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Tribune    Y a pas que l'metal dans la vie   

John Coltrane par Christian Vander (Magma)


Lorsque l’on interviewe Christian Vander, batteur-leader de Magma, parmi tous les détours et chemins de traverse que l’exercice nous fera prendre, il y a au moins un passage obligatoire : John Coltrane. Ça pourrait paraître curieux qu’un batteur puisse avoir pour première influence un saxophoniste, mais on comprend vite que chez Vander, la musique transcende bien des choses, dont l’instrument. Et après tout, John Coltrane a toujours su merveilleusement s’entourer, y compris à la batterie, entre autres Elvin Jones qui l’a longtemps accompagné, si ce n’est jusqu’à la fin, jusqu’au sommet de sa carrière.

L’admiration de Christian Vander pour John Coltrane est profonde, intacte 52 ans après la mort de l’auteur de Blue Train ou A Love Supreme. L’inspiration et les enseignements qu’il puise dans l’œuvre de ce dernier sont encore prégnants malgré l’expérience acquise au fil des décennies. Ainsi, nous avons profité de notre dernier entretien avec le batteur pour lui offrir une sorte de tribune, afin qu’il nous parle, avec ses propres mots, son propre ressenti, son propre vécu, d’un des génies musicaux du XXe siècle : de ses débuts à sa mort, ses collaborateurs, son engagement émotionnel, etc., nous donnant des pistes pour mieux appréhender l’œuvre de John Coltrane.

« Si j’ai envie d’apprendre, c’est toujours John que j’écoute. Ce n’est pas le tout de jouer du saxophone ou d’un autre instrument. C’est la manière dont on développe un solo, un chorus, une construction, etc. Quand je développe des choses, surtout dans l’improvisation, je travaille vraiment en fonction de ce que nous a légué John Coltrane. Car même à partir du moment où il jouait un thème qui n’était pas de lui, par exemple « My Favorite Things », à l’écoute, on a l’impression qu’il se l’octroyait. On avait l’impression que ça ne pouvait pas être autrement que lui le compositeur. Il avait fait une version de « Nature Boy » aussi, et quand on l’écoute, on a l’impression que c’est lui qui l’a composé. Il fallait regarder après sur les pochettes et se dire : « Ah bah non, ce n’est pas un thème de John. » Ce ne sont pas les seuls, il y a « I Want To Talk About You », etc. Une fois que John les avait travaillés, malaxés, on pouvait penser que c’était lui le compositeur.

Je ne fais pas de la musique pour l’argent, donc je ne vous cache pas que quand je signais pour mes droits, je versais tous mes droits à la famille Coltrane. C’est-à-dire qu’en fait, je signais toutes les compositions « de John Coltrane » au lieu de signer les compositions « de Magma » [petits rires]. Quand je déclarais les droits sur les feuilles SACEM, je mettais « John Coltrane, tel morceau ». Sauf ceux qui étaient déclarés officiellement à la SACEM, bien sûr, mais quand je jouais en concert, je déclarais les droits pour John Coltrane. Et puis, il y a eu prescription à partir du moment où Alice Coltrane, sa femme, a également quitté ce monde. A partir de là, j’ai dit « j’arrête ». Car je faisais ça pour Alice qui restait là, qui n’a pas vécu centenaire… A partir du moment où c’était ses fils, Ravi Coltrane et Oran Coltrane, j’ai arrêté.

« On voit comme il est droit et il descend avec une souplesse interne, on n’en parle même pas. On a l’impression qu’il vide le saxophone, il extrait toutes les notes ! Il avait une virtuosité insensée. »

C’est peut-être fou, mais il m’a tant donné que voilà ce que je faisais aussi. C’était un problème personnel, je voulais faire ce que je pouvais. Il faut quand même penser que même au début de Magma, les gens ne connaissaient pas vraiment cette musique. Aujourd’hui, n’importe quel musicien un minimum digne de ce nom connaît dans les conservatoires la musique de John Coltrane et autre. « Oui, on connaît Coltrane. » Bon, en surface, sans doute, mais pas en profondeur. Coltrane, aujourd’hui, tout le monde connaît, mais personne ne sait pratiquer cette musique, voire elle n’est pas pratiquée du tout. Je crois que quand je travaille en quartet ou en trio, nous sommes dans les rares, au minimum en France, à jouer cette musique. Quand je dis la jouer, je veux dire la travailler en profondeur. Il y a des gens qui vont jouer un thème de Coltrane, un classique du cinéma, allez, ils vont jouer « Giant Steps », « Blue Train » ou je ne sais quoi, mais pas à ce niveau-là. Il nous arrive également de jouer régulièrement un morceau de Michel Graillier, un grand pianiste, « Dear Mac », qui est un morceau dédié à McCoy Tyner, le pianiste de Coltrane.

J’ai découvert John Coltrane en temps et en heure, donc je connais toute sa progression. Enfin, je connais déjà ce que lui a laissé dans l’ordre des choses. Les gens peut-être écoutent ou découvrent dans le désordre. Des disques importants, on pourrait dire qu’il n’y a que ça si on suit sa progression de son vivant. Je ne parle pas de ce qui est sorti ensuite, car aujourd’hui, il y a beaucoup de choses qui sont sorties après qu’il soit parti. Il y a des disques qui ne disent pas beaucoup plus, ou plutôt moins des fois, car il a laissé un parcours assez clair de son travail. Ce qui est sorti, ce n’est pas toujours ce qu’il a voulu laisser, voire il n’estimait pas que c’était important. C’est important quand même de connaître ce que lui a laissé. Il faut commencer par le commencement, c’est-à-dire, les clés les plus importantes. En général, je donne à peu près l’ordre dans lequel j’ai reçu sa musique.

Il y avait ses disques avec Miles Davis : Relaxin’, Workin’, Cookin’… Dans Cookin’, il y a un thème qui s’appelle « When The Lights Are Low » où il fait un chorus en deux ou trois phrases et le son, on l’a repéré assez tôt. Entre autres, cette série de disques avec Miles Davis a été enregistrée un peu après le milieu des années 50. Mais si on fait abstraction de sa période Miles, quand il a commencé avec le quartet, il y a d’abord Giant Steps, un disque où il joue beaucoup d’accords, beaucoup de choses, notamment évidemment son classique, « Giant Steps », avec lequel, on pourrait dire, il met un terme aux standards de jazz. Ensuite, il passe à une musique plus modale, avec beaucoup moins d’accords, pour en arriver à l’extrémité et carrément jouer quelques fois sur deux accords ou très peu. Après Giant Steps, deux disques important chez Atlantic : forcément My Favorite Things et Coltrane’s Sound.

Ensuite, il a été engagé chez Impulse! Records et je crois qu’il a commencé par un disque qui s’appelle Africa/Brass, avec une section de cuivres où l’arrangeur était Eric Dolphy. C’est un disque assez extraordinaire, on avait l’impression d’un voyage, une sorte de jungle. Je me souviens, la première fois que je l’ai écouté, j’étais dans un Prisunic, il y avait des cabines en verre pour écouter la musique, je voyais les gens acheter en face de moi des citrons, des pommes, de la charcuterie ou je ne sais quoi [petits rires]. En tout cas, j’étais isolé dans cette cabine transparente, j’étais dans un autre monde. C’était rien, il n’y avait que cette cabine qui nous séparait, mais alors, c’était insensé d’écouter Africa/Brass en regardant les gens faire leurs courses à côté de moi, les dames avec leurs sacs, ce n’était pas possible, je n’avais plus envie de sortir de la cabine [rires]. C’était extraordinaire. Il avait dit : « Je vais m’intéresser aux musiques traditionnelles. » J’ai pensé qu’il allait revenir sur les standards, mais en fait non. Il a fait Africa/Brass et il avait aussi enregistré avant ça, sur Atlantic, Olé Coltrane. Sur Africa/Brass, il avait presque l’équipe. Il cherchait encore le bassiste. Jimmy Garrison ne jouait pas encore avec Coltrane.

« John avait une envie effrénée, folle, de jouer, d’aimer la musique. A ce point-là ça fait peur ! […] On avait l’impression qu’il fallait qu’il aille de plus en plus vite dans l’expression, comme s’il allait quitter ce monde. »

Après, il y a eu Impressions où, là, j’ai simplement regardé les noms sur la pochette… Car avant, il y avait Steve Davis souvent à la basse, Art Davis, des gens comme ça. Il y a eu enfin Reggie Workman dans le disque Live! At The Village Vanguard, et quand j’ai écouté, j’ai vu les noms, je me suis dit pourquoi pas : Elvin Jones, McCoy Tyner, Reggie Workman… Reggie Workman, ça sonne comme un bon bassiste, indépendamment du disque qui est fantastique. Et puis arrive Impressions. J’ai simplement regardé les noms sur la pochette, j’ai vu : John Coltrane, McCoy Tyner, Elvin Jones, Jimmy Garrison. J’ai dit : « C’est lui ! » Je n’avais même pas écouté le disque ! [Rires] Ça sonnait comme quelque chose, pour ainsi dire, de définitif. Il faut admettre que Jimmy Garrison est resté avec lui jusqu’à la fin, et après, il a dit : « Sans John, je ne peux plus continuer. » En fait, il s’est plus ou moins laissé partir, c’est incroyable.

Il y a eu un disque comme une sorte de repos avant la tempête, mais on ne pouvait pas le savoir. J’ai d’ailleurs eu peur qu’il tombe dans une période plus tendre, or à l’écoute, c’est essentiel d’avoir ce disque. Il s’agit de Crescent qui a été enregistré peu de temps avant le fameux disque A Love Supreme, et là, j’avoue que quand il est sorti – je l’écoutais dans un club exactement quand il est sorti –, tout le monde criait, dansait dans le club de jazz ! C’était de la folie pure. Ensuite, pour moi, au niveau du son du quartet, il y a The John Coltrane Quartet Plays, avec « Brazilia » mais aussi où il joue « Nature Boy », qui était un disque vraiment extraordinaire. Après, si on passe un ou deux disques, il a fait des tentatives à deux batteurs, avec Elvin Jones et Rashied Ali, ou avec une plus grande formation. Il y a eu Ascension et Meditations. Pour Ascension, en fait, ils ont sorti deux versions, paraît-il le second est meilleur. Moi, j’avais même noté sur les disques « version I », « version II », puisque c’est un disque blanc, on voit John Coltrane assis en train de méditer ou réfléchir sur des musiques. Ils ont sorti la deuxième version en disant qu’en fait il s’était trompé, mais pour moi la première version, là où il y a un chorus de batterie d’Elvin Jones, qui était assez rare d’ailleurs – à part A Love Supreme où il fait une introduction –, est la meilleure. Pas à cause du chorus, mais parce que je trouve tous les solos ainsi que le thème beaucoup plus fous que dans la seconde version.

Il y avait aussi la confrontation entre les deux batteurs sur Meditations, Elvin Jones et Rashied Ali qui devait ensuite rester avec John Coltrane. Elvin Jones ne supportait pas Rashied Ali, qu’il n’estimait pas être un batteur. Peut-être aussi on pourrait dire que Rashied Ali était « multidirectionnel », car il lui envoyait des rythmes dans tous les sens, qui étaient un peu libres, indépendamment de John qui lui ne jouait pas complètement librement, mais il avait une sorte de tapis sonore. Il pouvait poser ses notes un peu partout. Elvin Jones jouait avec beaucoup plus d’espace. Peut-être est-ce ce qu’il cherchait. Il aurait peut-être voulu jouer avec les deux, mais Elvin ne supportant pas Rashied, il a quitté le groupe. Ensuite, Alice Coltrane est rentré à partir de Live At The Village Vangard Again!, je pense, puis pour le dernier disque Expression. D’ailleurs, quand j’ai entendu Live At The Village Vangard Again!, je n’ai même pas regardé les noms des musiciens. Pour moi, ça ne pouvait pas être quelqu’un d’autre que McCoy Tyner et pourquoi pas Elvin. J’ai dit : « Tiens, c’est bizarre. Qu’est-ce qu’il a fait Elvin ? Je n’ai jamais entendu ça… Quant à McCoy, il a complètement trouvé un autre truc, c’est incroyable ! » Mais en fait, ça pouvait largement être différent puisque c’était Rashied Ali et Alice Coltrane ! Je crois que c’était ce qu’on attendait, finalement. Il n’y a pas eu d’erreur.

Ce truc qui est arrivé, Vangard Again… Wow ! Et ne parlons pas du dernier, Expression. Là, il dégage… Enfin, ça dépend : personnellement, j’ai mis longtemps à comprendre comment on pouvait définir le sentiment qu’on ressentait en écoutant cette musique. C’était certain que John était malade, il ne l’avait d’ailleurs pas dit à grand monde ; je pense qu’à part ses proches, personne n’était vraiment au courant qu’il était malade à ce point. Je pense qu’il avait un côté ici et un côté qui était déjà ailleurs, ce qui crée cette espèce d’ambiance à la fois magique et douloureuse. J’ai eu du mal à écouter ce disque. Quand je l’ai écouté, je pleurais comme un gosse. Il est parti en 67, j’avais 19 ans, et j’ai pleuré comme ce n’est pas possible. J’ai écouté ce disque pendant deux ans, sans cesser de pleurer, et un jour j’ai arrêté parce que… C’était le disque interdit, pour ainsi dire. J’ai mis dix ans à le réécouter. C’est d’ailleurs grâce à Jacqueline Ferrari qui tenait le Riverbop. Je me suis dit : « Bon, allez, il n’y a pas prescription mais je vais tenter de le réécouter. » Je l’écoute de temps à autre, mais… Pour moi, c’est le plus beau, c’est son dernier album. Ce qu’on a eu après, des pirates enregistrés quelques jours après je ne sais plus très bien où, ça n’apporte pas cette sérénité qu’il y a dans ce disque.

« On entend une espèce de légèreté, de pleur même, d’émotion, parce que je ne sais pas s’il ne raconte pas que des choses douloureuses, mais moi, je le ressens un peu comme ça. Je pense que la paix, il ne l’a trouvée que sur le dernier disque. »

Je dirais qu’il y a ensuite deux voire trois disques qui sont sortis et qui sont, pour moi, très importants après qu’il soit parti. D’abord, un disque qui s’appelle Transition et qui m’a donné beaucoup de pistes d’apprentissage. Ensuite, un live où Coltrane joue « Out Of This World », Live In Seattle. Et un disque qui s’appelle Creation qui a été totalement surprenant, alors que je connaissais à peu près tout de ce qu’il avait pu faire, y compris des disques que j’ai pu avoir ensuite grâce à un ami à moi, aujourd’hui décédé, Michel Delorme. Sa fille était fiancée avec le fils de John Coltrane, Ravi. Il me procurait des bandes inédites, des cassettes, des choses comme ça.

John avait une envie effrénée, folle, de jouer, d’aimer la musique. A ce point-là ça fait peur ! En fait, il était en permanence sur l’instrument. D’ailleurs, j’ai pu le constater quand j’ai pu l’approcher à l’époque où il venait en France. Connaissant Elvin Jones, j’allais aussi… Une fois, ils avaient fait le bœuf dans un club Blue Note à Paris, Elvin Jones, Jimmy Garrison et McCoy Tyner. Bref, je suis passé à la loge de John derrière la salle Pleyel ou l’Olympia, je ne me rappelle plus, mais la porte était légèrement entrouverte, donc j’ai vu John Coltrane en reflet dans la glace. C’était après le concert, il méditait, les yeux rivés… Comme on le voit souvent en photo, d’ailleurs. Là, je suis passé derrière, personne ne pouvait soupçonner quoi que ce soit. Je ne savais même pas, à l’époque, qu’il était en permanence comme ça, le sax à la main. En fait, il travaillait le son, les phrasés, etc. en permanence. Il était habité à un niveau…

Le producteur de John Coltrane disait : « Je n’ai jamais entendu un musicien qui s’investissait autant dans la musique, qui donnait autant. » On avait l’impression qu’il extrayait les notes de son saxophone. D’ailleurs, il y a une image où on le voit sur un des rares films – malheureusement il a été très peu filmé, on se demande pourquoi, alors qu’aux Etats-Unis et au Japon, il y avait largement de quoi filmer –, à la fin du concert de Comblain-la-Tour, finir le thème de « My Favorite Things » au soprano, et jusqu’au bout, on voit sa colonne vertébrale… D’ailleurs, on voit comme il est droit et il descend avec une souplesse interne, on n’en parle même pas. On a l’impression qu’il vide le saxophone, il extrait toutes les notes ! Il avait une virtuosité insensée. Je crois que c’est un gars comme Dave Liebman, un Américain, qui m’a dit : « Au soprano, encore, je peux m’approcher de John. Au ténor, ce n’est même pas la peine, c’est impensable. » Il avait cette furie de jouer, on avait l’impression qu’il fallait qu’il aille de plus en plus vite dans l’expression – car il ne jouait pas n’importe quoi, c’est clair – comme s’il allait quitter ce monde.

En plus, il gardait toujours un toucher, il n’envoyait pas les notes grossièrement. Il suffisait, d’ailleurs, qu’il passe d’un morceau excessivement abrasif à une ballade pour qu’on entende la douceur, la manière de prendre cette ballade avec un son d’une pureté et d’une douceur insensées. Pour moi, c’est ce qu’il y a de plus qu’impressionnant chez John Coltrane. Ça touche directement l’âme, ça pénètre directement. John Coltrane, malgré le fait qu’on pourrait dire que c’est une musique un peu enragée, derrière, il y a un toucher, une tendresse, une souplesse… C’est très doux. On ne pourrait même pas le définir, c’est léger. Après, les gens pourraient entendre que c’est agressif, etc., c’est complètement faux. Ce n’était d’ailleurs pas du tout une personne agressive. C’était une personne d’un grand calme. On entend une espèce de légèreté, de pleur même, d’émotion, parce que je ne sais pas s’il ne raconte pas que des choses douloureuses, mais moi, je le ressens un peu comme ça. Je pense que la paix, il ne l’a trouvée que sur le dernier disque, si on peut dire. »

Propos recueillis par téléphone le 6 mai 2019.



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