Artistes: Kreator – Exodus – Belphegor – Warbringer – Epicurean
Lieu : Quebec City (Quebec)
Salle : L’imperial
Date : 13-04-2009
Public : 900 personnes environ
Epicurean et Warbringer ont la lourde tâche d’ouvrir la soirée devant trois groupes à très fortes personnalités. Chacun dans son style, les deux combos vont bien s’en sortir. Et ce notamment grâçe à un public bien réchauffé. Epicuran balance un heavy/ death mélodique à la Dark tranquillity. Quand à Warbringer, un bon thrash old-school des familles comble facilement l’assistance.

Avec Belphegor, on s’ennuie ferme !
Pourtant on sent une impatience certaine. Belphegor vient d’ailleurs trancher un peu dans les genres proposés ce soir. Conséquence : son death/ black ne prend pas. Certes, le groupe en impose en débarquant sur scène avec un aspect visuel fort et determiné (tout de cuir vetu, ceintures par balles, masque de cuir à la Piledriver, méchante bébête sur la batterie) mais la mayonnaise ne prend pas.
Les titres commencent en général par un blast de batterie, suivis de cris black ou de voix death des tavernes. Quelques soli viennent aérés l’atmosphère oppressante des riffs black discontinus. Et pourtant, malgré le soutien des premiers rangs, on ne peut pas dire que ça soit un show de folie. Et la fin arrive même avec un certain soulagement.

Exodus : une légende !
Avec Exodus, c’est une légende vivante du thrash qui monte sur scène. On ne va pas discuter ici de l’intérêt de ressortir Bonded By Blood (= Let There Be Blood) mais plutôt se contenter d’apprécier des titres qui circulent dans les veines de tout bon thrasheur qui se respecte. « Bonded By Blood », « A Lesson In Violence », « Pirahna » ou « Strike Of The beast » font toujours autant d’effet. Les riffs vous font perdre la tête à force d’headbanger.

Set-list du soir pour Exodus.
L’effet kiss cool est aussi valable sur des titres comme « Toxic WaltZ » ou « Deathamphetamine », plus récent pour ce dernier. Le nouveau chanteur, Rob Dukes, parvient d’ailleurs à retranscrire une agressivité débordante, son côté punk étant très présent dans sa démarche et dans sa prestation. Son statut de dernier arrivé ne le gêne pas, bien au contraire. Il veut que le public se mouille en suant, en saignant, en faisant saillir les os et félicite même un stage-diving. On aura même le droit à un wall Of death sur « Strike Of The Beast ». Tout ceci donne une ambiance bon enfant avec quelques plaisanteries sur le hockey et une set-list variée et percutante. A noter que Lee Althus et tous les autres membres du groupe ont le sourire aux lèvres. Un enthousiasme qui transparait dans le public.

Mille Patrozza, un sacré chanteur.
Et voici enfin le moment tant attendu de la soirée. La salle est presque complète, les t-shirts partent comme des petits pains et le nom de Kreator est scandé avec ferveur. L’intro du ch?ur des damnés retentie et le riff hyper accrocheur du bataillon du chaos fait exploser la salle. L’ambiance restera survoltée jusqu’à Tormentor. La set-list ne réserve pas de surprises, hormis « Riot Of Violence » chanté par le batteur Jugen Ventor Reil. Il n’empêche que chaque titre fait mouche et plait autant aux fans old-school, aux nouveaux fans et aux « nouveaux fans old-school » selon la description de la foule faite par Mille Petrozza himself. L’excellent dernier album n’a le droit droit qu’à quatre morceaux. Sur une set-list de dix-neuf titres c’est finalement assez peu. Kreator choisi de balayer la surface de sa carrière et pioche autant dans Enemy Of God (« Enemy Of God », « Voices Of The Dead »), Violent Revolution (« The Patriach », « Violent Revolution ») Outcast (« Phobia »), Coma Of Soul (« Coma Of Soul », « People Of The Lie ») que dans Pleasure To Kill (« Choir Of the Damned », « Pleasure To Kill » etc.)

Le charisme on l’a ou on l’a pas !
Le show est très énergique. Mille Petrozza est un frontman hors-pair, il parvient à faire monter la tension en ayant un souffle rauque comme une bête prête à fondre sur sa proie. Mille annonce les titres d’une façon très personnelle avec souvent une histoire en rapport avec l’endroit du concert. Sur « People Of The Lie », il indique qu’il sait qu’au Quebec il y a beaucoup de gens qui suivent une religion, et que dans cette salle, à l’impérial, beaucoup de gens « Ne suivent Pas de religion » avant de faire sonner le riff de la chanson ! Mais le discours le plus malsain vient juste avant « Pleasure To Kill ». Mille raconte une anecdote d’un journaliste allemand qui lui aurait demandé s’il pensait vraiment ce qu’il disait sur « Pleasure To Kill ». Il explique alors qu’il faut souligner l’aspect métaphorique du titre… avant de se raviser en disant qu’il avait menti au journaliste et de hurler que ce soir il ressent comme un certain plaisir à tuer parmi la foule !!! Inutile de préciser que ce fut un carnage.

Messieurs merci !
Kreator fait du thrash depuis 24 ans. Exodus depuis 27 ans. Chacun a sa façon de le faire. Mais ce soir, le public n’a pas fait de distinction particulière. Dans une ambiance assez hot, les thrash américains et allemands ont été célébré comme il se doit, les deux groupes ayant donné une leçon (in violence) magistrale.
Un mot en guise de résumé : CHAOS !