
Mardi 15 décembre 2009. Nous étions aux alentours de 22h. Blackie Lawless était là, à 15 mètres de moi, sur la scène de l’Elysée Montmartre. La chanson était « Take Me Up » issue de l’excellent Dominator. Ca c’est exactement passé à 3 minutes 58 quand, au moment du refrain, Blackie et ses collègues de Wasp ont chanté en ch?ur le passage suivant :
“No more of you that I can take
Taaaake, taaaake, taaaake
No more of you that I can taaaake”
A ce moment-là, et franchement ça faisait longtemps, j’étais vraiment ailleurs. Je me trouvais dans ces contrées infinies où seule votre âme peut vous emmener. Le live ça doit être ça à la base : de la jouissance. Tout était démultiplié : c’était puissant, beau et, en conséquence, littéralement orgasmique.
Mon dernier moment de plénitude extatique remontait au concert de Tool en 2006 à la Halle Tony Garnier de Lyon. Tout y était réuni, absolument TOUT, et je n’oublierai jamais ce que j’ai ressenti ce soir-là. Et, depuis cette date, quand je me déplace à un concert j’ai toujours au fond de moi cette petite flamme qui me dit :
« Ai-je des chances de ressentir des émotions aussi proches de ces Toolesques moments de puretés ? »
Et souvent, c’est ainsi, la petite flamme ne jaillit pas car il y’aura toujours une énorme différence entre un bon concert, un très bon concert, un « putain de concert », un grand concert et un concert magique. Parfois, et même assez fréquemment, on a donc droit à des instants magiques pendant un concert et c’est déjà super chouette. Il faut savoir se contenter de ce qu’on a et savourer à sa juste valeur les choses.
Le concert de Wasp était donc super avec ce moment de pure magie que je vous aie raconté précédemment et qui valait à lui seul le déplacement. Le live c’est l’attente et la surprise. Parfois on ne s’attend à rien et on se prend une grosse claque et parfois on s’attend à quelque chose et on n’a rien, ça c’est super frustrant. Bref avec le live on ne s’est jamais vraiment comment ça va être et c’est ce qui en fait sa magie unique.
Rammstein est récemment passé par la France. Beaucoup de fans du groupe ont trouvé ça cool. Personnellement, j’apprécie vraiment ce combo mais, en allant au concert, je ne m’attendais à rien de spécial car je redoutais ce qui est finalement arrivé : l’ennui. En conséquence, j’espérais. J’espérais ressentir des choses, des vibrations, j’espérais être (sur)pris. Et mes espoirs se sont avérés vains. Parce que y’avait rien. Y’avait du show mais quand t’as pas (plus) la musique, le show ne rime à rien ou plus grand chose. Et je me suis ennuyé comme prévu. Pfff…s’ennuyer à un concert d’un groupe comme Rammstein, ce n’est pas normal. Comment est-ce possible ?!
Notre dossier spécial Rammstein sera d’ailleurs en ligne la semaine prochaine. Trois live reports (Lyon, Strasbourg et Paris) pour trois regards différents…et enflammés.
Messieurs les artistes : donnez-nous des émotions, du ressenti et pas du superficiel. C’est la première chose que l’on vous demande. Lorsque l’on se déplace à un concert, nous avons envie d’être transportés et c’est franchement dur de se dire, en tant que fans, que le concert du groupe qu’on aime n’est pas terrible. Comme un vrai sentiment de gâchis. Oui c’est vrai, s’ennuyer à un concert est terrible et mieux vaut d’ailleurs quitter la salle ! C’est ce qu’on a fait sur le récent concert de Paradise Lost à Lyon qui a fait la controverse chez nous. Certains parmi l’équipe RM on trouvé ça mauvais (dont moi) et on a préféré aller boire un coup à côté car se faire ch**r les bras croisés à un concert est atroce. Alors bien sûr on s’en remet car il n’y a pas mort d’hommes. Mais il y a une petit mort quand même…dans l’âme.
Je n’ai pas envie de devenir blasé de concerts comme beaucoup le sont ou vont le devenir. Encore une fois, j’en parle souvent ici, mais on a de la chance de faire ce que l’on fait et d’assister à autant d’événements. Mais justement, cette chance s’entretient comme tout ce qui nous tient à c?ur.
Toutes les flammes finissent par s’éteindre mais si vous ne les entretenez pas soit elles s’arrêtent prématurément, soit elles partent en live malgré notre volonté. Alors, parfois, mieux vaut souffler sur les bougies quand il est encore temps. C’est un choix qui peut s’avérer difficile car se dire « putain il ne faut pas que je reste » à un concert auquel vous vous êtes déplacés n’est pas si simple…
En tout cas, mieux vaut agir que subir les choses, la vie, les concerts…
Dimebag,
🙂
Comme souvent tu es à côté de la plaque mais c’est pas grave, la semaine prochaine le lost et le dossier rammstein seront en ligne, on pourra donc polémiquer au bon endroit !!! 🙂
« Mais c’est ça aussi la musique et la façon dont elle nous touche. Chacun la vit différemment. » : entièrement d’accord of course.
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Moi, j’étais aussi aux concerts de Rammastein et de Paradise Lost à Lyon. Et j’ai trouvé les deux géniaux.
Rammstein, super sympa. Alors que je ne connaissais pas la moitié des titres, m’étant arrêté à « Mutter » niveau discographie. J’ai notamment grave kiffé la balade « Frühling in Paris ». Alors que beaucoup la trouvent à chier, moi, je la trouve fantastique d’émotion et de beauté. Mais c’est ça aussi la musique et la façon dont elle nous touche. Chacun la vit différemment.
Quant au Lost, les ayant vus déjà 3-4 fois dans différents cadres (tournée « One Second » en salle, festival…), j’avais toujours été déçu de leurs prestations live. J’étais donc parti du principe définitif que Paradise Lost est un groupe extraordinaire sur disque et décevant sur scène.
Mais j’y suis quand même retourné l’autre jour, notamment parce que Samael était sur le package.
Et là… La baffe, quoi. Malgré l’absence de Gregor Mc Intosh, j’ai vu un putain de concert : gros son, grosse set-list, zicos décontractés… Et surtout, surtout, un Nick Holmes transfiguré. Alors qu’on le sentait aussi à l’aise sur une scène que moi dans une soirée reggae, Holmes s’est comporté en vrai frontman, distillant ses fameuses tirades d’humour anglais à tire-larigot. Bref, une sacrée baffe. D’autant plus qu’elle était carrément inattendue.
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