
Artistes : In Flames – Sybreed
Salle : Le Bataclan
Ville : Paris
Date : 24-11-2009
Public : 1 100 personnes environ
Photos Paris : Loic + Photos d’In Flames à Milan : Rik6666.fr[/urlb]
A tournée différente, première partie différente : ce soir, ce sont donc les indus-métalleux de Sybreed qui ouvrent le bal. Fidèles aux clichés associés à leur nationalité, les quatre petits Suisses investissent la scène du Bataclan avec une ponctualité toute helvétique, donnant ainsi le top départ pour 45 minutes d’électro-death entraînant et plutôt convaincant.
Côté musique, rien de révolutionnaire, mais c’est souvent dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes ! Gros riffs, sonorités électros, chant clair et growls s’entremêlent pour offrir au public des titres plus que décents, à mi-chemin entre In Flames et Sonic Syndicate. Malgré des guitares et une batterie surmixées qui rendent parfois sa voix difficilement audible, Benjamin, le chanteur du combo, assure ses parties vocales avec brio. Même si les lignes de chant clair semblent lui venir moins facilement que les grunts. Plus effacés et quittant rarement le mètre carré qu’ils semblent s’être alloués, ses comparses jouent malgré tout avec conviction.
Sybreed : un jeu scénique à revoir
Côté chauffage de salle, en revanche, ce n’est pas encore la panacée. Le groupe étant genevois, et donc francophone, on aurait pu espérer davantage de communication avec le public. Or, malheureusement, Benjamin ne se montre guère loquace, hormis pour introduire les morceaux… Et même dans ce domaine, ça pêche ! On doute par exemple que les membres de Killing Joke aient apprécié d’entendre leur « Love Like Blood », au demeurant fort bien repris, qualifié de « morceau new wave des années 80 un peu gay ». Le public en reste pantois, comme le montre le silence relatif qui suit cette déclaration.
Au final, une performance louable pour des titres très corrects. Nous vous conseillons d’ailleurs l’écoute de The Pulse Of Awakening, la dernière pépite des suisses. Pour le jeu de scène, en revanche, il faudra repasser…
Setlist:
A.E.O.N.
Decoy
Doomsday Party
Emma-0
Electronegative
Ego Bypass Generator
Love Like Blood (Killing Joke)
Bioactive
ReEvolution

Anders Friden (In Flames)
Les techniciens et roadies connaissent leur affaire : après seulement 20 minutes d’attente, les lumières s’éteignent à nouveau. Les rideaux blancs étant passés de mode, c’est donc de la façon la plus conventionnelle du monde que les Suédois d’In Flames font leur entrée sur scène.
Et ils attaquent fort ! « Cloud Connected » fait immédiatement monter la température et déchaîne les passions. Le son est irréprochable et les musiciens déploient immédiatement des trésors d’énergie. Signalons au passage l’absence du guitariste Jesper Strömblad (ndlr : en cure de désintox…), remplacé pour l’occasion par Niclas Engelin.
Au micro, Anders laisse filer quelques titres, tous plus efficaces et vitaminés les uns que les autres, avant de s’adresser finalement au public, ou plutôt, aux « alcooliques » restés près du bar, aux « vieux » assis au balcon et aux « excités » pogotant à tout va dans la fosse bondée. En voilà un qui sait caresser les fans dans le sens du poil !
Bon set des suédois
Ironie à part, le frontman est véritablement passé maître dans l’art des relations publiques. In Flames est l’un des rares groupes au monde à vous prendre à partie au milieu d’une foule déchaînée, à s’adresser à vous, oui, rien qu’à vous, pour échanger un mot, une boutade, une remarque anodine. Anders attrape ainsi l’appareil photo d’un spectateur pour prendre quelques clichés mémorables de ses camarades, fait monter une jeune fille sur scène pour filmer l’intégralité de « Only The Weak », commente les tendances suicidaires et la situation maritale d’un individu en équilibre sur les sièges du balcon… Autant de petits moments qui vous font oublier le millier de métalleux massés autour de vous et vous donnent l’impression d’être unique et essentiel aux yeux du groupe.
”Only The Weak”, filmée par la chanceuse ayant pu monter sur scène

Il faut dire que le Bataclan favorise beaucoup les échanges entre le groupe et ses fans. Le dernier concert parisien des Suédois s’était déroulé au Zénith, une salle bien moins propice à l’intimité. Car c’est bien de cela qu’il s’agit ce soir : d’une petite sauterie entre potes, d’un petit concert presque intimiste.
Les différents morceaux du set (au hasard, « Disconnected », « The Hive » ou encore « Trigger ») sont repris en ch?ur par une foule surexcitée, et Anders n’hésite pas à tendre son micro aux chanceux du premier rang pour les encourager à participer. Et participer, le public ne fait que ça ! A tel point, d’ailleurs, que la température atteint des sommets et que les T-shirts partent rapidement aux oubliettes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que nos deatheux sont fidèles à leur nom !
Merci Messieurs !

Mais le public n’est pas le seul à prendre son pied, ce soir : Niclas semble avoir fait partie du groupe toute sa vie, Björn (guitare), fidèle à son habitude, délivre des soli percutants, et Peter (basse), bien que plus effacé, gratifie néanmoins le public de quelques démonstrations de headbang. Anders, de son côté, délaisse régulièrement ses comparses pour disparaître en coulisses lorsque sa voix n’est pas requise, mais ses absences sont largement compensées par l’énergie dont il fait preuve une fois de retour.
C’est dans un Bataclan surchauffé, au propre comme au figuré, que le groupe entame les trois dernières chansons, dont un « The Quiet Place » tout bonnement magique et que l’on aurait aimé voir se prolonger encore et encore. L’intégralité de la set-list aura d’ailleurs été un ravissement, même si quelques titres supplémentaires n’auraient pas été de trop.
Les cinq Suédois quittent la scène sous un tonnerre d’applaudissements et laissent derrière eux un public ravi, quoique trempé. Il n’y a pas à dire, un mois avant Noël, c’est un bien beau cadeau qu’ils nous ont fait là. Rendez-vous pris pour la prochaine séance !
Setlist:
Cloud Connected
Embody The Invisible
Pinball Map
Delight And Angers
Disconnected
Square Nothing
Trigger
The Hive
Only For The Weak
Artifacts Of The Black Rain
March To The Shore
Come Clarity
Leeches
Alias
The Mirror’s Truth
The Quiet Place
Take This Life
My Sweet Shadow

Seb,
Le fait de jouer de la pop ou du brutal death ne change rien à la qualité de la force de frappe d’un batteur : prends Neil Peart de Rush, il ne fait pas du death, mais il a une frappe incroyable, doublée d’un pur feeling…
Dans le genre fusion, Will Calhoun de Living Colour a une frappe de brute. Je pourrais t’en citer des dizaines, voire plus 🙂
Simplement, le batteur d’In Flames ne frappe pas, c’est tout :))) Mais bon, ça marche pour eux, bravo ! 😉
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Bonjour.
Franchement In Flames! un groupe a conseiller a aller voir en Live!
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Tu sais TLM, il faut comparer ce qui est comparable. Gojira c’est du death plutot technique et brutal, In Flames tant a devenir un groupe de death mélo pop. Leur batteur ont des styles différents et ne sont pas vraiment comparable !
Mike Portnoy est 10 fois plus technique que Phil Rudd et pourtant…
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C’est vrai que Gojira avait été nettement plus intense ce soir là !!!
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La question doit être posée :
In Flames se sont-ils achetés un batteur ? :))
Quand je me rappelle le set de Gojira et la frappe de Mario avant celui d’In Flames à Lyon, le sourire me vient aux lèvres : le (et je mets des guillemets) « batteur » d’In Flames avait l’air de taper sur des boites de lessive ! :)) Un ado aurait plus de force ! lol
Sans rancune Saff ;))
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