Iron Maiden est impressionnant parce qu’il est infatigable. A plus de quarante ans de carrière le célèbre groupe de la New Wave Of British Heavy Metal continue d’enchaîner les tournées – hors période de pandémie, évidemment – à un rythme qui fatiguerait même les plus jeunes formations, et lorsqu’une pause entre deux tournées s’offre à eux, plutôt que de se reposer, ils en profitent pour investir le studio Guillaume Tell à Paris, tous ensemble, presque tel un groupe fraîchement formé qui jamme dans sa salle de répétition en donnant naissance à ses tout premiers morceaux. Iron Maiden a cette vitalité-là, l’expérience de plusieurs décennies en plus, le besoin de faire ses preuves en moins.
Senjutsu, composé et enregistré début 2019, est l’album d’un groupe serein qui refuse de se reposer uniquement sur son passé. Certes, sa musique a évolué, elle a gagné quelques longueurs progressives et prend le temps de poser le groove et de développer sa musicalité, là où la fougue les guidait davantage à leurs débuts, mais Iron Maiden a toujours la flamme créative – la preuve, avec ce second double album à la suite – et c’est sûrement la raison pour laquelle un nouveau disque des Anglais est toujours autant célébré. Nous en parlons avec le chanteur Bruce Dickinson.
« Nous voulons créer ; nous ne voulons pas nous contenter de faire le singe savant sur scène. Si nous nous contentions de jouer les chansons de notre passé, nous ne vaudrions pas mieux qu’un groupe de karaoké. »
Radio Metal : Le processus d’écriture de Senjutsu était très similaire à celui de The Book Of Souls : plusieurs chansons ont été écrites en studio, puis répétées et enregistrées immédiatement, alors qu’elles étaient encore fraîches. Vous n’aviez même pas répété avant d’entrer en studio. Que penses-tu que cette approche apporte aux chansons ?
Bruce Dickinson (chant) : Il y a un certain niveau de spontanéité dans ce qu’Adrian [Smith] et moi-même écrivons. Ce n’est pas tout à fait la même chose pour Steve [Harris]. Je pense que nous avons besoin d’être ensemble, en groupe, quand nous écrivons un album. Et étant donné que nous vivons aux quatre coins du monde, c’est généralement assez compliqué. Du coup, quand nous finissons par nous retrouver… Nous n’écrivons pas vraiment de chansons pour Iron Maiden quand nous sommes séparés, donc nous nous disons : « OK, on va se voir et on va faire cet album. » C’est comme ça que le processus est lancé. Généralement, nous avons quelques idées, et il arrive que je fasse part des miennes à Adrian. Dans le cas présent, Steve avait déjà quelques idées de Janick [Gers] et Adrian, mais il les avait transformées à sa sauce pour en faire des chansons. Certaines étaient très longues, très complexes, et nous avions besoin de temps pour les apprendre et les enregistrer immédiatement. L’album nous aurait pris deux fois plus de temps – nous aurions pu y passer six mois – si nous avions dû apprendre les chansons, les répéter, faire ça pour tous les titres et les quatre-vingt-deux minutes de l’album, puis revenir au début et essayer de les enregistrer. À ce moment-là, nous aurions oublié celles que nous avions apprises au début, et nous aurions été là : « Oh, bon sang… C’était quoi, déjà ? » Et il aurait fallu tout recommencer. De cette façon, tout est allé plus vite. Et je trouve que travailler plus vite permet de préserver l’intérêt et la spontanéité du résultat final.
Sur les derniers albums, il semblerait qu’Adrian soit celui avec lequel tu aies le plus coécrit. Lorsque vous avez tous les deux quitté Iron Maiden, Adrian a rejoint ton groupe solo et travaillé avec toi sur deux de tes albums solos les plus populaires. Penses-tu qu’un rapport se soit établi à ce moment-là ?
Pas plus qu’avec les autres membres du groupe. Il se trouve que les chansons composées par Adrian sont celles sur lesquelles il est le plus facile d’écrire des mélodies et paroles. Il y a tellement de mélodies dans ce qu’il fait à la guitare que cela ouvre beaucoup de possibilités.
Iron Maiden est un groupe qui pourrait aisément capitaliser sur son passé, voire prendre sa retraite. Commercialement parlant, vous n’avez pas besoin d’écrire de nouvelles chansons ou de sortir de nouveaux albums, mais c’est pourtant ce que vous faites. Quarante ans après le premier album d’Iron Maiden, qu’est-ce qui vous pousse à continuer de sortir des albums et à être créatifs ? Cela pourrait-il être une forme d’addiction ?
Si c’est une addiction, c’est une bonne addiction à avoir ! Parce que si tu es musicien… Dans mon monde, et je pense dans tous nos mondes, nous voulons créer ; nous ne voulons pas nous contenter de faire le singe savant sur scène. Si nous nous contentions de jouer les chansons de notre passé, nous ne vaudrions pas mieux qu’un groupe de karaoké. Ça ne m’intéresse pas du tout. Je pense que nous avons pour ainsi dire la responsabilité morale de sortir de la nouvelle musique, parce que sans ça, nous serions des charlatans. Nous n’aurions qu’à payer quelqu’un pour se déguiser comme nous, monter sur scène et jouer notre musique. Comment pourrions-nous justifier notre présence sur scène ? D’accord, on peut dire que Legacy Of The Beast est une tournée nostalgie. C’est tout à fait le cas. Mais nous sommes transparents et honnêtes à ce sujet. Nous avons prévenu : « Nous allons faire cette tournée et nous jouerons toutes ces vieilles chansons très cool. » Et tout le monde s’est dit : « Parfait, génial. » Mais si nous faisions ça tous les ans sans ajouter de nouvelle musique, notre public fondrait comme neige au soleil, et nous ne jouerions plus dans des stades. Nous jouerions dans des arènes, puis de petites salles, et au final, plus personne en dehors des fans hardcore ne viendrait nous voir. La nouvelle musique est ce qui maintient le groupe en vie et ce qui fait que les projecteurs sont toujours braqués sur le groupe. C’est ce qui fait que de jeunes fans suivent le groupe : nous avons des fans pour qui le premier album était A Matter Of Life And Death, et avant eux, des gens pour qui le premier album était Brave New World. Nous n’en sommes plus à un point où nous devons vivre en 1985.
« Pour les chansons que nous avons écrites au début des années 80, nous avions peut-être un peu peur de prendre notre temps et de laisser le groove s’installer, et nous préférions nous précipiter en avant. »
Vous avez réussi à apporter de nouvelles ambiances, comme l’atmosphère bluesy et presque country de « The Writing On The Wall ». Après quarante ans de carrière et dix-sept albums, à quel point est-il difficile de renouveler son inspiration et d’éviter la répétition ?
C’est une très bonne question, et la réponse est qu’il faut se détendre et ne pas en faire trop. Si on réfléchit trop à ce que les gens vont penser de ce qu’on est en train de faire, on finit par écrire en comité. C’est comme en comédie : si tu es comédien et que tu fais écrire tes blagues par un comité, elles ne seront pas très drôles. Elles seront médiocres. Mais si tu écris tes propres blagues, tu écris sur des sujets que tu trouves drôles. Certaines personnes diront : « Je ne le trouve pas très marrant », mais d’autres penseront : « Je le trouve très marrant et j’adore ce qu’il fait. » Ce comédien n’essaie pas de s’adresser à tout le monde. Il s’adresse à des gens qui ont le même sens de l’humour que lui. C’est pareil chez Iron Maiden : nous nous adressons à des gens qui partagent nos influences et notre enthousiasme pour la musique. Nous avons de la chance, parce qu’il y a des millions de gens comme ça dans le monde, mais nous sommes une minorité. Nous sommes une importante minorité, mais une minorité malgré tout. Nous ne sommes pas mainstream et nous ne serons jamais moyens.
La longueur moyenne des chansons n’a fait qu’augmenter avec le temps, ce qui vous a poussés à sortir deux doubles albums coup sur coup. Avez-vous gagné en confiance pour embrasser pleinement les aspirations progressives que vous avez toujours eues ?
Non, je pense que c’est dû au fait que nous pensions que nous avions la possibilité de le faire, et une grande partie de notre public semble y avoir répondu très positivement. À en juger par les réactions, l’une des chansons qui plaît le plus sur le nouvel album est « The Parchment ». C’est presque universel, tout le monde se dit : « Waouh, cette chanson est trop cool ! » Mais si certaines chansons sont plus longues, d’autres se sont raccourcies. Nous avons un titre de quatre minutes, un autre de cinq… Même « The Writing On The Wall » est grosso modo une chanson de cinq minutes. D’accord, il y a un solo de guitare un peu plus long au début qui la rallonge, mais ce n’est pas un titre particulièrement complexe. Il y a une jolie palette sur cet album, qui couvre les influences de presque tous les albums d’Iron Maiden jamais sortis.
Les tempos sont également devenus plus lents par rapport à la musique de vos débuts. Penses-tu qu’un tempo plus lent permette à la musique de respirer davantage et aide l’auditeur à mieux ressentir la musicalité de la chanson ?
Pour les chansons que nous avons écrites au début des années 80, je pense qu’il y avait beaucoup de… Nous avions peut-être un peu peur de prendre notre temps et de laisser le groove s’installer, et nous préférions nous précipiter en avant. Mais il y a plusieurs chansons sur l’album dont les tempos sont assez variés. Tu as écouté « Hell On Earth » ? C’est assez rapide, et il y a pas mal de complexité dans cette chanson. Et « Time Machine », super titre. « Senjutsu » est à l’opposé. « Senjutsu » est magnifique, sombre et épique. Tu ne peux pas faire ça sur un cent mètres. L’épique, c’est un marathon.
Proposer une telle quantité de musique d’un coup – presque une heure et demie – ne colle pas vraiment avec la façon dont l’industrie fonctionne à l’heure actuelle. On vit dans une culture de l’immédiateté et les gens ont une capacité d’attention limitée. Cela signifie-t-il qu’Iron Maiden évolue sur un plan différent dans l’industrie de la musique, et que les règles qui s’appliquent à d’autres artistes ne s’appliquent pas à vous ?
Curieusement, ça a toujours été le cas, mais encore plus aujourd’hui. Nous vendons toujours beaucoup d’albums physiques. Je ne parle pas seulement de téléchargements, mais de disques physiques. Je crois que nous avons enregistré plus d’un demi-million de préventes physiques pour cet album. Les gens trouvent ces chiffres incroyables. Dans le même temps, je me dis : « OK, qu’est-ce qui ne va pas avec l’industrie de la musique ? » Et ce qui ne va pas avec l’industrie de la musique, c’est le streaming. Qui cela sert-il ? Pas grand monde, à part les maisons de disques et les gens qui vendent de la pub aux services de streaming. Ça n’a plus rien à voir avec l’idée qu’un artiste est là pour créer de la longévité, créer du contenu durable. Je ne pense pas que tout le monde soit intéressé par les trucs rapides, creux, sans profondeur, qui seront oubliés dans cinq minutes. Nous faisons de la musique pour des gens en marge de ce monde pourri dans lequel on vit, ce monde dans lequel les musiciens travaillent sans être payés pour leur créativité. Cette mode a commencé avec des trucs comme Napster, qui était tout bonnement du vol, et bien sûr, maintenant, les gens ont pris l’habitude de trouver leur musique presque gratuitement. Mais en tant que groupe, nous avons de la chance : nous avons la possibilité de partir sur la route et de jouer live. Nous faisons de la musique parce que nous le voulons. Nous ne gagnons pas beaucoup d’argent avec nos nouveaux albums, mais ce n’est pas pour ça que nous les faisons. Nous les faisons parce que nous le devons, parce que nous sommes créatifs et artistiques, et que nous avons la chance de pouvoir partir en tournée et de gagner notre vie de cette façon. Mais pour les jeunes groupes, la façon dont ils sont traités par les services de streaming, par les Apple et les Deezer et les Spotify… Les montants qu’ils sont payés pour leur créativité et leur art sont scandaleux.
« Ce n’est que lorsqu’on a appris à connaître les gens qu’on comprend comment une culture ou une société spécifique pense. […] Pour moi, plus que de me balader, apprendre l’histoire et visiter les musées, l’important est de vivre avec les gens. »
Kevin Shirley a produit tous les albums d’Iron Maiden depuis Brave New World, mais les douze premières années du groupe ont été marquées par votre collaboration avec Martin Birch, malheureusement décédé l’an dernier. À l’origine, qu’est-ce qui a motivé ce changement de producteur ?
Sur les albums qu’il a produits, le surnom de Martin était le Principal, dans le sens du directeur de l’école. Je crois que nous étions tous un peu intimidés par Martin quand nous avons commencé à travailler avec lui – et à raison, parce que c’est un de mes producteurs préférés de tous les temps, voire peut-être mon producteur préféré, pour tous les trucs géniaux qu’il a faits avec certains de mes groupes phares. Mais par la suite… Steve a toujours été intéressé par la production ; ce n’est un secret pour personne qu’il aime bien tout contrôler [petits rires]. Toutes ses chansons sont millimétrées, et ainsi de suite. Je pense qu’il était important de trouver un producteur avec qui Steve était à l’aise pour travailler. Ce producteur, c’est Kevin Shirley. Et je dois dire qu’il a fait un super boulot sur le nouvel album. Je trouve que c’est le meilleur mix qu’il ait fait pour nous.
Tu as récemment déclaré que beaucoup de producteurs « seraient rapidement confrontés à un mur face à certaines de [vos] opinions et pratiques en studio » et « ne pourraient pas gérer ». Pourquoi ne pas simplement autoproduire les albums d’Iron Maiden ?
Parce que dans ce cas, nous nous disputerions sans doute entre nous ! Nous avons besoin de Kevin pour gérer les différences d’opinion dans le groupe. C’est un équilibre délicat. C’est comme un récif corallien : il faut toutes sortes de poissons dans le récif, mais si tu retires le corail, rien ne peut survivre. Les poissons finiraient par se dévorer les uns les autres.
Kevin a affirmé qu’il s’agissait « de l’album le plus difficile [qu’il ait] fait de [sa] vie ». C’est une déclaration surprenante, car il a déjà travaillé avec des groupes exigeants par le passé…
C’est un album complexe, avec beaucoup de parties différentes. Et pour être franc avec toi, essayer de tout faire tenir debout est un énorme travail. Bien sûr, la pression est sur le dos de Kevin, parce qu’au final, il y a son nom dessus. Même si nous avons tous notre avis, si les choses se passent mal… [rires] C’est du genre : « Oh, c’est une catastrophe. Eh bien c’est uniquement la faute de Kevin ! » Ce n’est pas juste, mais c’est comme ça.
Cette fois, le thème visuel est évidemment le Japon médiéval. Au fil des années, vous vous êtes attaqués à plusieurs cadres géographiques et historiques, comme l’Égypte ancienne avec Powerslave ou, plus récemment, la civilisation maya avec The Book Of Souls. Penses-tu qu’il est important de connaître les anciennes civilisations et d’utiliser ces connaissances dans notre société actuelle ?
Oh, waouh. Eh bien voilà, c’est une grande question. C’est toujours intéressant de savoir pourquoi les sociétés, les empires et les civilisations connaissent un apogée puis un déclin. Ce qui est fascinant, c’est qu’elles ont effectivement un apogée et un déclin, et que ce déclin devient inévitable à un moment donné. En partant de là, c’est intéressant de regarder notre propre situation et de se demander : « Est-ce que nous sommes sur le point d’assister à ce genre d’événement ? Écrira-t-on bientôt que le XXe siècle s’est achevé et a été suivi par une période de chaos ? » Est-ce que ça finira par arriver ? On n’en sait rien, mais il faudrait peut-être regarder le passé et faire des comparaisons.
« Quand les membres du groupe sont aussi vieux que nous, la dernière chose que veut le public, c’est voir nos putains de têtes. C’est pour ça que nous n’apparaissons plus jamais dans les vidéos ! [Rires] Parce que nous sommes des antiquités ! »
Le groupe a fait le tour du monde plusieurs fois. En tant qu’artistes, à quel point vous inspirez-vous de ce que vous voyez et vivez en tournée d’un point de vue culturel ?
Ça varie, parce que l’impact le plus important a lieu la première fois que tu fais quelque chose. La première fois que je suis allé aux États-Unis, j’ai été époustouflé. Et puis on y retourne, et on finit par apprendre à connaître… C’est plus important d’apprendre à connaître les gens que de faire le tour des musées et ce genre de choses, parce que ce n’est que lorsqu’on a appris à connaître les gens qu’on comprend comment une culture ou une société spécifique pense. C’est le plus important pour essayer de comprendre d’où viennent les choses. Je ne savais pratiquement rien du Brésil avant d’y aller. J’y suis allé plusieurs fois, j’ai beaucoup d’amis là-bas, et on apprend comment les Brésiliens abordent le monde. Même chose pour l’Argentine ou le Chili. Tous ces pays ont des différences subtiles. Il y a l’Amérique du Nord, et il y a le Canada ; le Canada est différent des États-Unis, les attitudes sont différentes. Pour moi, plus que de me balader, apprendre l’histoire et visiter les musées, l’important est de vivre avec les gens.
Tu es largement responsable de l’ambitieuse vidéo pour « The Writing On The Wall ». En quoi l’objectif des clips vidéo a-t-il évolué au fil des décennies par rapport à vos débuts ?
Aujourd’hui, les artistes sortent des vidéos presque parce qu’ils s’y sentent obligés. Il est très difficile de proposer quelque chose d’inédit dans une vidéo où on se contente de jouer, à moins de vouloir faire dans l’ironie. Bien sûr, il y a l’aspect curiosité : si personne n’a encore jamais vu ton groupe, que tu es jeune et beau et que tu cours partout, alors oui, génial, fais une vidéo où tu te contentes de jouer, parce que le public veut savoir à quoi tu ressembles. Mais quand les membres du groupe sont aussi vieux que nous, la dernière chose que veut le public, c’est voir nos putains de têtes. C’est pour ça que nous n’apparaissons plus jamais dans les vidéos ! [Rires] Parce que nous sommes des antiquités ! Il y a bien une raison de le faire : l’ironie. Nous pourrions nous déguiser en personnages sortis tout droit de Poudlard, et je pourrais être Dumbledore ou quelque chose du genre ! [Rires] Mais pour nous, le meilleur environnement, c’est la scène. C’est là que le public peut nous voir en vrai. Avec cette vidéo, l’idée était de faire quelque chose de totalement nouveau pour Maiden, et d’en faire aussi un vrai film. C’est la direction que j’aimerais nous voir prendre à l’avenir avec les clips. Avec Maiden, il y a un vrai croisement entre l’interprétation visuelle des chansons et la musique elle-même, à l’inverse d’une vidéo qui est une vision glamour du groupe. Je ne suis pas du tout intéressé par l’aspect glamour. Je préfère de loin raconter l’histoire de la chanson.
Cette année, cela fait quarante ans que tu as rejoint Iron Maiden. Nous avons discuté récemment avec Blaze Bayley, qui nous parlait de ses difficultés à se faire accepter en tant que nouveau chanteur en 1994. À l’époque, pour le rassurer, Steve lui avait dit que ç’avait été exactement la même chose pour toi, et qu’il y avait des pancartes dans le public disant « Rendez-nous Paul ». Peux-tu confirmer ? Quelle a été ton expérience lorsqu’il a fallu te faire accepter par les fans d’Iron Maiden à tes débuts dans le groupe ?
J’ai tout simplement ignoré ces gens. J’ai compris qu’il y aurait toujours quelqu’un qui n’apprécierait pas le changement. Mais j’étais tellement différent, tant dans mon style que dans mon attitude sur scène, que je me suis dit : « Soit ça marche, soit je suis viré la semaine prochaine. » Il n’y avait pas de juste milieu. Je n’ai essayé de contenter personne, j’ai simplement fait ce que je pensais être la chose à faire. Il n’y avait pas tellement de gens pour se plaindre, mais juste une poignée de personnes peut faire du bruit. Mais de nos jours, avec Internet, qui sait ? J’ai lu des commentaires tellement stupides sur Internet que ça me fait rire. Je me demande : « Qui sont ces abrutis ? Sur quelle planète vivent-ils ? » Ils racontent des trucs du genre : « L’album sonne mieux si on le joue à une fois et demie la vitesse réelle. » Je me dis : « Manifestement, tu es un parfait crétin, et tu l’as sans doute été toute ta vie ! » [Rires] Pourquoi écouter ce genre de personne ?
Interview réalisée par téléphone le 8 septembre 2021 par Nicolas Gricourt.
Retranscription & traduction : Tiphaine Lombardelli.
Site officiel d’Iron Maiden : www.ironmaiden.com
Acheter l’album Senjutsu.
je répondrais : « acceptable jusqu’au goûts et couleurs de tout un chacun » 🙂
[Reply]
Encore une fois Bruce a la voix de la sagesse : tous les thèmes évoqués sont analysés avec justesse et l’avenir des jeunes groupes est effectivement alarmant… toutefois, même si Maiden continue de « créer » il faut bien reconnaître qu’on sent ici ou là quelques recyclages de riff ou de lignes mélodiques ! Rien de bien grave après 40 ans de carrière, sauf peut être, comme l’ont remarqué certains, une baisse générale de rythme, acceptable jusqu’à quel point ?
[Reply]
Une fois et demie la vitesse réelle, c’est un peu exagéré, mais X 1,25 ça sonne réellement mieux…
[Reply]
et ben je pense que Dickinson répondrait la même chose…
Cdlt…