Kells sortira le 20 janvier 2012 Anachromie, son troisième album. Ah, ce fameux cap du troisième album, dont on dit en général qu’il marque le passage à la maturité, même si cela ne veut pas dire grand-chose. Quoi qu’il en soit, les Lyonnais sont en pleine expansion. Après une tournée européenne avec Tarja Turunen, ils sortent un nouveau disque, le premier avec Julien Nicolas derrière les fûts, dont certaines chansons comportent une version anglaise, une démarche qui n’est certainement pas innocente.
Le groupe était présent dans les studios de Radio Metal pour participer à l’émission Anarchy X. Deux titres de l’album ont été diffusés et peuvent, comme l’interview, être réécoutés en streaming plus bas. Au cours de l’émission, nous avons notamment parlé de l’évolution de l’industrie du concert et abordé la question du financement des tournées en première partie d’artistes importants. Des propos dépeignant une réalité loin des illusions et une évolution spectaculaire (le groupe, rémunéré pour jouer en première partie d’Aqme en 2006, se retrouve à devoir payer pour jouer en première partie de Tarja) de l’industrie du concert, qui intéresseront certainement les musiciens qui nous lisent.
Kells et le « Tour Support » :
« Pour faire ce genre de dates, il faut avoir des contacts, trouver le contact du manager pour lui proposer. Il faut que cela lui plaise, que le groupe valide. Comme il s’agit d’une tournée promotionnelle, il ne faut pas compter sur le fait d’être payé, il faut même investir de ses propres deniers. C’est le tour support. A part avec Eths, nous avons toujours fonctionné avec le tour support. Il n’y a pas un artiste qui fait ça de bonté de coeur.
Ce qui engendre une seconde problématique : si tu ne vends pas assez de disques pour amortir tes coûts, ton groupe meurt. Sur la tournée avec Tarja, nous avons réussi à amortir nos coûts, nous avons vendu 500 albums en 7 jours.
[A propos du merchandising], en tant que première partie, ça ne marche pas tant que ça. Quand les gens te découvrent, ils n’achètent pas ton t-shirt, mais ton disque. A moins de faire un pack. Si tu fais un bon prix, les gens achètent la totale, mais on ne peut pas se permettre de faire des t-shirts à 25 euros comme Epica.
Ce n’est pas l’industrie du disque qui nous fait peur, mais l’industrie du concert. On doit payer pour jouer, alors que c’est un travail. C’est comme si on devait payer pour aller travailler. Lorsqu’on a commencé en 2006, en faisant la première partie d’Aqme, on était payés. Les choses ne vont pas dans le bon sens. Les gros groupes rentabilisent leur tournées sur le cul des petits groupes qui triment.
Mais c’est un investissement nécessaire, meilleur que le fait de prendre des encarts publicitaires dans les magazines. Les retours sont immédiats. Tous les groupes sont passés par là. »
La suite de l’interview s’écoute ici :
[audio:podcast/anarchy_x/anarchyx_2011_12_20.mp3|titles=Anarchy X avec Kells dans les studios ]Site Internet de Kells : www.kellsofficial.com
Article édité avec le podcast de l’émission, bonne (ré)écoute !
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