Et si nous reparlions un peu du blackeux aigri qui traîne devant le studio de Radio Metal avec sa morgenstern sanglante à la main ? Ouh, les vilains clichés ! Mais vous verrez, un jour, ce personnage sera aussi incontournable dans l’histoire de notre petite entreprise que la Justicière de la rue Sébastien Gryphe ou que le clochard qui tente parfois de nous envahir en plein milieu d’une émission. Quoi qu’il en soit, le blackeux aigri ne va pas être content car :

1°) malgré la photo ci-contre, cet article ne traitera pas de l’actu de Varg Vikernes.
2°) ce n’est pas l’Animal qui va remplir les colonnes de Radio Metal avec de longs articles analytico-dithyrambiques sur la scène black-pagan-folk-metal sud-coréenne. Et pour cause, les quelques incursions de l’Animal sur le territoire noir l’ont rarement convaincu, tout le « folklore » entourant le genre le faisant invariablement buter sur l’éternelle question : « mais ils sont sérieux dans leur délire, là ? »

Par conséquent, l’Animal est longtemps resté loin des forêts septentrionales, toujours à la lisière des pinèdes scandinaves et il faut bien avouer qu’il en a raté des choses de cette manière. Conséquence de cela : ce n’est qu’il y a environ un an qu’il découvre Ulver.

Alors je vous vois venir : Ulver, c’est aussi black metal aujourd’hui que Björk est punk. Mais quel groupe norvégien peut créer un aussi grand engouement qu’Ulver ? Ulver (qui signifie « loup » dans la langue des fjords) est un groupe aussi rare que le loup blanc et à tous les niveaux : par la qualité de leurs compositions autant que par leur disponibilité publique. Quand le groupe s’est produit pour la première fois en quinze ans, en mai 2009, au cours du festival norvégien de littérature, il a attiré un public international à un événement dont la portée était avant tout limité à la l’échelle nationale voire scandinave. Quand il s’est produit l’an dernier au Hellfest, il a laissé abasourdi une bonne partie de l’assistance peu préparée à leur ton bien éloigné du black metal norvégien « traditionnel » de leurs débuts. Et quand l’Animal a reçu droit dans les papillotes l’expérience Ulver pour la première fois, il a eu besoin d’en savoir plus. Il mit la patte sur le premier album qu’il put trouver. Ce fut Perdition City : Music To An Interior Film (2000), une œuvre qui tourna pendant des heures jusqu’à faire fondre le CD et fusionner avec le lecteur.

Alors, à l’occasion de l’annonce du titre de leur prochaine œuvre, Critical Geography, dont la sortie est prévue pour le courant de l’année 2011 et en attendant leur prochain passage en France, à Paris, le 26 mars, je vous laisse profiter du son du futur.