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Interview   

Koritni : la bande son de l’été


Le soleil est de retour, et il vous manquait une bande son pour le printemps et l’été à venir ? Ça tombe bien Long Overdue, le nouvel album de Koritni est sorti récemment. Alors on se retrouve entre potes pour l’apéro, et on s’écoute cette collection de titres groovy qui font secouer la tête et taper du pied ! C’est ainsi en tout cas que Lex Koritni, chanteur, compositeur et guitariste de son groupe, conçoit la musique et notamment la sienne. Et cela fait du bien ! Ça donne la pêche pour aborder cette période estivale qui arrive !

Le temps fut long depuis Rolling paru en 2018. Lex a pris le temps de composer à son rythme, de vivre sa vie à côté de la musique, et c’était enfin pour lui le bon moment de sortir des nouvelles chansons. Dans cette interview Lex nous partage donc sa conception de la musique, sa façon de gérer son équilibre vie personnelle et musicale, et également de sa vision du rock en France loin de certains clichés que nous pourrions en avoir, avec un enthousiasme et un accent chantant extrêmement rafraichissants !

« J’ai des opinions politiques, mais pour moi, la musique n’est pas une plateforme pour ça. La musique, c’est pour prendre une bière avec des amis et faire la fête. »

Radio Metal : Pour commencer, peux-tu présenter un petit peu ton histoire avec le projet Koritni ?

Lex Koritni (chant & guitare) : C’est une longue histoire ! Le groupe existe maintenant depuis plus de quinze ans, j’imagine. Ça a commencé avec un groupe qui s’appelait Green Dollar Colour. C’était juste un guitariste et moi. Nous avons enregistré un album sans titre il y a longtemps, mais en fait, nous n’avons jamais fait de tournée avec ce groupe, car il a explosé. J’avais un gros problème avec le mec, donc je suis parti et j’ai cherché des musiciens pour faire Koritni. La première tournée, c’était Koritni qui jouait du Green Dollar Colour. Tout de suite après, nous avons écrit un album ensemble. Le premier album de Koritni était Lady Luck. C’est là qu’a commencé l’histoire. Je devais avoir vingt-deux ou vingt-trois ans. Maintenant, j’en ai trente-huit, bientôt trente-neuf ! Pendant ce temps, nous avons connu des changements de line-up, le bassiste était occupé ou le guitariste disait : « Oui, mais en fait, je suis bloqué en Australie, je ne peux pas faire la tournée cet été. » Il y a donc eu des moments où nous avons cherché d’autres musiciens, mais le style est resté le même. Evidemment, je suis toujours là. Le groupe porte mon nom de famille, donc si je ne suis pas là, ce n’est pas Koritni. Mais le nouvel album, Long Overdue, c’est complètement nouveau. Tom Fremont, le guitariste, a joué avec moi sur les deux dernières tournées, car nous avions besoin de quelqu’un en live, mais dans le groupe, il n’y a plus un seul membre originel, à part moi. Nouveau batteur, nouveau bassiste. J’ai fait la guitare et le chant. Koritni n’est plus un quintet mais un quartet. C’est une nouvelle aventure. C’est plus facile pour caler des dates, car tout le monde est en Europe maintenant. Avant nous avions un guitariste au Japon, un autre à Sydney, et les autres étaient partout dans le monde. C’était une galère pour organiser les dates. Maintenant, nous avons la garantie d’avoir plusieurs dates dans l’année, car c’est beaucoup plus simple.

Entre l’album précédent album, Rolling, et le nouveau, un certain temps est passé. Est-ce qu’il y a une raison particulière ou est-ce juste le Covid-19 ?

C’était juste comme ça ! J’étais occupé avec d’autres choses. En fait, c’était le Covid-19 qui m’a donné le temps et la possibilité d’écrire un nouvel album. Avant ça, j’avais beaucoup de travail, beaucoup de voyages, j’ai cherché une maison… J’ai fait tout ce qu’on fait quand on a trente-cinq ans. Je sais que ce n’est pas une grande raison pour les fans, mais tu es occupé pendant un certain temps avec des choses. C’était juste cinq ans. Si tu regardes un groupe comme Extreme, en moyenne, c’est tous les treize ans ! Cinq ans ce n’est pas si mal ! [Rires]

Tu disais donc être passé à la guitare en live…

Oui, je suis le deuxième guitariste, c’est fixé. J’ai fait ça parce que je suis à l’aise à la guitare. Dans toutes les musiques de Koritni, c’est moi qui ai écrit la moitié des parties de guitare et des solos ou plus, suivant l’album. Pour moi, c’est plus facile pour faire les tournées et c’est nouveau, donc ça apportait un peu de fraîcheur au groupe avec les nouveaux musiciens. Je pense que c’était une bonne idée. Ça faisait longtemps que je n’avais pas joué sur scène pour un gros concert, et je suis hyper excité à l’idée de faire ça ! La grande différence est que pendant le Covid-19, j’ai eu le temps de reprendre la guitare, car normalement, quand j’écris, j’écris le morceau, je passe deux ou trois semaines dessus, je fais la répétition, ça marche bien, puis je fais l’enregistrement et après, j’oublie comment ça se joue. Donc, pendant le Covid-19, j’ai passé bien six ou sept mois sur la guitare, devant la télé. C’est une autre sensation. La dernière fois où j’ai pu répéter comme ça pendant six à huit mois, c’était quand j’avais dix-huit ans ! Maintenant, je maîtrise bien l’instrument, je suis à l’aise, et je peux jouer et chanter en même temps, c’est garanti. Je suis prêt à attaquer la scène avec une guitare. C’est nouveau pour moi et pour les fans. Beaucoup de fans savent que je joue de la guitare, mais c’est encore autre chose de jouer un concert entier.

C’était un manque de temps pour pratiquer ou aussi un manque de confiance pour faire les deux en même temps ?

C’était juste une question de temps, pas de confiance. C’est chiant, parce que toute l’information est dans la tête, mais c’est ma vieille main et mes vieux muscles, au bout de dix minutes, ils sont là : « Non, arrête, je ne peux pas faire ça ! » C’est pour ça que quand j’écrivais une chanson, je passais une semaine dessus et toute la mémoire musculaire était là, donc je pouvais faire l’enregistrement, mais après une semaine, tu oublies, c’est fini. Maintenant, j’ai fait beaucoup plus de travail sur la guitare et c’est fixé, c’est facile.

« J’ai beaucoup écouté de Gainsbourg et je ne suis jamais sûr s’il parle ou s’il chante. C’est comme s’il avait allumé le micro, qu’il parlait, discutait, et que tu collais ça sur la musique ; pour moi, il fait n’importe quoi, mais il était immense et ça touche le cœur des gens. C’est très français, c’est culturel, car ça n’existe pas en Australie par exemple. »

Est-ce que tu as une préférence entre la guitare et le chant, ou aimes-tu autant les deux ?

En fait, je me suis rendu compte que c’était rare de voir quelqu’un qui joue bien de la guitare et qui chante en même temps. Pour moi, il y a Richie Kotzen, ce mec est un dieu ! J’adore son style à la guitare, parce qu’il peut tout jouer, mais en premier, je suis tombé amoureux de sa voix. C’est un putain de chanteur ! Et après, oui, évidemment, il peut aussi jouer de la guitare. Après ça, sauf pour tous les bluesmen, dans le style hard rock, il n’y a pas beaucoup de chanteurs-guitaristes – enfin, dans mon style de chant. D’accord, tu peux regarder Dave Mustaine, James Hetfield, des gens comme ça, mais ce ne sont pas de « vrais » chanteurs [rires].

Dans tes albums, on reconnaît toujours que c’est Koritni malgré les changements de musiciens. Est-ce justement parce que que c’est ton projet et que tu composes une grande partie des morceaux ?

Oui, mais ce n’est pas juste la composition. C’est aussi la production. C’est la direction. Evidemment, quand j’ai cherché de nouveaux musiciens, je n’ai pas cherché quelqu’un qui ne serait pas un remplaçant approprié. Par exemple, je n’ai jamais contacté Yngwie Malmsteen, parce que… Non merci ! J’ai donc toujours cherché le bon mec pour le style de musique que nous faisons. Après, c’est moi qui fais la production sur tous les albums. Parfois, j’enregistre dans un grand studio, parfois c’est dans ma chambre, parfois c’est en bas dans le bureau, n’importe où. C’est moi qui cherche le son et ensuite, je donne ça à mixeur, comme Mike Fraser ou Kevin Shirley. Normalement, c’est facile pour eux, ils disent : « Ok, toute l’information est là, tac, tac, tac, voilà la chanson. » Je pense que ce n’est pas très évident quand je change de musicien, parce que je conduis l’avion, je connais la destination, et le reste des musiciens sont les passagers.

Ce qui ressort de ta musique, c’est que c’est assez festif…

Oui ! Pour moi, c’est important dans la musique. Dans mon top dix des meilleures chansons du monde, il y a « Just Like Paradise » de David Lee Roth, tu ne peux pas écouter ça en faisant la tête. C’est heureux, c’est rigolo, c’est le bon temps, c’est le soleil, c’est l’alcool, ce sont les amis, etc. Pour moi, c’est ça la musique. Je ne vais pas jouer de la musique comme Rage Against The Machine. Je n’ai pas un petit drapeau en disant : « Oh, fuck you la Chine ! » Ce n’est pas mon style. J’ai des opinions politiques, mais pour moi, la musique n’est pas une plateforme pour ça. La musique, c’est pour prendre une bière avec des amis et faire la fête. Ok, si je fais de la peinture, si je peins un tableau, peut-être que je choisirai un sujet plus sérieux, mais pour la musique, c’est rock n’ roll ! J’ai donc essayé de garder ça. C’est une obligation.

C’est un style de musique plutôt anglosaxonne. En France, on n’a pas tant de groupes que ça. Quel est ton regard sur la musique en France par rapport à tes origines australiennes ou aux Etats-Unis où il y a ce côté rock plus festif qu’on n’a pas forcément ici ?

En fait, ce n’est pas tellement vrai. Tu peux regarder, il y a des groupes de rock festifs qui sont chouettes en France. Traditionnellement, quand tu penses à la musique française, c’est un style à part et ça n’inclut pas le rock n’ roll, mais il y a beaucoup de groupes rock français. On peut mentionner les vieux comme Trust ou Téléphone, ou des groupes plus récents comme Barrakuda. Quand tu passes dans les festivals d’été, tu peux voir beaucoup de bons musiciens français qui sont aussi festifs. Mais c’est vrai que quand tu regardes une grande partie des musiques françaises, ça manque de rythme. Il y a beaucoup de chanteurs français, et quand j’écoute, je me dis : « Est-ce que tu peux attendre la batterie ? » Tous les musiciens sont là et le chanteur fait n’importe quoi, il n’y a pas de rythme. Mais en fait, pour moi, c’est un petit peu un style français. Si tu écoutes les vieux bluesmen, il y a un rythme, un groove avec la voix. Tu écoutes le rock, le hard rock, le rock australien, etc. le chanteur est toujours avec la batterie et il fait un groove. Alors qu’il y a plein de chanteurs français, on dirait qu’ils sont là à se promener dans un champ, ils parlent… Je ne sais pas, c’est un truc tellement français pour moi ! J’ai beaucoup écouté de Gainsbourg et je ne suis jamais sûr s’il parle ou s’il chante. C’est comme s’il avait allumé le micro, qu’il parlait, discutait, et que tu collais ça sur la musique, car il n’était pas avec le rythme ; pour moi, il fait n’importe quoi, mais il était immense et ça touche le cœur des gens. C’est très français, c’est culturel, car ça n’existe pas en Australie par exemple.

« Tous les journalistes pensent que la France n’est pas rock, mais putain, regardez tous les festivals, tous les gens, etc. Mec, la France est un pays rock ! Tu vas au Hellfest, quatre-vingt-dix pour cent des gens là-bas sont français, et tu te dis : ‘Ah oui, quand même, la France n’est pas un pays rock…’ Tu délires ou quoi ? [Rires] »

Tu es basé en France : comment est-ce pour toi de développer un projet comme Koritni ici par rapport à d’autres pays ? Est-ce une contrainte, toujours par rapport à cette image que je peux avoir d’un pays moins rock que d’autres ?

Encore une fois, ce n’est pas vrai ! Tous les journalistes pensent que la France n’est pas rock, mais putain, regardez tous les festivals, tous les gens, etc. Mec, la France est un pays rock ! Tu vas au Hellfest, quatre-vingt-dix pour cent des gens là-bas sont français, et tu te dis : « Ah oui, quand même, la France n’est pas un pays rock… » Tu délires ou quoi ? [Rires] Quand tu regardes à Paris, il y a beaucoup de petites salles pour les musiques live. Si tu vas à Sydney en Australie, il reste peut-être quatre ou cinq salles, c’est très difficile de jouer live. Toutes les salles ont été fermées à cause du bruit, parce que le voisin n’est pas content, à cause de l’argent, parce que c’est cher, il faut payer un permis, la scène prend de la place, etc. C’est plus facile d’installer douze ou quinze machines à sous, ok, chouette… La scène musicale est très vivante en France.

Pour revenir sur l’album, comment a-t-il été enregistré ? On dit souvent que pour ce genre de musique, le plus dur à retranscrire, c’est l’énergie du live. Comment avez-vous fait pour essayer de recréer ça ?

Je pense que c’est juste le professionnalisme. C’est l’âge. Si tu joues bien, si tu connais ton instrument, tu peux enregistrer. C’est vrai, si tu as un peu la gueule de bois, tu viens de te réveiller, il est huit heures du matin, non, tu ne peux pas commencer l’enregistrement. Mais tu prends le soleil, une ou deux bières, un bon repas, là tu es psychologiquement prêt. C’est comme un match de rugby ou quelque chose comme ça, tu es prêt à attaquer le morceau. Mais pour moi, c’est facile. Personnellement, quand j’enregistre, je commence, je fais six, sept, huit fois, neuf, dix, onze, c’est bon, c’est là, et je continue en me disant que je peux faire mieux, et je fais douze, treize et ça retombe, c’est de la merde maintenant, donc j’arrête. Tu prends la neuvième tentative, tu n’es pas très content, mais tu réécoutes et en fait c’était pas mal, t’es content avec ça. Beaucoup de musiciens que je connais font exactement la même chose. Quand tu parles avec Mike Fraser, quand il travaille avec AC/DC, c’est la même chose. Ils arrivent dans la salle, ils s’échauffent, ils font le morceau trois ou quatre fois, il leur dit : « C’est bon, vous êtes bien maintenant ? Ok, on commence. » Il allume le système et il enregistre cinq, six, sept, huit, neuf, dix fois, et après ils réécoutent et ils disent : « Ça c’est le moment où on était synchronisés, on était bien, on garde ça. » Pour moi, on n’est pas obligé de faire ça ensemble avec un groupe, on peut faire ça tout seul.

Dans l’album tu as enregistré quatre-vingt-quinze pour cent des guitares, il me semble, y compris les solos ?

J’ai fait tous les solos sauf l’intro bluesy de « No Strings Attached » et l’outro de « Take It Off », à la fin de l’album – ça c’était Tom Fremont. Lui fait la première guitare dans l’album et la dernière, et moi j’ai fait tout le reste des solos. Pour les rythmiques, nous avons partagé. Je suis sur le côté droit et Tom est sur le côté gauche.

Tu parles du côté blues, et on retrouve de la guitare slide par endroits. Est-ce quelque chose que tu avais envie d’incorporer un peu plus sur cet album ?

Oui. J’ai quelques techniques un peu bizarres au bottleneck, qui ne sont pas standards, donc j’ai envie d’essayer plusieurs choses par rapport à ça. Et pendant le Covid-19, je me suis non seulement entraîné à la guitare normale, mais aussi au bottleneck et je suis tombé sur deux ou trois idées différentes pour les chansons qu’on retrouve dans l’album. J’imagine qu’à l’avenir, si je reste à la guitare, il y aura toujours deux ou trois chansons en slide, parce que c’est un son tellement organique, agressif et pas si commun que ça aujourd’hui. Il n’y a pas beaucoup de groupes qui utilisent ça. C’est donc quelque chose que nous allons garder.

« Quand tu conçois une maison, d’accord, peut-être que tu peux faire une façade un peu atypique, un petit couloir qui tourne, mais généralement, il y a forcément un côté fonctionnel. Pour mon style de musique, c’est exactement pareil. »

Les musiciens ne composent pas de la même manière, et j’ai lu que pour toi, c’était assez organique et intuitif, dans le sens où tu te posais dans le canapé, devant la télé, et s’il sortait des trucs qui te plaisent, tu en tirais quelque chose…

Oui. Pour moi, la composition, c’est un peu comme ça. Tu gratouilles des conneries à la guitare et tu tombes juste sur une petite phrase que tu trouves bien. Evidemment, tu peux rester devant la télé, mais arrive un moment où tu enregistres ça sur l’ordinateur, puis tu redescends et tu continues. Je garde quinze ou vingt idées comme ça que je réécoute la semaine suivante : « Ok, ça c’est cool. Ça c’est exactement la même qu’une autre idée, donc peut-être qu’on peut mélanger les deux. » Tu joues avec ça et tu commences à rajouter la basse et la batterie. Pour moi, la composition, c’est à moitié de l’inspiration et à moitié « scientifique ». C’est un petit peu comme la construction d’une maison. Il y a des choses qui sont obligatoires, c’est une question de logique. Quand tu conçois une maison, d’accord, peut-être que tu peux faire une façade un peu atypique, un petit couloir qui tourne, mais généralement, il y a forcément un côté fonctionnel. Pour mon style de musique, c’est exactement pareil. Ce n’est pas du prog rock ou genre : « On peut faire un truc super bizarre ici ! » « Non ! On ne va pas faire ça, c’est tellement gay, arrête ! » [Rires] Ce doit être direct, rock n’ roll, ça doit faire taper du pied pendant que tu prends un bière, et voilà. Donc quand je commence avec une idée, c’est facile de voir le chemin à prendre. Tu sais quelle est la façon la plus efficace de construire le morceau. La seconde guitare fait forcément ci, la basse fait ça, etc. Pour moi, ça marche un peu comme ça maintenant. Au début, j’étais plus à l’aveugle. Quand j’étais jeune, je ne savais pas pourquoi telle chanson marchait bien et telle autre était merdique. Mais ces dernières années, je n’ai pas composé beaucoup de merdes, j’ai peu de chansons qui sont restées cachées sur le disque dur, parce que je n’ai pas reproduit les erreurs de ma jeunesse. Ça vaut aussi pour la vie en général : avec l’âge, je fais moins d’erreurs dans ma vie que quand j’étais jeune [rires].

Penses-tu que ton origine australienne ressort dans tes compositions ou y vois-tu un mélange de tes deux cultures ?

Pour la musique, je pense que ça reste toujours pareil. Je n’ai pas écouté beaucoup de nouvelles musiques, que ce soit françaises ou européennes. J’estime qu’à vingt-cinq ans, tu découvres tous les albums que tu écouteras le reste de ta vie et tu restes avec ça [petits rires]. Oui, ça fait longtemps que j’habite en France, mais sur mon iPhone, on trouve toujours les mêmes musiques que quand j’étais en Australie. Il a pu arriver il y a longtemps que je découvre un nouveau groupe, parce que quelqu’un m’a donné un CD en me disant d’écouter, que c’est incroyable. J’ai un peu écouté et j’ai effectivement trouvé ça chouette, mais je n’ai toujours pas écouté le disque en entier, parce que dans ma voiture, il y a toujours Cowboys From Hell quand je conduis. Je suis le vieux gars typique, j’écoute tout le temps la même musique, donc j’imagine que l’inspiration reste la même. C’est un peu comme AC/DC, ils ont sorti vingt-cinq albums, c’est toujours la même chose, juste un petit peu différent. Mon inspiration est limitée, mais c’est bien quand même [rires].

D’un autre côté, le son de tes albums, ce n’est pas non plus le son d’AC/DC de la fin des années 70…

Non, parce que je n’aime pas trop ce genre de son. En fait, j’ai cherché le son des années 80 et 90, comme Flick The Switch, si on reste sur AC/DC, ou Permanent Vacation [d’Aerosmith]. Ce n’est pas hyper moderne, ce n’est pas comme du Disturbed. C’est quand même plus vieux que moi. J’ai fait une représentation de tous les groupes que j’écoutais quand j’avais treize ans. Pour moi, la référence en matière de son, c’est King Of The Kill d’Annihilator. C’est un son de guitare entre hard rock et metal, c’est bien ! Je pense que tous mes albums ont quand même un petit peu le même son. Sauf si je deviens sourd, le son restera le même.

« Je suis le vieux gars typique, j’écoute tout le temps la même musique, donc j’imagine que l’inspiration reste la même. Mon inspiration est limitée, mais c’est bien quand même [rires]. »

Le mix a été réalisé par Kevin Shirley et le mastering par Ryan Smith. C’est facile d’avoir de telles pointures ?

En fait, nous avons commencé à travailler avec Kevin parce qu’il y a trois ou quatre albums, j’ai appelé Mike Fraser pour lui demander s’il pouvait mixer le prochain album. Il m’a répondu : « Mec, je suis bloqué les douze prochains mois en studio avec AC/DC. Désolé, je ne peux pas, mais tu peux contacter Caveman, untel ou untel. » J’ai donc contacté Caveman, je lui ai envoyé deux ou trois morceaux, il m’a dit : « Ah putain, j’adore ! Pas de problème, je peux te mixer ça. J’ai le temps pendant quatre semaines, car je viens de finir avec Iron Maiden. » « Ouf ! Bien ! » Ça a donc commencé comme ça et depuis, nous sommes restés avec Kevin. Mais ce mec est un monstre. Il est efficace, il obtient toujours le bon son, donc si ce n’est pas Mike, c’est Kevin, si ce n’est pas Kevin… je ne sais pas. Pour le mastering, nous avons fait appel Ryan Smith pour chaque album, parce qu’il fait le boulot, donc s’il bosse bien, pourquoi changer ?

Tu parlais de concerts. Qu’y a-t-il de prévu ?

Nous serons à Paris Les Etoiles le 2 juin et à côté, à Bilbao, en Espagne, le 3 juin. A la fin de l’année, nous avons quelques dates prévues dans l’Est, à côté de Mulhouse, en Suisse, etc. Il y a plusieurs dates qui seront annoncées dans les prochaines semaines. Comme je l’ai dit, c’est plus facile maintenant pour organiser les dates, car le bassiste, le guitariste et moi sommes tous à Paris, et le batteur est à Turin, dans le nord de l’Italie, donc à cinq heures de train. Maintenant, nous pouvons faire le booking. C’est mieux pour les fans. Je suis content. Nous pouvons faire vendredi et samedi à un endroit, puis tout le monde rentre à la maison, et deux semaines après, nous faisons pareil. Evidemment, j’ai des choses à faire dans la vie, donc je n’ai pas envie de partir quatre mois dans une grosse tournée. Le batteur a plusieurs projets en Italie et Tom joue aussi dans plusieurs groupes. Nous avons un petit groupe sur WhatsApp pour partager les propositions de dates et voir ce que nous validons. Quand tout le monde est d’accord sur une date, nous la calons. C’est facile. Il suffit donc de regarder sur internet, le Facebook du groupe, n’importe quoi, et vous pourrez voir les prochaines annonces.

Visiblement, être musicien n’est pas le métier qui te fait vivre. Est-ce une frustration ou, au contraire, est-ce que ça te va bien ?

Oui, je suis content de faire ça, parce que si tu es un musicien rock n’ roll cent pour cent du temps, tu ne peux pas entretenir une maison et une famille, tu es quatre ou cinq mois sur la route, or quand tu as trente-huit ou trente-neuf ans, ce n’est pas tellement rigolo. Quand tu as dix-neuf ou vingt-quatre ans, c’est chouette, t’es tout le temps bourré, mais maintenant, t’es là : « Fuck that ! » Donc ça me plaît ainsi. En plus, j’ai le temps pour écrire un album. Je peux faire quelques dates. Je profite. C’est bien. C’est pour le plaisir et je le fais parce que je peux. Je n’ai pas fait d’album pendant cinq ans, pourquoi ? Parce que j’étais occupé, c’est tout ! Mais maintenant, il y a un album, il est là, et pour le prochain, j’imagine que ce ne sera pas cinq ans, mais peut-être que ce sera plus, je n’ai pas encore décidé. Il n’y a pas de pression. C’est moi qui décide tout. Je suis le chauffeur du bus !

Interview réalisée par téléphone le 11 mai 2023 par Sébastien Dupuis.
Retranscription : Nicolas Gricourt.
Photos : Nidhal Marzouk.

Site officiel de Koritni : www.koritni.com

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