Les faits prennent place le 9 décembre dernier, à la Rock & Roll Pizza, petite pizzeria de Moorpark en Californie. Durant deux heures et demie, cinq individus se faisant appeler les Foo Fighters ont pris possession du petit restaurant.
Leur but ? Répéter leur répertoire rock en amont de leur récente date (et unique, pour le moment, depuis 2012) à Mexico (au Foro Sol Stadium), le 13 décembre dernier. Aucun blessé n’est à déplorer dans cette prise d’otages inhabituelle. Une première dans l’histoire du banditisme : les mercenaires n’ont, en effet, rien revendiqué, rien réclamé ! Ils ont, sobrement, offert au public présent un show intimiste et surprise où il n’y avait nul besoin d’amplifier la batterie et où les premiers rangs entendaient chanter le frontman, du nom de Dave Grohl, qu’il eut son micro sous le nez ou non.
Une fois encore, force est d’avouer que les Foo Fighters, c’est la quintessence du « cool ». Quoi que fasse le groupe, on finit toujours par se dire : « c’est tellement spontané, tellement irréfléchi, bref, tellement rock’n’roll, que c’est trop bon ». On se rappelle cette tournée des garages (à l’époque on se posait la question, toujours d’actualité : pourra-t-on un jour arrêter de dire du bien des Foo Fighters ?), organiser pour le simple plaisir des fans, mais se pointer dans une pizzeria, se taper un show de plus de deux heures (rien de moins !), seulement pour le fun (et sans vouloir se faire mousser, sans en faire un événement publicitaire, en évitant, par exemple, de mettre la presse dans la confidence), ne fait qu’ajouter une ligne à leur palmarès. Et même si Dave Grohl et sa bande de Foo sont censés être en pause (hors ce concert au Mexique, mais pour combien de temps encore ?), ces derniers savent indéniablement occuper leur temps libre.
Tentatives isolées et sans lendemain ou bien « menace » (oh oui, menacez nous !) grandissante d’un proche retour du groupe sous les projecteurs ? Chris Shiflett, guitariste de la bande, disait au site Rolling Stone, en août dernier, que la bande répétait sur de nouvelles compositions en vue d’un nouvel album. « C’était une très courte pause », déclarait-il, ajoutant « Nous allons commencer à enregistrer le nouvel album de Foo Fighters au début de l’année prochaine. […] En fait, nous avons commencé à faire un nouvel album de Foo Fighters au cours des dernières semaines […] Nous avons commencé à répéter […] Je savais que nous n’étions pas terminés, mais je pensais que ce serait un peu plus long. Mais quoi qu’il en soit – c’est bon. C’est bon d’être de retour au travail. »
Ce à quoi Dave Grohl a rajouté fin novembre, toujours auprès de Rolling Stone : « Nous préparons quelque chose dont personne ne sait rien, c’est franchement cool. » Et après un Wasting Light (2011) enregistré à l’ancienne, en analogique, le groupe prépare encore quelque chose de particulier : « Nous commençons bientôt l’enregistrement, mais nous le faisons d’une façon qui n’a jamais été faite et nous composons l’album d’une manière qui, je pense, n’a jamais été faite jusque là. » Le groupe est donc de nouveau en marche, à n’en pas douter et attise l’impatience des fans.
Après tout, jamais il n’avait été question de séparation. Et l’agenda surchargé de Grohl a sans doute nécessité cette pause. Entre la résurrection de l’esprit des studios Sound City, la production quasi impulsive du nouvel EP de Ghost en passant par ses liens étroits avec Lemmy Kilmister qui le veut sur son futur opus solo, l’ex-cogneur de Nirvana avait de quoi faire pendant le hiatus des Foo Fighters. Grohl, un homme de tous les projets. Un trublion à l’énergie débordante et qui applique la règle première du rock : l’action !