Ambitieux Machine Head ? Ce n’est plus une nouveauté, il l’est depuis les longueurs épiques de The Blackening et les ouvertures mélodiques d’Unto The Locust, voire depuis toujours. Ambitieux et prétentieux. Car il faut bien l’être pour se croire capable d’étendre son univers et surpasser son art, et dire de son œuvre, avant même que le public ait pu l’entendre, qu’elle « fera date ». Prétentieux et bien sûr de soi. En même temps, à l’écoute de Bloodstone & Diamonds, il ne faut pas long avant de se rendre compte que Robb Flynn a énormément investi dans cet album et qu’il lui a tout donné de sa propre personne.
« Now We Die », une déclaration forte pour ouvrir un album, une chanson haute en couleurs qui montre que Flynn n’a rien perdu de sa mégalomanie en faisant à nouveau appel au Quartet Rouge et renforçant de manière inédite la part orchestrale de sa musique. Machine Head s’offre un peu de raffinement, même si les cordes et le groupe tendent à se superposer sans trop se mélanger pour un résultat un peu cacophonique, hormis sur ce passage vers la fin, plus doux et émouvant. Mais l’exercice gagne en symbiose, en profondeur et une entournure quasi religieuse arrivé à « In Comes The Flood » arrangé en collaboration avec Jordan Fish, le clavier de Bring Me The Horizon. Y aurait-il un lien avec le fait qu’on semble discerner comme des couleurs metalcore dans ces chœurs ? Dans certaines mélodies de chant, en particulier le pont de « Night Of Long Knives » ? Dans le refrain heavy rock entraînant et catchy de « Game Over », affublé de couplets « slipknotien » ? Mais que l’on se rassure, il ne s’agit là que de la suite logique de la politique d’ouverture de Machine Head qui revendiquera de toute façon être « pionniers de tout ça » et qui, dans les grandes largeurs, reste lui-même. « Killers & Kings », la quintessence de Machine Head avec sa guitare qui couine, « Eyes Of The Dead » à la structure accidentée, ou le classique « Take Me Through The Fire », et son passage en chœurs scandés comme s’ils se croyaient déjà sur les planches face à la foule en sueur, n’auront pas de mal à en convaincre.
Quand bien même, Robb Flynn poursuit son exploration mélodique : un taping à la « Paschendale » d’Iron Maiden, par exemple, qui mène la danse sur le progressif « Ghost Will Haunt My Bones », un feu d’artifice de solos et leads de guitare et un pas de plus franchi dans la maîtrise et le travail du chant clair à travers tout l’album. Une exploration artistique aussi, avec au moins quatre vraies surprises : « Sail Into The Black » qui démarre par quatre minutes d’ambiance nocturne avant d’exploser en lourdeur, lenteur et mélancolie pour les quatre minutes restantes, encore plus de lourdeur avec les riffs démonte-boyaux ultra sous-accordés d’obédience stoner-doom de « Beneath The Silt » qui frise le Crowbar, la balade-interlude méditative et introspective « Damage Inside », débutant à cappella sous une sorte de réverbération d’église, et l’instrumentale « Imaginal Cells » qui malheureusement se perd sous les samples du biologiste Bruce Lipton et du commentateur politique et culturel Steve Bhaerman issus du livre audio Spontaneous Evolution.
Ça ne fait aucun doute sur le fait que Robb Flynn et sa bande cherchent à se surpasser sur Bloodstone & Diamonds. Le frontman y met tout son cœur, mais du coup force un peu sa prestation vocale, joue parfois sur le fil du rasoir entre la conviction et le fait de surjouer. Et c’est bien là d’ailleurs le seul vrai reproche que l’on pourra formuler à l’égard de cet opus : ses excès à vouloir trop bien faire et trop en faire qui brouille jusqu’à la lisibilité des structures, parfois un peu en foutoir, qui trahissent un fond encore trop instinctif pour les ambitions affichées. Car autrement Machine Head en impose, comme toujours, par ses riffs et sa puissance de feu mais aussi par la diversité du propos et la façon dont il ose sortir de sa zone de confort.
Ecouter « Night Of Long Knives » et « Now We Die » :
Album Bloodstone & Diamonds, sortie le 7 novembre 2014 chez Nuclear Blast.
Après ce n’est que mon avis personnel et sincère, pas obligé de l’approuver ou de faire des déductions dessus.
Apprécier la musique !
[Reply]
Excellent album ! Je trouve que Machine Head fait partie de ces groupes qui ne faiblissent pas avec le temps, qui développent leur propos, leur son et le renforcent au fil des albums. Rien à jeter, comme presque tout dans leur discographie. Après ce n’est que mon
[Reply]
Hyper fan de burn my eyes, le premier album reste le meilleur et de loin pour moi.
Et bien en lisant les post, j me dis que je ne dois pas être normal. Je ne l’ai écouté qu’une dizaine de fois, mais bon, je m’emmerde grave en l’écoutant.
Pourtant, à la première écoute, je me suis dis wow, puis, finalement, bof.
Les harmoniques à la gratte, c’est bon quoi, on en a assez. Les rythmes ne me surprennent pas ou peu et dieu sait que j’aime être surpris.
La prod est excelente, mais le contenu n’est pas à la hauteur, pas assez violent, trop de riff téléphoné.
Il y a un morceau où ils jouent avec des guitares accordees tres bas, à la korn. Au secours, pas interessant pour un sous, ce morceau n’amène rien, s’il avait été inventé il y a 10 ans à la limite…
Franchelent, il y a deux ou trois morceaux valables dont bizarrement, les 2 derniers. Désolé de ne pas avoir vérifié le nom des morceaux.
Voilà mon avis.
Merci.
[Reply]
Non, l’avant dernier est à chier finalement mdr, je me rappelle que j’avais espéré mieux mais j’avais été déçu…
Normal ou pas, je pense que tu es juste objectif. Je doute que les précédents commentaires l’aient été. Machine Head vient de sortir un album faible, et je crois que ça arrache tout le monde de l’avouer.
Pourtant c’est pas bien grave, les qualités ils les ont, ils rebondiront probablement 🙂
Mais quand je lis « Tous les solos de dingue sur l’album. Robb+Phil, c’est ça le Grand MH », ça me laisse franchement perplexe.
Bon, une semaine a passé depuis la sortie du Bloodstone & Diamonds. Une bonne trentaine d’écoute au moins. Un concert. Et je confirme. C’est une tuerie. Je me suis pris à regretter des titres de cet album (comme Sail into the black, In comes the flood, Game over ou Through the fire) pendant le concert, alors que la playlist était quasi parfaite. Est-ce qu’il est vaut ses prédécesseurs, est-ce qu’il est meilleur ? Ca, c’est pas pour tout de suite… Je me suis toujours pas décidé pour Unto the Locust / The Blackening alors !!
[Reply]
Duncan,
tout à fait d’accord. Dérouté par la première écoute, mais a chaque écoute supplémentaire (environ 2537 depuis sa sortie) il se bonifie. un monstrueux album. Un des rares groupes pour lesquels je n’arrive pas à définir de best of. t’es fou !!! comment je peux ne selectionner que 15/20 chansons sur toutes ces tueries ??? 🙂
+1 pour
– « Ghost will haunt my bones » qui m’a transporté loin, très loin.
– La voix mélancolique sur « Game Over »
– La lourdeur de « beneath the silt »
– Les passages crossover de « night of long knives »
– Tous les solos de dingue sur l’album. Robb+Phil, c’est ça le Grand MH
Superbe album, du grand Machine Head. Définitivement des géants du metal.
[Reply]
je recherche desesperement une placede machine head pour le concert au bataclan a paris le lundi 10 novembre bref demain quoi
pleeease faites moi signe si vous avez une place a revendre !!!
[Reply]
vivement lundi au bataclan, ça va saigner!!!!
car c’est bien sur scène que MH restitue le mieux sa musique.
un des meilleurs groupes live que j’ai pu voir, ils ne m’ont jamais déçu de ce côté ci.
que ce soit en salle ou sur la mainstage du Hellfest
MACHINE HEAD fait la loi.
[Reply]
Il est excellent, dommage qu’il est voulu mettre autant de voix claire. Et je trouve Imaginal Cells inutile. Ca me fait penser à Real Eyes, Realize, Real Lies, qui est loin d’être la meilleur sur Burn My Eyes.
Mais dans l’ensemble un album puissant digne du GRAND Machine Head.
[Reply]
HOLY FUCKING SHIT ! Voila ce que ça m’a fait quand je l’ai écouté. Je ne pense pas du tout être d’accord avec cet article. Je ne trouve pas que la richesse, la diversité de cet album soit « mal intégré ». Je ne trouve pas qu’en cherchant à se surpasser ils aient tourner à la caricature. Night of the knives est une tuerie. Elle m’a fait me sentir diabolique, mauvais : normal, c’est le sujet qu’elle traite qu’elle a parfaitement réussi à capter. Inutile de présenter Now we die et Killers and Kings, tout le monde les connais. Sail into the black et Imaginal cells sont deux chansons très innovantes, nouvelles pour Machine Head, et en même temps du pur Machine Head bien sur…
Je ne sais pas si je l’ai assez écouté pour me faire un avis « objectif » (clairement non pour le côté objectif), mais cet album ne me donne pas du tout l’impression qu’il a donné à Spaceman.
Merci pour la baffe Flynn et co. On vous aime les gars 😀
[Reply]