En musique, le nerf de la guerre, généralement, c’est la créativité et l’inspiration (qui a dit « non, c’est l’argent » ?). Et chaque musicien, chaque groupe a sa propre recette, son propre rituel, ses environnements ou ses moments propices pour tenter de les faire rejaillir. Mais comme bien souvent l’inspiration se montre polissonne, n’étant pas toujours là où on l’attend, certains artistes n’hésitent pas à changer leurs habitudes et faire des expériences pour savoir où cela les mènera d’un point de vue créatif et donc artistiquement. Voilà quelle a été la démarche d’In Flames pour la conception du nouvel album Siren Charms, ou plutôt surtout celle de son chanteur Anders Fridén, se mettant expressément dans des conditions de stress, arrivant au studio les mains dans les poches sans préparation, à l’exact opposé de la démarche dans laquelle a été conçu le précédent opus Sounds Of A Playground Fading (dont le chanteur nous parlait il y a trois ans). Une expérience intense mais visiblement mal vécue par Fridén. Est-ce que ça en valait la peine ? Ce sera au public de décider si le charme opère…
Le chanteur, accompagné de son acolyte guitariste Björn Gelotte, nous relate donc toute cette expérience dans l’entretien qui suit. Mais aussi, de manière générale, nous donne de quoi comprendre la genèse de cet album, le second depuis le départ de Jesper Strömblad, laissant à Gelotte la responsabilité principale d’apporter les riffs et les chansons.
« Je me suis effondré quelques semaines plus tard ! […] J’ai été complètement dans les choux pendant une semaine. Ça m’a fait comprendre qu’on ne peut pas se dépasser tout le temps. C’était la première fois que ça m’arrivait. J’ai réalisé que je n’étais pas une machine. »
Radio Metal : J’ai entendu dire que vous aviez vendu votre studio de Göteborg, où vous avez enregistré vos deux derniers albums. Pourquoi ?
Anders Fridén (chant) : On n’y était jamais ! (rires)
Björn Gelotte (guitare) : On faisait travailler des gens là-bas, mais ce n’était pas à eux de faire tourner le studio. Au final, c’était notre responsabilité. Nous nous sommes dit que nous faisions un disque tous les trois ou quatre ans et que ce n’était pas suffisant pour avoir notre propre studio. Il pourrait être utilisé à bien meilleur escient. À présent, deux producteurs travaillent là-bas, il est bien mieux utilisé.
Anders : Il n’y avait aucun intérêt à avoir un studio pour le plaisir de dire que nous avions un studio. Ça ne faisait que nous coûter de l’argent, il n’y avait pas d’intérêt à le garder. C’est ça, la raison. Mais en fait, nous avons enregistré plus de deux albums dans ce studio : nous y avons aussi enregistré Clayman, même si c’était sous un autre nom.
Cette fois-ci, vous avez enregistré aux Hansa Tonstudios de Berlin. Le confort de votre propre studio ne vous a pas manqué ?
(Il hésite) Je dirais que ne plus avoir le confort de notre studio était précisément l’objectif. Nous avons enregistré l’album précédent en trois mois. L’ambiance était extrêmement détendue, nous avions le studio pour nous tous seuls. Cette fois, nous devions faire les choses autrement. Berlin n’est qu’à 1h30 de vol de Göteborg ou de Stockholm, ce n’est rien du tout. C’est la porte à côté si on veut rentrer à la maison. Aujourd’hui, nous avons nos familles et nous faisons autre chose en dehors de In Flames, même si le groupe reste notre principale occupation. Nous devons donc aller dans un endroit où nous pouvons nous concentrer à 100% sur le groupe et sur l’enregistrement.
Björn : Ça permet de rester concentrés sur le disque. On peut s’y atteler jour et nuit. Quand on est à la maison, il y a trop de choses pour nous distraire.
Anders, tu es apparemment arrivé en studio avec rien du tout – aucune mélodie, aucune parole – pour voir ce que tu pouvais produire sous pression et l’effet que cela pouvait avoir sur toi en tant qu’auteur. Peux-tu nous expliquer comment tu as géré cette pression et comment tu as trouvé l’inspiration en si peu de temps ?
Anders : Comme je l’ai dit, à la maison, je dois emmener les enfants à la garderie ou à l’école, ou alors je dois aller au bureau et rester là-bas toute la journée. Personne ne veut entendre parler de ça, et je n’ai aucune envie d’écrire ce genre de paroles pour notre musique ! (rires)
Björn : (en chantant) « On va à la garderie ! »
Anders : Oui, c’est vraiment chiant ! Je devais donc me mettre la pression. C’était vraiment dur. Je savais que ça finirait par se faire, mais sur la fin, j’étais furieux contre moi-même de m’être mis ce genre de pression. Alors qu’il ne nous restait plus qu’une semaine, j’étais assis avec Björn dans cette cuisine aux couleurs horribles à Berlin et je lui ai dit : « Putain, je déteste cette situation, je ne sais pas si je vais y arriver ! » Je savais qu’il fallait que je le fasse, mais c’était vraiment, vraiment dur. Mais ça a marché, et au final, c’était la bonne décision à prendre. Il faut se donner à 100%. Je ne voulais pas rentrer à la maison avec la moitié du boulot de fait, puis retourner dans un studio différent pour terminer. Ça n’aurait pas été correct. Il fallait que ce soit fait là-bas, à Hansa, à Berlin. Je me suis effondré quelques semaines plus tard ! Quand je suis rentré chez moi, c’était la période de Noël, j’ai reçu plein de gens et ça a continué. Ensuite, je suis retourné à la maison de disques où je travaille, et là aussi, ça a continué. Au bout d’un moment, je me suis tout pris dans la tête et je ne pouvais plus sortir de mon lit. J’ai été complètement dans les choux pendant une semaine. Ça m’a fait comprendre qu’on ne peut pas se dépasser tout le temps. C’était la première fois que ça m’arrivait. J’ai réalisé que je n’étais pas une machine.
Björn : Je pense que, de façon générale, nous travaillons mieux avec un peu de pression. Je ne dirais pas que nous sommes feignants – nous sommes à l’aise. Au bout de 20 ans, j’imagine qu’on a le droit de l’être. Mais quand il faut faire un album, il nous faut un minimum de pression. Il faut définir une date, ou au moins dresser un plan, pour commencer à écrire et à enregistrer. Une fois l’album terminé, nous retrouvons notre souplesse, mais avant ça, nous avons besoin de cette pression. Cette fois, c’était un peu extrême ! Anders était très dur avec lui-même, et avec tous ceux autour de lui. Mais je pense que c’était nécessaire. Comme je l’ai dit tout à l’heure, nous devions laisser derrière nous le confort de la maison et tout ce qui pouvait nous distraire, aller ailleurs et nous plonger dans le travail.
Anders : Pour les albums précédents, j’avais tout écrit. J’avais une feuille, comme toi, avec toutes les paroles, et j’essayais de caser tous ces mots dans les chansons. Sur le dernier album, j’ai changé d’approche : à présent, j’écris les différentes mélodies, puis j’ajoute les paroles une fois la musique terminée. Ça rend les choses plus musicales. Du coup, une grande partie du travail doit être fini avant que j’ajoute ma voix pour que ça sonne comme on le souhaite. Je veux être frappé par la musique. Je veux écrire la musique d’abord et me dire : « Ah, voilà ce que je suis censé faire. »
Björn : Ça permet de créer une atmosphère et de voir ce qui colle vraiment.
Anders : Oui. Je ne peux pas savoir quoi faire avant que tout soit terminé. Je ne peux pas me dire : « J’ai envie de faire ça », puis me retrouver avec un type de chanson très différent et essayer de caser toutes mes idées dedans.
Qu’aurais-tu fait si tu n’avais pas trouvé l’inspiration ? Le studio était réservé, le risque était important…
Exactement ! Je ne sais pas, peut-être que j’aurais pleuré ! (rires) Non, ne pas y arriver n’était pas une option. Ça devait être fait. C’est pour cette raison que j’ai parfois été frustré. Des fois, je me disais : « C’est le meilleur truc que j’aie jamais écrit ! C’est génial, vraiment génial ! » Et quand j’attaquais la chanson d’après, je pensais : « C’est nul, je suis une merde ! Je suis le pire chanteur du monde ! » Ça va et ça vient. Chaque fois que j’avais terminé une chanson, je présentais le résultat aux autres gars, et quand j’avais leur approbation, je courais en studio et je commençais à travailler sur la suivante. J’étais à fond. Mais quand les réactions étaient plus mitigées, du genre : « Je ne sais pas, laisse-nous un peu de temps », je pensais : « (il marmonne) Quelle bande de crétins ! » C’était difficile pour moi, mais je devais faire avec. Ne pas y arriver n’était même pas une option. C’est pour ça que j’ai travaillé jusqu’au tout dernier moment. Tout le monde était déjà parti avec tout l’équipement. J’avais les clés du studio, j’ai dû fermer moi-même ! Donc non, ce n’était pas envisageable.
« J’ai hurlé toute ma vie, depuis ma naissance, en fait ! (rires) Je veux seulement faire quelque chose de différent. »
De façon plus générale, l’enregistrement de cet album a duré moitié moins de temps que le précédent, car vous étiez curieux de voir ce que la pression pouvait ajouter à l’album. Au final, le stress a-t-il apporté quelque chose à la musique, à l’album lui-même ?
En ce qui me concerne, en matière de présentation du chant, oui. Concernant la musique, je ne pense pas que ce soit autant le cas.
Björn : Je crois que je suis arrivé un peu mieux préparé, car il nous fallait une base sur laquelle travailler. Nous savions que nous n’avions que six semaines, donc nous devions arriver avec quelque chose. Nous avions déjà commencé à travailler. Concernant le son et les arrangements, je dirais que nous avons été obligés de supprimer ce qui n’était pas indispensable. Nous sommes allés directement au cœur des choses. Nous nous sommes concentrés sur les chansons plutôt que sur le reste. Je pense que nous avons dû bosser un peu plus dur et nous concentrer davantage sur les arrangements.
Anders : Nos deux premières semaines à Hansa ont été consacrées à assembler les éléments que Björn avait apportés, qu’il s’agisse de choses presque terminées ou de morceaux indépendants. Ce sont les deux meilleures semaines que nous avons vécues depuis longtemps !
Björn : Oui, on avait le droit de faire tout ce qu’on voulait, du moment qu’on restait concentrés. Le reste, c’est du boulot de machine.
Anders : Je crois que notre présence à Hansa et la pression que nous nous sommes infligée sont les deux raisons pour lesquelles l’album a ce son-là. Ce ne serait pas pareil si nous avions fait les choses autrement.
C’est exactement l’inverse de ce que vous aviez fait pour Sounds Of A Playground Fading : à l’époque, vous aviez enregistré les chansons trois fois et passé beaucoup de temps sur le chant. Vous nous aviez d’ailleurs dit que cela vous avait donné une bonne idée de la direction que vous preniez. Avec le recul, quelle est la meilleure formule ?
Björn : Berlin était mieux en termes de gain de temps, évidemment ! Mais on peut aussi avoir une atmosphère sympa et détendue.
Anders : On ne peut pas dire que l’une soit meilleure que l’autre. Les deux fonctionnent.
Björn : C’est une question de temps et ça dépend de la façon dont on veut approcher l’album. Comme je l’ai déjà dit, cet album avait besoin de quelque chose de spécifique, et la pression en faisait certainement partie. Si on a le luxe de choisir, c’est génial. Mais parfois, il est indispensable de se mettre dans une certaine situation.
Anders : En plus, si on passe à nouveau trois mois dans le même studio, on finit immanquablement par comparer notre travail avec ce qu’on a fait avant. Cette fois, nous avons totalement changé notre façon de faire.
Björn : C’était une décision parfaitement consciente, c’est un choix que nous avons fait. Nous aurions pu passer à nouveau trois mois à enregistrer, mais quel intérêt ? C’est une bonne chose d’avoir une limite.
Anders : Pour le prochain, ce sera trois semaines ! (rires)
Niklas Engelin n’était pas présent pour l’enregistrement de Sounds Of A Playground Fading et n’a d’ailleurs rien écrit pour cet album. Quelle a été son implication sur Siren Charms ? Qu’a-t-il apporté au groupe d’un point de vue créatif ?
Björn : Son énergie, pour commencer. Il est très positif et il adore la musique. Son approche en matière d’écriture est un peu différente de la nôtre. Il n’a rien écrit pour cet album, mais nous voulions exploiter sa façon de jouer de la guitare. Il a un son et une technique très caractéristiques que nous pouvions utiliser sur certains riffs et certaines chansons. Il fait partie du groupe, c’est important qu’il apparaisse en tant que tel. C’est ce que nous voulions pour cet album.
Björn, depuis le départ de Jesper Strömblad, tu es devenu le principal compositeur du groupe. Comment ressens-tu cette responsabilité ?
En fait, je n’ai pas vraiment eu le temps de me poser pour y réfléchir. Quand nous avons commencé à évoquer un nouvel album, j’ai simplement allumé mon ordinateur, lancé mon programme de musique et pris une guitare. Je savais que je n’allais pas travailler avec Jesper. Nous en avions discuté avant et je ne voulais pas. Ça n’aurait pas été honnête s’il avait travaillé sur les chansons sans pouvoir faire partie du groupe et présenter l’album sur scène. Je me suis donc reposé sur les gens qui savent faire ce boulot mieux que personne : j’ai échangé avec les gars du groupe, et surtout avec Anders. On pouvait se renvoyer nos idées. Tout ce que j’écrivais, je le lui montrais. Nous avons créé l’album ensemble et je n’y ai jamais vraiment réfléchi, tu vois ce que je veux dire ? C’est intéressant, parce que tout le monde me dit : « Waouh, tu as fait ça tout seul. » Non, on l’a fait ensemble ! C’est ce qu’on fait depuis des années, tous les albums ont été faits comme ça. Il y a juste un gars en moins !
Anders : Ce n’est pas comme si Jesper avait tout écrit tout seul jusqu’à son départ. Björn participe à l’écriture depuis son arrivée en 1995. C’est notre dixième album d’In Flames, on sait comment écrire des chansons pour ce groupe ! Le changement n’était pas si énorme que ça, pour nous. Pour Sounds Of A Playground Fading, je crois que nous nous sommes tous les deux dit que nous allions faire nos preuves auprès du public. Si l’album est sorti, personne ne peut rien dire. Aujourd’hui, on n’y pense même plus. C’est comme ça, c’est tout. On connaît la chanson ! (rires)
Björn : Oui, c’est ce que nous faisons depuis 19 ans ! On aime le faire, et ce n’est jamais difficile de faire quelque chose qu’on aime. Je pense que notre relation musicale est meilleure et bien plus forte qu’avant à cause de cet album. Quand nous avons eu la possibilité de faire le nouveau, nous avions beaucoup appris grâce au précédent. La communication est plus facile. Anders n’était pas préparé, mais il était prêt à écouter la musique et à se laisser inspirer par elle. C’est un grand pas en avant. Il n’est pas nécessaire d’être complètement dedans, de laisser la musique te dicter ce que tu dois faire. Tu peux simplement te laisser inspirer. Je ne me souviens pas que nous ayons eu cette ouverture d’esprit dans le passé.
Anders : Non, effectivement. C’est plus facile à deux que ça ne l’était à trois.
Cet album comporte de nombreux moments mélancoliques, avec des chansons comme « Through Oblivion », « With Eyes Wide Open » ou encore « Dead Eyes ». D’où viennent ces sentiments ? Quel était ton état d’esprit pendant la phase de composition ?
Björn : Je ne suis pas le genre de compositeur qui a besoin d’être inspiré par quelque chose. Je n’ai pas besoin de voir un film ou de lire un livre. La musique commence avec une mélodie, ou peut-être un rythme. Ensuite, j’essaie de l’étoffer un peu et je vois ce qui se passe. Je ne me dis pas que la musique doit être mélancolique. Ça fait partie de ce qu’on fait, depuis toujours, donc je ne me focalise pas là-dessus. Mais parfois, un album entier a besoin de quelque chose. Il faut augmenter le tempo, ou au contraire ralentir le rythme, pour que la dynamique globale fonctionne. Mais ça se fait plus tard. Quand on commence, on s’agrippe à tout ce qui nous passe par la tête et on essaie de le transformer en quelque chose qui ressemble à une chanson. Ensuite seulement, on peut commencer à le fignoler.
« Nous ne pouvons pas donner aux gens ce qu’ils veulent. C’est impossible, car on ne sait jamais ce qu’ils veulent, et le public est trop nombreux ! Cinq personnes, ça suffit. »
« When The World Explodes » est sans doute le titre le plus étonnant de l’album, de part son atmosphère gothique, la voix de femme et les arrangements. Qui est la chanteuse et comment est née cette chanson ?
Anders : La chanteuse s’appelle Emilia Feldt. Quand je travaillais sur la partie vocale, je me suis dit qu’il manquait quelque chose. J’ai commencé à jongler avec des idées, à me demander comment aborder le refrain. Le titre est très heavy, mais j’avais besoin d’y apporter une touche originale. Je hurlais tout ce que je pouvais, mais j’avais le sentiment que ça ne collait pas à la chanson. J’ai suggéré de faire appel à une autre voix pour apporter quelque chose. Nous n’avions pas travaillé avec une chanteuse depuis quelques albums, donc je me suis dit que ça pouvait être une idée. Je ne voulais pas de nom connu sur l’album – pour commencer, nous n’avions pas le temps d’en contacter un ! (rires) Le producteur vocal, Daniel Bergstrand, a dit qu’il travaillait avec cette chanteuse d’opéra sur un autre projet. Il m’a montré une vidéo YouTube où elle chantait pour la cérémonie de remise des Prix Nobel, et je me suis dit qu’elle serait parfaite. Il est rentré à la maison, l’a contactée, et pendant ce temps-là, je priais pour que ça marche. Ça a été une surprise quand les autres gars ont entendu ce titre. Je trouve que ça fonctionne très bien, elle représente parfaitement la sirène. Elle est un peu le symbole de l’album.
Björn : Je trouve le titre parfait. C’est très direct, très heavy, et sa voix est la cerise sur le gâteau. C’est vraiment parfait. C’est à la fois très beau et complètement dans-ta-face. Le moins qu’on puisse dire, c’est que j’ai été surpris à la première écoute ! Du genre : « Oh, c’est qui, ça ?! » Mais ça colle parfaitement.
Anders : C’est drôle, parce que c’est la chanson la plus heavy de l’album, mais les paroles en font en fait presque une chanson d’amour. C’est un pot-pourri de contradictions ! Mais le résultat est vraiment bien. La façon dont le son s’estompe pour ne laisser que les claviers, avec le refrain qui revient, en font une chanson parfaite au milieu de l’album. On est du genre old school : on réfléchit à la façon dont nos albums sont construits. C’est très important. « In Plain View » est en premier pour une bonne raison ; « When the World Explodes » est à cette position pour une bonne raison. Je sais qu’aujourd’hui, les gens n’écoutent souvent qu’un seul titre ici ou là. Mais quand nous rendons un de nos albums à la maison de disques, l’ordre a été pensé. Si tu écoutes l’album du début à la fin, ton ressenti sera différent.
À chaque nouvel album, tu sembles pousser le chant mélodique de plus en plus loin et mettre de côté le chant guttural. Je sais que tu as tendance à t’adapter à ce dont la musique a besoin, mais prends-tu aussi plus de plaisir aujourd’hui avec le chant mélodique ?
Je dirais que oui. En fait, il y a plus de défi. Si tu me réveilles au milieu de la nuit, je t’assure que je peux hurler une chanson de bout en bout ! Mais je pense que nous avons fait ce type de musique aussi bien que nous pouvions le faire. Pourquoi continuer, encore et encore ? Je ne suis pas lassé des hurlements, j’adore ça – surtout sur scène, c’est génial d’exprimer toute cette énergie. Mais comme tu l’as dit, quand on est en studio, on se demande ce dont la chanson a besoin. Parfois, je pense que Björn est surpris, parce qu’il peut avoir une idée différente de… (il hésite)
Björn : Ma perception de tel ou tel riff peut être : « C’est vraiment hard, il devrait chanter comme ça. » Et au final, le résultat est très différent.
Anders : Je crois que c’est l’un des éléments qui nous rendent uniques. C’est grâce à ça que nous avons ce son. C’est un très bon mélange. J’ai hurlé toute ma vie, depuis ma naissance, en fait ! (rires) Je veux seulement faire quelque chose de différent. Mais ça ne veut pas dire que je ne hurlerai pas sur le prochain album.
Björn : La voix est aussi un instrument, après tout. Il faut l’utiliser correctement. Évidemment, le principal reste ce dont la chanson a besoin, mais il faut aussi se lancer des défis. C’est facile de se mettre à l’aise : « Je sais faire ça, j’enregistre en cinq jours et c’est bouclé. » Mais on peut aussi travailler, écrire des arrangements. C’est plus stimulant et plus sympa à jouer sur scène. Il faut mélanger tout ça. Je crois que nous sommes arrivés à un point où nous ne pouvons plus faire la même chose, encore et encore, sans… peut-être pas sans s’ennuyer, mais sans être stimulés. On est tellement souvent sur scène, il faut bien qu’on aime ce qu’on fait.
Vous avez récemment sortie une vidéo pour « Rusted Nail » (ndlr : et plus récemment encore celle de « Through Oblivion »), réalisée une fois de plus par Patric Ullaeus, avec qui vous avez travaillé sur de très nombreuses vidéos. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la relation artistique entre In Flames et lui ?
Anders : Nous le connaissons depuis des années et il comprend parfaitement la façon dont nous voulons présenter le groupe. Nous n’avons jamais fondé In Flames pour… Faire des vidéos et des photos, ça fait partie du jeu. On veut seulement faire de la bonne musique et être sur scène ; le reste, ça fait partie des choses obligatoires. C’est quelque chose qu’il comprend et il nous facilite la tâche.
Björn : Il est très efficace et c’est très facile de travailler avec lui. Il a un œil irréprochable pour mettre en place des scènes, ce qui nous évite pas mal de boulot ! (rires) Il nous met à l’aise dans des situations où on ne l’est normalement pas du tout.
Anders : Si on a une idée, il s’en empare et il brode dessus. Nous n’avons pas à lui expliquer les choses dix fois. Le résultat est souvent meilleur que notre idée de base. C’est important d’être entourés de gens comme lui.
À propos de la vidéo de « Rusted Nail », vous avez déclaré qu’elle « donne le ton de In Flames version 2014 : c’est brut, c’est authentique, c’est In Flames. » Pensez-vous qu’avant même faire un bon album, le principal est de faire un album authentique et sincère ?
Nous devions faire le meilleur album possible.
Björn : Au point où nous en sommes aujourd’hui, musicalement, le défi consiste à tirer satisfaction de ce que nous faisons. L’album est une description musicale de ce que nous sommes aujourd’hui – et c’est aussi le cas de tous les albums que nous avons faits ! Ils nous ont menés jusqu’ici. Tous nos albums précédents sont la raison pour laquelle nous avons pu faire celui-ci. Nous ne pouvons qu’être honnêtes avec nous-mêmes. Nous ne pouvons pas donner aux gens ce qu’ils veulent. C’est impossible, car on ne sait jamais ce qu’ils veulent, et le public est trop nombreux ! Cinq personnes, ça suffit. Si nous sommes honnêtes dans ce que nous faisons et si nous aimons le résultat, nous sommes très fiers de nous. On peut aller sur scène et présenter notre musique dans les meilleures conditions. La sincérité est cruciale, évidemment.
Anders : Nous devons pouvoir écouter ce que nous avons créé encore et encore sans regretter quoi que ce soit. C’est ça, être honnêtes avec nous-mêmes. Aujourd’hui, l’album est terminé, nous en sommes très contents, et c’est au reste du monde de juger. Mais si je suis satisfait, et si Björn, Peter, Daniel et Niclas le sont aussi, alors je suis immunisé contre n’importe quoi ! (rires)
Björn : Exactement, c’est tout l’objectif ! Nous avons fait de notre mieux, nous avons fait ce que nous voulions, et on peut monter sur scène en étant fiers. C’est comme ça qu’on peut faire ces putains de vidéos et toutes ces bêtises ! C’est plus facile parce qu’il y a la fierté. On va écouter et jouer notre musique sans arrêt, il faut bien que nous en soyons fiers.
Interview téléphonique réalisée le 8 juillet 2014 par Saff’.
Retranscription et traduction : Saff’.
Fiche de questions et introduction : Spaceman.
Site officiel d’In Flames : Inflames.com
Sounds Of A Playground Fading était déjà un excellent album avec une évolution heavy du plus belle effet. Un pouvait y retrouver d’une certaine façon du Metallica et du Motley Crue.
In Flames ose le changement et fait ce qui lui plait, peu importe les rageux.
Il me tarde de découvrir ce nouvel opus.
[Reply]
On s’en tappe de tes reproches « Radius »…. Si tu sais pas faire des critiques constructives n’en fais pas, de plus je pense que Anders Friden en a encore plus rien a faire que les autres de ton point de vu (si on peu appeler sa un point de vu), encore autre chose, si tu es si fermé musicalement et donc incapable de t’ouvrir et d’évoluer musicalement tu écouteras toujours les memes choses jusqu’a t’as mort(ou t’as surdidé, au choix, ce qui est triste et stupide tout le monde pourra me l’accorder) et une derniere chose, si tu n’aime pas se que fait In Flames et bien les écoutes pas et dit rien, c’est le mieux que tu es a faire.
Je ne sais pas si les messages sont modérés par le staff mais en tout cas j’espere que non car dans le cas contraire je trouverai sa très annormal que les commentaire de « Radius » est étais publiés.
Moose.
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Waouh on a trouvé un ennemi à mon ami Bescherelle! Et comme les ennemis des mes amis sont mes ennemis: « Je te prie de mettre ton avis sur mes commentaires sur des feuilles de papier silex et de te les rouler bien profond dans le fion »
Et il ce croit malin en plus ….. pathetique vas t’acheter un vie mec
C’est a cause de gens comme toi que la communauté metal française passe une bande d’abruti, faut dire qu’avec des truc comme c’est pas étonnant.
On va dire que moi j’ai eu la chance de faire la rencontre de Mr. Bescherelle et Mr. Dictionnaire. Par contre, toi, tu as aussi oublié de te réveiller le jour de la distribution des cerveaux. Enfin ce n’est peut être qu’une impression…
PS: Tu aurais au moins pu faire attention à l’orthographe cette fois; es tu vraiment analphabète dans la « vie réelle » ou seulement sur internet?
Anders : Non, effectivement. C’est plus facile à deux que ça ne l’était à trois.
Et je présume que si tétais tout seul Anders tu irais faire l’eurovision? Putain de tapette!!!
[Reply]
« Ce n’est pas comme si Jesper avait tout écrit tout seul jusqu’à son départ. Björn participe à l’écriture depuis son arrivée en 1995. C’est notre dixième album d’In Flames, on sait comment écrire des chansons pour ce groupe ! »
Putain Anders on a capté que t’aime pas Jesper mais là juste ta gueule quoi… Musicalement depuis le départ de Jesper c’est le crash alors…
[Reply]