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Interview   

Kvelertak : future success story ?


Kvelertak est très tôt devenu la nouvelle curiosité rock/metal à connaître. Curiosité qui s’est vite changée en sensation à suivre. Il n’aura fallu aux Norvégiens qu’un premier album, sorti chez le découvreur de talents Indie Recordings et orné d’une magnifique pochette de John Baizley, pour convaincre et créer l’attente.

En fait, il n’y a rien ici de si étonnant dans la mesure où la recette proposée combine à la fois originalité, créativité et efficacité. Piochant dans des influences extrêmement disparates, Kvelertak s’est forgé un style très personnel. Sans doute est-ce ce que le public attend, même inconsciemment, dans un monde qui a évolué vers des musiques formatées ou recopiées des vieux succès, y compris dans la sphère du metal. Kvelertak est une bouffée d’air frais, alliant l’énergie du punk rock, au côté rock’n’roll et fédérateur du classic rock, à la nervosité du hardcore, à la hargne du black metal et au psychédélisme du stoner.

Interrogé il y a quelques semaines, Vidar Landa, l’un des trois guitaristes de la formation, nous expliquait : « Nous sommes six membres et chacun a son propre background musical. Nous mettons toutes ces influences dans notre musique. » Ainsi, il y a toujours quelque chose dans leurs chansons qui fait dire : « Tiens, c’est étonnant ça ! » Et certainement le fait que trois guitaristes le composent explique le sens aigu de la mélodie et des harmonies dont le groupe fait preuve. C’est en tout cas ce que Landa nous fait comprendre : « Nous avons toujours fait ça et les chansons ont toujours été élaborées avec ça en tête, le fait de les baser sur trois guitares. Ce n’est donc pas difficile à gérer pour nous. Ça fait partie de nos fondations. C’est aussi ce qui est fun avec ce groupe : le fait que l’on peut jouer avec plusieurs guitares et créer énormément d’harmonies. »

Serait-on en train d’assister à la naissance de l’un des ténors de demain ? De ceux qui auront vraiment fait avancer la scène metal à venir ? Il est peut-être un peu tôt pour le dire – même si on veut le croire – et peut-être le monde de la musique est-il devenu trop complexe – en comparaison des années 70, 80 et 90 – pour jouer les Nostradamus sur les talents de demain, mais force est de reconnaître qu’en dépit de son jeune âge, de son étrange nom et de ses paroles entièrement en norvégien, Kvelertak semble déjà faire l’unanimité, ou presque.

« J’étais émerveillé et je ricanais comme une fillette lorsque nous lui parlions. (Rires) Il a été super sympa avec nous. »

Preuve en est leur nomination aux Spellemann Awards – l’équivalent norvégien des Grammy Awards – en 2011 pour les titres de meilleur artiste émergent et meilleur groupe de rock. Pour autant, Landa en minimise l’impact : « C’est une bonne reconnaissance du monde extérieur. Nos parents et nos familles en sont fiers, mais pour nous ça ne signifie pas grand-chose. » Tout comme ce qu’il retient de leur remise de disque d’or (l’album éponyme a été certifié or par la fédération internationale de l’industrie phonographique pour avoir vendu plus de 15 000 unités) est surtout leur rencontre avec Dave Grohl : « C’était étrange car nous ne savions pas que nous allions obtenir un disque d’or. Nous pensions que nous allions venir pour lui donner quelque chose. Et soudain, il nous a donné le disque d’or. Mais j’étais émerveillé et je ricanais comme une fillette lorsque nous lui parlions. (Rires) Il a été super sympa avec nous. »

Mais ce qui a dû aussi beaucoup aider pour faire connaître le groupe, tout du moins dans leur pays, la Norvège, est l’inclusion du single « Mjød » au générique de fin du film Troll Hunter. Un film contenant de nombreuses références à la culture et au folklore norvégien et réalisé en forme de documentaire d’université où des étudiants suivent un mystérieux chasseur d’ours, avant de découvrir qu’il chasse, en réalité, un peu plus que des ours… Un film qui a eu un certain succès. Signe qui ne trompe pas : Hollywood envisage actuellement d’en faire un remake via la société 1492 Pictures du producteur Chris Colombus (Mrs. Doubtfire, Home Alone, Harry Potter, etc.) et CJ Entertainment & Media qui en ont acquis les droits. Le guitariste nous parle de cette collaboration : « Lorsque les producteurs de Troll Hunter nous ont approché, nous pensions qu’ils faisaient juste un film d’étudiants (rires). Mais nous trouvions ça cool, donc on a dit ‘OK, vous pouvez utiliser notre chanson’. Et ensuite, à peine un mois plus tard, nous étions à Oslo, et nous avons vu ces énormes affiches pour le film ! J’adore le film, c’est un super film. Je ne sais pas s’il est drôle pour les gens en dehors de la Norvège, mais pour les Norvégiens, c’est un film très amusant. Je crois en fait que le film a très bien marché aux États-Unis, car on reçoit toujours beaucoup de messages par Facebook ou des e-mails de gens qui nous ont tout juste découverts par le biais de ce film. »

« C’est peut-être la seule chose dont nous ayons parlé avant d’écrire les nouvelles chansons : nous voulions plus de chœurs et essayer d’utiliser le plus possible de membres du groupe qui sont capables de chanter. »

Il n’a pas fallu longtemps pour que de plus grosses écuries s’intéressent au cas de Kvelertak et c’est Roadrunner Record qui les intègrent aujourd’hui dans leur catalogue : « C’est bon pour nous d’avoir un label qui peut rendre l’album disponible partout. Mais en dehors de ça, on n’y pense pas trop. Nous travaillons dur et nous sommes toujours sur la route pour jouer. Mais c’est intéressant et excitant de voir ce que Roadrunner est capable de faire avec cet album. »

Le nouvel album intitulé Meir, ce qui signifie « plus » en français, sortira le 25 mars prochain et un grand poids pèse sur ses épaules : celui d’égaler un premier album qui a fait sensation. Pour autant, le groupe ne semble pas s’en inquiéter : « Nous n’avons senti aucune pression. Nous n’avons fait que tourner et répéter pour le nouvel album, donc nous n’avons pas eu le temps d’y penser. »

Une fois de plus c’est Kurt Ballou, guitariste de Converge, qui, comme pour le premier album, a pris les manettes pour produire le disque. On ne change pas une équipe qui gagne ! « Ça a tellement bien marché la première fois » avoue Landa, « et nous avions le sentiment que les chansons allaient coller à son style à nouveau. Et puis, il voulait le faire. Nous voulions qu’il le fasse. Tu peux clairement entendre sa patte dans le son, dans les guitares. Lorsqu’il est arrivé, les titres étaient déjà finis et fin prêts, donc il n’a pas changé quoi que ce soit. La plus grosse influence qu’a apporté Kurt, c’est dans le son des instruments. » Tout comme John Baizley qui a également été reconduit pour réaliser la pochette selon son trait reconnaissable : « Il voulait le faire. Et, à nouveau, nous voulions qu’il le fasse. Dans la mesure où nous avons refait appel à Kurt, ça nous semblait naturel de retravailler également avec John. » Voilà de quoi lier l’album avec son prédécesseur dans une forme de continuité. Comme pour dire : « Vous avez aimé le premier ? Alors vous adorerez le second ! »

Pour autant Meir n’est pas la copie de son aîné et pousse même les choses plus loin, d’où son titre. C’est en particulier ce qui s’est passé au niveau vocal : « Erlend Hjelvik est devenu un meilleur chanteur qu’il ne l’était déjà. C’est peut-être la seule chose dont nous ayons parlé avant d’écrire les nouvelles chansons : nous voulions plus de chœurs et essayer d’utiliser le plus possible de membres du groupe qui sont capables de chanter. »

A propos de la chanson ‘Kvelertak’ : « Nous nous sommes rendus compte que ce titre était si effronté que nous ferions aussi bien de l’appeler Kvelertak de manière à nous payer notre propre tête. »

Sur le premier opus, comme c’est le cas pour nombre de groupes scandinaves, les thématiques tournaient beaucoup autour de la mythologie nordique et du foklore viking. « Ils sont tous ensorcelés par les dieux nordiques. (Rires) » nous dit le guitariste amusé, enchaînant plus sérieusement : « Je ne sais pas, c’est quelque chose avec laquelle nous grandissons et c’est une bonne manière de trouver de l’inspiration pour de bonnes histoires et de bonnes paroles. » Mais cette fois-ci, avec Meir, Kvelertak semble avoir diversifié les thématiques : « Je crois que sur celui-ci il n’y a qu’un titre qui ait quelque chose à voir avec la mythologie nordique. Il y a un titre dénommé « Spring Fra Livet », celui-ci parle grosso-modo du fait de s’évader de la vie des grandes villes et revenir aux sources, à la forêt et à la campagne. Le titre « Nekrocosmos » parle de l’antéchrist venant de l’espace (rires) pour tout détruire. Il y a un titre dénommé « Trepan » qui est à propos des méthodes qu’ils utilisent soit pour les gens malades mentalement, soit pour ceux qui ont des maux de tête : ils percent un trou dans leur cerveau pour laisser les mauvais esprits sortir. Certains sujets sont purement imaginaires, d’autres sont plus personnels. »

A noter également que le groupe a choisi de placer en fin d’album un hymne portant le nom du groupe, comme une sorte d’auto-célébration, tradition qui se faisait beaucoup dans les années 70 et 80 et qui s’est depuis quelque peu perdu : « C’était une manière sympa de terminer l’album » explique Landa. « Sur le premier, nous le commencions en hurlant notre nom et à la fin de l’album nous le hurlions encore une fois. Sur celui-ci nous énonçons le nom du groupe à l’envers et nous finissons à nouveau l’album avec le nom du groupe. Lorsque nous nous amusions avec cette chanson en répétition, lorsque que cette partie est arrivée nous ne faisions que hurler Kvelertak juste pour le fun et nous riions. Mais nous nous sommes rendus compte que ce titre était si effronté que nous ferions aussi bien de l’appeler Kvelertak de manière à nous payer notre propre tête. C’est notre nouvel hymne à la gloire du groupe et ça fera une super chanson en concert. »

Kvelertak est désormais prêt à partir sur les routes et continuer à conquérir son public : « Nous commençons en Angleterre et ensuite en Europe. Nous jouerons à Paris le 16 mars. Ensuite nous continuerons en Europe, les États-Unis, nous ferons les festivals et ensuite nous irons au Japon en septembre, puis l’Australie et on recommence. Ça va être une suite de tournées. »

Et qu’aurait-il à dire au public français qui les attend de pied ferme ? « Qu’ils amènent leurs amis et se fassent plaisir ! Saoulez-vous et criez fort ! »

Interview réalisée par téléphone le 21 février 2013
Retranscription et traduction : Spaceman

Site internet officiel de Kvelertak : kvelertak.com

Album Meir, sortie le 25 mars 2013 chez Roadrunner Records



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  • Je voudrais simplement remercier Radio Metal de m’avoir fait découvrir Kvelertak qui est tout simplement un groupe génial. Ce crossover de Hardcore/Rock/Stoner/Black Metal/Grind est judicieux et somptueux! J’ai pris une baffe! Ca faisait longtemps que je n’avais pas pris un tel pieds sur une « nouveauté ». C’est la fusion d’un Nasum, d’un Soilent Green survitaminé avec un Hellacopters passés à la moulinette Black Metal! Monstrueux! Jouissif! Metal!
    Merci encore!

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  • Argh, leur concert en Belgique est devenu complet avant meme que je puisse m’offrir une délicieuse place pour ce groupe absolument immense quand on doit parler Energie!

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