Après le Greenfiield et le Hellfest, continuons à parcourir ensemble les routes d’Europe avec le Main Square Festival qui se déroulait du 1er au 3 juillet dans le joli cadre de la Citadelle d’Arras. Avec notamment Linkin Park, Limp Bizkit ou encore Queens Of The Stone Age, nous avons choisi de faire le déplacement pour la journée metal/rock du vendredi.
Située à 15 minutes de la gare d’Arras pour les piétons, c’est une Citadelle ensoleillée qui accueille le Main Square Festival. L’événement est composé de deux scènes qui sont séparées par des distances très raisonnables, ce qui permet par conséquent aux festivaliers de naviguer en toute tranquillité de la scène principale jusqu’à la Greenroom. Alors comme diraient les Chemical Brothers, dernier artiste à se produire sur la Mainstage, « Hey Boy, Hey Girl […] here we go! ».
Festival : Main Square Festival
Artistes chroniqués : The Chemical Brothers – Linkin Park – Queens Of The Stone Age – Limp Bizkit – Shaka Ponk – The Gaslight Anthem – The Pretty Reckless
Lieu : Arras (France)
Dates : 1er/3 juillet 2011
A 15h10 The Pretty Reckless entre sur la scène principale au son lubrique du « More Human Than Human » de White Zombie. Incarnée par l’actrice Taylor Momsen au chant, le groupe délivre un rock traditionnel qui sur scène a bien des difficultés à marquer les esprits. L’aspect statique des zicos y est pour beaucoup et malgré les chansons plaisantes que sont « Miss Nothing », « My Medicine » ou « Make Me Wanna Die » on s’ennuie ferme pour la bonne et simple raison qu’il ne se passe pas grand-chose sous nos yeux ! Certes Taylor a une voix profonde qui sait varier les effets, certes elle arbore un T-Shirt Ride The Lightning de Metallica en guise de robe de chambre et nous montre son (joli) derrière sur la fin du set mais tout cela ne suffit pas à convaincre réellement une assistance qui réserve tout de même des applaudissements polis à The Pretty Reckless. Notons également que cette prestation durera seulement trente minutes au lieu des cinquante initialement prévues…
Toujours sur la Main Stage on enchaîne avec The Gaslight Anthem. Le groupe américain propose un rock dur énergique qui se rapproche parfois de la rapidité du punk mais surtout de la musique d’un Bruce Springsteen qui aurait pris de la vitamine ! La voix chaude et éraillée de Brian Fallon fait plaisir à entendre et c’est avec le sourire que la formation foule les planches du Main Square Festival. The Gaslight Anthem n’est vraiment pas là pour bavarder avec le public et enchaîne donc ses morceaux à vitesse grand V sans attendre les applaudissements de l’audience ! En tout cas, set réussi et convaincant pour The Gaslight Anthem dont les compositions bluesy, punk ou rock alternatif méritent que l’on s’y intéresse.
Crédit photo : http://www.lavoixdunord.fr
Mais il est peu dire qu’avec l’arrivée de Shaka Ponk, on passe au stade au-dessus en termes de rendu scénique. Vêtus d’habits noirs et rouge, les six membres du groupe font partager leurs hymnes électro-rock tirés de leurs trois albums – The Geeks And The Jerkin’ Socks, le dernier en date, vient juste de sortir – avec un enthousiasme qui fait plaisir à voir. Frah (chant) se roule par terre, fait du stage diving, court comme un dératé dans le couloir séparant la fosse tout en jouant avec le public « ça va sur la gauche ? et vous ça va sur la droite sous les panneaux Coca-Cola et Heineken ? Ah merde… y faut pas le dire ! C’est de la publicité ! » avec son humour décalé.
Comme vous vous en doutez, Shaka Ponk parvient à mettre le Main Square dans sa poche très rapidement. Car le combo prend toute sa dimension sur scène en ayant cette capacité à fédérer les gens grâce à une ambiance de fou lors de chacun de ses shows. Mais la base reste la musique et les « Prima Scene », « Sex Ball », « French Touch, Puta Madre » sont de sacrés tubes taillés pour le live. Dommage par contre qu’un morceau comme « Hombre Que Soy » manque toujours autant de pêche en concert à la différence des titres évoqués précédemment. Toutefois, Shaka Ponk aura comme à son habitude proposé un set plein de dynamisme que l’on a hâte de savourer en salle à la rentrée avec, en complément, les lumières et autres artifices que le groupe ne peut utiliser en plein jour.
Crédit photo : http://www.lavoixdunord.fr
Après nos frenchies, c’est au tour de Limp Bizkit de fouler les planches de la scène principale. Il ne faut pas beaucoup de temps pour que la bande à Fred Durst suscite l’enthousiasme d’un public qui s’est déplacé en nombre pour voir le combo de rap metal. « Shotgun » ouvre ce set qui offrira deux reprises de George Michael (« Faith ») et The Who (« Behind Blue Eyes ») sans omettre les principaux tubes de Limp Bizkit que sont « My Generation », « Break Stuff », le toujours aussi impressionnant « Take A Look Around » ou « Rollin’ (Air Raid Vehicle) ». Le public saute à l’unisson et répond parfaitement aux sollicitations du frontman à la casquette rouge qui n’hésite pas à aller communier avec les premiers rangs grâce au service de sécurité. Limp Bizkit réussira également à faire asseoir son public pour un gros jump commun !
Comme à son habitude, Fred Durst affirme par ailleurs « ne pas savoir parler français » en français (!) pour taquiner l’audience pendant que DJ Lethal prend de son côté un malin plaisir à combler les silences à la fin des chansons par des interludes musicaux orientés pop music. Mais Limp Bizkit ce n’est clairement pas de la pop et les gros riffs de Wes Borland sont là pour le rappeler ! Un bon concert… comme on s’y attendait.
Crédit photo : http://www.lavoixdunord.fr
Queens Of The Stone Age prend la suite et offre au public la prestation la plus puissante de la Main Stage aujourd’hui. Sur QOTSA, le son est littéralement énorme et la classe des musiciens indéniable. « Je suis bourré et je vous conseille de faire la même chose » dira Josh Homme (chant) au cours de ce set mais, très sincèrement, le frontman n’avait pas vraiment besoin de le préciser car ses yeux vitreux parlaient d’eux-mêmes ! En tout cas, alcool ou pas, la prestation de Queens Of The Stone Age fut de haute volée, emmenée par un Josh Homme particulièrement en forme vocalement (et au jeu de guitare précis) sans oublier la présence de musiciens incroyablement efficaces.
Et puis franchement : quelle set-list ! « Feel Good Hit Of The Summer » en ouverture, un énorme “You Think I Ain’t Worth A Dollar, But I Feel Like A Millionaire” et une conclusion sur « Go With The Flow », « No One Knows » et « A Song For The Dead » : que demander de plus ? Arras aura apprécié à sa juste valeur ce super set où Josh Homme aura fait partager au public son émerveillement concernant la présence de slammeurs portant des combinaisons fluos intégrales du plus bel effet !
Lorsque Linkin Park se présente sur scène, on passe au stade supérieur en termes de moyens avec la présence d’un grand écran géant qui montrera les musiciens en gros plans, sans oublier les escaliers et autres plate-formes sur lesquelles Chester Bennington (chant) et le non moins actif Mike Shinoda aiment sauter. Avec Linkin Park on a droit à une setlist qui met en avant les plus grands tubes du groupe. Des hits tels que « Faint », « Numb », ou encore « Crawling » reçoivent tous un accueil chaleureux de la part du public. En comptant les morceaux instrumentaux, Arras aura savouré la présence d’une dizaine de morceaux issus de A Thousand Suns, le dernier album orienté électro de Linkin Park.
Mention spéciale au tribal « When They Come for Me » qui verra Chester et Brad Delson (guitare) taper sur des tambours dans un rendu martial avec la batterie assez jouissif. Embelli par de jolies lumières et un gros travail de caméras (quelle bonne idée d’avoir une caméra à côté des mains du claviériste Joe Hahn !), Linkin Park aura profité à bon escient de ses outils techniques pour être encore plus proche de son public.
Le fan de Linkin Park n’est pas forcément le même que celui de Queens Of The Stone Age ou de Chemical Brothers et c’est probablement pour cette raison que la fosse se vide avant que les deux DJs anglais ne rejoignent la scène. Il faut dire que l’attente de 45 minutes a sûrement découragé certains festivaliers, Chemical Brothers démarrant son set aux alentours d’une heure du matin. Pour ceux parmi vous qui n’ont jamais vu Chemical Brothers en live, la problématique de leur concert est simplement la suivante : comment faire pour regarder le magnifique jeu de lumières qui se déroule devant nos yeux tout en continuant à bouger frénétiquement ses cervicales sur les « Superflash », « Don’t Think » et autres tubes ?!
Car le duo a cette capacité de transformer une fosse en dancefloor géant où chacun ressent les ondes positives distillées par la musique de Chemical Brothers d’une manière différente : dansant, bougeant les bras ou headbanguant à n’en plus finir. Comme on s’y attendait, le groupe utilise à l’instar de Linkin Park un écran géant et propose un jeu de lumière particulièrement léché en lien direct avec sa musique. Ce très bon show visuel verra d’ailleurs Tom Rowlands et Ed Simons sortir de leurs plate-formes en cours du set pour venir saluer le public sur le devant de la scène. La musique des Chemical Brothers était vraiment le choix nocturne idéal pour conclure cette journée de musique à la Citadelle d’Arras et c’est logiquement sous les applaudissements que les deux DJs se retireront à 2h35.
Crédit photo : http://www.lavoixdunord.fr
Avec Moby, Coldplay et bien d’autres artistes, l’affiche éclectique du Main Square était de bien belle qualité cette année et nous espérons qu’en 2012 elle réservera également une journée aux musiques metal/rock. Si cette édition 2011 a été une vraie réussite à tous les niveaux nous émettrons toutefois une réserve : il paraît quand même hallucinant qu’aucun point d’eau (potable bien sûr…) ne soit mis à disposition du public dans l’enceinte même du festival. Avons-nous mal cherché ou le Main Square fait vraiment tout pour pousser à la consommation (l’eau étant payante…) ?
Merci de nous éclairer en commentaires de cet article pour éviter un mauvais procès au Main Square. Car vous nous connaissez… nous sommes pour la Justice !
Ah, enfin, je peux m’exprimer sur ce sujet puisque l’occas se présente. Limp Bizkit devrait se voir interdire l’interprétation de leur reprise des Who tellement l’original est magnifique et tellement leur reprise est plus plate qu’une musique d’ascenceur. Quand je pense que certains ne connaissent que cette version !!! Un poisson aurait fait mieux. Sur ce soup-là, gros raté !
[Reply]
ouaaah l’affiche du 3 Juillet elle déboite!!!
j’aurais adoré voir ça…
[Reply]
merci pr ce compte rendu ^^
[Reply]