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Nouvelles Du Front   

Le monde de Wayne a trop changé pour lui


Projetons-nous dans une quinzaine d’années… Attention, l’atterrissage risque d’être un peu rude, le bond temporel est une technologie encore très expérimentale. Radio Metal sera le média le plus puissant de cette portion de la galaxie et le Doc boira son vin dans le crâne de Steve Jobs, tandis que l’Animal aura peuplé à lui seul Mars (Metal’O Phil se chargeant des lunes de cette planète) à la force du coup de reins, mais déjà nous nous égarons…

Dans une quinzaine d’années, quand on demandera à des groupes, des artistes, comment ils considèrent que le monde de la musique a évolué depuis leur jeunesse, ils regarderont en arrière et se souviendront avec nostalgie du temps où ils trouvaient tout ce qu’ils voulaient savoir sur leurs musiciens préférés sur internet, dans des webzines ou sur les réseaux sociaux, qu’ils pouvaient découvrir des tas de groupes grâce à toutes sortes de plate-formes d’écoute en streaming, partager ça avec leurs amis (même ceux habitant à des centaines de kilomètres de chez eux) sur les réseaux sociaux et se retrouver plus tard à des concerts ou des festivals pour admirer ces mêmes groupes.

Mais revenons-en à notre bonne vieille année 2011 où les musiciens se rappellent du temps où tu devais sortir de chez toi pour te procurer de la musique bien fraîche, où l’info ne se trouvait que dans des magazines et fanzines (payants évidemment) et que jamais on n’avait ça gratuitement, à moins de le voler avec un risque bien plus élevé de se faire prendre que sur internet.

C’était le discours, il n’y a pas si longtemps, de Scott Ian (Anthrax). Un discours relativement tempéré, essentiellement parce qu’il reconnaît l’importance des réseaux sociaux sur le web ; en tout cas bien plus que celui, maintenant, de Wayne Static, frontman de Static X (dont on ne sait toujours s’il feront à nouveau quelque chose ensemble un jour), en interview avec le site Away-team.com pour la promo de son nouvel album solo Pighammer, et qui va jusqu’à trouver dans internet un danger pour la civilisation elle-même :

« Eh bien, en général, je déteste internet. Je souhaite que ça meurt, je souhaite que ça disparaisse. Je pense que cela a ruiné beaucoup de choses. Ça a ruiné la musique, ça a ruiné les compétences sociales des gens, ça a ruiné l’imprimerie, ça a ruiné le monde selon moi. [rires] C’est le putain de Skynet de « Terminator », ça va être la fin de la civilisation telle qu’on la connaît. »

Faudrait se détendre Wayne et pas non plus balancer Mémé dans l’eau du bain et jeter bébé avec les orties ! En venir à comparer Internet, qui n’est, en soi, rien qu’un support, avec une intelligence artificielle qui s’est servie de ce genre de réseau pour déclencher la Guerre des Machines et éradiquer l’essentiel de l’espèce humaine, c’est sans doute aller trop loin. Internet n’est pas responsable, seuls les hommes le sont. Ils sont responsables de leurs actes sur ce territoire. Accuser internet, c’est comme accuser le stade parce que son équipe préférée a perdu ou accuser le disque parce que la musique qu’on y entend est mauvaise.

Mais bien sûr que cet outil a changé bien des choses. Les nouveaux outils changent toujours de manière définitive les rapports des hommes avec tout ce qui les entourent : de la première pierre taillée à l’automobile, inventer de nouvelles choses a toujours amené – consciemment ou non – les hommes à réinventer et revoir leurs conceptions du monde, leurs modes de production, leurs rapports sociaux et l’art même. L’invention du disque a dû tout aussi bien casser les pieds à bon nombre de producteurs de spectacle au début du XXe siècle puisque les gens n’avaient plus à sortir de chez eux (ce qui devait encore changer quelque chose dans leur comportements sociaux) pour écouter de la musique.

En fait, sans cette animosité initiale et en remplaçant le verbe « ruiner » par « faire évoluer », ça pourrait tout de suite sembler plus réaliste. D’ailleurs, c’est bien utile, Wayne le dit lui-même juste après :

« Je dis ça mais c’est là pour rester et je m’en sers pour faire ma promo car c’est comme ça que ça marche maintenant. […] J’ai mis mon album en écoute en streaming pendant une semaine avant sa sortie car, s’il est bon, les gens vont en parler. »

Et ça colle avec ce que disait Scott Ian, plus particulièrement en ce qui concerne les réseaux sociaux : « C’est une fenêtre sur le monde très cool et un super outil pour vendre son groupe. […] On est capable de motiver les gens directement. Cela ne prend pas des semaines pour avoir des budgets validés, des pubs placées dans des magazines. Il suffit de se connecter pour avoir 60 000 personnes voulant écouter ce que l’on a à dire. »

Mais peut-être que Wayne Static est seulement en colère parce que lui, comparé au guitariste d’Anthrax, il n’a (à l’heure actuelle) que 46 000 fans sur Facebook (ce qui est quand même mieux que Scott Ian avec moins de 40 000) et à peine plus 2000 abonnés à son compte Twitter (les voilà les 60 000 de Scott Ian). Ça en fait dire des vilaines choses, la jalousie.

Animalement vôtre.



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  • bon et cette pin up elle arrive??

    [Reply]

    Fatal_Blood

    Bien dit on s’en fout de se que disent les artiste du moment que l’on à la meuf sexy qui va avec

  • « un risque bien plus elévé de se faire prendre que sur internet. »
    Une légère typo semble s’être malicieusement glissée dans l’article, c’est pas plutôt « élevé »?

    [Reply]

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