

Yoann Le Nevé : « Nous avions établi des relations avec pas mal de médias pour le Furyfest, bonnes ou mauvaises d’ailleurs. Nous sommes repartis sur les mêmes bases quand on a démarré le Hellfest. En effet nous étions en bons termes avec plusieurs magazines mais nous avions aussi des problèmes avec d’autres qui se sont arrangés. »
Yoann Le Nevé : Je faisais partie de l’aventure du Furyfest en 2004 avec Ben (ndlr : Benjamin Barbaud, le créateur du Furyfest et du Hellfest) et nous ne nous sommes plus quittés depuis. Suite aux péripéties que l’on a eues avec le Furyfest, nous avons fondé ensemble le Hellfest en 2006 avec notre chômage. Et ce dans le but de vivre de notre passion, mais surtout de monter un festival de musique metal en France. Il y avait ici un manque clairement identifié sur les musiques metal et extrêmes en général. J’ai été le premier employé du Hellfest en 2006 et, depuis, l’équipe s’est bien étoffée. Aujourd’hui c’est donc la 5e année du Hellfest…
Au début du festival, comment avez-vous géré l’aspect communication/promotion de l’événement ?Nous avions établi des relations avec pas mal de médias pour le Furyfest, bonnes ou mauvaises d’ailleurs. Nous sommes repartis sur les mêmes bases quand on a démarré le Hellfest. En effet nous étions en bons termes avec plusieurs magazines mais nous avions aussi des problèmes avec d’autres qui se sont arrangés. Au début on avait du mal à identifier le problème mais on ne s’entendait pas super bien avec Rock Hard France, sans les connaître. Et puis Hard & Heavy a disparu donc il nous fallait un partenaire magazine important, en plus de Metallian, qui touchait un autre public et qu’il était nécessaire d’avoir…On a réussi a faire évoluer notre carnet d’adresses et on a passé un cap en travaillant également avec des attachés de presse extérieurs, en les personnes d’Olivier Garnier et Roger Wessier, pour la promotion du festival en 2008. Ils avaient un sacré carnet d’adresses et on s’est vite entendus même si, à la base, on n’avait pas la même culture musicale. Dans le même temps, on ouvrait encore plus le festival sur des styles variés donc on se correspondait mutuellement. Et comme Olivier et Roger étaient des amis de Rock Hard France, on s’est présentés mutuellement et on s’est rendu compte que finalement on ne savait pas vraiment expliquer le pourquoi du comment. En fait, il y avait des difficultés de pub du temps du Furyfest car certaines publicités n’avaient pas pu étre payées à cause de nos nombreux problèmes. Donc on a tout remis à plat et l’équipe de Rock Hard France a bien vu qu’on était de bonne foi, honnête. Ils sont maintenant devenus des amis. On a appris à se connaître, on a fait des fiestas ensemble et maintenant c’est super.
Par ailleurs, nous sommes aussi passés par Replica pour la facturation ce qui a permis au festival de franchir un cap avec un service extérieur en embauchant Olivier et Roger. Cela a été nécessaire car on faisait tout en DIY (ndlr : « Do It Yourself » signifie « fais-le par toi-même ») comme on dit dans le hardcore. Et donc en 2006 le festival s’est planté en termes financiers, et sur 2007 on s’est rattrapé financièrement mais cela a été une catastrophe en termes d’image. A partir de 2008, nous avons commencé à monter des campagnes de publicité, donner beaucoup d’interviews, solliciter beaucoup de médias. On bosse avec des gens de l’extérieur pour travailler avec nous sur l’image du fest avec les magazines ou avec les contacts qu’on n’avait pas forcément. Avec Olivier et Roger on se prend un carnet d’adresses avec des magazines grand public. Avant leur arrivée c’était plus des encarts et des communiqués de presse avec des magazines très spécialisés. Plus ça va, plus on s’ouvre. On élargit la programmation comme on ouvre notre communication à un plus large public, avec des supports comme Ouest France par exemple.
Aujourd’hui, vous affichez des publicités en 4 par 3 dans les rues, ou dans le métro parisien. Est-ce que le but du festival est aujourd’hui de toucher un plus large public, pour accroître votre notoriété ?Le but est de toucher un public plus large de manière directe afin d’attirer du monde, et surtout d’accroître la notoriété du festival et du metal à travers celui-ci pour sortir le style de la cave. Nous voulons amener la musique metal au grand jour, et démontrer que c’est une culture à part entière et qu’on n’a pas honte d’être metalleux. C’est aussi nécessaire, car nous nous rendons compte que le Hellfest n’est même pas connu par tous les metalleux en France. Il y a donc un sérieux problème. Peut-être que certains metalleux sont tellement dans leur coin qu’ils pensent que le metal c’est uniquement dans leur maisons avec les cds qu’ils ont achetés…Certains ne lisent pas, n’écoutent pas la radio, ne regardent pas de médias télévisés car aucun ne parlent du metal donc logiquement on est amené à sortir de l’ombre pour accroître notre communication.
Nous voulions aussi accroître notre notoriété par rapport aux institutions, ce qui a d’ailleurs marché vu les attaques que nous subissons du Parti Démocrate Chrétien ou de Philippe de Villiers ! Mais le développement de notre comm est aussi nécessaire par rapport à nos partenaires. Pour leur montrer qu’il ne s’associe pas à un festival underground qui s’adresse à un public ultra confidentiel mais qui mérite d’avoir sa place sur les murs des villes ou dans les grands supports au même titre que des manifestations aussi importantes que les Vieilles Charrues ou les Eurockéennes de Belfort.
Par ailleurs, nous n’utilisons pas de boîtes de conseils en communication. Nous faisons tout au feeling. Alors je ne sais pas si on le fait bien. On n’est pas des professionnels, mais on apprend le métier avec l’expérience et les retours qu’on a. Les décisions sont la plupart du temps prises en interne avec Ben et moi, mais on en discute aussi avec les autres. On teste des choses et quand ça marche pas on ne renouvelle pas. Par ailleurs, comme tu le soulignes, on a fait une campagne dans la gare Montparnasse à l’extérieur. Aujourd’hui on fait par exemple une grosse campagne publicitaire surtout en région car il y a encore moyen de toucher la clientèle régionale. Il faut vraiment que ça rentre dans le crâne des gens que le Hellfest est la plus grosse manifestation en région en termes de musique actuelle, ce qui est la vérité. Il faut que les gens le comprennent.
Le Hellfest a, en outre, établi un rapport particulier avec l’Angleterre. Est-ce difficile de toucher à la fois le public local et un public étranger ?Exactement. Nous communiquons beaucoup avec l’étranger, et cet aspect devrait s’amplifier par la suite, surtout par le biais des magazines, encore assez peu sur le web. En 2009, nous avons accueilli 3 000 Anglais, donc pour cette année nous avons considérablement augmenté le budget communication dans ce pays. Avant c’était quasiment que Terrorizer et nous avons en parallèle investi dans les magazines Metal Hammer et Classic Rock. Il est plus difficile en Angleterre d’avoir des arrangements intéressants comme avec les magazines français tels Rock Hard France ou Metallian car ce sont des deals entre nous. Nous avons par exemple de bons deals avec Terrorizer, par contre pour les monstres Future Media (Metal Hammer, Classic Rock, Classic Prog etc.) là par contre…pfff…c’est dur. Tu ne peux pas facilement négocier, ce sont vraiment des requins. Il y a beaucoup moins d’affinités. Même si on s’est rencontrés, on a essayé de discuter. Ils ont de belles paroles mais derrière…Le budget avec Metal Hammer est assez monstrueux pourtant on n’a pas pris des millions de pubs non plus…Mais bon, ça fait mal assez rapidement.

Avec Terrorizer, qui est un magazine de passionnés, nous avons le même genre de relations qu’avec les magazines français mais ils sont presque franchement dans l’amateurisme d’un point de vue business. Autant c’est un super magazine d’un point de vue rédactionnel mais je suis allé les voir chez eux et, par rapport à Metal Hammer, c’est le jour et la nuit. Terrorizer ne représente pas la vraie face de l’Angleterre. La vraie face de l’Angleterre c’est Metal Hammer. C’est du business, t’as pas d’amis. Les Anglais, que ce soit sur les pubs magazines, dans le domaine des agents… ce sont tous des requins, des escrocs. Tu ne peux pas leur faire confiance, il n’y a pas de paroles. Je fais peut-être des raccourcis mais c’est ça. Travailler avec les Anglais est assez compliqué. Terrorizer est l’exception qui confirme la règle.
Par ailleurs on essaye de mettre en place d’autres choses que simplement prendre de la pub. Donc on tente de faire des deals au niveau rédactionnel pour que nous, en contre- partie, on leur apporte une visibilité sur les lieux du Hellfest avec un stand en plein c?ur du festival avec un bar, bref un endroit assez loundge. Eux aussi ont intérêt à ce que le festival marche bien car ça correspond à leur image. Ils sont sincèrement attachés au Hellfest contrairement à Metal Hammer qui ne sont que des beaux parleurs. On a donc essayé de mettre en place un prix spécial pour les gens qui viennent d’Angleterre. Et ces opérations vont au delà de faire de la pub et des chèques, ce qui est plus cohérent. On a également une street team en Angleterre. Nous faisons ces efforts pour nous promouvoir là-bas car le public anglais est celui que l’on peut le plus toucher, le plus ouvert d’esprit – rien à voir avec les Français d’ailleurs – car ils écoutent aussi bien Doom que Kiss, deux groupes peut-être les plus extrêmes de notre programmation cette année. Chez eux ils ne sont pas forcément contentés… Woodstock commence à se développer mais ils sont associés à des grosses multinationales d’entertainment. Lui a encore de la gueule. Mais en Angleterre, ils n’ont que des festivals comme le Download ou le Sonisphère, qui sont des grosses machines, mais qui ne sont pas passionnés, sincères. Nous on propose autre chose ce qui intéresse aussi les Anglais.
Le Sonisphere suisse se déroule en même temps que la première journée du Hellfest. Penses-tu que cela peut jouer sur le nombre de billets que vous allez vendre et crois-tu qu’une telle affiche, composée uniquement de gros noms, puisse faire hésiter les gens qui souhaitent venir au Hellfest ?Evidemment on va perdre quelques festivaliers habitués mais on fera tout de même complet vu que notre jauge est limitée. Par contre oui, je pense que sans le Sonisphere on pouvait sûrement gagner des festivaliers avec une jauge plus importante…Mais les true ont choisi !

Yoann Le Nevé : « Terrorizer ne représente pas la vraie face de l’Angleterre. La vraie face de l’Angleterre c’est Metal Hammer. C’est du business, t’as pas d’amis. Les Anglais, que ce soit sur les pubs magazines, dans le domaine des agents…ce sont tous des requins, des escrocs. Tu ne peux pas leur faire confiance, il n’y a pas de paroles. «

Nous déléguons de plus en plus, mais je ne suis pas focalisé sur les partenariats financiers exclusivement sinon je n’aurai pas grand-chose à faire ! Je suis toujours décisionnaire sur la communication. En fait, Jeff se concentre sur la communication web essentiellement. Mais je gère toujours Metallian, Rock Hard France et approximativement les 2/3 des magazines étrangers. Jeff se substitue à moi de temps en temps.
Outre les partenariats financiers, le mécénat etc, je travaille aussi sur le bénévolat qui est un très gros chantier. De par le fait que je suis là depuis le début, je suis la personne la plus apte à discuter facilement et humainement avec les bénévoles. On recrute plus de 1 000 âmes qui vont gérer les bars, le point infos, et autres. Ma mission va donc de la technique aux relations humaines en passant par les relations publiques, les partenariats etc.
Justement est-ce qu’aujourd’hui, un projet comme le Hellfest parvient à atteindre une sorte de rythme de croisière dans le domaine de la communication ou continue à se développer et à tâtonner au quotidien ?Au départ, nous étions deux, et maintenant nous sommes sept employés. C’est quand même une sacrée croissance. Le festival grossissant, nous continuons malgré tout à être très occupés vu qu’il y a de plus en plus de choses à faire. Nous sommes toujours en évolution. On ne s’ennuie toujours pas et nous sommes rarement en vitesse croisière même si ça va mieux que quand on était 2 ou 3. Nous ne sommes pas encore stabilisés et 2012 va être un objectif décisif car le Hellfest changera de site, donc un nouveau projet en perspective. Dés la fin du festival 2010, nous allons nous y atteler.
Twitter, Facebook et les autres réseaux sociaux sont-ils importants pour le développement du festival ? Vous venez juste de franchir le cap des 10 000 abonnés sur votre page Facebook…Il va falloir. C’est l’avenir et c’est sur cet aspect que Jeff intervient essentiellement. C’est un spécialiste du Web, qui travaille également pour Metalstorm. Facebook est certainement le média qui deviendra le plus important dans le futur. Et on espère avoir beaucoup plus de fans dans le futur car on travaille de plus en plus avec l’étranger et tout cela va finir par payer. Avec Facebook, dès que nous proposons quelque chose, ça réagit immédiatement et ça rentre dans le quotidien des gens. Avec ce type de communication, nous pouvons tout de suite mesurer l’impact de nos initiatives, ce qui est plus difficile avec la presse par exemple. Même si des organismes sont chargés de veiller aux chiffres de vente etc, mais comment savoir si le gars a pas passé la page de pub ? Ce n’est pas pareil et c’est plus passif. Les réseaux sociaux sont beaucoup plus intéressants car les internautes interagissent. Je ne suis pas personnellement un fan des réseaux sociaux, mais je suis convaincu que cela va devenir l’un des outils de communication les plus importants dans les années à venir. J’en suis persuadé.

Coca Cola s’est retiré officiellement, mais pas officieusement. Sur exactement les mêmes bases d’ailleurs. A la limite c’est plus intéressant pour moi car ça me laisse de la place sur l’affiche et j’ai moins de places à distribuer pour les concours qu’ils organisent dans les grandes surfaces ! Donc c’est cool. C’est un partenariat logistique que nous avons avec eux, ou ils nous fournissent une gamme de produits, de la gratuité pour le staff, les bénévoles, du matériel avec les vitrines frigo dans les bars etc.
Justement on parle de Coca mais aujourd’hui Christine Boutin écrit au président de Kronenbourg pour qu’il cesse le partenariat avec vous. Quel est ton sentiment sur tout ça ?Pff…tu sais il n’y a pas grand-chose à en dire. Mon sentiment c’est que c’est totalement ridicule et risible de s’attaquer de cette manière au festival en passant par ses partenaires. De plus, elle n’a pas agi légalement puisqu’elle n’avait pas le droit de publier sur son site Internet, et donc de le rendre public, le courrier qu’elle a adressé à Kronenbourg. Même si elle a le droit, bien sûr, d’écrire à ce dernier. Cette action était maladroite et malvenue. Les répercussions sont très peu négatives car cela a simplement renforcé le soutien des festivaliers et des metalleux en général au Hellfest. Il y avait un petit creux, on parlait plus trop de nous dans les médias, et suite à son intervention ça a relancé la publicité autour du Hellfest puisque télé et radios ont pris contact avec nous (France 3, Les Inrocks, France Bleue…). Par ailleurs Marc Villalonga (ndlr : Rédacteur en chef du magazine Rock Hard) me dit qu’il va passer mon numéro à Patrick Roy qui devrait également me contacter sous peu, dans le but de demander à l’Assemblée Nationale pourquoi notre musique n’est pas prise en compte dans le paysage culturel français. Il va interpeller les députés. (ndlr : interview réalisée le vendredi 26 mars, soit quatre jours avant l’intervention de Patrick Roy)
Tout ça a créé un buzz. On a annoncé la prog il y a un mois, on parlait plus trop de nous et là on est de nouveau sur le feu des projecteurs. Ca repart. Donc ce qu’a voulu faire Christine Boutin, ça va la desservir car elle va passer pour une conne partout après avoir renforcé la cohésion de tous les catholiques intégristes fanatiques de la planète. Mais avec tout ce qui se passe elle devrait mieux se taire, elle n’a pas a jubilé de nous attaquer de la sorte car ce sont des attaques basses et absolument infondées. Nous n’avons rien à nous reprocher, nous sommes dans un pays laïc. Où tout le monde a le droit de s’exprimer. On a des groupes chrétiens, d’autres pseudo « satanistes ». Mais tout ça c’est du folklore, on le sait bien. Ce n’est pas bien méchant.
Avez-vous songé à déposer plainte contre Christine Boutin ?L’année dernière, nous avons constitué un dossier pour diffamation avec notre avocat et notre huissier, que l’on garde en cas de nécessité. Ca nous a coûté un petit billet mais on l’a sous le coude au cas où. Notre avocat rédige un courrier à Madame Boutin pour dire qu’elle n’avait pas le droit de faire ce qu’elle a fait mais après ça s’arrête là. Notre but n’est pas de contre-attaquer systématiquement, nous on ne fait que répondre aux médias. On n’est pas politisés, nous on est nuls en politique. Et même le fait d’imaginer une alliance UMP-FN-Démocrate chrétien qui nous sucreraient les subventions, on s’en fout car de toute façon on touche quasiment rien ! Ca ne remettrait pas en cause le fest et en plus on pourrait dire ce qu’on voudrait partout donc pour le coup… Par contre si ce type de cas de figure extrême se produit, ça pourrait être problématique pour l’avenir du fest dans le but de trouver un autre terrain car on se doit d’avoir le soutien du département et de la région pour, par exemple, aménager les terrains. On ne connait pas trop l’avenir mais être obligé de changer de pays à cause d’énergumènes comme ça serait dommage…
Dernière question : comprends-tu que l’imagerie assez sanguinolente que vous utilisez pour la promotion du Hellfest 2010 puisse choquer certaines personnes ? Et si oui, quel message voudrais-tu leur adresser maintenant ?Notre but n’était pas de choquer avec cette imagerie, et si c’est le cas, nous en sommes désolés et nous nous en excusons. Nous sommes dans le metal, donc nous présentons une imagerie en adéquation avec cette culture. Personnellement, je trouve que l’affiche est bien moins choquante que bien des affiches de films ou de magazines. Récemment je passais dans une maison de la presse et feuilletais certains magazines et je me disais « mais qu’est-ce qu’on doit dire pour tous ces magazines de films ou de jeux vidéos si on trouve notre affiche sanglante ! ». Ou même quand on voit des images d’actualité transmises au quotidien dans les journaux ou les magazines qui nous sont imposées comme des images de guerre ou de personnes en train d’agoniser. Ce n’est pas très objectif de dire qu’on a fait quelque chose de choquant. Dans ces cas-là, ils doivent vivre dans une bulle, ne pas être connecté aux médias ou s’informant par le bouche-à-oreille…Je trouve ça un peu déplacé et aberrant mais j’ai du mal à comprendre le tout et ça me laisse pantois. Donc je m’en excuse si on choque des gens mais on n’a pas fait tout cela pour choquer…

Jeff Mallet : Hello Amaury et merci de me donner la parole ! Je suis donc Jeff, fraîchement arrivé de Toulouse et au Hellfest depuis mars 2009 ! Je suis au poste de chargé de communication. Le festival étant de plus en plus grand, j’ai rejoint Yoann afin de le seconder dans toutes les tâches de communication et de promotion du festival notamment dans les domaines de l’Internet et des nouveaux moyens de communication.
Comment et quand as-tu rencontré l’équipe du Hellfest ?J’ai rencontré l’équipe officiellement en 2007 où j’ai été d’abord en contact avec Fikce (stagiaire com à l’époque). Le courant est très bien passé cette année-là et en 2008 c’est avec Yoann directement que j’ai été en contact. Je lui ai proposé mes services en tant que partenaire du festival avec Metalstorm, mon webzine qui était anglophone et international. Cela pouvait permettre au festival de se faire connaître à l’étranger et Yoann a dit banco. Ca a tout de suite bien marché et fait une très bonne pub hors de la France pour le festival. De fil en aiguille, nous sommes devenus de bons potes et me voilà dans l’équipe maintenant (pour la petite histoire j’ai su amadouer tout ce petit monde avec des breuvages de chez moi. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire pour devenir des proches de l’équipe… !). A voir ce qu’on peut lire par ici et par là, on pourrait penser que le festival est une grosse usine à gaz, mais voilà ces mecs la donnent la chance à TOUT le monde et surtout aux passionnés comme eux. J’en suis la preuve vivante. Je suis vraiment très fier et chanceux de bosser avec eux maintenant.
Quel est ton rôle au sein du webzine Metalstorm ?On peut dire que je suis le « rédac chef » de ce webzine. Le webmaster (je parle d’un point de vue technique) était seul en 2001 lorsque je l’ai rejoint avec un de mes potes et, vu qu’il ne s’est jamais intéressé à autre chose qu’à la programmation, je me suis concentré sur le « contenu ». Je me suis donc occupé de tout l’aspect presse et rédactionnel du site ainsi que des partenariats (d’où ma rencontre avec le Hellfest). Maintenant, après 9 ans, je suis moins impliqué car je n’ai plus beaucoup de temps mais les membres du staff sont des amis et c’est une véritable deuxième famille. Je les aide donc du mieux que je peux, avec mes tuyaux, et ils se débrouillent très bien. C’est d’ailleurs assez bizarre (et assez marrant aussi) de leur demander des comptes vis-à-vis du festival maintenant! héhé

Je crois que ça passe pas mal vu que je viens d’Internet et que je pense comprendre les demandes et les échanges que l’on peut faire. Pour moi, n’en déplaise aux journalistes de la presse écrite, Internet est le futur de la presse et c’est vraiment imbattable au niveau des retours et de la réactivité. Donc c’est très important. Maintenant il y a aussi beaucoup de mauvais sur le net, tout le monde peut faire un blog ou un site et se prétendre journaliste… C’est un peu comme les photographes, les réflex numériques n’étant plus chers, tout le monde est photographe… C’est pourtant un métier, ou du moins une passion, et il faut « donner » beaucoup de son temps pour que ça ressemble à quelque chose, tu sais ce que c’est… La presse écrite est encore supérieure en général à ce niveau car ils sont pros mais le net progresse. A nous de bien choisir. Mais la politique du Hellfest c’est quand même de donner la chance à tout le monde, on n’est pas comme le Graspop qui ne veut pas de webzines dans la fosse photo par exemple. Aux acteurs du Net de prouver qu’ils sont bons et supportent le festival et on leur fera confiance pour qu’il y ait un bon échange. Je peux t’assurer qu’on est bien conscients de l’apport d’Internet, on n’aurait pas choisi de changer notre site Internet et de le rendre si interactif si on n’y croyait pas.
L’Angleterre, dans le domaine du web, est-il aujourd’hui important pour vous ?Absolument, c’est même primordial et nous ferons tout pour développer l’image du festival à l’étranger, pas qu’en Angleterre d’ailleurs. Même si c’est LE pays étranger le plus attiré par le Hellfest. On essaye de se faire connaitre en Amérique maintenant et il semblerait que ça parle de nous en Australie (environ une centaine d’Australiens ont déjà réservé leur ticket ! C’est dingue !).
Le Hellfest est aussi présent sur les réseaux sociaux de type Facebook ou Twitter. Quelle est votre action à ce niveau ?On essaye de les utiliser au mieux mais on est encore en phase de développement, ça ne se maîtrise pas comme ça finalement… En tout cas on y bosse et on développera ces réseaux car ils ont un fort impact promotionnel. Nous allons essayer de donner le plus de news possible, de rendre tout ça interactif, de faire la pub des concours etc. Bref de ne pas rester sur nos lauriers.
Penses-tu que les réseaux sociaux sont presque aussi importants aujourd’hui pour le Hellfest en termes d’impact que la presse magazine ?La réponse est un gros OUI ! On a très vite compris leur puissance, c’est tout simplement hallucinant. Lorsque l’on poste un message sur la page du Facebook du festival, il y a des centaines de réactions en quelques heures, ce système de réseau est vraiment incroyablement efficace et rapide. Pour information, hormis la classique recherche de base via Google, Facebook est la première source de visites sur www.hellfest.fr et cela bien loin devant tous les autres sites qui nous référencent. Il n’y a même pas de comparaison possible, c’est du x 100… Il faudrait être stupide pour ne pas l’utiliser vu son coût et vu que c’est nous-mêmes qui faisons passer l’information… D’un point de vu strictement promotionnel, lorsque tu viens d’un webzine ou d’un magazine : c’est limite déprimant ! A quoi bon se faire ch… plusieurs heures par jour à construire ton site, à faire des interviews, chroniques et tout le tralala alors qu’un simple message sur Facebook peut être lu et vu par des milliers de personnes en quelques heures…Evidemment ce n’est pas comparable en termes de contenu mais si vous avez à faire passer un message, bref et important, oubliez les mailing-lists, news sur les sites ou dans la presse, Facebook est là pour ça ! Ok j’exagère un peu et évidemment qu’il faut communiquer partout, mais pour répondre à ta question, oui les réseaux sociaux sont aussi importants maintenant que tous les autres médias…
Entretien avec Yoann réalisé le vendredi 26 mars par phoner
(complément d’info demandé par mail à Yoann sur la question du Sonisphere)
Entretien avec Jeff réalisé par mail
Interview très intéressante qui m’en a appris un peux plus sur les techniques commerciales et publicitaires du Hellfest… T’facon moi je dis longue vie au Hellfest 🙂
@Morgor: stop de gueuler sur tout s’il te plaît… Moi je trouve que justement, les supports internet sont encore plus important que le support papier en ce moment, Facebook et Twitter sont le futur en terme de communication! Mais il est vrai que les webzines/magazines ont un grand rôle mais, (malheureusement) peut-être moins aujourd’hui…
[Reply]
Ah ok si c’est une volonté qu’ils ont, en effet, ils ne peuvent s’en prendre qu’a eux meme. Aider les magasines en faisant plus d’annonce par support papier est une chose, mais il ne faut pas boycotter les medias internet pour autant. S’ils croient faire changer les choses de cette manière ils se trompent, et ils s’enfoncent eux même une épine dans le pied.
c’est une grave erreur mais bon, ca fera plus de gens au Hellfest, c’est tout ^^
[Reply]
Sur le Graspop, le fait est que Jeff a raison car la politique du fest est clairement de mettre en avant les médias papier et très peu les médias web. A ce titre, le Hellfest a, de mon point de vue, mieux compris les enjeux d’aujourd’hui. Ca rejoint d’ailleurs le discours tenu par Jeff et Yoann sur les réseaux sociaux, un des principaux vecteurs d’infos today.
Donc oui Morgor si tu retrouves peu de promotion post/a posteriori festival, c’est notamment parce que le Graspop n’est pas branché web.
[Reply]
Pour me concentrer sur la fin de l’article, j’insisterais sur le fait que l’on sous-estime souvent (mais de moins en moins) l’importance des medias internet. Il ne faut pas penser pour autant que cela fait tout (comme le dit Jeff « il faut communiquer partout » ), le fait que tu poste une news à tes 13.000 amis ne veut pas dire que 13.000 personnes t’ont lu, et que 100 personnes lisent ton message ne veut pas forcement dire que le message est passé pour chacune d’entre elles.
Je paraphrase peut être mais Facebook ne remplacera jamais les sites web, fansines, ni même les forum de discutions.
Par ailleurs, j’ai lu ici que le Graspop « ne veut pas de webzines dans la fosse photo ».
Es-ce représentatif de sa politique de communication?
Ca pourrait répondre à ma question d’hier sur le chat, à savoir :
Pourquoi parlent-t-on si peu du Graspop sur le net?
A part sur « Partir en live.com » je n’ai quasiment pas entendu parler de ce festival en France…
Or, 2010 annonce le 15ème anniversaire du Fest belge et la liste de groupe est particulièrement excellente cette année!
Peut être que ca ne vaut pas quantitativement les grands festivals que l’on connait tel que le Hellfest, mais d’un point de vue qualitatif je le trouve non négligeable!
[Reply]