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Nouvelles Du Front   

Le metal tourne Mad !


Marre ! Depuis hier je me demande comment je vais pouvoir commencer cet article ! J’avais d’abord pensé parler des médias qui nous prennent, nous metalheads, pour des crétins, qui refusent d’admettre que le metal est une culture et pas simplement un phénomène de foire que Jean-Pierre Pernaut sort parfois pour faire peur à Mémé à 13h30 entre le camembert et la poire.

Hé bien, tant pis pour les grands médias et la visibilité du metal, c’est encore dans un magazine spécialisé qu’on va encore pouvoir lire des choses intéressantes sur notre « culture ». Mais point de Rock Hard ou Metallian et compagnie ! Je l’ai attendu dix jours à partir du moment où j’ai appris qu’il allait sortir : le numéro de la rentrée de Mad Movies et son dossier « Metal et Horreur » !

Ça devait arriver un jour ! Mad Movies, c’est LE magazine français du cinéma de genre : horreur, fantastique, S-F… Les films les plus barrés que vous n’avez jamais vu ou que vous ne verrez jamais – faute de distribution en France ou faute de réédition en DVD alors que ton magnétoscope a rendu l’âme parce que Pupuce voulait absolument revoir cette VHS de « Titanic » mais que, plus de 3 heures de Céline Dion Inside, ça finit toujours par tuer même le moins sensible des lecteurs – les mecs de Mad Movies les ont tous vus. Pour tout dire : ces mecs connaissaient Ed Wood avant que les gogoths fans de Burton adulent finalement ce raté de la pellicule. Ça devait arriver : ils parlent de metal.

Ça devait arriver car comme ils le disent très bien : metal et horreur sont deux cultures jumelles, provocantes, irrévérencieuses, faisant de l’excès une règle d’un art voyou dans les deux cas. Deux frangines qui tourneraient dans une version incestueuse de « Soeur de Sang ». Metal et horreur sont comme deux amants trash qui se font depuis des lustres les yeux doux puis se frottent et s’interpénètrent, échangeant leurs thèmes de prédilection : mythologies classiques (monstres légendaires) ou contemporaines (boogeymen et autres légendes urbaines), la charcutaille sanguinolente ou les antiques croyances à base de sacrifice humain ou de rituels infâmes.

Tout vient de là

Petite pause dans l’éloge. Je ne vais pas critiquer la cinéphilie des gars de Mad Movies mais pour le metal, ils ont quand même des lacunes. Black Sabbath associé au mouvement black metal, ça pique direct le côlon. Et puis, en fait, ils méritent quand même une petite leçon d’histoire du cinéma de genre parce que, toujours au chapitre « Black Sabbath » (et c’est peu dire que c’est un chapitre sensible pour moi), affirmer que le groupe « a choisi son nom en « hommage » aux cultes païens et diaboliques », ça ne pardonne pas venant de Mr Rurik Sallé, auteur de ce dossier, rédacteur à Mad Movies, magazine où on devrait savoir que « Black Sabbath » n’est autre que le titre de la version anglaise de « I Tre Volti Della Paura » de Mario Bava (1963), un des grands noms du giallo avec ni plus ni moins que Boris Karloff dans le rôle du narrateur. Et c’est après avoir vu ce film que la bande à Iommi est passée du nom de Earth à Black Sabbath. Historique ! La première étape dans cette histoire d’amour entre metal et horreur. Ça manquait fichtrement à ce dossier.

Mais en dehors de ce douloureux accroc, le dossier de Mad Movies ne manque pas de grand chose. On parle évidemment (en dehors des textes fantastiques, horrifiques et/ou gores du metal) de l’iconographie, de ces « pochettes d’album dignes de la plus folle des jaquettes de VHS ». On parle surtout de ces fameuses interpénétrations entre les deux cultures. Et la grosse interpénétration (ndlr : c’est dingue comme Animal aime ce terme…) de ces dernières années, c’est avant tout Rob Zombie. On parle de ses clips pour White Zombie (référence à un classique des années 30), pour lui-même, pour Ozzy Osbourne (tiens, on parlait justement de Black Sabbath, il y a un instant) avant de passer à la réalisation de longs métrages avec « The House Of 1000 Corpses » en 2003 (et sans qui vous n’auriez jamais pu connaître le Captain Spaulding avant qu’il vienne poser son cirque bizarre à Radio Metal) aux remakes de « Halloween » et dans lesquels grouillent les hommages à Kiss ou Alice Cooper.

Alice Cooper dans « Prince des Ténèbres »

Et justement, Alice Cooper est aussi à l’honneur dans ce dossier. D’abord parce qu’il s’y trouve au frontispice, nous toisant de son regard bordé de noir, un couteau à la main. Mais aussi parce que toute la scénographie horrifique est inséparable de toutes ses performances en concert depuis toujours. Parce que des albums comme Welcome To My Nightmare sont des chefs-d’œuvres de l’horreur musicale. Et parce que Vincent Furnier (de son nom de baptême) est allé au bout de ses goûts prononcés pour l’horreur cinématographique en jouant dans des films comme « Prince des Ténèbres » de John Carpenter (1987) où il interprète le plus inquiétant des clochards possédés ou, dernièrement, dans « Suck », une série B dans lequel les membres d’un groupe de rock deviennent des vampires, et où l’on retrouve aussi nul autre qu’Iggy Pop.

Je peux aussi vous parler de cet « échange de bons procédés » au sujet de l’incursion du « Flash Of The Blade » d’Iron Maiden dans le « Phenomena » de Dario Argento (dans lequel une gamine cause avec des insectes), « échange de bons procédés » parce que l’éclair sur la lame est justement un des gimmicks visuels de signore Argento et que le morceau de Maiden est rien moins qu’un hommage au style de ce maître du giallo.

Mais stop ! On lève le pied. Je ne peux que vous conseiller de lire ce dossier, non pour la science metalogique qu’on y trouve, mais bien pour son intérêt cinéphilique. Si vous avez envie d’en apprendre plus sur les incursions dans le cinéma fantastique et d’horreur de personnes comme Bruce Dickinson, Glenn Danzig, Gene Simmons, Ozzy Osbourne (oui, encore !), Dani Filth ou Dee Snider, vous y trouverez des références par paquets de douze qui vous permettront de passer des soirées bien mad et metal à la fois.



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