Artistes : Lamb Of God – God Damn – Frontal
Lieu : Lyon
Salle : Ninkasi
Date : 07-07-2009
Public : 600 personnes

Belle affiche à Lyon !
Frontal enclenche la machine de guerre de fort belle manière. Il faut dire que son death metal technique s’avère diablement efficace. Une bonne dose de technicité à la croisée de la « french touch » (Gojira, Trepalium, etc.) et de la nouvelle scène techno death (The Faceless). Les musiciens assurent avec une mise en place aux petits oignons et un frontman tenant bien sa scène. Mention spéciale pour les échanges réussis entre la voix principale et celle, complémentaire, du guitariste, qui apportent leur petit plus à des compos déjà bien matures. Une bien belle surprise pour cette entrée en matière.

God Damn live !
Jouant à domicile, et pour la seconde fois sur la scène du Kao, les God Damn font leur entrée sous une ovation. Il faut dire que la popularité des Lyonnais n’a fait que monter en flèche depuis la sortie de leur premier album Old Days. Pour cause, la qualité aussi bien sur album que sur scène est toujours au rendez-vous. Les Damns sont en forme ce soir et le public extrêmement réceptif. Rénato semble d’ailleurs très ému par l’accueil et ne manquera d’ailleurs pas de le souligner. Trop souvent le rôle du public est occulté lorsqu’il s’agit de décrire la qualité d’une prestation. Pourtant ce soir, face à un déluge de slammeurs et sous un brouhaha d’encouragements assourdissant, les Damns, déjà peu habitués à l’économie, sont poussés à donner le meilleur d’eux-mêmes. Force est de constater que la magie opère comme rarement. D’ailleurs le groupe aura réservé quelques petites surprises à leurs fans. Tout d’abord la désormais classique et très réussie reprise du « Big Gun » d’AC/DC. La ballade « Lies » est également de sortie.
Après avoir longtemps hésité à le jouer, ce titre est devenu un des moments forts de leurs prestations. Dernière surprise et de taille : un tout nouveau morceau qui montre le Damn délaisser quelque peu le stoner du bayou typé Down pour un power violent et qui n’est pas sans rappeler un certain… Pantera ! Une prestation magique.

Lamb Of God : la déception.
Habitué aux grandes scènes, d’autant plus depuis qu’ils ont pris la route en compagnie de Metallica, Lamb Of God joue ce soir dans une boîte de conserve. C’est en tout cas l’impression que donne un back drop aux dimensions démesurées, dans lequel le nom du groupe se retrouve caché derrière les spots de lumières. Malgré une entrée en scène acclamée, d’emblée le groupe ne semble pas au meilleur de sa forme. Peut-être ont-ils, ces derniers temps, trop pris leur aises sur les scènes de grande envergure ? Toujours est-il que Lamb Of God ne parvient visiblement pas à gérer celle, plus modeste, du Ninkasi Kao. Pour des musiciens possédant une très bonne réputation scénique, leur statisme étonne vraiment. Mais plus qu’un manque visuel, Lamb Of God ne dégage rien. Le mot est lâché. Hormis le maigrichon Randy Blythe gesticulant tête baissée comme un malade psychiatrique, le groupe reste renfermé sur lui-même et aucune énergie ne semble sortir de scène. Pourtant, la pierre ne peut être jetée au public chauffé à bloc et tout acquis à la cause des américains.
Alors bien sûr, les brûlots jonchés de riffs acérés et diablement efficaces interprétés ce soir suffisent à eux-mêmes pour passer un très bon moment. Mais encore ici un bémol vient gâcher la fête : un son tout simplement abominable – trop aigü et sans relief – et bien trop fort. Résultat, les titres perdent leur puissance au profit d’un grésillement désagréable. Les oreilles saignent et nombreux est le public à sortir de la salle en milieu de parcours : quand on vous disait en introduction que nul ne ressortira indemne… Il est temps que les mentalités changent et que les groupes comprennent que plus fort n’équivaut pas à plus de punch (cf. le son mollasson de Manowar sur les deux scènes du Hellfest), bien au contraire. A titre d’exemple, God Damn, juste avant, s’en est tiré avec un volume nettement moins fort mais une puissance et une qualité sonore quasi optimale.
Résultat : grosse déception pour Lamb Of God, gageons qu’il ne s’agissait que d’un faux pas. Belle surprise pour Frontal. God Damn : clairement les gagnants de la soirée…