Festival : Lyon Metal Fest IV
Lieu : Lyon
Salle : Transbordeur
Date : 30-05-2009
Public : 650 personnes environ

Deathawaits : du death « made in Lyon » !
La soirée démarre avec Deathawaits sur la petite scène du Transbo. Le groupe pratique un gros death metal teinté de thrash et il bénéficie d’un accueil très chaleureux du public, pour ne pas dire le meilleur de la soirée ! On peut reconnaître au chant Florian qui officie au même poste chez Bounty Hunter. Le groupe n’a certes pas inventé la poudre…mais il sait la faire parler ! Le quatuor produit un metal assez groovy et le public répond avec entrain aux sollicitations du braillard en chef. Cela fait plaisir à voir pour un groupe de première partie !

Doberman [Crew] : un groupe en net progrès !
La soirée continue sur la grande scène où les coreux de Doberman [Crew] font leur entrée ! Déjà vu en ouverture de Dagoba l’année dernière, le groupe a bien gagné en aisance sur les planches. Celui qui attire l’attention est évidemment le frontman de la formation, Keefran (ex-Douze 33) qui mène le groupe. Autant l’année dernière le chant aboyé devenait ennuyeux à la longue, autant cette fois-ci des progrès ont été fait. Notamment sur le registre vocal employé, plus diversifié. Derrière lui les zicos assurent comme des chefs, l’ensemble est carré et dense, les fans de HxC crossover ont dû apprécier ! Seulement pour le reste des spectateurs, les morceaux se suivent et se ressemblent… Pas étonnant alors d’en apercevoir un bon paquet au bar !

Messaline de retour !
Nous sommes de retour sur la petite scène du Transclub lorsque les anciens de Messaline montent sur les planches. Le groupe joue un hard rock assez classique et on sent des musiciens expérimentés. Ils possèdent une grande cohésion musicale et sont à l’aise sur les planches. Les membres ne sont plus des jeunots mais ils sont heureux d’être là et ils le revendiquent ! « On peut jouer du rock après 40 ans ! » dixit Eric au chant. Et il a bien raison ! Le chant en français est parfois gênant, voire handicapant, pour certaines formations hard rock ou metal hexagonale mais ici les textes sont bien trouvés et sonnent à merveille. La preuve avec les exemples suivants : « Zèle De Poulet », « Souffler Dans Le Cul De Lucifer » ou encore « L’Infirme Amant » ! Tout un programme. Le groupe joue devant un public plus clairsemé que les autres formations mais il se donne avec une énergie qui fait plaisir à voir. Eric au chant est particulièrement juste et communique jovialement avec le public en se permettant même quelques blagues pour annoncer les morceaux. Il est secondé au chant par le guitariste Mickaël qui ponctuera chaque morceau de très bons soli bien hard rock ! Derrière eux, une rythmique béton est assurée par le duo Stéphane et JC (respectivement batteur et bassiste du combo). Assurément la très bonne surprise de la soirée pour votre serviteur, pourtant peu sensible habituellement aux charmes du hard rock à texte…

Koritni, l’un des groupes phares de la soirée !
Quand Koritni s’élance sur la grande scène, c’est l’esprit du hard rock australien qui envahit le Transbordeur. Lex est un frontman impressionnant. C’est indéniablement un sacré tombeur de minettes doublé d’un chanteur hors pair… Bref : un homme détestable. Il anime la scène et capte l’attention, tandis que les musiciens ramassent les miettes… Ce n’est pas pour amoindrir leur talent mais Lex est captivant. Pour ceux qui ne connaissent pas, Koritni c’est un chouilla d’AC/DC, de Guns n’Roses et d’Aerosmith. Le son des australiens est nickel et particulièrement clair, probablement le meilleur de la soirée. Le public soutient la formation et c’est dans la joie et la bonne humeur qu’on a le droit à une grosse demi-heure de bon rock n’roll !

The Oath : du black qui tâche.
Le seul groupe de black de la soirée, The Oath, se lance après un soundcheck un peu laborieux devant le public du Transclub ! Hélas le son n’est pas top et les retours des musiciens non plus… il faudra quelques morceaux pour que la situation s’améliore, mais, malheureusement pour le groupe, le mauvais son du Transclub est une constante depuis de longues années. Le groupe a considérablement progressé depuis la dernière fois où on les avait vus en première partie d’Enslaved, il y a plus de deux ans. Cela joue mieux et surtout plus vite ! L’ambiance est sombre et rapide avec ce bon dark/black metal. Mention particulière pour Tyraël (ex-Destinity) derrière les fûts qui assure avec brio ses parties de blast et de double. Le set est un peu statique mais cela renforce l’aspect froid et puissant de la musique proposée par la formation. The Oath : un groupe à écouter sur album en priorité et à revoir sur scène dans de meilleures conditions !

Adagio présente Archangels In Black, son dernier album.
Premier « gros » morceau de la soirée : Adagio. Après un départ en fanfare où toutes les guitares et double grosses caisses sont de sortie… ça sent très rapidement le roussi. Christian a des problèmes de micro et le son est vraiment mauvais, très brouillon. Rien ne ressort, d’autant plus que le prog’ metal symphonique du groupe est une musique complexe qui demande de l’attention et une grosse production. Toute l’attention est donc cristallisée sur leur nouveau chanteur mentionné précédemment, Christian Palin. Mais c’est surtout leur guitar hero, Stephan Forte, qui impressionnera par sa maîtrise technique et son aisance. Si l’on s’éloigne un peu du devant de la scène la musique devient plus audible. C’est ainsi que tout au long des morceaux, le public a le droit à une débauche sonore de solo, de double caisse et de claviers. La musique des Adagio se veut bien plus rapide que leurs collègues de Edguy, Stratovarius et compagnie. Des influences black sont même perceptibles notamment dans l’utilisation de blast beat ou encore de riffs très typés metal extrême. Les fans de heavy symphonique ont dû prendre leur pied !

Les Seekers Of The Truth détiennent-ils la vérité ?
Deuxième représentant de la scène hardcore, les Seekers Of The Truth évolue dans un style HCNY très classique dont les fameux Mabdall, Sick Of It All et consorts sont les dignes représentants. Le groupe envoie le pâté et le son est bon mais pour être honnête…tout à déjà été tellement entendu. Sans remettre en cause le talent du groupe, il est légitime de se demander ce qu’ils font aussi haut sur l’affiche. Le public coreux est présent pour les soutenir mais il semble qu’une grosse partie des fans se réserve pour le dessert… Normal cette scène hardcore regorge de groupes comme les Seekers Of The Truth qui balancent des riffs violents et saccadés avec un chanteur qui beugle…Pour parvenir à sortir du lot il faut donc des compositions de folies ou un charisme incroyable…et ce n’était pas le cas des Seekers Of The Truth. Dommage.

Dagoba : ambiance chaude et humide !
Première « tête d’affiche » de la soirée, les marseillais de Dagoba font monter la pression d’un cran quand leur prestation démarre ! Le son est très dense et la batterie de Franky domine le mix, comme d’habitude. Issu de la team Base Prod, le groupe remplace au pied levé No Return et les Dagoba ne sont clairement pas là pour faire de la figuration ! L’ambiance dans la salle devient vite chaude et humide… Le public ne cache pas son plaisir et la fosse s’anime avec de nombreux pogos et autres circle pit… On aura même le droit a un braveheart à la fin du set. Dagoba fait partie de ces groupes que l’on peut voir deux ou trois fois par an sans soucis car c’est leur set est toujours énergique. Et quand en plus vous avez un gros son et des musiciens survoltés : ça le fait ! Sur la playlist on a le droit à une avalanche de tubes avec entre autres « The Man You’Re Not », « Back From Life » ou « It’s All About Time ». Au bout d’une prestation que l’on aurait bien vu durer encore un ou deux titres nos quatre compères quittent la scène, accompagnés des hurlements du public. Après la traditionnelle distribution de médiators, baguettes et autres objets pour fétichistes, il est déjà plus de 23H quand le tour de Eths arrive.

Eths pour terminer en beauté.
L’arrivée de Eths sur la grande scène du Transbo se fait sous une ambiance comparable à celle de Dagoba une heure auparavant c’est-à-dire très électrique. Toutefois la salle va se vider. Notamment à cause des utilisateurs des transports en commun, le public étant relativement jeune. Et ce petit à petit tout au long du concert. Même si Candice confesse que cela fait deux mois et demi que le groupe n’a pas fait de concert et qu’ils vont avoir besoin du public, il n’en est rien. Le son est un chouilla brouillon sur la guitare/basse mais cela reste honnête. La demoiselle Candice est toujours aussi impressionnante au chant : comment des bruits aussi bestiaux peuvent-ils sortir d’un aussi p’tit bout de choux ? Bonne prestation des Eths…comme d’habitude dirons-nous.
Il est plus de minuit lorsque le groupe quitte la scène. Cette quatrième édition du Lyon Metal Fest se termine. Si la soirée s’est bien déroulée, on peut cependant regretter une affiche un peu franchouillarde. Peut-on souhaiter une belle tête d’affiche étrangère pour l’année prochaine ? Ne vous méprenez pas, Radio Metal soutient et apprécie particulièrement la scène française. Cependant la plupart des groupes vus ce soir ont énormément tournés en France et cette affiche manquait un peu de surprises…Ceci expliquant probablement l’affluence assez faible pour un concert de cette envergure.