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Potin   

Le black metal peut-il être drôle ?


On sait que le black metal se boit ou qu’il est un parfait outil d’analyse en pédopsychiatrie mais peut-il être drôle ? En tout cas, ça peut le devenir quand tout le talent, la créativité et surtout l’humour de quelques internautes se rencontrent pour un détournement massif de quelques pochettes d’albums – célèbres ou non – de ces groupes qui semblent souvent avoir bien besoin d’être déridés.

Le site Decibelmagazine.com a déniché dans un forum consacré aux productions de Relapse Records un petit jeu auxquels se consacrent les forumeurs dans un petit salon nommé : « Mise à jour du design des pochettes d’albums de black metal ». L’occasion pour nous de comparer l’original et sa refonte et de voir avec vous laquelle sera chaque fois la meilleure.


Notre premier participant : l’album Octagon de Bathory. Sur l’artwork de 1995, nous retrouvons toute la froideur scandinave avec un visuel granitique, d’un bleu glacial marqué de rouge par un exercice virtuose de géométrie occulte à base de sang frais. Mais peut-être préférerons-nous la fraîcheur de l’enfance avec cet octogone ludique, réplique d’un ring d’Ultimate Fighting dans lequel se joue l’éternel combat du Bien contre le Mal. Néanmoins, attention : notez bien que l’Archange Saint Michel et la Bête de l’Apocalypse sont vendus séparément.


En second, nous avons l’album Ceremony Of Opposites de Samael. Il faut noter avant tout que l’illustration qui nous sert ici à représenter le visuel d’origine nous vient d’un site très rigoureux qui a pris soin d’être parfaitement TRVE en donnant à l’image les dimensions 666×666 comme le prouve la capture d’écran que nous avons faite lors de notre recherche. On n’est pas à moitié sataniste dans le black.


Pour en revenir à l’illustration de Ceremony Of Opposites, celle-ci nous donnait déjà bien à rire car – quoi de mieux pour abaisser son ennemi que de rire de lui ? – les Suisses avaient choisi de se moquer du Messie en montrant que s’il a dû virer prêcheur, c’est avant tout parce qu’il était un mauvais charpentier qui ne savait jamais où planter ses clous (à la mode de chez nous, si vous me permettez cette petite boutade).


La version revue et corrigée semble, elle, avoir virer sa cuti dans une grande cérémonie où se rencontrent les opposés : travelos et invertis se retrouvent gaiement dans une fête sur l’oreiller. C’est une autre manière de faire la nique à Jésus. Le Vatican n’a pas encore donné son avis.


A la troisième de ces pochettes ! Nightwork de Diabolical Masquerade faisait déjà du bon boulot en offrant aux amateurs du genre ce qu’ils pouvaient attendre : noirceur, déco morbide et profanation d’un lieu saint. Tout y était donc : on nous emmenait dans une église – comme l’atteste le Christ en Croix à l’arrière-plan – plongée dans l’obscurité et un lustre composé d’ossements (dont nous espérons qu’ils sont humains) pend au plafond.


Mais on n’a pas là l’essence même d’un titre pareil. Car la lutte contre les grenouilles de bénitier et leur maître a beau être un travail qui se fait dans l’obscurité, il ne faut pas oublier de bien s’éclairer. Le travail de nuit peut être un travail dangereux et bien voir son ouvrage est particulièrement important. Heureusement que ces internautes créatifs ont jeté une lumière sur cet impératif.


Quatrième pochette que nous avons retenue parmi ces détournements : Blizzard Beast d’Immortal. Immortal est probablement la quintessence de ce qui peut faire rire dans le black metal : vêtements super noirs, maquillage « plus noir et blanc, tu meurs », bracelets à clous monumentaux, attitude « so evil ». Sans parler de la fameuse hache d’Abbath. Sur la pochette de Blizzard Beast, point de hache. Mais tout le reste : oui. On a même un retour de l’aspect granitique et bleu glacial tellement scandinave.


Mais là encore, les forumeurs qui touchent pas mal en graphisme ont eux aussi capté la quintessence de tout ça : le noir et blanc, le froid, le cuir de vachette, les bêtes dans le blizzard. Le black metal, c’est parfois aussi simple qu’une Normande sous la neige (à ne pas confondre avec Margoth qui fait du ski).


Mais où cela va-t-il s’arrêter ? Voilà l’une des pochettes de l’un des types les moins guillerets du black metal : Burzum. L’artwork de son album Filosofem avait au moins la qualité de dénoter avec le black metal mainstream (association de mots assez étrange a posteriori) et nous montrait une paysanne qui souffle dans une trompe à l’orée d’une pinède près d’un rocher, les pieds dans l’herbe. Illustration même de la philosophie… ou pas.


Sa « mise à jour » nous en apprend peut-être plus sur le sens de la vie. La vie, ça peut être simple comme un brave Suisse en culotte de peau traditionnelle s’époumonant avec flegme dans un cor des Alpes. La vie, c’est comme un VRP pour des pastilles aux plantes perdu dans les montagnes et appelant à l’aide son employeur. Ou pas…


Ultime représentant de ces albums remis au goût du jour que nous avons sélectionnés pour cette étude comparative : Black Shining Leather de Carpathian Forest. Là encore, le groupe, avec l’illustration d’origine de cet album, remplissait bien le cahier des charges du black metal : du noir, beaucoup, quelques coins plus clairs pour mieux faire ressortir le noir justement et une touche de macabre. Au final, cette pochette aurait aussi pu servir de pub pour les matelas Epeda tant on essaie de deviner les formes de la Suédoise allongée devant nos yeux mais qu’on ne nous montre qu’à travers une vue aux rayons X. On a depuis viré Superman du service commercial.


Mais n’oublions pas que pour bien obéir aux exigences du dit cahier des charges et être vraiment dans le coup quand on fait du black, il faut évidemment remplir cette condition qui tient en trois mots : « cuir noir luisant ». Point de justaucorps en lycra, de survêtement en coton ou même de simili cuir noir ou non : le blackeux enragé et hurlant qui m’attend, la bave aux lèvres, de l’autre côté de la porte du studio de Radio Metal pendant que je finis d’écrire cet article, lui, il porte du cuir noir ! De la tête aux pieds ! Et même son intérieur est en cuir noir ! Vous pouvez d’ailleurs en avoir un aperçu sur la pochette contrefaite de Carpathian Forest.

Alors, lesquelles de ces pochettes méritent le plus qu’on s’en souvienne ?



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  • Inclure une vidéo de Fadades pour avoir un fond sonore accompagnant la lecture de cet article aurait donné quand même un sacré cachet supplémentaire 🙂

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    Sans parler d’une photo de Margoth au ski. Nyéhéhé !

    Margoth/RM

    Tu vois Animal, une photo de moi en mode Abbath avec tout le bling bling black metal qui va avec, c’est une bonne idée. Mais le ski, c’est un peu trop commun, trop cliché. Pourquoi pas dans une île tropicale sous la chaleur exotique, cocktail en main et collier de fleurs autour du cou, en train de me faire aérée grâce à des feuilles de palmier tenues par de sublimes créatures du coin en maillot de bain ? Et le tout avec un épais maquillage blanc et noir coulant, les pics plein les bras, les fringues noirs, les rangers lacets blancs et la lourde ceinture à clous bien entendu. Ça, ce serait du contraste !

    D’ailleurs, saviez-vous qu’Abbath et sa bande sont des bêtes en ce qui concernent l’animation de soirées gay ? 🙂 –> http://www.youtube.com/watch?v=kv4Ngo-L0u8

  • oulaaaah, choisir entre les contre-façons d’immortal, burzum et carpathian forest, il y a du niveau,
    mais finalement je vais choisir celle de burzum qui m’a bien fait marrer …

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  • Pour ceux que ca intéresse, Metal Maniax fait la même chose tout les mercredi depuis un mois ou deux.
    http://metalmaniax.canalblog.com/

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    En effet, de beaux détournement là aussi. La parodie de Disturbed est d’ailleurs très réussie.

  • +1 Raff ^^ rien a redire.

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  • La parodie d’Immortal déchire tout! Celle de Burzum serait pas mal aussi, si ça faisait pas autant « retouché » (passer les messieurs et le cor en sépia aurait peut-être aidé…)

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