Il n’y a bien que Judas Priest pour être pris au sérieux en sortant un album au titre aussi ronflant que Firepower (puissance de feu) ! Peut-être parce qu’en plus de quarante ans de carrière, Judas Priest n’a jamais fait semblant. Peut-être aussi parce qu’avec Black Sabbath, il est celui qui a posé les bases de tout le heavy et power metal qui a suivi. Un album qui cependant sort dans un contexte amer, alors que le guitariste Glenn Tipton se voit contraint de se rétracter de la tournée à venir à cause de la maladie de Parkinson, laissant le groupe orphelin – au moins en live – de ses emblématiques guitaristes après le départ de K.K. Downing en 2011. Réjouissons-nous au moins que la maladie ne l’ait empêché de marquer Firepower de son sceau.
Car la promesse est alléchante : cette illustration incendiaire n’est pas sans évoquer Screaming For Vengeance (1982), classique parmi les classiques, et surtout le retour à la console de Tom Allom a de quoi émoustiller les fans. En réalité, peut-être ce dernier a-t-il œuvré en gardien du temple, de ce son qu’il a aidé Judas Priest à façonner durant la période charnière de British Steel (1980) à Ram It Down (1988), mais celui qui ici véritablement brille par son expertise sonore est Andy Sneap, en maître d’œuvre de cette co-production. Dans tous les cas, grand bien leur a pris de s’en remettre à nouveau à des producteurs extérieurs : les faiblesses de l’auto-production de Redeemer Of Souls ne sont qu’un lointain souvenir. Une production claire, punchy, au goût du jour sans être superficielle ni trop lisse, en phase avec le devoir de puissance que lui impose l’intitulé, un peu à l’instar du travail réalisé par Chris Tsangarides sur Painkiller, l’épaisseur et la chaleur en plus.
Judas Priest n’est finalement jamais aussi bon que lorsqu’il laisse la partie technique aux professionnels compétents et se concentre sur ce pourquoi il est doué. Exit l’ambition conceptuelle de Nostradamus et les mollesses de Redeemer Of Souls, Firepower est un classique. A prendre dans les deux sens du terme : à savoir, dans son format qui ne cherche pas les extravagances, et dans sa qualité qui tend à épouser les formules qui ont fait les beaux jours du combo. A commencer par les brûlots qui viennent nous percuter de plein fouet, avec d’emblée « Firepower » et « Lightning Strike ». Judas Priest ne tergiverse pas et envoie une première salve incandescente. Le jeu de Scott Travis est vif et percutant. Les riffs sont mordants et d’une indécente efficacité, tandis que les solos harmonisés ou en duels sont particulièrement chantants – le duo Tipton/Faulkner irradie littéralement l’album. Rob Halford, imposant, incarne les chansons. « Evil Never Dies » est l’exemple du morceau dynamique, entre des couplets heavy, la sensation d’accélération des refrains et une vicieuse accalmie, qui offre au Metal God un terrain de jeu idéal pour multiplier les registres et émotions. On peut aussi citer le sombre « Necromancer » qui inverse cette dynamique avec des couplets entraînants pour soudainement alourdir ses refrains.
Car Judas Priest n’a pas oublié de varier les plaisirs. S’il lève le pied sur « Never The Heroes », c’est pour mieux nous happer avec sa mélodicité. On passe d’un « No Surrender », un pur hit hard rock dont on chantonne encore le refrain et le solo des heures après, à un « Lone Wolf » heavy en diable, quasi sabbathien par moments. « Rising From Ruins », avec sa douce introduction au piano « Guardians », joue la carte du titre qui nous emporte dans ses valons épiques et majestueux. Et comment ne pas froncer des sourcils sur les riffs mid-tempo de « Children Of The Sun » ou s’imaginer en hors-la-loi cramant l’asphalte à l’écoute du nerveux « Flame Thrower » ? La power ballade « Sea Of Red », idéalement placée, avec sa partie centrale cathartique où Halford se montre poignant, offre quant à elle un final quasi symphonique à l’album.
Firepower réussi l’exploit de cocher toutes les cases : production, riffs, mélodies, puissance, sensibilité… Il égrène méticuleusement tout ce qui fait la force du heavy metal, au point d’en devenir le parangon. Judas Priest remet les pendules à l’heure et démontre avec une élégance certaine qui reste le patron. S’il ne détrônera pas les monuments du passé et qu’il n’atteint ni le côté archi-essentiel d’un British Steel, ni l’intensité d’un Painkiller, Firepower possède tous les arguments pour, à terme, se faire une place de choix dans le cœur des fans.
Chanson « Firepower » en écoute :
Clip vidéo de la chanson « Lightning Strike » :
Album Firepower, sorti le 9 mars 2018 via Sony Music. Disponible à l’achat ici
effectivement , » big surprise » recu hier , et ….putain…ca envoie deja les 6 premiers titres , que des tueries.. largement au dessus de redeemer
Ah il est déjà sorti ? Complètement à côté de la plaque x)
Il est vraiment si bon que ça cet album ?
Personnellement, le dernier album du Priest qui me plaît vraiment, c’est Jugulator.
Je sais, crise de baise-majesté, etc. mais je n’y peux rien, je n’y arrive plus depuis longtemps avec la voix d’Halford.
fan absolu du priest , j ose dire dire que ce » firepower » est leur meilleur album des annees 2000…..
Nostradamus quand même … même si je reconnais que cet album est vraiment à part et inclassable
Nostradamus aussi, mais un vrai coup de coeur pour Firepower également.
Largement au-dessus de Reedeemer qui m’avait profondément déçu…
Très bon album …mais le moins qu’on puisse dire c’est qu’il Ya pas beaucoup de Glenn tipton dans cet album !
La plupart des riffs et des solos ne porte pas la marque de fabrique du Priest
J’ai pas encore l’album dans les mains pour voir qui a écrit quoi mais je peu dire que au moins 70 % de la musique c’est pas du Tipton
n’attendez pas son éventuel retour sur scène…c’est fini
Ce groupe ne doit plus s’appeler Judas priest
Judas Priest Inc. ?
Ha ! Ha ! Pourquoi pas !!!
non je plaisante Judas priest est mon groupe préférer depuis toujours l’album est bien mais j’aime pas la tournure que prend les choses
Je reviens sur mes propos c’est pas un très bon album du Priest c’est juste le plus mauvais Priest depuis … depuis toujours
Halford band now
la chronique tape vraiment juste l’album est EXCELLENT !!!!
hate de les voire sur scene ….triste nouvelle pour tipton .effectivement quid sur l’avenir du groupe sans lui?
Pour l’instant les titres proposés ne transcendent rien…je retourne à Redeemers et à Angel pour les productions récentes ! Mais les goûts et les couleurs…
C’est la fin de Judas priest
Halford band dorénavant !
RESURRECTION!!!!!
bonne chronique et courage Mr Glenn !!
Mais est ce encore Judas Priest en live sans KK Downing et Tipton ?
Ils avaient gardé le temple lorsqu’Halford s’était barré. Cela ressemble vraiment à la fin. Un dernier concert au Hellfest et finito pour ma part