« Quand j’ai appris l’annulation d’Evanescence, j’ai cru qu’il allait neiger » a déclaré Salomon Hazot, patron de Nous Productions et organisateur de Sonisphere France, au journal le Républicain Lorrain dans les kiosques samedi dernier. La veille, le groupe Evanescence avait en effet annulé son passage à Amnéville à cause du décès de la grand-mère d’Amy Lee, sa chanteuse. Cet événement malheureux a donc été un nouveau coup dur pour l’organisation du festival (l’affiche de cette édition avait été extrêmement critiquée par la communauté metal puisque le Sonisphere France avait notamment été « victime » de l’annulation du Sonisphere Anglais qui aurait dû se dérouler en même temps que l’édition française et devait ainsi lui ramener logiquement des artistes encore plus prestigieux) puisque Evanescence était la tête d’affiche de la journée de dimanche.
Pour couronner le tout, les groupes Bloody Mary, Baroness, Raz Rockette et Lostprophets n’ont pas pu se produire dimanche dernier car « compte tenu de rafales de vents violentes et imprévisibles, l’organisation du festival – pour des raisons évidentes de sécurité du public et des groupes – a décidé de ne pas utiliser la scène Saturn (outdoor) » comme l’a indiqué le Sonisphere France sur son site. Mais malgré tous ces déboires et la perte financière qui, selon Salomon Hazot, s’élève « à sept chiffres », les rumeurs parlent déjà d’AC/DC et de Metallica pour les deux éditions à venir…
Après les compte-rendus du Power Prog And Metal Fest, du Sonisphere Espagnol, du Nancy On The Rocks, du Download, des Métallurgicales, du Hellfest, du Graspop et du Main Square, Radio Metal vous propose son live report illustré du Sonisphere France 2012 focalisé sur les concerts de cinq artistes qui ont foulé les planches ce samedi 7 juillet : Faith No More, Marilyn Manson, Combichrist, Machine Head et Black Stone Cherry.
Festival : Sonisphere France 2012
Date : 7 juillet 2012
Lieu : Amnéville
Commencer son festival par un concert de Black Stone Cherry, c’est la classe. On entre dans la salle et on se prend une grosse salve de groove à tendance hard/blues dans la figure. Casquette sur la tête, Chris Robertson (chant) tente de motiver une audience qui se décrispera au fur et à mesure du show même si peu de mains se lèveront lorsque le frontman demandera combien de personnes ont en leur possession un des albums du groupe ! Le charisme des musiciens est indiscutable et si Ben Wells (guitare) aime dominer la foule en se surélevant, le bassiste Jon Lawhon (dont la ressemblance avec Dave Ellefson (Megadeth) et Roy Mayorga (Stone Sour, Amebix) est frappante !) se fait, lui, plus discret. Mais, côté impact scénique, rarement on aura vu avec John Fred Young un batteur aussi agréable à regarder. Notre homme fait tourner ses baguettes entre ses doigts tout en frappant ses fûts comme un dératé. L’observer sans cesse se lever de son tabouret vaut à lui seul le déplacement à un concert de Black Stone Cherry. Le combo dans son ensemble allie sur scène trois facteurs clés : une grosse présence, des tubes qui restent dans la tête et une bonne communication avec le public. Comme d’habitude avec les Américains, l’audience aura donc tapé du pied tout au long du set et assisté à un excellent concert.
Setlist (indicative) de Black Stone Cherry :
Maybe Someday
Blind Man
Yeah Man
Change
Such A Shame
Soulcreek
In My Blood
Rain Wizard
Like I Roll
White Trash Millionaire
Mannish boy / I’m Your Hoochie Coochie Man (reprise Muddy Waters / Willie Dixon)
Blame It On The Boom Boom
Lonely Train
30 Seconds Of Death Metal
Le temps d’une petite balade devant la salle – le festival se déroule comme l’année dernière sur deux scènes bien que cette fois l’une se situe naturellement dans la salle du Galaxie (scène Apollo) alors que l’autre, beaucoup plus petite (la scène Saturn), a été installée en plein air – nous sommes déjà de retour pour le concert de Machine Head. Grosse ambiance lors de ce set où, contrairement à ses concerts précédents, le groupe aura réservé un enchaînement diabolique « Davidian – Old », extrait de l’album Burn My Eyes (1994), dès le début du concert qui a forcément mis à genoux le public. Comme au Graspop, le combo américain a d’ailleurs terminé « Davidian » avec des riffs plus lents que la version originale. Un réaménagement réussi. Des lumières jaunes et vertes du plus bel effet ont également contribué à rendre ce show de Machine Head encore plus spectaculaire lors de ce concert qui a d’ailleurs été le premier à voir la fosse du Galaxie se remplir presque intégralement. Il faut dire qu’avec approximativement 5 000 personnes sur cette journée de samedi, les rideaux tirés du Galaxie dans les tribunes rendaient l’atmosphère assez désertique… à l’image du camping en photo ci-dessus ! En 60 minutes, Machine Head aura mis tout le monde d’accord avec une totale osmose entre le groupe et son public dont beaucoup de membres portaient des T-Shirts à l’effigie de la formation et auront chanté à pleins poumons les paroles du superbe « Halo » final.
Setlist de Machine Head :
This Is the End
Davidian
Old
Imperium
Beautiful Mourning
Locust
Aesthetics Of Hate
Halo
A peine les dernières notes de Machine Head terminées, vos serviteurs ne perdent pas une seule seconde pour se rendre au concert de Combichrist qui démarre sur la scène Saturn. Composé lors de cette prestation de cinq membres (un batteur, deux batteurs/claviéristes, un guitariste et Andy LaPlegua au chant), le groupe a réussi à convaincre une foule qui, sur les premiers titres, était plus observatrice qu’actrice. Mais à l’écoute des « Shut Up And Swallow » and co’, la Saturn a très vite vu les premiers pogos arriver et rarement on aura assisté à un show de Combichrist aussi porté sur la démesure et le dynamisme. Parvenant à retourner la foule à son avantage en seulement quelques minutes, Combichrist a délivré une prestation monumentale où les musiciens auront pris plaisir à défoncer leurs instruments tout en jetant continuellement leurs baguettes sur scène comme dans le public. Combichrist ou une certaine idée (jouissive) de la décadence live. Un très grand concert bien que forcément trop court.
Setlist de Combichrist :
Shut Up And Swallow
Deathbed
Just Like Me
Follow The Trail Of Blood
Scarred
Blut Royale
Throat Full Of Glass
Get Your Body Beat
Never Surrender
Fuck That Shit
What the Fuck Is Wrong With You?
On enchaîne avec Marilyn Manson dont la mollesse des dernières prestations live observées faisait craindre le pire. Mais le Révérend nous a vraiment surpris par son énergie. Dans un état d’ébriété (?) prononcé, Marilyn Manson a rencontré des difficultés pour s’adresser au public de manière compréhensible mais le chanteur a en tout cas très bien assuré ses parties vocales. Le son aura d’ailleurs été très bon sur les cinq concerts chroniqués lors de cette journée de samedi et mention spéciale à la grosse caisse du batteur de Marilyn Manson qui avait un son vraiment très impressionnant ! Soulignons par ailleurs que Marilyn Manson a utilisé sa traditionnelle tribune sur le titre « Antichrist Superstar » où il s’adressait à la foule d’une manière dictatoriale. En outre, même si l’on a noté sur ce concert que beaucoup de gens avaient visiblement choisi d’aller faire leur pause bière et/ou toilettes, le chanteur et son groupe auront délivré un set plein d’énergie. Marilyn Manson paraît avoir retrouvé la flamme et l’envie d’en découdre : et c’est une bonne nouvelle !
Setlist de Marilyn Manson :
Hey, Cruel World…
Disposable Teens
The Love Song
No Reflection
mOBSCENE
The Dope Show
Slo-Mo-Tion
Rock Is Dead
Personal Jesus (reprise de Depeche Mode)
Pistol Whipped
Tourniquet
Irresponsible Hate Anthem
Sweet Dreams (Are Made Of This) (reprise d’Eurythmics)
Rappels :
Antichrist Superstar
The Beautiful People
Meshuggah est en train de se produire sur la scène Saturn mais notre équipe fait le choix d’attendre Faith No More pendant 1h30 dans le but de voir la bande à Mike Patton dans les meilleures conditions possibles. A 23h30, les lumières s’éteignent et le groupe de San Francisco pénètre au Galaxie trois ans après son dernier passage en France au Rock En Seine. Reformés en 2009 après leur split de 1998, les membres de Faith No More (comme ses techniciens qui ont installé la scène) sont intégralement vêtus de blanc et parcourent une scène où les fleurs sont partout présentes. Mike Patton, chapeau sur la tête et canne à la main, est le dernier membre du groupe a monté sur scène et reçoit d’ailleurs une grosse ovation de la part du public.
Le combo démarre par le morceau instrumental « Woodpecker From Mars » issu de The Real Thing (1989) avant d’enchaîner par les titres « Land Of Sunshine » et « Caffeine » qui ouvrent tous les deux l’album culte Angel Dust (1992). Très rapidement, Mike Patton se retrouve, pour le plus grand bonheur du public, à faire le zouave en tentant de chanter avec le micro dans (!) la bouche. Le chanteur est la principale attraction du groupe sur scène et on peut noter les nombreux échanges de regard complices (et les sourires) entre lui et Mike Bordin (batterie) mais aussi entre le frontman et le pince-sans-rire Roddy Bottum (claviers). Ce dernier réunissant l’exploit d’être un claviériste dynamique en toisant le public ou en adoptant une attitude parfois nonchalante, parfois hyper concernée/sérieuse. Faith No More joue avec son public comme il joue avec ses propres attitudes et ses propres compositions, pas étonnant alors que le groupe fasse preuve d’originalité en reprenant le morceau de Jacques Dutronc « Et Moi, Et Moi, Et Moi » au milieu du hit « Midlife Crisis » ou qu’il s’amuse avec un interlude de rap (on notera une adaptation du morceau « Niggas In Paris » de Jay-Z et Kanye West) sur le très bon morceau final « Why Do You Bother? »
Crachant de l’eau sur Mike Bordin et ses dreadlocks aujourd’hui blanches, Mike Patton n’est malgré tout pas uniquement là pour animer une grande kermesse. Sa voix est d’une justesse incroyable et son interprétation des « Digging The Grave », « Last Cup Of Sorrow » ou du magnifique « Ashes To Ashes » est remarquable à tous les points de vue. Tantôt crooner ou criard, Mike Patton a une palette vocale très large qui est particulièrement visible sur un enchaînement « Cuckoo For Caca » / « King For A Day », deux morceaux de King For A Day (1995) qui ne nécessitent pas du tout les mêmes techniques vocales. Deux titres (rapide pour le premier et avec une guitare acoustique pour le second) qui à eux seuls soulignent d’ailleurs à merveille la diversité musicale de Faith No More. Comme sur la tournée 1997, le groupe terminera son « King For A Day » par des larsens noisy tout de même moins longs qu’à l’époque.
Si Jon Hudson (guitare) reste le plus discret de la bande en live, tous les membres de Faith No More sont agréables à regarder et prennent plaisir à partager leurs tubes. A la manière d’un Pearl Jam à la discographie pleine de pépites, difficile toutefois d’être complètement comblé par la setlist d’un groupe comme Faith No More. Une setlist forcément trop courte si le combo ne joue pas quatre heures !
Un grand moment d’1h45 certes… mais un grand moment tout de même.
Setlist de Faith No More :
Woodpecker From Mars
Land Of Sunshine
Caffeine
Evidence
Digging The Grave
Last Cup Of Sorrow
Spirit
This Guy’s In Love With You (reprise de Burt Bacharach)
Epic
Midlife Crisis
Cuckoo For Caca
King For A Day
Ashes To Ashes
Just A Man
Rappels :
Ugly In The Morning
Easy (reprise des Commodores)
Why Do You Bother?
En voyant les commentaires je constate que malgré tout ce qui a été dit sur le Sonisphère ce fut deux jours de pure folie. Je regrette énormément de ne pas y avoir participé cette année et dès que les billets seront en vente pour l’édition de 2013 je n’hésiterai pas une seconde pour acheter le pass. Longue vie au Sonisphère France.
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Le Sonisphère 2012 malgré une affiche beaucoup moins bonne que l’année dernière, a vraiment été bon cette année ! Une très bonne ambiance était présente et de très bons groupes, certes peu connus, qui ont accomplis de très bonnes performances ! Malgré la malchance que le Sonisphère a connu cette année, ils ont quand même su nous offrir un très bon festival à ceux qui ont été présents ! C’est pas parce que qu’il n’y a pas de grosses affiches comme l’année dernière que le festival est forcement mauvais ! De très bonnes découvertes grâce au Sonisphère 2012 puis Machine Head et Soulfly: my Fucking God que c’était bon en live !
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quand tu sais que le Galaxie peut accueillir jusqu’à 12 000 personnes, ça fait mal de voir qu’il y avait seulement 5000 personnes le samedi
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Très bon shows de FNM (même plus) et Machine Head effectivement. Son trop fort et saturé en général. C’est dommage pour le dimanche et son temps de merde, mais Lacuna Coil était excellent et Wolfmother une bonne découverte pour moi, avec ses intonations Ledzep et Soungardenesques. Il faut vraiment que Max Cavalera fasse le régime Dukan, reprenne des cours de guitare sous peine de devenir une caricature d’ Ozzy du Thrash à même pas 45 ans. J’espère que le Sonisphere continuera en France, malgré les critiques, ce genre d’évènement étant si rare en province.
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Vu les rumeur concernant AC/DC au sonisphere est-ce que vous pensez que sa confirme qu’ils seront en tournée l’année prochaine?
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Je reconnais un des seul point négatif du soni (en Suisse) c’étais l’organisation on attendait une heure pour avoirs a boire et ces con nous ramassais nos bouteille a l’entrée et il les jetais ! sa c’est n’importe quoi !
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faith no more : moi aussi un des meilleurs concerts de ma vie !!!
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assez d’accord avec vous dans l’ensemble,les gars ! mais le son était pour moi trop fort (tout vibrait) donc brouillon, sur machine « fuckin' »head et marylin manson
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aie pas de chance pour vous, le Sonisphere suisse étais génial on eu Metallica, Motörhead, Slayer, Eluvetie, Mastodon et Gojira !
j’espère que vous les aurez l’an prochain. a bientôt
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En même temps, mis à part Motörhead et Eluvetie, ils étaient tous au Sonisphere France l’année dernière. En tout cas, c’est la quatrième fois que je voyais Faith No More, et ce groupe est un grand cru : un des meilleurs concerts de ma vie.