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Live Report   

Les gourmandises de Therion


Rien de moins que quatre groupes sont présents à l’affiche ce soir au Trabendo. Autant dire une soirée qui s’annonce haute en couleurs, assez hétéroclite, mais par-dessus tout très attendue. Le grand show doit commencer tôt alors vers 17h, une heure avant l’ouverture des portes, la foule brave vaillamment le froid et s’est déjà raisonnablement amassée. Le voyage de ce soir commence en terres russes avec Imperial Age, avant de nous conduire en des contrées mongoles sans âge aux côtés d’Ego Fall.

Le voyage est ensuite temporel, l’âme rock occulte de Luciferian Light Orchestra, version retro de Therion, nous propulse dans les 70’s avec son premier album éponyme, projet signé de la main de Christofer Johnsson, de sorte à faire parfaitement transition et livrer enfin la scène au groupe tête d’affiche.

Artistes : TherionImperial AgeEgo FallLuciferian Light Orchestra
Date : 18 janvier 2016
Salle : Trabendo
Ville : Paris

Imperial Age

Le show s’ouvre donc sur des notes on ne peut plus symphoniques avec les Russes d’Imperial Age. Si nous sommes encore loin de la bousculade dans la salle encore clairsemée, le public répond aux sollicitations du groupe agréablement dynamique, et notamment à celles d’Alexandra « Rys » Sidorova, au chant, qui délivre une belle énergie en plus de sa prestation véritablement remarquable. Pour compléter cette prouesse, s’adjoignent à sa voix celles des claviéristes Alexander « Aor » Osipov et Jane « Corn » Odintsova qui rejoignent Alexandra sur scène et forment un trio efficace aux belles variations de timbres. Le show en lui-même se veut puissant, un brin théâtral, opératique, parfaitement à l’image du genre.

Ego Fall

Pour nous ouvrir les portes de leur univers, Ego Fall débute leur prestation par une démonstration de chants de gorge ancestraux, accompagnés d’un instrument traditionnel. Le dépaysement est instantané, la découverte particulièrement intéressante. En plus d’une certaine ambiance mystique, méditative, une vraie fascination est créée. Et alors, quand entre en scène la totalité du groupe, advient le véritable choc des cultures qui donne à Ego Fall toute son originalité et son intérêt. Aux sonorités traditionnelles, s’adjoint un son moderne et puissant, death mélodique, metalcore qui sait séduire la foule, un peu plus dense, et la rend assez réceptive. La vivacité du chanteur Chao Yu, qui n’est pas sans rappeler Tomi Joutsen d’Amorphis du micro jusqu’à la présence scénique, accompagné de guitares hargneuses, n’est sûrement pas étrangère à cela. Le coup de fouet est efficace et le voyage mémorable.

Luciferian Light Orchestra

Luciferian Light Orchestra nous entraîne ensuite, avec un petit saut dans le temps, dans sa spirale de rock occulte rétro, aux sonorités heavy et vintage. Les premières notes, sombres à souhait, donnent le ton et l’ambiance mystique, mystérieuse ne tarde pas à s’installer, encore renforcée par la grande théâtralité du show, entre les masques portés par les guitaristes et le jeu un peu languissant de Mari Karhunen au chant. De fait, il se dégage de la musique du groupe une forme de charme, d’envoûtement, entre riffs entêtants et incantations scandées, comme sur « Where The Lilies Grow » ou « Dante And Diaubaulus » qui achève avec force la prestation du groupe. Toutefois, la foule n’est pas absolument ensorcelée, la passion n’est pas débordante, autant sur scène que dans la fosse, bien que les acclamations, méritées, saluent le départ du groupe.

Therion

Enfin, le voyage devient cosmique et annonce un show épique quand Therion fait son entrée sur les notes de « A Space Odyssey » et ouvre le périple retraçant ses meilleurs morceaux, de Lepaca Kliffoth aux Fleurs Du Mal. Le show démarre en force avec les très rythmées « Ginnungagap » et « Schwarzalbenheim ». Le trio Thomas Vikström, Linnea Vikström et Chiara Malvestiti nous offre de belles variations de voix, entre chant lyrique impressionnant et pointes de thrash. Nous retrouvons avec Therion une atmosphère un peu occulte et mystique, avec un son plus heavy et symphonique, comme sur la sombre « Schwarzalbenheim » où Thomas, livre à la main, nous récite quelques versets, avec un timbre incantatoire, de même pour la scansion de « Melek Taus », reprise par les fans. En effet, le groupe n’a de cesse de mettre à contribution le public qui s’y plie volontiers, chacun pouvant trouver dans la setlist monstrueuse un titre qui lui est cher.

Un bon concert

Ainsi, si les metalheads reprennent en chœur les notes des douces et mélodieuses « The Siren Of The Woods » ou « Draconian Trilogy », où Linnea fait montre de tout son talent, il en va de même avec les plus puissantes « Black Fairy » ou « Kings Of Edom », au son des guitares de Christofer Johnsson et Christian Vidal. Le show se veut en tout point spectaculaire, et la théâtralité du groupe atteint son comble avec « Mon Amour, Mon Ami » et le duo très mis en scène formé par Thomas Vikström et Mari Karhunen. Mais le spectacle parvient déjà à son terme avec la très belle « Son Of The Staves Of Time », où Chiara nous impressionne une fois de plus par sa voix.

Si jusqu’alors l’ambiance était raisonnablement soutenue et le public réceptif sans être déchaîné, l’apogée du concert est atteinte sans aucun doute au rappel, et c’est une salle alors exaltée qui accueille de nouveau le groupe sous les acclamations, une salle alors transportée et décadente, de « The Rise Of Sodom And Gomorrah » à l’incontournable « To Mega Therion », en passant par les inévitables « Sucettes », réclamée avec gourmandise par l’assistance finalement récompensée par Linnea, qui offre sa tournée de sucettes aux formes sans équivoque. En bref, une soirée qui tient ses promesses et qui s’achève dans la camaraderie, la joie et la bonne humeur… On en redemande déjà !

Setlist :

[A Space Odyssey]
Ginnungagap
Schwarzalbenheim
Nifelheim
Vanaheim
Melek Taus
The Beauty In Black
Invocation Of Naamah
Cults Of The Shadow
The Siren Of The Woods
Wine Of Aluqah
Draconian Trilogy : 2. Morning Star, 3. Black Diamonds
Black Fairy
Mon Amour, Mon Ami
Kings Of Edom
The Dreams Of Swedenborg
Lemuria
The Invincible
Son Of The Staves Of Time

Rappels :
The Rise Of Sodom And Gomorrah
Les Sucettes
To Mega Therion

Live report et photos : Elena Delahaye.



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