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Interview   

Lacuna Coil : la reine et son halo rayonnent toujours


« Nous sommes toujours là, toujours forts, nous sommes toujours aussi intenses et même plus qu’à nos débuts » affirme Cristina Scabbia, auréolée d’une confiance inébranlable, au cours de cet entretien. Avec plus de quinze ans d’activité et six albums réalisés – la nouvelle mouture, Broken Crown Halo, sort ce lundi 31 mars chez Century Media Records – Lacuna Coil avance sans sourciller avec son metal gothique reconnaissable entre mille, où la qualité est toujours au rendez-vous et marqué par ce duo vocal unique que la chanteuse forme avec Andrea Ferro.

Un nouvel album qui marque le changement dans les rangs du groupe avec les départs de Cris Migliore (guitare) et Cristiano Mozzati (batterie) après 16 ans de bons et loyaux services. Pas de quoi déstabiliser Lacuna Coil ; inébranlable disions-nous. Et côté musique, si Dark Adrenaline (2012) peut être considéré comme un album synthèse de la carrière de Lacuna Coil Broken Crown Halo se veut lui un peu plus tourmenté, alimenté par les épreuves de la vie qui se sont montrées plus que jamais source d’introspection et donc d’inspiration. On parle de tout ceci avec Cristina Scabbia mais également du rapport que le groupe entretient avec le cinéma et en particulier les films d’horreur ou des critiques reçues parfois par son acolyte Andrea.

« Au sein du groupe il y a eu beaucoup de choses : des problèmes de famille, de santé, des couples qui ont rompu, des choses qui peuvent arriver à tout le monde. »

Radio Metal : Dans le communiqué de presse accompagnant l’album Andréa Ferro est cité disant : « Au cours de cette dernière année, nous avons été confrontés à pas mal d’épreuves qui ont mis le groupe K.O. et nous ont laissés en mille morceaux et bouleversés. » J’imagine qu’il fait en partie référence aux départs de Cris Migliore et Cristiano Mozzati, mais y-a-t-il eu d’autres choses ?

Cristina Scabbia (chant) : Non, en fait il ne fait pas du tout référence aux départs de Cris et Cristiano parce qu’ils ont eu lieu en décembre dernier lorsque l’album était déjà écrit et enregistré. C’est à un niveau plus personnel car, au sein du groupe, il y a eu beaucoup de choses : des problèmes de famille, de santé, des couples qui ont rompu, tu vois, des choses qui peuvent arriver à tout le monde mais lorsque c’est le cas cela modifie ta vision de la vie et tes priorités. En réalité le départ de Cristiano et Cris s’est passé très en douceur, de façon amicale, et maintenant ils sont heureux car ils voulaient changer pas mal de choses dans leurs vies. Et les autres membres qui font toujours partie du groupe sont heureux et plus motivés que jamais. Ça n’a pas été un problème.

Penses-tu que la douleur et les épreuves rencontrées dans la vie sont ce qui inspire le plus le groupe ? Vois-tu la musique comme un moyen de s’en libérer en y faisant face une fois pour toutes ?

Oui, je crois que c’est ce qui arrive à beaucoup d’artistes et je pense aussi que c’est parce que lorsque quelque chose de négatif arrive dans ta vie, tu vois la vie sous un autre angle, d’une autre façon. Ce n’est pas que tu es plus inspiré pour écrire de la musique mais tu es définitivement plus enclin à regarder en toi que lorsque tu passes un super moment, que tu sors faire la fête avec des amis et que tu es heureux. Quand tu es heureux tu ne peux pas vraiment te centrer sur toi-même et sur ce qui se passe. En tout cas, c’est notre point de vue et c’est comme cela que ça se passe pour nous, je ne peux pas me prononcer pour d’autres artistes. Mais c’est quelque chose de fréquent, pour en avoir parlé avec d’autres artistes, cela arrive à beaucoup de gens.

Est-ce ce à quoi fait référence « Nothing Stands In Our Way » ? Cette chanson est-elle une métaphore de votre carrière ? Êtes-vous un groupe qui avance quoi qu’il arrive ?

Oui, clairement, nous l’avons écrite pour célébrer l’histoire de Lacuna Coil parce que c’est vraiment rare pour un groupe de rester ensemble aussi longtemps avec le même état d’esprit et la même passion. Nous sommes ensemble depuis quelque chose comme 15 ans alors nous avons eu des hauts et des bas, comme n’importe quel autre groupe, mais nous sommes toujours là, toujours forts, nous sommes toujours aussi intenses et même plus qu’à nos débuts. Et c’est parce que nous n’avons jamais abandonné, nous n’avons jamais perdu de vue notre objectif, parce que nous faisons ce que nous avons vraiment envie de faire, nous ne le faisons pas pour l’argent ou parce qu’une maison de disques nous a réunis. Nous avons imaginé cette chanson comme une sorte de road-trip, deux personnes dans une voiture, allant quelque part en ayant un but et étant très déterminées à ne laisser personne les arrêter.

« Il y a une nouvelle énergie que j’aime vraiment beaucoup dans le groupe. »

On dit souvent que “pardonner n’est pas la même chose qu’oublier”. Est-ce le thème de la chanson “I Forgive” ?

Eh bien cette chanson parle du fait que parfois dans la vie on peut être clément parce qu’il y aura toujours quelqu’un qui nous fera du mal, que ce soit au travail, dans la famille, un conjoint ou des amis, quelqu’un qui nous malmène. Mais certaines personnes laissent plus de traces dans la vie, quelque chose que l’on ne peut vraiment pas oublier et c’est le signe qu’il faut aller de l’avant mais se souvenir de ceux qui nous ont blessés parce que le fait de se souvenir de ce qui nous est arrivé nous rends plus forts dans la vie et plus forts pour affronter ce qui pourra arriver.

Concernant le départ de Cris et Cristiano, comme tu l’as dit, ils avaient envie d’arrêter la vie sur la route et avaient besoin de se recentrer sur leurs vies privées. Est-ce quelque chose que vous avez vu venir lors de la dernière tournée ? Avaient-ils l’air fatigués ou lassés de ce style de vie ?

Eh bien, il y a de petites choses que tu arrives à deviner. On voit bien que certaines personnes adorent la vie sur la route et arrivent mieux à la gérer que d’autres. J’ai eu l’impression de le voir venir mais ce n’était pas très clair. Mais nous sommes des adultes et nous sommes toujours amis, Cris travaille toujours avec nous sur le site web et nous sommes toujours en contact avec eux, toujours proches. Donc, oui, nous l’avons un peu vu venir, pas de manière évidente mais je m’y attendais. Après ça arrive, c’est totalement normal, la vie c’est l’évolution, donc…

Voir deux membres fondateurs quitter le groupe simultanément au bout de 16 ans a dû être un choc pour vous. Comment le groupe a-t-il réagit et quel effet cela fait-il, après 16 ans, de ne plus jouer avec deux des membres fondateurs du groupe ?

Oh, honnêtement ça n’a pas été un choc du tout. Comme je te l’ai dit, nous sommes des adultes, ce n’est pas comme si nous nous étions disputés ou comme s’ils n’aimaient plus le groupe ou si nous nous détestions. Voilà, on a travaillé ensemble et ensuite « nous allons faire autre chose, et vous, les gars, vous allez perpétuer l’héritage ». Bien sûr qu’ils nous manquent, mais cela n’a pas été un choc. Nous jouons toujours avec un batteur fantastique, il s’appelle Ryan Folden et il jouait déjà avec nous depuis un an avant que Cris ne parte parce qu’il devait passer du temps à la maison, et nous continuons avec un seul guitariste. Donc Maus (Marco “Maus” Biazzi) est maintenant seul à jouer de la guitare et cela fonctionne magnifiquement, les fans adorent, nous adorons. Il y a une nouvelle énergie que j’aime vraiment beaucoup dans le groupe.

Ont-il participé à l’album avant de partir ?

Eh bien pas vraiment à l’écriture mais à l’enregistrement, oui. Le compositeur principal a toujours été Marco pour ce qui est de la musique et Andréa et moi avons toujours été en charge des lignes de chant, des mélodies et des paroles, donc les auteurs principaux font toujours partie du groupe.

Cristiano Mozzati a un style de jeu de batterie très personnel. Il ne met pas sa technique en avant, il est très axé sur la mélodie. Est-ce difficile de trouver ce type de batteur ?

Pas vraiment parce que de toute façon, toutes les lignes de batteries étaient écrites par Marco. Cris est un grand batteur, mais je crois que c’est important pour un batteur d’avoir son propre style et j’aime vraiment beaucoup celui de Ryan parce qu’il est un peu différent, il joue les choses d’une façon différente mais c’est toujours sa propre personnalité qui ressort et c’est très important pour moi. Nous ne voulons pas un clone de Cris, nous voulons quelqu’un qui a son propre style, qui apporte quelque chose de nouveau dans le groupe.

Tu as dit que vous alliez probablement travailler avec des musiciens de studio pendant un moment et que vous n’envisagiez pas de prendre de remplaçants pour l’instant. On a vraiment l’impression que ces mecs faisaient partie de la famille et que vous n’arrivez même pas à penser à les remplacer dans l’immédiat.

Oui, pour l’instant, le groupe a quatre membres et nous n’envisageons pas d’inclure qui que ce soit au sein du groupe. Nous voulons rester à quatre pour le moment, nous n’auditionnons personne, nous ne cherchons pas de nouveaux membres parce que cela fonctionne parfaitement de cette façon. Cela nous convient alors nous ne pensons pas à remplacer Criz et Cris.

Apparemment les principales influences sur Broken Crown Halo étaient des bandes-originales et des films d’horreur italiens. Peux-tu nous en dire un peu plus à ce sujet ? Qu’est-ce qui vous attire vers ces sources d’inspiration ?

Oui, et bien nous avons toujours été fans de films d’horreur en général et nous avons réalisé que nous avions grandi en voyant pas mal de films italiens à la télévision. Ces films étaient parfois des films qui ne passeraient même plus à la télévision aujourd’hui car, à l’époque, ils n’étaient pas censurés. Nous avons vu des films d’horreur, des films érotiques, mais ce sont les films d’horreur qui nous ont inspiré le plus parce que nous aimons les accents sombres de la musique, le côté métaphorique, les personnages fantomatiques et effrayants. Nous avons principalement été influencés par des films comme ceux de Dario Argento, par exemple, ou Lumberto Bava et c’est pour cela que même dans nos paroles nous parlons de la vie réelle, des gens et de ce qui nous arrive en utilisant des métaphores. Parfois des personnages comme les vampires, les loups-garous ou les zombies mais pour décrire la vie, les jeunes d’aujourd’hui, nous-mêmes et tout ce qui se passe autour de nous. Nous envisageons toujours notre musique comme une bande originale. Marco compose toujours devant sa télévision en mettant des films, ou des documentaires ou je ne sais pas, une chaîne sur l’histoire. Il s’inspire des images alors il coupe le volume et il commence à composer à partir de ce qu’il voit et nous adorons ça ! Nous adorons cela parce que nous adorons les bandes originales, à vrai dire, notre rêve ultime serait de composer la bande originale d’un film. Ce serait super cool parce que notre musique a déjà été utilisée dans des films mais ce n’est pas comme si nous avions écrit quelque chose exprès pour et ce serait quelque chose de génial à faire.

« A vrai dire, notre rêve ultime serait de composer la bande originale d’un film. »

Même si cet album est plus sombre que le précédent, il n’est ni très triste ni tragique. Il donne l’impression que vous vouliez, au travers de votre musique, décrire le monde d’une façon très réaliste où rien n’est tout noir ou tout blanc. Es-tu d’accord avec ça ?

Je suis d’accord parce que bien que nous aimions le côté plus obscur et sombre de la musique et que c’est ce que nous voulons dans notre musique, nous voulons toujours envoyer aux gens le message d’être forts. Parce que nous savons tous que nous pouvons avoir des problèmes, que nous pouvons en baver et traverser des moments difficiles dans la vie mais le plus important c’est de garder la tête haute et garder à l’esprit que l’on peut s’en sortir et c’est pour cela que nous ne sommes pas du tout des gens tristes. Nous sommes très positifs, très heureux, je me considère un peu comme une geek, tu sais, j’aime les trucs drôles et aussi des trucs plus sombres. Il y a un état intermédiaire qui te permet à la fois d’aimer la vie et d’apprécier aussi la mélancolie et la tension qui se dégage de ce qu’il y a de plus sombre.

Don Gilmore a produit les deux précédents albums de Lacuna Coil mais pour celui-ci c’est Jay Baumgardner qui a pris les choses en mains. Aviez-vous le sentiment que le groupe avait besoin d’un autre regard sur sa musique ?

Nous voulions juste voir ce que cela faisait de travailler avec un producteur différent, c’est exactement ce qui s’est passé avec Don Gilmore. On ne peut pas le savoir avant d’avoir travaillé avec un nouveau producteur parce qu’il peut avoir des références impressionnantes et avoir travaillé avec des groupes incroyables mais on ne peut pas savoir comment il va appliquer cela à notre musique, à nos compositions. Et honnêtement nous avons apprécié de travailler avec Jay mais c’est plutôt le genre de mec qui voit les choses dans leur ensemble, alors nous ne nous sommes pas focalisés sur les détails et c’est un style de producteur différent de Don Gilmore qui s’attachait à tous les petits détails des chansons, qui suivait chaque étape du processus. Et avec Jay ça a été différent ; nous avons, en fait, beaucoup plus travaillé avec un ingénieur du son. Il s’appelle Kyle et c’est un mec génial, très talentueux, il a environ 26 ans et il sait jouer de tous les instruments, il sait chanter, il sait tout faire alors nous avons beaucoup travaillé avec lui et nous avons fait écouter les enregistrements à Jay et il nous a donné son opinion. Mais les chansons sont à peu de choses près comme les démos et je suis très fière de cela parce que nous avons tant appris au fil des années que même un producteur aussi expérimenté que Jay peut arriver là et ne rien changer parce que tout est parfait. J’en suis très heureuse.

Jusqu’à Karmacode, le groupe travaillait avec le célèbre Waldemar Sorychta qui vous donnait un son assez caractéristique. Penses-tu que le combo pourrait être amené à retravailler avec lui un jour ?

Je ne sais pas, nous sommes toujours amis avec Waldemar, nous nous sommes d’ailleurs vus il y a peu de temps en Allemagne quand nous y étions pour faire notre promotion alors qui sait ? Ce que je veux dire c’est que nous ne planifions jamais vraiment, nous ne savons pas qui produira notre prochain album. Je ne sais vraiment pas, nous sommes clairement toujours en contact avec lui alors il se peut que cela se fasse mais il se peut que nous travaillions avec quelqu’un d’autre. Mais je pense qu’il est important de faire évoluer sa musique et le seul moyen de le faire c’est peut-être de travailler avec un nouveau producteur qui peut nous apprendre autre chose. C’est comme cela que je vois les producteurs, comme des professeurs qui nous enseignent de nouvelles leçons que nous pouvons mettre en application sur le disque suivant.

Vous avez joué l’intégralité de l’album Karmacode à l’occasion du Female Voices Festival en 2013. C’est un choix assez surprenant compte tenu du fait qu’à l’inverse de Comalies, par exemple, il ne semble pas être considéré comme un de vos albums référence. Que représente Karmacode pour toi ?

Non, en fait c’est Karmacode qui s’est vendu plus que n’importe quel autre album, c’est le plus populaire parce que Comalies est celui qui nous a ouvert les portes du marché américain et des chansons comme « Heaven’s A Lie » nous ont rendus célèbres aux États-Unis et aussi ici en Europe parce que bien sûr, quand on cartonne aux États-Unis, on revient en Europe et on cartonne encore plus parce que… C’est comme ça, ne me demande pas pourquoi (rires) ! Mais en tout cas Karmacode est l’album qui s’est le mieux vendu dans la discographie de Lacuna Coil, donc nous le considérons comme le plus populaire et c’est pour cela que nous l’avons choisi.

Andréa est souvent critiqué à propos de sa voix, sur internet, comment réagit-il à cela et comment le groupe y réagit-il ?

Sincèrement, il s’en fiche et nous aussi parce qu’être parfait ce n’est pas important, je pense que ce qui est important c’est d’avoir sa propre personnalité, d’avoir du charisme, d’être bon sur scène dans l’énergie que tu donnes au public et nous n’avons jamais eu de problèmes de ce côté-là. Quoique tu fasses, les gens auront toujours quelque chose à dire et quand on regarde les chanteurs, je ne sais pas… Le chanteur de Rammstein ou celui des Red Hot Chili Peppers, ce ne sont pas de grands chanteurs, c’est la vérité, mais je les adore parce qu’ils envoient, ils sont uniques, ils ont un son unique. Franchement, ça ne m’intéresserait pas de chanter avec un chanteur parfait mais très banal, qui a une voix qui ressemble à n’importe quelle autre. Dès que l’on entend la voix d’Andréa, on la reconnaît immédiatement et c’est le plus important pour nous.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton expérience avec Arjen Lucassen sur son dernier album d’Ayreon ?

Oui, j’ai rencontré Arjen, il y a des années, en fait je crois que nous nous sommes rencontrés sur un festival en France ou quelque chose comme ça et il m’avait demandé de participer à l’un de ses projets mais nous n’y étions pas arrivés parce que j’étais trop occupée avec Lacuna Coil ou lui était trop pris par son projet. Cette fois-ci nous y sommes arrivés parce que nous étions disponibles tous les deux, nous avons pris notre temps et il a écrit un rôle spécialement pour moi – le rôle de la Mère sur son nouveau disque et je suis allée passer quelques jours chez lui où se trouve son studio et en à peu près une journée j’ai enregistré toutes mes sections. C’était une expérience géniale parce que c’est un mec génial, il est incroyablement talentueux, sa famille est magnifique, j’ai passé du temps avec sa compagne et ses superbes chiens et c’était une super expérience. J’ai vraiment, vraiment adoré et j’ai vraiment aimé le résultat lorsqu’il est sorti.

Je sais que le surnom de Cristiano Migliore était Pizza, celui de Cristiano Mozzati est Criz, celui de Marco est Maus, mais nous ne connaissons pas le tien ? As-tu un surnom au sein du groupe ?

Non, honnêtement je n’en ai pas. Ni Andréa ni moi n’en avons. Je crois que quand il y en a un qui sort spontanément c’est cool mais si on n’a rien de spécial à dire… Ils m’appellent toujours Cri ! Non, je n’ai pas de vrai surnom.

Interview réalisée par téléphone le 12 mars 2014 par Metal’O Phil.
Fiche de questions : Metal’O Phil et Spaceman.
Retranscription et Traduction : Judith.
Introduction : Amaury.

Site internet officiel de Lacuna Coil : lacunacoil.it

Album Broken Crown Halo, sortie le 31 mars 2014 chez Century Media Records.



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