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Live Report   

Loudblast : sublime et démentiel à Ris-Orangis


Le 28 janvier, la petite ville de Ris-Orangis a eu la joie d’accueillir des légendes du death metal français : Loudblast, continuant leur grande tournée afin de faire revivre au public l’intégralité de leur troisième album Sublime Dementia. Et pour remplacer Alexandre Lenormand à la basse, c’est Frédéric Leclercq (Dragonforce) qui s’y colle. Frédéric qui suit le groupe dans sa tournée depuis un moment, et que l’on a pu voir dans le groupe de reprise de Massacra lors de la dernière édition du Fall Of Summer (toujours aux côtés de Stéphane Buriez).

Et ce n’est pas seul que Loudblast va défendre le metal dans cette petite salle du Plan. Deux autres groupes français sont au programme : K.A et T.A.N.K.

Artistes : K.A.T.A.N.KLoudblast
Date : 28 janvier 2017
Salle : Le Plan
Ville : Ris-Orangis [91]

Cela faisait quelques temps que K.A. n’était pas monté sur scène. 20 ans que le groupe persiste dans la musique, et accueille cette fois-ci deux nouveaux guitaristes. N’étant pas venu soutenir un album mais simplement pour le plaisir de jouer sur scène, le groupe né en Ile de France sera une excellente découverte pour la plupart des membres du public. La taille réduite de la salle aide beaucoup à l’ambiance, qui devient assez punk. Même si le groupe n’est pas aussi connu que les deux qui vont le suivre, le public ne le boude pas pour autant et les pogos font très vite rage et persistent. A la fin du concert, on entendra souvent le public dire « je ne connaissais pas et c’était génial ». Car en effet le groupe livre une prestation énergique, sans pour autant faire dans l’excès de brutalité. La joie se lit sur le visage des musiciens.

La particularité du groupe est qu’il a eu dans son line-up, fut un temps, au poste de guitariste, celui qui deviendra le chanteur de T.A.N.K. Alors en souvenir du bon vieux temps, il vient interpréter un morceau au chant avec le groupe. A la fin du titre, l’accolade entre les deux chanteurs semble des plus sincères, celui de K.A. en semble même ému. Face à l’engouement du public et à l’énergie qu’il dégage, le groupe se met à jouer un rappel, après trente minutes de concert, avant de laisser place à leur confrère de T.A.N.K.

Ce qu’il y a de bien dans les concerts de groupe de la scène française, c’est que l’on trouvera toujours des personnes les ayant connus dans leur jeunesse, avec des tonnes d’anecdotes. Ou alors ce sont des amis du groupe, et ils viendront souvent parler avec eux avant le concert. Et, quoi qu’il en soit, ceux présents sont souvent des personnes les ayant déjà vus sur scène plusieurs fois. Rajoutez à cela la vigueur du public et la petite salle qui nous accueille ce soir, et vous pouvez imaginer facilement comment s’est passé le show de T.A.N.K.

Seulement six morceaux au rendez-vous mais cela sera suffisant pour faire de ce concert surement le plus violent de la soirée. En même temps, il est difficile de rester impassible devant un tel groupe et de ne pas se sentir envahi de la même énergie qu’eux. Alors entre les slams, et le wall of death qui s’en suivra, peu de monde reste à sa place juste pour regarder le concert sagement. Malgré la secousse générale que l’on se prend, on n’aurait pas craché sur quelques titres supplémentaires. C’est si bon de voir un groupe ayant une telle proximité avec son public. Les deux communiquent parfaitement, et cela crée une osmose parfaite ; mentalement et physiquement, le groupe et le public sont ensemble. Au final c’est sur « From The Straight And Narrow » que le groupe nous quitte, avant d’aller saluer le public au stand de merchandising, pendant qu’en fond le thème de la série Game Of Thrones retentit…

Setlist T.A.N.K. :

01. The Raven’s Cry
02. Inhaled
03. T.A.N.K. 09
04. Beatiful Agony
05. Legacy
06. From The Straight And Narrow

On demande au public de quitter la salle, apparemment on nous prépare quelque chose à l’intérieur. Finalement, seulement des spots de lumières ont été rajoutés, ainsi que l’étendard du groupe. Nombreux sont les t-shirts Loudblast de toutes époques dans la salle. Au moins le groupe n’a jamais été abandonné et il y a toujours un public qui les trouvera. Au programme du soir, on pourrait presque dire de la nuit, avec un début de set à 22h30, Sublime Dementia, en intégralité, accompagné de quelques titres en plus.

Hervé Coquerel s’installe derrière sa batterie, pendant que Frédéric Leclerc rejoint sa place, là où les gaffeurs dessinent un pentagramme sur le sol. Car qui dit death metal, dit diabolique. Et pourtant, sur le visage du batteur il est difficile d’enlever ce sourire qui lui vient si naturellement. D’un autre côté, le bassiste ainsi que Monsieur Buriez et sa guitare arborent une moue fâchée. Peut-être cela fait-il trop cliché par rapport aux précédents groupes qui étaient assez joyeux dans leur mise en scène. Et c’est là tout l’aspect théâtral, car lorsque les musiciens se regardent entre eux, c’est bien un grand sourire que l’on aperçoit.

Presque sans interruption, le groupe joue son célèbre album en entier, et on voit qu’il s’agit juste d’une formalité et que leur participation avec le public ne commence vraiment que lorsqu’ils se mettent à jouer d’autres chansons de leur répertoire. C’est principalement dans l’album Disincarnate que Loudblast pioche des titres supplémentaires, avec notamment « Shaped Images Of Disincarnate Spirits », « Steering For Paradise », « Disquieting Beliefs » et « The Horror Within ». Par contre aucun titre de Burial Ground, le dernier album en date, ce qui est bien dommage au vu de sa qualité.

Certains pourront objecter que ça sonne différemment du studio, heureusement diront d’autres. Car le mixage de Sublime Dementia commence à dater, et même s’il reste toujours agréable à écouter, avec un charme certain dans ce son, cela fait du bien d’avoir une version live rafraîchie. On ne sait pas si c’est pour provoquer la foule, déjà assez énergique et généreuse, et la motiver davantage encore ou le reflet d’un réel sentiment du groupe, mais Stéphane Buriez semble ordonner plus qu’à l’accoutumé de se « bouger le cul », rappelant régulièrement « l’absence du public ». Il obtient finalement gain de cause et il remercie le public en fin de concert. Car malgré ce visage à l’air renfrogné, c’est un grand cœur qui se cache, passionné par sa musique.

C’était énergique aussi bien sur scène que dans la fosse. C’est un gros coup de nostalgie pour certains, une révision de classiques du death français pour d’autres. Dans tous les cas, ça fait plaisir de savoir qu’on peut se reposer sur certains groupes français comme ceux-là, dans une salle qui il y a quelques semaines a accueilli un festival de trois jours, composé uniquement de groupes français (dont Mercyless). Même si le concert a dû être déplacé de salle car il avait du mal à afficher complet, cela a finalement joué en la faveur de la soirée.

À noter que si vous voulez entendre davantage de ce duo Frédéric Leclerc et Stéphane Buriez, vous pouvez les retrouver sur le projet de death metal Sinsaenum, aux côtés de Joey Jordison (ex-Slipknot, Vimic) et Attila Csihar (Mayhem). Super-groupe, ayant sorti leur premier album en 2016 et qui devrait tourner prochainement.

Setlist Loudblast :

01. Presumption
02. Wisdom… (Father On)
03. Turn The Scales
04. About Solitude
05. Subject To Spirit
06. Fire And Ice
07. In Perpetual Motion
08. Fancies
09. Sublime Dementia
10. My Last Journey
11. Shaped Images Of Disincarnate Spirits
12. Steering For Paradise
13. Flesh
14. Disquieting Beliefs
15. The Horror Within
16. Malignant Growth
17. Cross The Threshold



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