Pourquoi passer du temps à s’intéresser au nouveau clip de Liv Kristine alors que je pourrais consacrer mon temps à parler de clips d’artistes bien plus « metôl » que ça et ainsi faire une compilation des meilleurs clips filmés dans un hangar ? La chanteuse de Leaves’ Eyes (et ex-Theatre Of Tragedy) a beau officier dans des groupes de metal, on a tout de même du mal à considérer que son nouvel album solo Libertine, qui vient de sortir ce mois-ci, corresponde aux besoins habituels du metalleux lambda (mais plutôt aux fans du groupe de la chanteuse et d’elle-même), au moins à en juger d’après son premier single « Paris Paris », ode dédiée non pas au personnage légendaire, à une certaine héritière pourrie ou à une certaine « fille de », mais bel et bien à notre chère capitale.

Car ce « Paris Paris » est certainement plus à caser dans un registre pop, voire pop-rock (au moins pour ce son un peu plus dur que la plupart des musiques inondant la bande FM). Et donc comment vouloir s’intéresser à ce single, et plus encore à ce clip, quand on ne réclame que du gros son, des riffs qui déchirent, une batterie qui blaste ? Eh bien, d’abord, vous allez vous ouvrir un peu plus que ça parce que c’est toujours amusant d’aller voir comment à l’étranger, on perçoit Paris (donc la France puisque pour eux, ça se limite souvent à cette métropole).

On sait que pour les Américains (à en juger par certaines œuvres cinématographiques), c’est toujours béret, pinard, deudeuche et toutes les rues ressemblent à Montmartre. Eh bien, pour l’Allemande (d’origine norvégienne) – donc une proche voisine -, c’est à peu près pareil : avec elle, la France a l’air de s’être arrêtée dans les années 1950, à en croire les choix vestimentaires affichés (que ce soient des vêtements choisis selon ses propres goûts importe peu, ils sont là et cela signifie bien quelque chose) et l’esthétique vieille pelloche de la vidéo. Mais surtout, la France, c’est une langue magnifique, remplie de mots et d’expressions merveilleuses, parmi lesquels on peut piocher pour ensuite les parsemer dans ces textes sans qu’on soit bien sûr qu’à la fin, le tout signifie grand-chose. « Oulala », « je t’aime », « mon chéri », « radio en direct »… C’est vrai que c’est très joli dans sa bouche, surtout en imitant l’accent français sur des phrases en anglais, mais s’il fallait vraiment vous donner un argument pour regarder ce nouveau clip et poser vos oreilles sur ce single, cela tiendrait à une seule chose sur laquelle vous ne manquerez pas de butter à la 51e seconde : la cocotte-minute !