ihsahn s’adresse au public, avoue sa tension en début de set, déclenchant des « Ihsahn ! Ihsahn ! » spontanés.

Ihsahn 22/11/2016

Ihsahn est bien accompagné

Le chanteur explique que le prochain titre, « Until I Too Dissolve », est un hommage au metal des années 80. Et de fait, la part d’introspection s’évapore avec ce titre plus direct au riff rock ‘n’ roll qui fait sortir les premiers slammeurs. « Are you still having a good time ? » se détend le norvégien qui annonce des titres un peu plus anciens. Et « Frozen Lakes On Mars » de déclencher quelques brefs pogos, avant que « A Grave Inversed » qui repart dans les voix hurlées, les installe définitivement. « Celestal Violence » calme le jeu, nous replonge dans l’introspectif violent et ésotérique. Ihsahn confie que c’est la première fois qu’il assure le chant clair de ce morceau en live, assuré habituellement par Einar Solberg de Leprous, qui ne fait plus partie de son backing band live. S’il n’a pas le velouté de l’original et qu’on sent qu’il atteint ses limites sur les parties aiguës, le frontman s’en sort honorablement.

Définitivement détendu, il introduit le medley Emperor en faisant référence au « boys band », comme il le qualifie lui-même, auquel il a participé et indiquant qu’il aime à se replonger dans cette époque. Gros succès auprès du public pour cet enchaînement de « An Elegy Of Icaros » et « Thus Spake The Nightspirit », avec un passage du classique « I Am The Black Wizards » à la rythmique remaniée étonnante. « The Paranoid » remet les pogos au centre des débats, un peu plus violents, et « Mass Darkness », dernier titre de Arktis joué ce soir amène la pause rappel. Il est 22h15.

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Pogos et slams !

Puissance, bon son, musique ô combien évocatrice, chanteur charismatique, public motivé et assez nombreux pour une belle ambiance, la soirée contient tous les ingrédients pour être belle. D’ailleurs les fans en redemandent scandant une nouvelle fois des « Ihsahn ! Ihsahn ! ». Le groupe revient pour un dernier petit tour sur un « The Grave » lent, angoissant et torturé, avec le saxophone de Jørgen Munkeby samplé, avant de clore cette excellente soirée aux couleurs multiples et ô combien agréable.

Setlist :

Hel (Intro)
Hiber
Pulse
Pressure
Until I Too Dissolve
Frozen Lakes On Mars
A Grave Inversed
Celestial Violence
Emperor Medley
Tacit
My Heart Is Of The North
The Paranoid
Mass Darkness

Rappels :

Grief
The Grave



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