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Mainsquare 2019 : Un carré de diversité


Comme l’an dernier, nous étions dans le nord de la France, pour le premier week-end de juillet, afin d’assister à la nouvelle édition du Mainsquare Festival, se situant dans la citadelle d’Arras, à quelques kilomètres de Lille. Un festival qui a cette fois-ci ajouté plusieurs nouveautés pour satisfaire encore plus les milliers de festivaliers venus profiter du beau temps et de la bonne musique. Parmi elles, une nouvelle scène, située juste à côté d’une grande roue, dédiée aux groupes du Nord méritant de se faire connaître davantage.

Dans les têtes d’affiche, on retrouve les célèbres Ben Harper (et ses innocents criminels), Bigflo et Oli, Christine And The Queens, DJ Snake, Macklemore. Mais ici nous nous concentrerons sur ceux qui font le plus vibrer les cordes, ceux avec le son le plus saturé et le plus enclin à secouer la citadelle. Faites venir les quatre et six cordes, les batteurs qui frappent fort et les voix puissantes : Radio Metal est à Arras et a envie d’en prendre plein les oreilles.

Evénement : Mainsquare
Dates : 5-7 Juillet 2019
Ville : Arras (62)

Miles Kane

Le vendredi, on notera les superbes performances de Chris, Damso et Cypress Hill. Et le grand plaisir du jour fut de voir Miles Kane sur la Green Room. Il s’agit de la seconde moitié de The Last Shadow Puppets, groupe qu’il partage avec Alex Turner (Arctic Monkeys). Un groupe charismatique dont les fans sont présents en nombre, et les amateurs des Arctic Monkeys ne devraient pas être trop dépaysés. Entre groove anglais classy et gros accords saturés, le gentleman anglais propose une musique diversifiée. Tout ce que l’on nous présente fait de Miles Kane LE show rock’n’roll de la journée !

Le samedi accélère tout, notamment en débutant avec les Londoniens de Shame ! C’est le groupe sensation avec leur premier album Songs Of Praise de 2018 qui prouve que le punk n’est pas mort et que l’Angleterre a encore de quoi être énervée. Ils ont beau être bien habillés, et même si le festival n’en est encore qu’à son début de journée, le groupe va progressivement réussir à ramener beaucoup de monde devant la Mainstage. Les fans sont devant et observent la fabuleuse gestuelle du chanteur ou ce bassiste qui saute dans tous les sens. Au menu également de ce concert réussi : de bonnes blagues racontées par le frontman dans un accent cent pour cent londonien.

Arnaud Rebotini

On se dirige ensuite vers Le Bastion, cette fameuse nouvelle scène pour assister au show de Cayman Kings. Décrit comme un groupe de rock psychédélique, on y trouve en effet de nombreux éléments issus des premiers albums de Deep Purple ou encore Magma, un rock plus complexe, plus fou, plus ancien mais toujours aussi bon. Et on ne peut pas cacher l’aspect stoner du groupe. Le public participe et passe un excellent moment, à l’instar des membres du groupe bien loin d’être timides. Le chanteur n’hésitera pas à monter sur la batterie et à crier face à son batteur, alors que le claviériste frappera avec violence son clavier sur le sol.

De retour sur la Mainstage pour un autre retour fracassant du rock français : Skip The Use ! Cela faisait quelque temps que les musiciens et Mat Bastard, le chanteur, s’étaient séparés. Le frontman Mat n’a rien perdu de sa superbe et il viendra, dès le début du set, faire un bain de foule avec tout le monde. Il réussira même à faire bouger tout le public de la droite vers la gauche encore et encore, puis un jeu amusant prend place : 1, 2, 3 soleil ! Difficile en festival de ne pas perdre. Ainsi, Mat a remarqué un homme qui quitte la foule et va directement le chercher et le tirer jusqu’à la scène ! Il lui annoncera qu’il vient de gagner des places à vie pour les concerts de Skip The Use, en promettant de faire des reportages vidéo de ses venues en concert ! Le groupe n’a rien perdu de son humour et de son énergie.

Skip The Use

La journée se poursuit fabuleusement avec plusieurs pogos du côté de Lomepal et surtout le show gigantesque délivré par Macklemore ramenant tout le festival pour cette journée Sold-Out ! Mais nous avons encore quelques autres projets à voir, notamment : Arnaud Rebotini ! Ce nom ne vous est peut-être pas inconnu, et en effet, vous l’avez peut-être vu au Metal Corner du Knotfest ! Et en plus d’être un grand nom de la musique électronique, n’oublions pas que récemment le monsieur a gagné un César pour la meilleure bande-son, sur le film 120 Battements Par Minute. En regardant l’œuvre de l’homme, pas étonnant que sa musique parle à un public metal. Une pochette représente même Belzebuth sur une typographie black metal et un fond noir et blanc. De plus, les synthés old-school semblent avoir la cote. Arnaud Rebotini arrive avec son beau costume et sa moustache bien taillée. Un rendez-vous rare pour une belle leçon de musique. C’est ce qu’on aime également au Mainsquare. Chaque année, le festival propose chaque soir une tête d’affiche électro très populaire pour danser aux rythmes des tubes de l’été (Martin Garrix, DJ Snake) et juste après des artistes électro plus indépendants pour les plus connaisseurs (Charlotte de Witte, Paul Kalkbrenner, Boris Brejcha…). De quoi se faire donc évidemment plaisir.

Idles

Dernier jour pour le Mainsquare ! Et avant les hostilités, on s’est posé sur la petite butte devant Le Bastion et on s’est laissé charmer par Louis Aguilar et sa guitare acoustique. Tout cela avant de rejoindre la Mainstage pour le show que nous attendions le plus du festival : Idles ! Dire que Idles est une sensation musicale serait un euphémisme. Idles a fait le tour de presque tous les médias et ne cesse de faire du bruit partout où il passe, avec notamment un album événement l’an dernier : Joy As An Act Of Resistance. Idles c’est le sourire, Idles c’est la beauté, Idles c’est un Bataclan complet en décembre dernier et c’est surtout tout de suite sur la grande scène du Mainsquare ! Des musiciens hauts en couleur respirant la joie, avec un bassiste en petit short coloré et des guitaristes sur piles totalement déjantés – dont le lead guitariste qui ne s’habille que d’une chemise et d’un caleçon, se lançant régulièrement dans la foule pour amener tout le monde à bouger. N’oublions évidemment pas Joe Talbot, le frontman du groupe, avec son fort accent anglais et son charisme rare. Ce dernier remerciera beaucoup le public français de sa présence, partageant également son message féministe (à travers le morceau « Mother ») et nous divertira, notamment en crachant en l’air et en rattrapant tout cela directement dans la gorge. Quel athlète ! Impossible de ne pas sourire et de se sentir bien en ce début de dimanche tout guilleret. On aurait évidemment aimé en avoir plus, et que plus de monde se joigne à nous dans le pit, mais on se contentera du souvenir d’avoir vu le guitariste, micro en main, porté par le public, pendant que le chanteur essaye comme il peut de jouer de la guitare.

Bring Me The Horizon

Le rock est bien présent ce dimanche avec Jonathan Wilson, suivi de Tamino. Et surtout Fall Of Messiah, groupe de post-rock / post-metal qui nous fait la joie d’être présent, pour que l’on puisse sentir la pleine puissance de cette musique ! Le son est prenant et l’on se sent emporté par toutes les émotions. Les amateurs du festival parisien Post In Paris se souviendront évidemment d’eux car ils avaient déjà livré un set d’exception. Mais si des personnes attendent depuis des heures au premier rang de la Mainstage (parfois des fans que l’on croise tout du long d’une tournée), ce n’est pas pour rien : c’est pour Bring Me The Horizon, qui arrive avec un tout nouveau show live pour les festivals, avec au programme jets de flammes, écrans géants et un décor très coloré. Tout le monde à les yeux rivés sur Oliver Sykes, le frontman qui a bien changé depuis le temps où il avait les cheveux dans les yeux. Cette fois-ci, il porte un beau costume rouge, du maquillage et il est difficile de regarder quelqu’un d’autre que lui. Pourtant, chaque musicien se donne, bougeant de part et d’autre de la scène. Le groupe propose un show XXL avec de la pyrotechnie, des danseurs, des costumes et des vidéos bien mises en scène. Même si vous n’êtes pas fan, difficile de ne pas reconnaître l’efficacité du groupe et des moyens mis en œuvre.

Rival Sons

Juste après, le rock’n’roll est de mise avec Rival Sons ! Évidemment on va comparer facilement ce groupe à Led Zeppelin, mais Rival Sons est simplement un groupe d’amoureux des années dorées du rock, plein de sueur et de sex appeal. Un guitariste charismatique, un bassiste envoûtant, un clavier prenant, et évidemment un chanteur à la tessiture incroyable qui nous fait tomber la mâchoire : on ne s’ennuie jamais en voyant Rival Sons en live. En conséquence, il est impossible de ne pas tomber sous le charme des Américains.

La journée se termine paisiblement avec Ben Harper & The Innocent Criminals pour un set rock, teinté de blues et de groove. Un concert très calme, sentant bon l’été et la détente, et un réel plaisir pour les oreilles. Les Anglais d’Editors semblent pour leur part être venus avec leur fan-club, car les premiers rangs sont remplis de spectateurs n’arrêtant pas de parler de leur amour pour le groupe. C’est compréhensible, la lumière nous explose à la figure, laissant apparaître le groupe et son frontman ressemblant à Thom Yorke. Et chaque titre fait l’effet d’une bombe, les musiciens enchaînant les tubes, et les premières notes sont accueillies par des cris de fans aux anges. Un rock alternatif allant du piano enjoué et doux aux riffs de guitare les plus agressifs et complexes.

Editors

Le Mainsquare aura, une nouvelle fois, proposé une programmation de qualité avec du rock, de la pop, de l’excellent rap et une programmation pointue en électro. Le temps était clément et sentait bon le mois de juillet. Un festival qui propose également de la bonne nourriture avec un large choix de boissons et de quoi se sustenter (avec évidemment cidre et autres spécialités du Nord).

Report et photos : Matthis Van der meulen



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