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Live Report   

L’Antéchrist Superstar au neuf sur l’arène


Marilyn Manson n’a pas fini de faire parler de lui et son actualité est toujours aussi bien fournie. Son album aurait dû sortir le 14 février 2017, mais à la date annoncée aucune nouvelle de la part des magasins de son fameux SAY10. Finalement, c’est en novembre que sortira dans les rayons Heaven Upside Down. Entre temps, de nombreux festivals se succéderont pour l’Antéchrist Superstar ainsi qu’une tournée mouvementée incluant le remplacement de son célèbre bassiste Twiggy Ramirez par Juan Alderete, sans oublier la mort de son premier guitariste en octobre dernier Scott Putesky.

Une arrivée sur scène avec un AK-47 dans un fauteuil roulant : malgré la cinquantaine approchante, et les cicatrices qui vont avec, Manson a toujours envie de se faire plaisir et d’en mettre plein la vue. Après avoir annulé sa date prévue il y a deux ans au Zénith de Paris, son retour se fait cette fois dans une AccorHotels Arena bien remplie.

Artistes :  Marilyn MansonDinos Chapman
Date : 27 novembre 2017
Salle : AccorHotels Arena
Ville : Paris (75)

Marilyn Manson

Ce n’est clairement pas une première partie qui fera l’unanimité. Dinos Chapman est surtout connu dans le monde de l’art pour ses travaux avec son frère Jake. Tous deux sont plasticiens et très réputés dans l’art moderne. Dinos s’est tout récemment lancé dans la musique électronique. Sa présence ici est peut-être un choix de Marilyn Manson dû à ses nombreuses relations dans le monde de la peinture et de l’art moderne, dont on le sait grand admirateur. Mais en tout cas, rien à voir avec l’indus énergique dont on nous a habitués depuis bien des années pour ouvrir le bal. Car Dinos Chapman joue de l’électro ambiant, aux tonalités très graves. En conséquence, il ne faudra pas très longtemps avant que la foule ne se mette à le siffler fortement…

Pourtant, même si le genre ne se prête pas forcément à l’atmosphère du soir, on constate dans cette musique quelque chose de glauque, enivrant, mais qui – c’est un fait – ne sied pas du tout à l’arène. Ces compos seraient sans doute plus propices dans des clubs privés entre connaisseurs ou pour passer le temps dans un apéro dînatoire. Le groove est là mais pas pour les fans de Manson qui se lassent très vite de ce genre de musique. « Mais c’est quoi cette m*rde ? » « C’est pas de la musique ! », voici différentes phrases que l’on pourra entendre après le passage de Dinos Chapman qui a plongé le public dans une lumière bleue très sombre et dans une profonde incompréhension. Mais peut-être que l’homme derrière ses platines a aimé se faire siffler, peut-être qu’il savait même qu’il ne serait pas apprécié…

Vient le tour de Marilyn Manson de rattraper la déception de l’audience présente dans cette salle où tout le personnel avait mis exagérément du mascara pour servir les breuvages. La salle se fait toute noire avant que ne retentisse dans les enceintes une voix macabre que l’on reconnait être celle de notre hôte nous murmurant « Paris ». Les cris se déchaînent et après quelques minutes de silence, les rideaux tombent. Sur « Revelation #12 », le set démarre avec une belle vision du décor. Un trône où sont érigées deux immenses armes de poing et Manson arrivant attaché sur une chaise d’asile de fou. Il aura su tirer parti de sa récente blessure à la jambe en proposant un set adapté et une mise en scène jouant la carte de l’hôpital.

Marilyn Manson

Même s’il passe tout le début du set assis à crier sur son trône, cela ne l’empêche pas de se lever. Même si ses mouvements sont limités, l’artiste fera l’effort de se mouvoir grâce à une béquille attachée à son genou. Ni froid, ni désagréable, malgré son air malade depuis toujours, Manson ne montre ici que de la générosité et un profond amour de son public. Régulièrement, il enverra des baisers après les morceaux, dira au public qu’il l’aime. Et précisons que sa voix n’a pas perdu en charme, et ce même si ses paroles se retrouvent parfois mâchées plus que chantées. Lorsqu’il crie, on se retrouve instantanément propulsé vers ses premières années avec une énergie qui ne l’a jamais quitté.

Le public, même s’il aura du mal à offrir des mosh, sera content de retrouver un choix de morceaux judicieux, même si quelques albums passent à la trappe. « This Is The New Shit », « The Dope Show », « Say10 »… Évidemment l’incontournable reprise de Eurythmics, « Sweet Dreams (Are Made Of This) », qui sera interprétée avec une ampoule qu’il tiendra à la main couché sur son lit d’hôpital contre lequel il se frappera frénétiquement la tête. Le tout assisté d’une équipe technique déguisée en chirurgiens avec blouses vertes et masques blancs. Le concert se termine sur « The Beautiful People » avec Manson frappant sur l’instrument de son nouveau bassiste. On quitte la salle juste après « Coma White » et des remerciements d’un Manson plein de gratitude envers son public.

La voix de Johnny Cash retentit en quittant la salle avec « God’s Gonna Cut You Down ». Manson n’aura pas déçu ses fans et n’aura joué ni la carte d’un set entièrement tourné vers son dernier album, ni celle de miser entièrement sur Antichrist Superstar. Malgré tout ce qu’on pouvait entendre sur ses prestations, force est de constater que la formation est efficace et que l’on a assisté à un bon concert.

Marilyn Manson

Setlist Marilyn Manson :

Revelation #12
This Is The New Shit
Disposable Teens
mOBSCENE
Kill4Me
The Dope Show
Sweet Dreams (Are Made Of This) (reprise de Eurythmics)
Tourniquet
We Know Where You Fucking Live
Say10
Cruci-Fiction In Space
The Beautiful People
Coma White

Texte : Matthis Van der meulen.
Photos : Loic « Lost » Stephan.

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Galerie photos Marilyn Manson.



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