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Live Report   

La danse apocalyptique de Grave Pleasures


Le 4 octobre, alors que Lyon semble vide, dimanche pluvieux oblige, on se presse au Sonic : en effet, quoi de mieux pour terminer la semaine et un week-end très automnal que d’aller se réchauffer aux sonorités glacées et aux rythmiques endiablées du post punk de Grave Pleasures ? Les Finlandais sont sur une pente ascendante depuis leurs débuts sous le nom de Beastmilk en 2010, et l’affluence au Sonic ce soir le prouve : malgré une semaine chargée en concerts, fans et curieux sont venus nombreux, et avant même que la première partie ne commence, la péniche du Sonic est déjà bien remplie pour cette chaude soirée cold wave.

Ce sont les Lyonnais de Wienn qui ouvrent les hostilités avec un post punk froid et entraînant. Pour la première fois sont convoquées les figures tutélaires de la soirée : on entend du Sisters of Mercy, du New Order et surtout du Joy Division dans chaque chanson du combo. S’il se démarque peu de ses influences, il rend justice à ses illustres prédécesseurs avec un set efficace où s’enchaînent avec fluidité des titres accrocheurs exécutés par des musiciens confirmés qu’on a déjà pu entendre dans Lost Boys, Le Parti, Morse ou Israël Regardie. Le public, d’abord poli, les acclame chaleureusement à la fin de leur set : mission accomplie pour les Lyonnais qu’une grande partie des spectateurs découvre ce soir et qui laisse à Grave Pleasures une salle en pleine ébullition.

Artistes : Grave PleasuresWienn
Date : 4 octobre 2015.
Lieu : Sonic
Ville : Lyon [69]

Les Finlandais sont attendus ce soir, et, plus généralement, sont en ce moment attendus au tournant : après cinq ans d’existence, le groupe sort ces jours-ci un nouvel album, le deuxième, sous un nouveau nom, sur un nouveau label et avec un nouveau line-up. Goatspeed, l’un des membres fondateurs, a quitté le projet au début de l’année, et Linnéa Olsson (ex-The Oath) et Juho Vanhanen (Oranssi Pazuzu) à la guitare, ainsi que Uno Bruniusson (Processio ex-In Solitude) à la batterie sont venu grossir les rangs aux côtés de Valtteri Arino et surtout de l’hyperactif Mat « Kvohst » McNerney connu pour ses participations à des groupes aussi divers que Code, Hexvessel ou encore Dødheimsgard.

Grave Pleasures doit donc convaincre autant les fans de la première heure de Beastmilk que les nouveaux venus que lui ont apportés le succès de Climax et une hype qui, depuis leurs débuts, ne cesse de grossir. En effet, et c’est visible à la foule qui se presse ce soir au Sonic, le combo semble mettre d’accord une faune assez variée, composée autant de metalleux qui ont connu le groupe par le pedigree de ses membres, de gothiques toujours à l’affût de sonorités cold wave, que de fans de rock alternatif et d’indie où un revival 80s’ a lieu depuis des années avec des groupes comme Interpol, The Killers ou She Wants Revenge au milieu desquels la musique de Grave Pleasures ne dépare pas.

Grave Pleasures
C’est donc devant ce public bigarré que prend place le groupe qui ouvre sont set avec deux titres de son nouvel album Dreamcrash – qui sera d’ailleurs joué presque dans son entièreté – : « Utopian Scream » et « Taste the Void ». Le message est clair : il est temps d’enterrer Beastmilk et de se tourner vers l’avenir de Grave Pleasures. Si le nom a changé, le groupe semble avoir conservé la même formule : dès la première chanson, le public est conquis et esquisse ses premiers pas de danse. Serrés sur la petite scène du Sonic, les musiciens dégagent une énergie folle qui semble gagner le public comme une onde de choc, et la chaleur devient vite torride dans la péniche. Mené par un Kvohst dont le charisme n’est plus à discuter, le groupe enchaîne les tubes avec beaucoup d’efficacité et pas mal de classe : nul besoin d’en faire trop quand on a un tel sens de la mélodie accrocheuse.

Si les musiciens semblent rencontrer pas mal de problèmes de son et notamment de retour, pour le public, le rendu est plutôt bon, surtout pour une salle aussi étroite. Porté par un son de basse tout à fait gothique et un Uno Bruniusson déchaîné derrière ses fûts, les guitares se répondent et le chant (décidément irréprochable !) du leader résonne comme d’outre-tombe. Les nouveaux titres laissent à voir un groupe fort d’avoir trouvé une formule redoutable certes, mais se permettant d’explorer plus loin que sur Climax, avec des passages plus franchement punk par exemple. Mais force est d’admettre que rien de tel qu’un « You Are Now Under My Control » ou un « Death Reflects Us » pour mettre le public en ébullition. Kvohst n’hésite pas à le remercier avec profusion et annonce régulièrement les titres avec l’humour pince-sans-rire qu’on lui connaît.

En effet, le groupe, qui qualifie sa musique d’apocalyptic death rock, reste fidèle à son esthétique : univers au bord du cataclysme naturel, de la catastrophe politique, bref, du néant sur fond de rythmes entraînants, le tout saupoudré d’un peu d’ésotérisme – on trouve des allusions à Aleister Crowley ou Austin Osman Spare dans leurs titres – et d’ironie. Ce soir-là, au Sonic, on s’y croirait, et lorsque le groupe quitte la scène une première fois après un « Love In A Cold World » repris furieusement par le public, ce dernier l’acclame et le rappelle avec enthousiasme. Le groupe s’exécute avec un plaisir manifeste et propose à nouveau un extrait de Dreamcrash, « Crooked Vein », avant d’achever la soirée pour de bon sur « The Wind Blows through Their Skulls » qui apparaissait déjà sur leur première demo, « White Stains On Black Tape » : la boucle est bouclée, et le public, résolument conquis, exulte. Grave Pleasures s’impose donc comme un groupe plus solide qu’un simple effet de mode, et ceux présents ce dimanche gris ne pourront qu’acquiescer : annonciateurs de l’apocalypse certes, les Finlandais nous rappellent surtout qu’on peut toujours danser en l’attendant.

Setlist (sous réserve) :

Utopian Scream
Taste The Void
You Are Now Under Our Control
Crying Wolves
Futureshock
Nuclear Winter
Worn Threads
Crisis
Genocidal Crush
Death Reflects Us
New Hip Moon
Love In A Cold World

Rappels :

Crooked Vein
The Wind Blows Through Their Skulls

Ps : Merci à Merci Bonsoir pour son accueil très sympa !

Compte-rendu : Chloé Perrin.



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