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Live Report   

Insomnium ouvre ses portes


Nous pouvons l’affirmer sans prendre trop de risques, le dernier opus d’Insomnium a eu un véritable succès auprès des fans. Les finlandais ont proposé avec le concept album Winter’s Gate quelque chose de différent en ouvrant leurs frontières musicales, ce qui est assez rare en ce moment dans le milieu du death metal mélodique pour le souligner. C’est donc sans surprise que les deux dates hexagonales de cette tournée promotion ont affiché « sold out ».

Nous étions présents sur la date lyonnaise du 14 janvier dernier dans l’intimiste salle de la Mjc Ô Totem de Rilleux-La-Pape pour assister à ce concert exclusivement finlandais, puisque le groupe en tête d’affiche était accompagné de leurs compatriotes Barren Earth et Wolfheart en ouverture. Une soirée qui annonçait donc une ambiance à la fois mélodique et hivernale…

Artistes : Wolfheart – Barren Earth – Insomnium
Date : 14 janvier 2017
Salle : Mjc Ô Totem
Ville : Rilleux-la-Pape [69]

Ce sont donc les quatre musiciens de Wolfheart qui débarquent sur scène à 19h30, devant une salle remplie d’un peu moins du trois-quarts de ses capacités, ce qui était sûrement dû à une fouille à l’entrée particulièrement poussée et provoquant un temps d’attente assez conséquent. Le set démarre sur une petite intro acoustique, puis Wolfheart balance ses compositions melodeath assez classiques sur un son légèrement brouillon en début de set, la faute à des basses surplombant le tout, même si l’ensemble s’améliorera au fur et à mesure. Le son du guitariste soliste aura du mal à se faire entendre, ainsi que le chœur assuré par le bassiste. Scéniquement parlant, tout est très carré. Le chanteur guitariste reste assez statique et domine la scène, tandis que ses compères headbanguent et remuent leurs chevelures dans une parfaite synchronisation. La décoration scénique simpliste ne laisse d’ailleurs aucun doute quant au style et à la nationalité du combo, puisqu’on y voit des flocons de neige et des loups, l’hiver et les canidés étant les thèmes de prédilection du groupe. Même si le public n’assiste pas à une prestation follement originale, il se laisse prendre au jeu et entame les premiers pogos sur le morceau « Boneyard » du futur album Tyhjyys, à paraître en mai prochain. Le leader Tuomas Saukkonen aura même le plaisir de filmer le premier circle pit de la soirée à la demande du bassiste. Après une prestation millimétrée faite de mélodies qui pouvaient parfois paraître industrielles, le groupe offre un final assez puissant et épique devant un auditoire cette fois-ci bien rempli.

Setlist :

The Hunt
Strength and Valor
Ghosts of Karelia
Boneyard
Zero Gravity
Routa Pt. 2

C’est sur quelques notes de piano et un sample folk que le deuxième groupe de la soirée entame sa prestation. Barren Earth, groupe composé de six musiciens – dont le guitariste de Kreator et Waltari, Sami Yli-Sirniö, qui n’était malheureusement pas de la partie ce soir –, est catégorisé comme un groupe de death/doom mélodique progressif. Si cette étiquette semble un peu à rallonge, et peut paraître vaste pour certains comme ultra-précise pour d’autres, c’est car le groupe propose des mélodies assez complexes et expérimentales. Les compositions sont assez longues, et chacune peut être entendue comme une histoire avec son déroulé et ses rebonds. Les musiciens nous baladent, et nous perdent parfois, dans une musique progressive qui semble un peu aller dans tous les sens avec des parties tantôt mélancoliques et tantôt épiques, ainsi que des passages instrumentaux placés de manière assez improbables. Le chant death est relativement classique pour le style, et c’est bien l’assemblage entre les guitares et le clavier sonnant comme le rock progressif des années 70 – qui peinera d’ailleurs à se faire entendre en début de set – qui marquera la spécificité de la musique du combo. Si le choix de cette formation en ouverture d’Insomnium paraît légitime au vu de la tournure musicale prise par les finlandais avec Winter’s Gate, qui pour rappel est composé d’un unique morceau de 40 minutes, une partie de l’auditoire ne semble pas accrocher et s’ennuyer profondément. Une petite minorité profitera d’ailleurs d’un moment plus calme pour exprimer sa lassitude. Néanmoins, la majorité du public reste poli et patient, et une partie des spectateurs semble être attentive. Après le morceau « On Lonely Towers » sonnant comme un épilogue, le groupe quitte la scène sous des applaudissements plus respectueux qu’enthousiastes.

Setlist :

The Leer
Flicker
A Shapeless Derelict
Set Alight
The Rains Begin
On Lonely Towers

Alors que le public attend de pied ferme les finlandais, tout le monde constatera à ce stade le gros bémol de la soirée, à savoir la température insoutenable dans cette Mjc Ô Totem bondée. Si les metalleux sont évidemment habitués à la chaleur humaine, surtout ceux qui côtoient la fosse, celle-ci s’avèrera difficile à vivre pour le reste de la soirée. Au point que l’ingénieur son a même enlevé son pantalon pour accomplir sa tâche (et après tout pourquoi pas, pas grand monde n’est vraiment censé le remarquer derrière sa console).

Et c’est avec un taux d’humidité corporelle dans l’air important, et un ingé son en slip donc, qu’Insomnium commence son set à 21h30. Comme prévu, les finlandais jouent l’intégralité de la chanson Winter’s Gate, et on pouvait à cette occasion s’attendre à une scénographie particulière, ce titre étant basé sur une nouvelle écrite par le chanteur-bassiste Nillo Sevänen et proposant un rafraichissement par rapport à ce que le groupe avait l’habitude de proposer. Et bien non. La décoration scénique est sobre, constituée de deux bannières, et le jeu de lumière est assez simpliste. L’ensemble est même globalement sombre. La première partie du morceau sera illustrée par des lumières blanches, tandis que le bouleversement musical de la deuxième moitié sera accompagné de lumières rouges assez vives. En somme, le jeu de lumière s’intensifiera sur les passages les plus énergiques, sans aller dans l’extravagance. Musicalement, le son imprécis des premières minutes de la prestation s’arrangera assez rapidement, et si le début de Winter’s Gate semble perdre en intensité par rapport au studio cela sera vite réparé par la suite. Les pics d’intensité seront bien gérés et redoutablement efficaces, en particulier le passage quasi black en milieu-fin du morceau. Le public, studieux et contemplatif dans un premier temps, accompagnera par la suite les musiciens par quelques pogos puis en tapant des mains en rythme. La salle est conquise et les spectateurs de la fosse s’agiteront véritablement sur la fin du morceau. Si les musiciens déroulent la composition sans accros, on peut néanmoins regretter que seul le guitariste assure les parties de chœurs avec un sample en retrait pour l’appuyer, perdant peut-être un peu en authenticité. Le groupe quitte brièvement la scène à la fin du morceau, marquant la transition avec la deuxième partie du set.

Nillo Sevänen revient au micro et lance avec enthousiasme un « Vive la France ! » pour chauffer ce public déjà bien enflammé. Les musiciens gâteront alors leurs fans pendant les cinquante minutes qui vont suivre avec un set concocté à partir de compos classiques du groupe, à commencer par « The Gale ». L’euphorie de l’accueil du public semble d’ailleurs provoquer une légère accélération sur ce titre de la part des musiciens. Les spectateurs se déchaineront et sauteront sur « While We Sleep », et nous pouvons saluer cette performance presque olympique tant la température ambiante devient réellement étouffante. Les musiciens la subissent d’ailleurs, mais sans faiblir, si on en croit le guitariste Markus tirant la langue pour le signifier. Ce dernier est très communicatif et souriant avec ses fans, presque autant qu’un Mikael Stanne, leader de Dark Tranquillity connu pour sa bonne humeur scénique. Derrière ses fûts, l’autre Markus fait corps avec son instrument avec une expression faciale marquée par sa concentration, se laissant aller à quelques légers mouvements de tête rythmant la musique. Niilo nous remercie de soutenir la scène finlandaise, avant de lancer un très lourd « Only One Who Waits ». Les musiciens quittent à nouveau la scène, et délivrent leurs dernières compos lors du rappel devant un public épuisé mais qui n’a pas dit son dernier mot. Le concert se conclut sur le classique « Weighed Down With Sorrow », et à 23h les musiciens quittent définitivement la scène.

Au terme de cette soirée finlandaise, les fans d’Insomnium peuvent être ravis d’avoir assisté à une bonne prestation musicale de leur groupe fétiche. En revanche, peuvent être déçus ceux qui en attendaient plus. Un jeu de lumière plus poussé, une décoration scénique particulière ou plus globalement une mise en scène en rapport avec le concept de l’album, par exemple. Si nous pouvions noter une volonté d’évolution sur le travail en studio, le constat est différent en ce qui concerne la scène. En somme, Insomnium fait du Insomnium, et il le fait bien. Et nul ne doute que la frange du public la plus fidèle des finlandais pense d’ailleurs que c’est très bien comme ça, et qu’il n’y a aucune raison de vouloir changer cela.

Setlist :

Winter’s Gate
The Gale
Mortal Share
While We Sleep
Bereavement
Change of Heart
Only One Who Waits
The Promethean Song

Rappel :
Equivalence
Down With the Sun
Weighed Down With Sorrow

Photos : Claudia Mollard.



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