Hulk Hogan

C’est l’heure de ma madeleine. Voilà une dizaine de jours que j’écris dans ces colonnes et là je vais vraiment, mais VRAIMENT me faire plaisir. Car en dehors de la passion que je peux avoir pour des grands musiciens comme Dvorak, Prokofiev, Moussorgski ou Carlos, j’ai un péché mignon, un penchant presque honteux – moi qui d’habitude suis particulièrement sensible aux grandes œuvres, et ce dans tous les arts -, penchant qui me mène tous les samedis soirs vers la retransmission des matchs de catch de la WWE. Je sens déjà votre regard méprisant ; votre condescendance de braves gens de bon sens : « Mais comment peut-il regarder ça ? », « c’est que du bidon », « tout est truqué , chorégraphié … », « c’est du divertissement formaté pour satisfaire de gros Américains dé biles ». Hé bien, je vais vous dire : je sais tout ça. Et je rajouterai même : c’est ce que je recherche et j’aime ça. Voir ces gros tas de viande stéroïdes se mettre sur la gueule, ça m’éclate. Et vous aussi, vous devriez aimer ça. Si vous êtes ici, c’est parce que vous aimez déjà vous mettre plein les oreilles une musique virile et velue. Et qu’est-ce que le catch ? Un divertissement viril et velu (mais de moins en moins depuis que la plupart des combattants s’épilent les aisselles) ! Alors, qu’on ne vienne pas me faire la morale. « Et qu’est-ce que cet article vient faire sur Radio Metal ? » Qui a posé cette question ? Viens avec moi, toi, tu vas comprendre. Passons par-dessus la troisième corde…
The Undertaker, hé ros de mon enfance

Il y a un pont énorme entre l’univers du catch et notre metal tant-aimé . Ne pas le voir signifierait devoir reconnaître la poutrelle qu’on a dans l’œil. Nous ne pouvons passer outre cette esthétique grandiloquente que ne renieraient pas certains groupes folk metal ou plus simplement un groupe comme Manowar : costumes élaboré s, mise en scène, effets pyrotechniques, cheveux longs (quoique depuis une dizaine d’année la coupe G.I. semble gagner du terrain). On n’est parfois même pas loin de l’univers visuel du black metal avec corpse paint pour certains personnages tels Goldust ou Jeff Hardy ou encore l’ambiance macabre colporté par l’inénarrable Undertaker (rien que celui-là a dû donner naissance à bien des vocations).

Et il y a la musique. Quel genre de musique pouvait mieux accompagner certains de ces lutteurs musculeux que le rock voire le metal ? Prenons d’abord pour preuve ce client régulier de l’univers du catch : MotÖrhead. Lemmy et consorts ont interprété quatre morceaux pour la WWE dont le titre « The Game », initialement interprété par Drowning Pool qui avaient déjà composé le morceau « Rise Up » pour être le thème musical de WWE Smackdown.

Est-ce que ça s’arrête là ? Que nenni ! Le titre « Turn Up The Trouble » des hardeux d’Airbourne sert de musique d’entré e pour Mr. Kennedy. Le « Booyaka 6-1-9 » de Rey Misterio est l’œuvre du groupe de white metal et non moins latino P.O.D. Déjà en 1996, une compilation intitulé e tout simplement « WWF Full Metal » comptait parmi les interprêtes un groupe du nom de Slam Jam, combo é phé mère comportant entre autres : Scott Ian (Anthrax), Ken Hickey (Type O Negative), Tim Mallare (Overkill), etc. En 2002, une autre compilation, « WWF Forceable Entry », ré unissait certains groupes que vous n’auriez peut-être même pas osé imaginer folà¢trant avec cet univers : Creed, Monster Magnet, Rob Zombie, Marilyn Manson, et toujoursàcà´té de ceux-ci MotÖrhead ou Disturbed.

Évidemment, cet article ne serait pas complet sans la mention du groupe Fozzy. Fozzy fait un heavy metal correct, sans grande pré tention, souvent entraî nant. Fozzy a pour frontman et vocaliste Chris Jericho, superstar du catch et pour guitariste Chris Ward de Stuck Mojo. Fozzy est un hommage directàOzzy Osbourne. Fozzy est l’ultime lien entre deux univers qui se ressemblent tant.

Alors maintenant je t’attends lecteur, toi qui riais quand je t’avouais mon goût pour cette friandise riche en testosté rone, je t’attends pour que nous regardions ensemble ces combats de brutes bodybuildé es. Tu apporteras les biêres et les pizzas, lecteur.