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Interview   

KMFDM : une histoire de famille


Parmi les groupes qui auront marqué les esprits au cours de cette édition du Motocutor Festival, on trouve KMFDM. D’autant plus que la bande à Sascha Konietzko était véritablement le seul groupe de la scène industrielle présent à l’affiche. Un brin d’air frais pour certains, une curiosité pour d’autres. Au vu des échos, KMFDM ne semble avoir laissé que peu de monde indifférent sur le festival. Un festival qui, par ailleurs, cette année, comme nous vous le disions il y a peu, peut-être fier d’avoir gagné de nombreux paris, même si son laborieux démarrage avait pu semer le doute.

Lorsque nous le rencontrons vendredi 17 aout, dans un début d’après midi déjà bien entamé, et alors que les concerts venaient à peine de démarrer, la première chose qu’évoque avec franchise Konietzko c’est précisément ses premières impressions sur le festival breton : « Tu veux que je te dise la vérité ? Hier soir, nous avons eu un problème : les mecs de l’organisation voulaient nous faire jouer deux heures plus tard, mais comme nous devons partir sur Hambourg, on s’est finalement mis d’accord pour jouer une heure plus tard, grâce aux autres groupes. Quand nous sommes arrivés sur le site, notre car est resté coincé dans la boue, il n’y avait pas de nourriture et nous avons dû attendre des heures avant d’avoir des bières. Voilà ce que je pense de ce festival. Mais cela s’améliorera sans doute dans le futur : je suis un optimiste ! » Et le bougre a bien eu raison d’être optimiste, l’organisation ayant su remettre le festival sur les rails malgré, certes, quelques défauts inhérents à sa jeunesse. Il suffisait de voir la prestation dynamique de KMFDM et l’expression sur le visage de Konietzko à sa sortie de scène pour se rendre compte de la satisfaction de ce dernier.

Toute la petite famille au Hellfest 2010

Konietzko est confortablement assis dans une sorte de pouf posé à même l’herbe, près de l’espace V.I.P.. Il se relaxe et profite du temps radieux avec sa fille sur les genoux. Il nous avait déjà appris que cette bambine accro aux peluches suivait toujours ses parents – sa mère n’étant autre que Lucia Cifarelli, la chanteuse du groupe et femme du frontman – en tournée, ce qu’il évoque de nouveau avec nous : « Je la prends avec moi, sinon, personne ne pourrait s’occuper d’elle. Elle a déjà visité plus de 19 pays et effectué des milliers de kilomètres. Elle sait comment marcher dans un tour-bus ! » Mais que ceux qui imaginent que la vie de tournée n’est pas une vie pour une enfant se rassurent, la petite Konietzko concilie parfaitement éducation et vie de tournée qui, en définitive, ne lui prennent qu’une infime partie de son temps annuel comme l’explique son père : « Oh, elle va à la maternelle. Nous ne tournons pas aussi souvent que les gens le pensent. Pendant environ 340 jours, ma fille vit une vie normale d’enfant de son âge : les 20 autres jours, elle est sur la route. Elle adore ça, tu sais. » Eh oui, lorsque vous emmenez vos enfants à la plage ou à la montagne pour leur vacances, cette petite visite le monde en tournée avec ses parents ! Après tout, ne dit-on pas que les voyages forment la jeunesse ? Mais lorsque que nous demandons à son père s’il la voyait devenir une rock star à son tour, celui-ci est catégorique : « Je ne l’espère pas ! Si un de tes parents était une rockstar, voudrais-tu aussi en devenir une ? Je ne le crois pas ! (rires) »

Sur un plan davantage musical, Sascha Konietzko nous apprends le choix étonnant qu’il a fait pour l’organisation du groupe en tournée : « Nous avons maintenant deux versions de KMFDM : une européenne, l’autre américaine. Cela permet aux membres du groupe de ne plus faire des allers-retours. » Un choix de toute évidence motivé par des raisons économiques. Les groupes en sont désormais (presque) tous là, à essayer de rentabiliser et optimiser leurs tournées, vraisemblablement source principale de leurs revenus d’aujourd’hui et, probablement encore, de demain. De nouveaux musiciens viennent donc enrichir la famille KMFDM, « un batteur et deux guitaristes, tous allemands » précise Konietzko et poursuit : « Nous pouvons désormais effectuer des tournées avec un line-up européen en Europe, et américain aux USA. » Sachant qu’il s’agissait du line-up US qui tournait jusqu’à encore récemment en Europe. Konietzko avoue d’ailleurs : « Nous avons tellement tourné avec la version US de KMFDM en Europe qu’il était temps de faire un break. »

D’après le frontman, c’est bien tout ce petit monde, autant les musiciens américains qu’européens, qui participera au prochain album de la formation. Car oui, un nouvel album de KMFDM, successeur de WTF?! publié l’année dernière, est d’ores et déjà en préparation et même bien entamé : « Nous sommes actuellement en train d’enregistrer le nouveau [disque] » explique-t-il. Pour savoir à quoi s’attendre, il répond : « C’est difficile à dire, car nous n’en sommes qu’à la moitié de l’enregistrement. Cependant, il y a quelques chansons qui vont être marrantes. Il sortira en février prochain et nous tournerons en Europe au printemps. » « Quelques chansons qui vont être marrantes » dit-il… Ou comment déjà attiser la curiosité et l’impatience !

En attendant, on part se remettre entre les oreilles le martial « Hau Ruck », histoire de se remémorer le plancher des vaches de la belle campagne bretonne trembler sous nos pieds.

Interview réalisée en face-à-face le 17 août 2012 au Motocultor Festival (France)
Retranscription et traduction : Jean Martinez – Traduction(s) Net

Site internet officiel de KMFDM.



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