L’enthousiasme de Rex Brown à propos de son nouveau groupe avec Vinny Appice, Kill Devil Hill, n’a d’égal que son refus de s’étaler sur l’affaire Down. Fatigué qu’on lui demande des nouvelles de son état de santé, il sous-entend même que son ancien collègue Phil Anselmo a déformé la réalité en évoquant ces problèmes de santé lors de l’annonce du départ du bassiste de Down. Un départ qu’il attribue simplement à des raisons musicales, à son « voyage musical » où Kill Devil Hill, un groupe spontané et simple dont il ne faut pas chercher à surinterpréter les textes ou l’imagerie, serait la nouvelle étape.
Néanmoins, s’il insiste sur le fait qu’il n’y a aucune animosité entre lui et ses anciens collègues de Down et Pantera, on ne peut s’empêcher d’attendre la sortie de l’autobiographie sur laquelle il travaille actuellement pour savoir de quoi il en retourne vraiment.
Entretien.
Radio Metal : Comment cette collaboration avec Vinny, Mark et Jason a-t-elle vu le jour ?
Rex Brown (basse) : En fait, ils bossaient sur ce projet depuis six mois ou un an avant de m’appeler. Ils cherchaient un bassiste qui puisse jouer le genre de trucs qu’ils prévoyaient de faire. Je connaissais Vinny depuis très longtemps, grâce à des festivals qui dataient de l’époque Black Sabbath, Heaven & Hell, et même de l’époque Pantera et Down. On est devenus bons copains. On se croisait souvent à la cantine, ce genre de choses. Quand on faisait la première partie de son groupe, j’allais me planquer derrière les amplis pour regarder Vinny jouer. Alors, recevoir un coup de fil me disant : « Écoute, on cherche un bassiste », sachant que je n’étais pas satisfait de la direction que je prenais avec mon groupe… Il m’a envoyé les titres et j’ai dit : « Laisse la basse de côté, je veux me faire ma propre idée ». Voilà comment ça a commencé. Il y a environ un an, j’ai passé quelques jours avec les gars à la convention NAMM (ndlr : National Association of Music Merchants, soit le salon américain des professionnels de l’industrie musicale), à Los Angeles. On a répété et il y avait une certaine magie dans la pièce. On a joué tout ces titres, puis le temps a passé. Je descendais une fois par mois, on répétait et je restais une semaine ou deux. Et ça s’est transformé en monstre ! On a commencé à chercher des contrats pour un album, tout le tremblement. Quelqu’un m’a approché et m’a dit qu’il voulait jeter une oreille parce qu’il avait entendu dire que je jouais avec Vinny. Mais sans les deux autres, on n’aurait rien pu faire. C’est comme ça que ça s’est fait. On a fait une date en avril, cinq en août, et on est entré directement en studio. Après ça, on est immédiatement parti en tournée pendant quatre ou cinq semaines. On a montré qu’on pouvait assurer sur scène. Sans le moindre produit à vendre, sans aucune publicité, on a rempli l’objectif qu’on s’était fixé. Chaque soir était encore meilleur que le précédent. Et voilà où on en est aujourd’hui. On a fini l’album, on s’y est repris à trois fois pour tout mixer. Ça sort en mars. Je suis très enthousiaste à propos de ce projet, ça va durer un bon moment. Nous sommes un groupe, on s’entend très bien. C’est un sentiment très positif.
Musicalement, est-ce plus proche de ce que tu recherchais, par rapport à Down, à ce moment précis ?
Je pense que c’est totalement différent. Ça fait partie de ce que j’appelle mon voyage musical. Il est tout simplement arrivé que j’ai été invité dans ce groupe et ils ont fait la différence. Il ne se passait plus rien après mon départ de Down. Ils ont fait quelques trucs et moi j’ai eu des soucis de santé. C’est le bon moment, mec. Je vais revenir et tout déchirer !
À propos de l’enregistrement de cet album, tu as déclaré : « Quand la vieille école rencontre la nouveauté ; pas de batterie samplée chez nous ! ». Penses-tu que les productions modernes soient trop cliniques ?
Non, on est simplement des types normaux qui jamment sur la musique qui nous influence. Avec Vinny et moi, on a une base très solide et heavy, et il faut y ajouter le talent incroyable de Mark Zavon et la voix de Dewey Bragg par-dessus. C’est un nouveau groupe, mec. On n’essaie pas de faire revivre le passé mais on voulait un son plus ancien, avec de supers mélodies et nouvelles. C’était l’une de nos préoccupations principales quand j’ai rejoint le groupe.
La pochette de l’album montre une chaise vide, avec un livre et un crâne. Au-dessus de la chaise, on peut voir Jésus Christ. Quelle est la signification de cet artwork ?
La signification que tu veux lui donner, mec ! Ce n’est qu’une pochette. Ça associe le nom du groupe, Kill Devil Hill, avec la musique de l’album. Il n’y a pas de belle histoire derrière ça, rien du tout. Quelqu’un a fait cette pochette pour nous et on a décidé de l’adopter.
Les paroles de l’album sont très agressives et sombres, et tournent autour de la guerre et des combats. D’où viennent ces ténèbres, cette colère ?
De la colère ? Je ne dirais pas ça. La plupart des paroles sont vraies, réelles. On se bat un peu partout dans le monde. Il n’y a pas de colère, tu as mal interprété.
Considérez-vous Kill Devil Hill comme votre groupe principal, aujourd’hui ? Est-ce la même chose pour tous les membres du groupe ?
Ouais.
Comment vois-tu le futur du groupe ? Avez-vous l’intention de tourner ?
Oh oui. On va tourner pendant un an et demi. On va faire le tour du monde, montrer notre groupe et botter des culs dans le monde entier ! C’est ce qu’il y a de plus important. Je n’ai pas rejoint le groupe simplement pour faire un album. Je veux monter sur scène et le faire découvrir à tout le monde.
À propos de ton départ de Down, Phil Anselmo a parlé de tes problèmes de santé. Peux-tu nous dire comment tu te sens aujourd’hui ? Es-tu en bonne santé ?
Première chose : Phil n’est pas médecin, il ne faut pas croire tout ce qu’on lit. Phil et moi sommes de très bons amis. Nous avons fait un pacte, qui consiste à ne pas parler de la musique de l’autre. Ce serait cruel pour les fans. Je discute tout le temps avec Kirk [Windstein], j’ai parlé à Pepper [Keenan] la semaine dernière. Il n’y a pas d’animosité entre nous. Dans le cadre de mon voyage musical, j’ai décidé de passer autre chose.
Alors ce que Phil a déclaré à propos de ta santé n’était pas vrai ?
Il n’est pas médecin. Je ne veux pas en parler.
OK.
Bon, laisse moi te répondre ça, à l’intention tous les putain de pessimistes : ma santé est meilleure à 300 % depuis que j’ai eu cette opération. Je me sens bien, j’ai l’impression d’avoir à nouveau 25 ans. J’ai eu des problèmes de pancréas, mais tout ça a été traité. Je suis allé voir le médecin il y a deux mois, tout va très bien.
Peux-tu nous donner des nouvelles du livre sur lequel tu travailles actuellement ?
Il faudra que tu le lises, mec ! J’ai été approché par une grosse maison d’édition pour écrire un livre. Aujourd’hui, il est terminé à 80 %. Il sortira à l’automne et tout le monde pourra lire mon histoire et mes sentiments à propos des problèmes avec Pantera, les bons moments dans le groupe et tout le reste. Ce sont un peu mes mémoires.
Interview réalisée le 7 février 2012 par téléphone.
Retranscription et Traduction : Saff’ (avec l’aide de Chloé)
Site Internet de Kill Devil Hill : www.killdevilhillmusic.com
Moi ça me fait saliver ce projet, vivement mars !
Deux coquilles :
Il est tout simplement arrivé que j’aiE été invité
laisse moi te répondre ça, à l’intention tous les putain de pessimistes : manque le tiret de « laisse-moi » et un « de » 😉
[Reply]
Bouc grisonnant le Rex, il ne se fait plus tout jeune.
Et lire Vinny dans son interview, on pense pas forcément au « nouveau » partenaire du bassiste XD
En tout cas, je suis impatient pour ce fameux livre + ou – autobiographique.
Quant au groupe, je pense qu’on aura de nouveaux échos en temps voulu, l’album est sorti ?
[Reply]
« Écoute, on chercher un bassiste » Premièr paragraphe de réponse
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Merci c’est corrigé !