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Interview   

Insolvency : l’équilibre des choix


Il y a mille manières d’établir une stratégie pour commencer à développer un projet musical. On peut se focaliser sur la scène, sur le studio, sur la création d’un univers, sur la présence à l’étranger, sur tous ces aspects en même temps et/ou sur bien d’autres. Il n’y en a pas de bonne ou de mauvaise, il n’y a que des choix qui s’avèrent payants ou non.

En l’occurrence, Insolvency a choisi la voie de la prudence et de la patience. D’abord un EP autoproduit, puis un album en studio, puis une tournée. Pas question donc de brûler les étapes, quand bien même des propositions seraient alléchantes : « Nous avons eu la proposition de tourner en Russie pour faire la promo de notre EP, et après en avoir discuté avec plusieurs professionnels, ils nous ont dit que le mieux, pour un groupe de notre niveau, était de déjà sortir un premier album, qui soit vraiment professionnel. »

C’est de ce premier album Antagonism Of The Soul dont nous avons discuté avec Pierre Challouet, bassiste-chanteur du combo. Un premier album dont le terrain a été préparé par un travail en amont sur un EP entièrement auto-produit : « Déjà, c’était peu de temps après l’arrivée de notre guitariste Bruno, donc ça nous a d’abord permis d’apprendre à travailler ensemble, à découvrir la méthode de travail que nous allions avoir, découvrir notre style. Ça nous a également permis d’avoir notre première approche du studio d’enregistrement, et du mixage, d’avoir les premières idées de ce que nous aimerions avoir par la suite. Cela nous a également aidés à nous faire connaître auprès de professionnels, de partenaires, donc des labels ou des studios, pour avoir un premier retour là-dessus pour la suite. »

« Nous avons écouté énormément d’albums, et nous nous sommes rendus compte que les albums que nous préférions avaient tous été enregistrés dans le même studio, donc The Poison de Bullet For My Valentine, Awakened d’As I Lay Dying, In Waves de Trivium. »

Une expérience pédagogique puisqu’en se confrontant à la production, le groupe a pu déterminer de manière plus précises ses envies, ses forces et ses faiblesses, ce qui a facilité la collaboration avec Jim Pinder et Carl Brown. Un choix de producteurs pas anodin au vu de leur CV, jalonné de références proches de ce qu’Insolvency souhaitait accomplir en termes de production sonore : « Nous avons vraiment cherché à avoir un son que nous aimions à la base, donc nous avons écouté énormément d’albums, et nous nous sommes rendus compte que les albums que nous préférions avaient tous été enregistrés dans le même studio, donc The Poison de Bullet For My Valentine, Awakened d’As I Lay Dying, In Waves de Trivium, et vu que nous allions enregistrer la batterie pour la première fois, nous voulions vraiment avoir un son en particulier, et il s’est avéré que c’était le même studio qui avait travaillé avec tous les groupes qui nous influencent. Donc nous nous sommes vraiment mis à les chercher car c’était avec eux que nous voulions travailler, par rapport à leur son. À la suite de ça, c’est vrai que c’était vraiment intéressant de travailler avec des personnes qui bossaient avec les groupes qui nous influençaient le plus, car nous pouvions avoir aussi des anecdotes intéressantes sur les groupes, pour voir comment ils en étaient arrivés là, comment travailler, ou comment, nous, nous pouvions évoluer pour en arriver au même stade… »

Le groupe a particulièrement apprécié le fait d’être guidé par des oreilles extérieures : « C’est vrai qu’en travaillant en studio avec un acteur extérieur, avec un professionnel, on a moins la main pour les petits détails, bouger nous-mêmes les choses, donc ça demande un peu plus de temps. Par contre, ce qui est vraiment intéressant, c’est qu’ils apportent leurs idées, d’un point de vue externe au groupe, ils découvrent les morceaux en même temps que l’enregistrement, et ça permet vraiment d’avoir une touche nouvelle, et ils nous ont pointés du doigt en disant : ‘Là, si on fait ça, ça marchera moins. Moi, je vous propose de faire ça, pour avoir un son plus moderne, plus lourd…’ Ils nous ont vraiment orientés vers des choses auxquelles nous n’aurions pas pensées. […] Nous n’avons pas du tout eu cette sensation de perdre le contrôle, parce qu’ils nous ont vraiment aidés sur toutes les choses sur lesquelles nous avions des difficultés, ils ont vraiment été patients, à chaque fois que nous avions une demande, ils faisaient des tests, ils essayaient, donc non. Jim et Carl sont vraiment super patients, ils sont à l’écoute, et essayent vraiment de faire au mieux pour que notre morceau nous convienne à 100%. »

« Nous pouvons prendre des choses qui n’ont peut-être rien à voir à la base, et réussir à en faire une seule chose unie et assez cool pour nous. »

Côté textes, comme le nom du disque et l’artwork l’indiquent explicitement, l’album évoque les contradictions de la nature humaine : « Nous avons vraiment voulu chercher un morceau qui avait une influence sur l’ensemble de nos paroles. ‘Antagonism’ a été un peu comme une évidence parce que ça parle de choses contradictoires, du genre, on détruit ce que l’on aime, et on garde ce que l’on déteste. Du coup, nous avons voulu pointer ce morceau en particulier, parce que l’ensemble de nos morceaux parle de choses assez désagréables qui peuvent nous arriver dans la vie, mais il y a toujours un petit élan d’espoir, c’est un petit truc que nous essayons de montrer, même si c’est assez sombre. […] Nous sommes partis sur un aspect psychologique de la chose, comme quoi on aurait une âme qui serait divisée par deux, avec un côté sombre et un côté clair, et que l’on serait contrôlé par ces deux âmes, qui nous mèneraient vers une vie ou une autre en fonction de nos choix et en fonction de l’influence que l’une ou l’autre a sur nous. »

Cette thématique des contrastes décrit d’ailleurs tout aussi bien la musique du groupe, notamment la manière dont l’alchimie entre les individus permet de faire se rencontrer des influences diverses : « Nous sortons vraiment d’univers assez différents, nous avons des influences musicales assez différentes, et nous essayons justement de composer de cette façon-là, avec des styles de tous horizons, et ça représente bien notre musique car nous pouvons prendre des choses qui n’ont peut-être rien à voir à la base, et réussir à en faire une seule chose unie et assez cool pour nous. »

Cet espoir que le groupe trouve dans des thèmes sombres, cette unité qu’il cherche en composant avec différentes individualités, sont d’ailleurs les meilleurs symboles d’Insolvency, le nom représentant à lui tout seul la philosophie de l’équipe : « C’est vrai qu’au sens littéral, ‘insolvency’ parle énormément d’économie, mais nous essayons de le voir beaucoup plus loin que ça, nous essayons de voir le côté psychologique de la chose, et de nous dire : ‘OK, parfois, on rencontre des problèmes, on se met dans des situations difficiles, mais dans la vie, il faut pousser. Si on a des rêves, il faut aller jusqu’au bout, même si on rencontre des murs.’ » Il est tellement facile dans de tels projets artistiques de se laisser démoraliser par l’ampleur de ce que l’on souhaite accomplir et des obstacles que l’on peut rencontrer, que l’on ne peut que leur souhaiter de garder cette volonté, cette patience, cet espoir et cet œil qu’ils ont vers le bout du tunnel.

Interview réalisée par téléphone le 12 janvier 2018 par Philippe Sliwa.
Retranscription : Robin Collas.

Page Facebook officielle d’Insolvency : www.facebook.com/InsolvencyBand.

Acheter l’album Antagonism Of The Soul.



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