Xavier, le chanteur de Malemort, nous avait parlé en 2018 pour défendre l’excellent album Ball-Trap. Ce second album avait alors été encensé par la presse metal et leur avait permis entre autres de jouer sur la mainstage du Hellfest. L’attente pour un nouvel album était donc forte. Malemort allait-il nous proposer un album du même niveau, voire – soyons fous – encore meilleur ? Après une certaine attente, c’est donc avec joie et excitation que nous avons accueilli l’annonce d’une campagne de crowdfunding pour appuyer la sortie de ce Château-Chimères à venir. A la réception de cette nouvelle galette, force est de constater que le groupe a monté d’un cran tous les curseurs : il s’est attelé à l’écriture d’un ambitieux album concept. Il a réussi à se renouveler tout en gardant son style inimitable et, surtout, il nous propose des chansons toujours aussi jouissives qui restent longtemps en tête.
Xavier nous parle dans cette interview des difficultés et des doutes que connaît tout groupe en croissance, du travail acharné que représente la réalisation d’un tel album pour un groupe indépendant. Il revient également en détail sur le concept de l’album – le château d’Herbouville et sa riche histoire musicale et humaine –, ses projets futurs pour le groupe, et tant d’autres sujets.
« C’est cent pour cent un concept-album, tout ce que j’ai pendant longtemps pensé ne jamais faire, parce que les concept-albums, j’en avais soit une très haute idée, soit une crainte instinctive quand certains des groupes que j’aimais bien disaient qu’ils allaient en proposer un. »
Radio Metal : Tu as sorti l’album Château-Chimères avec Malemort. Déjà, es-tu en forme ?
Xavier Malemort (chant & guitare) : Je suis en forme autant qu’on puisse l’être à la sortie d’un disque qui a demandé des années de préparation et des mois de tensions. En plus, il y a quand même les histoires de tensions sur les matières premières, sur le merchandising, sur les vinyles, etc. donc ça a encore compliqué la donne. Il y a pas mal de gens qui se retrouvent à sortir leur disque sans avoir tout à proposer. Nous nous y étions pris très à l’avance et nous avons eu cette chance de pouvoir être parés juste à temps. Les gens qui avaient participé aux précommandes ont même pu recevoir leurs vinyles. J’ai donc le sentiment du devoir accompli.
Cinq ans se sont écoulés depuis la dernière fois où on s’est parlé, pour la sortie de Ball Trap. Vous avez fait pas mal de concerts entre-temps, notamment au Hellfest. Peux-tu nous dire quelques mots de cette période ?
Oui, c’était une forme de reconnaissance de la communauté metal. Nous avions sorti Ball Trap, notre deuxième album, en indépendant. L’ayant sorti par nos propres moyens, tout de suite, nous avions senti que ça plaisait à la critique, mais ça a fait progressivement boule de neige et nous avons vu les choses monter. Nous le voyions au niveau des dates qu’on nous proposait et du Hellfest qui est arrivé, et après le Hellfest, de toute une série de dates en province. C’était vraiment une très belle récompense parce que c’est toujours compliqué quand on est sa propre structure de pouvoir monter tout ça. Le Hellfest était vraiment une forme de consécration, on te dit que tu es capable de jouer dans cette cour-là. En plus, les retours ont été très bon. À l’époque du Hellfest, nous avions fait plus d’une heure de dédicaces derrière le concert, nous ne nous y attendions pas. Je me disais que les gens avaient autre chose à faire en arrivant au premier jour du Hellfest que de quitter l’avant-scène pour aller faire signer un disque par un groupe français, et puis en fait non, pas du tout. Ça, plus la série dates, ça nous a amenés jusqu’à 2019, et ensuite, nous avons eu la chance que le live au Hellfest soit proposé par Rock Hard un an plus tard pour fêter le numéro deux cents. Heureusement, nous avions bien joué [rires]. Nous avons juste fait un bon mixage et un mastering derrière, et ça tient vraiment la route. J’en suis toujours content. Il y a un côté plus méchant peut-être que le disque, qui est ce qu’on attend d’un live dans le metal. C’était très bien pour clore la période.
Après ça, nous étions complètement rincés, il faut quand même le dire. Il fallait que nous entamions la composition d’un disque. J’ai toujours considéré que le moment où j’étais le plus exigeant avec moi-même, c’était le moment où je commence à composer un disque et là, nous étions cramés. Il fallait donc le temps de se ressourcer. Je suppose que t’allais m’en parler, mais c’est aussi pour ça que le line-up a évolué à ce moment-là. Pour certains, ça faisait des années que nous jouions ensemble, pour d’autres, pas si longtemps que ça, puisqu’il y a des membres du groupe qui jouent avec nous depuis après la sortie de Ball trap, qui étaient venus nous accompagner une fois que le disque était sorti. En fait, nous n’arrivions plus bien à nous entendre et à nous mettre d’accord sur le fait que moi, je savais bien où devait aller le troisième disque. Ça s’est fait comme ça. C’est un peu passé sous les radars, car les uns et les autres, nous n’avions pas envie d’en faire tout un plat. C’est aussi tombé au moment des deux années de Covid-19. Moi, j’étais dans ma grotte en train de composer le disque. J’ai bossé avec Seb Berne, autre guitariste du groupe. C’était des mois de travail acharné parce que nous visions vraiment le plus haut pour ce disque.
Vous êtes deux ou trois membres principaux maintenant ?
Oui. Les deux Seb qui sont toujours dans le groupe actuellement, c’est avec eux que j’avais fait tous les concerts après la sortie du premier disque et avec qui j’ai enregistré Ball Trap. A partir de Ball Trap, c’est donc avec eux que je travaille musicalement, sur le plan de de la composition et de l’enregistrement. Nous savions tous les trois où nous voulions mener les choses, c’est la raison pour laquelle nous avons fait comme ça.
« Je trouve que notre époque est souvent toute petite. On aime bien se montrer qu’on est des petites merdes et que personne ne surnage. On aime bien le côté un peu misérabiliste. Ce n’est pas ce qui m’a porté dans la vie jusqu’à maintenant. Ce qui m’a porté, c’est toujours des gens plus grands que moi qui me donnent des idées, qui m’insufflent une énergie. »
Il y a une idée d’album conceptuel derrière Château-Chimères…
Oui, c’est cent pour cent un concept-album, tout ce que j’ai pendant longtemps pensé ne jamais faire, parce que les concept-albums, j’en avais soit une très haute idée, soit une crainte instinctive quand certains des groupes que j’aimais bien disaient qu’ils allaient en proposer un. Tu as de très grandes réussites dans les concept-albums, tu penses à The Wall de Pink Floyd, bien sûr, ou à Sgt. Pepper. Il y a des concepts comme ça qui marchent bien et puis, parfois, dans le metal, tu as des groupes qui t’annoncent ça un peu pour te donner l’impression qu’il va se passer quelque chose de nouveau sur l’album suivant, mais en fait, le concept peut être parfois très vague et un peu fumeux. Là non, c’est vraiment un truc qui me tenait à cœur. Ça fait dix ans que ce sujet me taraude, ce château mythique qui est devenu un studio dans les années 70 et qui a accueilli la crème des artistes internationaux, parce que son propriétaire était un compositeur de musique absolument fabuleux, complètement hors norme, touche-à-tout, génial, mais très difficile à suivre. Il a quand même fait les belles heures du cinéma français dans les années 50 et 60 au niveau des musiques de films. Il a fait les OSS-117 de l’époque, il a fait Un Singe En Hiver, il a fait des films que j’aime beaucoup comme Les Tontons Flingueurs. Ensuite, presque par accident, il a fini par créer le premier studio résidence au monde, c’est-à-dire pas un studio citadin tenu par ta maison de disque qui te fait venir de neuf heures du matin à dix-huit heures le soir. L’idée était que, comme c’était à vingt-cinq bornes de Paris, les musiciens internationaux qui y venaient ne pouvaient pas faire autre chose que dormir sur place et c’est comme ça qu’on a inventé le concept du studio résidence.
Ça collait à fond aux années 70, parce qu’à l’époque, tous ces musiciens avaient vingt ou vingt-cinq berges maximum et c’était vraiment la décennie du collectif, de la vie en communauté, etc. Ça correspondait un peu à la mentalité de l’époque. Tous ces musiciens, on parle des Pink Floyd, d’Elton John, de David Bowie, d’Iggy Pop, etc., tout à coup, on leur foutait une paix royale et ils pouvaient expérimenter autant qu’ils voulaient aussi bien musicalement qu’extra-musicalement. Ça donnait donc un cocktail absolument fabuleux. Et tout ça s’est très mal fini au début des années 80 parce que cette décennie folle durant laquelle on pensait que la musique pouvait révolutionner le monde et où on laissait toute liberté à l’artiste était finie. Après, tout est rattrapé par le financier. Ça a donc précipité la chute du château, la mort de son propriétaire, donc du fameux compositeur Michael Magne qui s’est suicidé. Tu avais tout de la tragédie antique reportée sur les années 70. Et comme c’est à trois bornes de chez moi, ça m’intéressait d’autant plus [rires].
Tu as déjà dit beaucoup de choses, mais il y a même un « grimoire » où tu distribues les informations et les explications sur tout ça…
Oui. Il faut se sentir libre par rapport à ce disque. Je ne me suis jamais senti astreint à suivre ce que Roger Waters voulait nous faire comprendre sur The Wall, donc chacun fait exactement ce qu’il veut avec Château-Chimères. En tout cas, pour ceux qui ont envie d’avoir une espèce d’écoute avec une quatrième dimension, c’est possible. J’ai écrit les textes de façon à ce qu’on puisse s’en saisir comme ça, sans contexte extérieur, et les faire siens. La preuve, c’est que j’ai même un guitariste qui a vécu des moments assez forts ces derniers temps et il y a des textes avec lesquels il a l’impression que ça parle de ce qu’il a vécu. J’ai vraiment travaillé là-dessus, mais celui qui va voir cette quatrième dimension et comprendre carrément l’histoire qui est derrière, effectivement, il y a le fameux grimoire. Malheureusement, je n’ai pas trouvé de solution pour ceux qui l’achètent en bac, mais ceux qui l’achètent sur Bandcamp, quand tu le prends, il y a un téléchargement de l’album numérique et du grimoire.
J’ai l’impression que le lien avec un château, c’était la distance physique, mais est-ce qu’il n’y a pas deux autres choses qui te ramènent à ça : les grands personnages et l’époque ?
Oui, je vois que tu saisis bien les choses. J’aime les personnages hors norme. Je trouve que notre époque est souvent toute petite. On aime bien se montrer qu’on est des petites merdes et que personne ne surnage. On aime bien le côté un peu misérabiliste. Ce n’est pas ce qui m’a porté dans la vie jusqu’à maintenant. Ce qui m’a porté, c’est toujours des gens plus grands que moi qui me donnent des idées, qui m’insufflent une énergie, et j’espère le faire aussi, moi, après, à mon petit niveau, avec les disques que nous proposons, etc. J’aime bien tendre plutôt vers le haut et, en plus, j’ai l’admiration facile. Ça ne me dérange pas, je n’ai pas honte, ça ne m’abaisse pas de dire que j’admire certaines personnes. L’admiration n’est pas non plus forcément naïve, mais j’aime bien ce qui grandit.
« Le fait de créer toujours avec l’idée d’un album te permet de continuer à être exigeant vis-à-vis de toi-même et d’éviter de sortir du single au kilomètre et des trucs qui vont devenir de plus en plus stéréotypés, parce que tu ne t’octroies plus de liberté. »
Et tu penses qu’à cette époque, on était plus libre, en tout cas qu’on calculait moins ce que chacun faisait ?
Oui, bien sûr. En plus, musicalement, dans les années 70, il y a cette dimension de musiciens qui défrichent, qui sont un peu des aventuriers, des explorateurs. La musique a fait des bonds de géant dans cette décennie. C’est aussi le moment – et notre époque en prend un sacré coup – où les musiciens ont gagné, grâce aux Beatles quelques années avant, le droit de faire des vrais albums, c’est-à-dire pas des compilations de singles qu’on sort après les singles pour revendre encore du disque. C’est le moment, par exemple, où les Pink Floyd, à la suite des Beatles, disent : « Non, on n’a rien à foutre de tout ça. Nous, on propose un disque et ce disque va être une aventure avec un début et une fin et des digressions, des moments où on va vous perturber, des moments où on va vous emmener ailleurs. » Ça a été le vrai acte de liberté des musiciens. Sans parler de concept-album, l’idée même d’un album naît à ce moment-là et elle a apporté une liberté phénoménale aussi bien aux musiciens qu’à ceux qui écoutent la musique. Si tu reviens sur un format pur single, ça veut dire qu’il y a plein de chansons qui n’auraient jamais existé. Il y a des chansons que tu vas faire exister dans leur complexité, dans leur côté étonnant, dans leur côté décalé parce que tu sais que tu les incorpores dans un disque qui va les porter grâce à des singles, grâce à des choses comme ça. On a tous des chansons préférées parfois qui ne sont pas du tout des singles au départ et qui sont des petits trésors dans un disque. Et puis après, il y a des disques qui font sens dans leur ensemble, sans même avoir besoin d’être des concept-albums. Quand j’écoute Draconian Times de Paradise Lost, je l’écoute en entier, je ne peux pas envisager d’en écouter une seule chanson, c’est impossible. Je ne dis pas que je fais ça sur tous les disques, mais je pense que ce qui est important, c’est que les musiciens, ceux qui continuent à enregistrer la musique, perpétuent encore ça. Que les auditeurs écoutent différemment, ça peut se comprendre, les modes d’écoute ont changé, mais le fait de créer toujours avec l’idée d’un disque, d’un album, te permet de continuer à être exigeant vis-à-vis de toi-même et d’éviter de sortir du single au kilomètre et des trucs qui vont devenir de plus en plus stéréotypés, parce que tu ne t’octroies plus de liberté.
Justement, vous êtes un groupe difficilement classable et donc j’en reviens à cette notion de liberté qui vous anime, c’est-à-dire que vous ne vous interdisez rien. Enfin, ce n’est pas tout à fait vrai parce que vous restez dans un univers rock/metal, mais vous avez un cadre assez large…
Dès le premier album je considérais que c’était le risque maximum. En fait, au moment du premier album, les deux Seb n’étaient pas encore là, j’avais fait tout le boulot, et j’avais très peur qu’on me catalogue « heavy metal chanté en français » parce que je considérais que ce n’était pas du tout vers ça que je voulais amener les choses, mais du fait qu’il y ait des éléments heavy et que je chante en français, on risquait d’associer ça à une frange très particulière du metal qui n’est pas mes racines. Ce n’est pas du tout ce que j’ai écouté étant plus jeune et je ne pense pas que ce soit la musique que propose Malemort. Le combat du premier disque était de faire accepter cette idée qu’en fait non, il y a des éléments de heavy metal, mais il y a beaucoup d’éléments de metal au sens large et de rock, et un point c’est tout. Je pense qu’on n’embête plus Mastodon avec le fait de savoir d’où viennent leurs influences. Ils en ont plein, ils les savourent et ils en font leur cuisine propre qui fait que quand tu écoutes un disque de Mastodon, tu sais que c’est eux.
Il n’y avait pas du tout l’idée de se démarquer… Quoique, en fait, quand j’ai commencé Malemort, j’ai commencé un peu en me disant que je n’arrivais pas à entendre le groupe qui jouerait le mélange que j’avais dans la tête. Après, je pense que quand tu es musicien et compositeur, il faut l’être pour les bonnes raisons. Si c’est pour proposer le énième album de death technique que quinze groupes font mieux que toi, peut-être qu’il vaut mieux écouter ces groupes-là et aller les voir en concert. Ça peut paraître dur, ce que je dis, mais je pense surtout que, la musique devant venir du cœur, normalement, si tu écoutes ton cœur… Alors, il y a des gens qui sont très monolithiques dans ce qu’ils écoutent et du coup, forcément, ce qui ressort, c’est ce qu’ils écoutent, mais ils écoutent un type très particulier de musique. Avec les années, j’ai quand même appris à me rendre compte que la musique était complètement protéiforme et qu’il y avait des belles musiques partout – enfin, presque partout – et qu’il y a des choses qui parfois, hors contexte, peuvent te paraître très étrangères à la musique que tu fais mais qui, en fait, sont tout à fait incorporables à ta propre musique. Il faut juste être un peu malin et un peu joueur. Et puis je crois qu’à un moment, il y a le test de la sincérité. Et pour parler prosaïquement, quand je vois la façon dont nous nous sommes fait mal pour créer ce disque-là, à tous les niveaux… C’est une confrontation parfois ultraviolente, c’est un environnement qui n’est pas favorable, c’est économiquement hyper-compliqué, donc quand il y a tout ça, si en plus, à un moment donné, tu n’arrives pas à te dire à la fin que tu te reconnais dans la musique que tu as composée, alors tu as tout perdu.
Malemort correspond à ce que nous sommes. Je vais te donner un exemple, sur ce dernier disque, il y a de plus en plus de gens qui nous disent : « C’est marrant parce qu’il y a quand même des éléments de prog. » Et il y a des gens qui commencent à nous parler de Dream Theater pour des petits passages, alors que dans l’ensemble, ce n’est pas du tout Dream Theater. Il y a des gens qui nous parlaient aussi de Steve Vai, mais c’est parce que ça fait partie des influences de mes deux guitaristes. Ça peut paraître bizarre pour ceux qui connaissent un peu Malemort, parce que ce groupe a plutôt une image de chansons très immédiates, mais non, justement, ça fait partie des petits défis que nous avions sur ce troisième disque. Nous voulions aussi proposer un album pour guitariste.
« Quand tu es musicien et compositeur, il faut l’être pour les bonnes raisons. Si c’est pour proposer le énième album de death technique que quinze groupes font mieux que toi, peut-être qu’il vaut mieux écouter ces groupes-là et aller les voir en concert. »
Ball Trap a été un joli succès en termes d’accueil. Quand vous avez décidé de passer sur l’album suivant, est-ce que ça a été une pression ? Comment avez-vous géré ça ?
La seule pression venait de la grosse fatigue dont j’ai parlé tout à l’heure et du fait de redémarrer. Par contre, d’un point de vue musical, immédiatement après la sortie de battre à Ball Trap, les Seb et moi, nous savions déjà ce qui nous manquait sur ce disque et ce dont nous avions envie. Nous en avions déjà parlé. Nous ne nous sommes pas mis autour d’une table au moment de commencer à créer Château-Chimères en nous disant : « Qu’est-ce qu’on fait ? » Non. Nous sentions bien que, pour nous, Ball Trap était une étape. C’était le deuxième album et il y a beaucoup de gens qui ont dit que c’était l’album de la maturité, mais nous ne le vivions pas du tout comme ça. Nous étions persuadés que c’était le bon album au bon moment, mais que nous devions aller plus loin. C’est d’ailleurs aussi ce qui nous a fait nous acharner à continuer au moment où c’était plus compliqué, parce que nous nous disions que nous ne pouvions pas partir sans avoir fait ce putain de disque.
Il est évident que tu as une passion pour les mots. Finalement, on est plus habitué à ce genre de paroles dans la variété française, parce que dans le metal, en France, on a déjà peu de groupes qui chantent en français et on a souvent des choses qui sont peut-être plus directes – comme Trust, pour prendre l’exemple le plus évident. Comment vis-tu ça personnellement ? J’imagine que c’est important d’avoir des textes de grande qualité ou, en tout cas, très imagés, très recherchés.
C’est toute la difficulté dans le monde du metal français : le chant français n’est pas bien vu de manière générale et parfois à raison. J’étais le premier à trouver certaines choses pas terribles quand ça chantait en français. Je suis souvent assez dur vis-à-vis de ce qui se chante en français, mais j’étais passé par un point de non-retour. J’ai chanté en anglais dans le passé, quand je faisais du heavy metal, mais quand j’ai créé Malemort, j’avais vraiment besoin que les mots puissent signifier quelque chose aussi. Bien sûr que comme plein de gens, je suis capable d’écrire des textes en anglais, mais ça va être du lieu commun. Oui, ça sonne peut-être bien, mais c’est des lieux communs qui n’apportent rien de plus à la musique. Peut-être que ça flatte plus l’oreille puisqu’on est plus habitué à l’anglais sur le metal, mais moi, ça ne pouvait plus me satisfaire. J’avais besoin que les mots collent à ce que j’avais envie de chanter et pour ça, il fallait accepter des sacrifices de l’autre côté. Je m’en souviens, il y a cinq ans, je vous en avais parlé : il faut accepter qu’en français, il y a plein de trucs qui ne sonnent pas bien et donc qu’il ne faut pas les faire. Je crois que sur ce disque, j’ai poussé la logique encore plus loin que sur Ball Trap parce que j’étais moins bavard et que les textes sont plus épurés. J’ai cherché l’image – il y a des images – mais j’ai été jusqu’à l’os. Je n’ai pas laissé de gras. C’est important que le mot soit simplement là parce qu’il est tranchant et parce qu’il suggère une image. Après, sur le côté moins direct… Enfin, quand tu dis moins direct, c’est surtout moins revendicatif…
Oui, et le fait d’employer des mots plus recherchés.
Je ne pense pas parce que je n’ai jamais un dictionnaire à la main pour aller chercher des mots. Je pense surtout que, là, on parle ensemble, on utilise les mots d’un oral de communication directe. En revanche, quand j’ouvre un recueil de poèmes, j’y trouve d’autres mots et d’autres constructions qui ne sont pas forcément des mots plus compliqués. Si tu regardes bien dans Château-Chimères, il y a peut-être deux ou trois mots que certaines personnes ne connaissent pas, mais pas beaucoup plus. J’utilise beaucoup de mots qui, dans leur première acception, sont des mots de la langue française assez simples. C’est simplement leur agencement, le fait d’utiliser peut-être parfois des métaphores, d’utiliser des images qui leur donne un autre contexte, une autre saveur. Je ne vois pas pourquoi je me l’interdirais aussi, parce que finalement, quand les gens écoutent un disque, ils n’ont pas envie d’avoir un pote qui est en train de leur gueuler à l’oreille des trucs de fin de soirée, un verre de bière à la main dans un bar. On rentre dans un univers, dans autre chose. C’est marrant, parce qu’au premier album, beaucoup de gens m’attendaient un peu là-dessus, sur la langue, sur les textes, et finalement, maintenant, on ne me casse plus trop les pieds avec ça [rires]. Les gens ont compris que ça ne changerait pas. Pour ceux qui sont un peu réfractaires à la langue française, ce que je peux très bien comprendre sur un contexte metal, jetez quand même une oreille parce que vous serez peut-être surpris de la façon dont ça peut passer. Ça peut très bien passer.
C’est ce qui fait la force de ce qu’on entend dans Malemort, parce que comme c’est poétique, c’est mélodique…
Oui, mais il y a de très bons groupes anglophones qui chantent et qui proposent des paroles assez poétiques aussi. On s’en rend compte parce qu’on est français et qu’on entend simplement l’anglais et des mots sur lesquels on se calque. Mais si on sort du metal et que, par exemple, on pense à un mec qui a enregistré au château d’Hérouville dans les années 70, Jacques Higelin. C’est quelqu’un qui a été très punk d’un côté et qui, pourtant, écrivait avec une grande poésie. C’est donc tout à fait possible. C’est simplement qu’on en a peut-être perdu un peu l’habitude. Je me demande s’il n’y a pas un peu de ça aussi. On a eu des grands chanteurs dans le rock français et avant, dans la variété de grande qualité, on a eu des chanteurs qui chantaient des beaux textes tout en n’étant pas ridicules et en étant capables de rentrer dedans.
« C’est une confrontation parfois ultraviolente, c’est un environnement qui n’est pas favorable, c’est économiquement hyper-compliqué, donc quand il y a tout ça, si en plus, à un moment donné, tu n’arrives pas à te dire à la fin que tu te reconnais dans la musique que tu as composée, alors tu as tout perdu. »
On peut parler du sujet des visuels, car la pochette est superbe, avec tous les petits détails partout, même dans le grimoire… Tu as laissé carte blanche à l’artiste ? Comment ça s’est passé ?
Je le suivais depuis longtemps déjà. C’est vraiment un artiste que j’aime beaucoup, Laurent BlizArt. J’ai d’ailleurs toujours été étonné qu’il n’y ait pas de groupe de metal qui se jette sur lui, alors que c’est un metalleux. Lui n’en a pas besoin ; en tant que dessinateur, il a un public absolument génial, les gens adorent ce qu’il fait. Il a beaucoup de succès, il vend beaucoup de choses. J’étais très content d’être le premier sur le coup pour le metal. Enfin, je suis un peu menteur quand je dis ça, parce que je vois ce qui peut faire que certains groupes de metal n’aient pas été jusqu’à lui demander, parce qu’il y a un humour noir et il y a un petit côté second degré, même quand c’est sombre, et peut-être que beaucoup de groupes de metal ont peur que le second degré soit une marque de faiblesse, alors que personnellement, je ne le pense pas du tout. Quand je l’ai contacté, il savait que je le suivais depuis un certain temps. Nous nous connaissions en tant que musiciens, sans que je le sache ; nous avions déjà joué avec nos groupes respectifs.
Il a tout de suite été très intéressé par l’histoire du château d’Hérouville. Il en avait entendu un tout petit peu parler, mais il n’en savait quasiment rien. Je l’ai branché dessus et une semaine après, c’est lui qui faisait ses propres recherches et qui me trouvait des petits détails que je n’avais pas saisis, donc c’était génial. Nous avons passé beaucoup de temps, mais pas du tout pour que je lui dise ce qu’il avait à faire ou pas, mais parce que nous adorions discuter ensemble. A chaque fois que nous discutions ensemble, ça lui donnait des idées. C’est quand même un gars qui est capable de parler avec toi, d’avoir une conversation très construite et en même temps d’être en train de dessiner, et de faire des choses magnifiques. Donc lui aussi a passé beaucoup de temps au niveau du dessin – c’est du vrai dessin à l’ancienne. Sur Ball Trap aussi j’avais fait travailler un dessinateur. Dans cette époque ultra-numérique, j’adore les dessinateurs et le fait qu’ils nous raccrochent encore à du concret. Lui s’est régalé aussi. Nous avons vraiment progressé ensemble. Nous parlions régulièrement de nos idées. C’est un gars génial. Si vous cherchez des jolis cadeaux, franchement, il vend des dessins ou des prints qui sont magnifiques. Il joue avec les mots aussi. C’est vraiment un très bel artiste.
L’album est un package complet, y compris avec les clips. C’est ton côté perfectionniste qui s’exprime sur l’ensemble ? Tu dois y passer une énergie folle…
Oui, mais ça me paraît indispensable. A partir du moment où tu as mis le doigt dans l’engrenage et que tu as livré une partie de toi-même musicalement, tu ne peux pas accepter de mettre ça dans une vieille enveloppe kraft. Il faut que ça ait de l’allure. Mais il y a des gens autour de moi qui ont joué le jeu aussi. On parlait de dessins, mais la graphiste, Amandine, qui a tout mis en scène, en quelque sorte, c’est pareil, on ne s’en rend pas compte, mais c’est un travail de dingue. Les réalisateurs qui ont bossé avec moi sur les deux clips… Pour le coup, il y a une petite équipe, mais j’ai eu la chance de bosser avec des gens qui avaient une forme de passion chevillée au corps. Les Seb, c’est pareil. Nous nous sommes battus comme des chiffonniers par moments, sur certains morceaux et sur ce que nous choisissions comme option ou pas, mais il le fallait.
Votre côté indépendant, est-ce un choix ? J’imagine que la question s’est posée après Ball Trap, vous avez dû quand même avoir des échanges ou des réflexions, or vous êtes toujours indépendants…
Oui, nous sommes toujours indépendants. Nous avons simplement un éditeur et un distributeur. Au début, l’indépendance n’est pas du tout un choix. Tu fais comme tout le monde, tu te bagarres avec tes petits poings et tu essayes de faire avancer les choses. Ball Trap a beau avoir fait beaucoup parler et voir que nous sommes rentrés dans le petit univers du metal français, nous n’avons jamais eu de proposition de labels majeurs qui puisse être une alternative positive à ce que nous vivons, c’est-à-dire qui puisse clairement comporter des avantages par rapport à notre situation actuelle. Les labels qui proposent de te signer, alors qu’en fait c’est juste un nom qu’on rajoute et que tu vas quand même payer l’enregistrement de ton disque, ceci et cela, et puis éventuellement on te vendra quelques disques, ça, à notre niveau, oui, nous aurions pu, mais nous nous serions retrouvés en situation de vaches à lait. Comme, déjà, nous ne nous faisons pas beaucoup de fric, ça aurait été vraiment ridicule. Je pense qu’il y a des groupes qui vivent encore dans le mythe du nom du label collé à l’arrière du disque. Si ce n’est pas certains noms, ça ne sert à rien. Et même pour ces noms plus prestigieux, ça dépend quelle est ta place dans le catalogue.
« A partir du moment où tu as mis le doigt dans l’engrenage et que tu as livré une partie de toi-même musicalement, tu ne peux pas accepter de mettre ça dans une vieille enveloppe kraft. Il faut que ça ait de l’allure. »
Tu parlais tout à l’heure de la fatigue. Je pense que beaucoup de gens ne se rendent pas compte de l’investissement pour aboutir à ça. Tu considères que le ratio bénéfice/embêtement est toujours positif ?
Non, c’est des situations qui sont quand même merdiques, il faut le dire. Je préfère parler franc. Nous avons sué sang et eau pour ce disque. J’espère que je n’aurai pas trop à le payer dans les années qui viennent [rires]. Mais un petit label tel que ceux qui auraient pu se présenter n’aurait pas proposé une meilleure situation que ce que nous avons là, ou alors on m’aurait fait croire que je pouvais me décharger de certaines choses et ça n’aurait pas forcément été bien fait. J’ai aussi un petit peu l’oreille qui traîne et j’entends ce que certains groupes français vivent sur certains labels. Après, je t’avouerais que je trace ma route avec Malemort et les deux Seb. Nous nous disons que ce que nous faisons, nous le devons à nous-mêmes et nous ne savons pas combien de temps tout ça durera. Nous faisons chaque disque comme si c’était le dernier. Ça peut paraître très banal, mais c’est la vérité. Nous n’avons donc pas le temps de nous poser quarante milliards de questions. Déjà, regarde le temps que ça a mis pour sortir celui-là.
Quels sont les retours pour le moment ? Sens-tu un engouement un peu plus important que pour Ball Trap ou pas ?
Oui, heureusement, c’est vrai que les retours de la presse sont excellentissimes, alors qu’en off, nous avions beaucoup de gens qui nous disaient : « Ouais, mais Ball Trap, c’était tellement bien. Ce sera autre chose, mais ce ne sera Ball Trap. » Autant nous, nous ne l’avons pas ressenti quand nous écrivions, parce que nous savions que nous pouvions faire mieux, autant beaucoup de gens nous disaient que Ball Trap serait presque un obstacle pour nous. Or ça s’est complètement évanoui avec la sortie du disque. Je pense qu’il a un peu plus de profondeur, ce qui fait que nous nous étions arrangés pour que beaucoup de gens l’aient assez tôt. Pour l’instant, ça tient toutes ses promesses. Nous sommes double album du mois dans Rock Hard, c’était déjà une belle récompense. Je sais que tous les médias que nous avons vus pour l’instant sont dithyrambiques, c’est une très belle récompense. On le voit aussi au niveau des retours du public. Déjà, les préventes s’étaient bien passées. Les retours sur les préventes étaient excellents, les gens nous écrivaient tous ; je reçois des messages tout le temps en ce moment. Et depuis la sortie, notre distributeur nous a demandé de faire un représage parce qu’il était en rupture à la Fnac et dans différents endroits. C’est carrément bon signe. Ça, nous ne l’avions pas eu pour Ball Trap.
On dirait qu’il y en a plein qui sont passés à côté de Ball Trap et que vous attrapez un tout nouveau public…
J’ai aussi l’impression, parce qu’il y a un truc que je commence à voir venir maintenant, c’est des commandes de gens qui me commandent Ball Trap [rires]. Et j’ai des messages aussi dans ce sens-là, de gens qui me disent qu’ils ont tellement aimé Château-Chimères qu’il leur faut absolument le précédent. C’est vraiment sympa. Je constate aussi une chose : je ne sais pas si nous aurons un public ultra-vaste un jour, mais en tout cas celui que nous avons, déjà, il s’agrandit, c’est sûr, et en plus, les gens sont quand même très accros de manière générale. Comme je disais, depuis la sortie du disque, je ne cesse pas de recevoir des petits messages sur Facebook, des petits MP, de gens qui reçoivent leur disque, qui l’écoutent pendant une semaine et qui m’écrivent pour me dire ce qu’ils ressentent, ce qu’ils ont pensé, ce à quoi ça leur fait penser, etc. C’est assez généralisé. Après, je pense qu’il y a aussi l’effet concept-album réel. Il y a des gens qui ont vraiment accroché à l’histoire. Il se passe clairement un truc, donc c’est vraiment bien.
Penses-tu que votre style et le fait d’avoir fait un rapport avec ce château qui a vu passer pas mal d’artistes, notamment français, peuvent vous ouvrir des portes un peu plus larges que le metal ?
Nous avons eu la chance de rencontrer Dan Ar Braz, qui est un très grand guitariste Breton, qui est vraiment légendaire, qui a beaucoup travaillé avec Alan Stivell. Il a fait des trucs énormes. Dans les années 90, il faisait la tournée de tous les Zénith de France avec les Nuits Celtiques, c’était lui qui avait monté ce truc-là. C’est vraiment un grand bonhomme. Ce type a enregistré sept albums à Hérouville dans les années 70 et début 80. Nous l’avons rencontré par hasard au moment d’une vente de matos. De conversation en conversation, il m’a appris plein de choses sur le château et le lendemain d’une conversation, j’avais le refrain de « Je M’En Irai » dans la tête. C’est comme ça que cette chanson est née. Quand nous avons fini d’enregistrer le morceau, je n’ai pas résisté à l’envie de lui faire écouter. C’est là que, très tardivement, nous nous sommes dit : « Pourquoi on ne lui propose pas de mettre quelques notes ? » Nous avons failli ne pas le faire ! Je n’imaginais pas une seule seconde un featuring sur un album aussi personnel. Au départ, ce n’était pas du tout prévu. Donc, lui, par exemple, qui vient d’un univers rock et traditionnel pour la musique bretonne – il a ces deux casquettes –, adore le titre. Il est vraiment très partant, il est fier de l’avoir fait avec nous. Moi, j’ai une fierté, tu n’imagines même pas.
« Nous avons sué sang et eau pour ce disque. J’espère que je n’aurai pas trop à le payer dans les années qui viennent [rires]. »
Mais en fait, les milieux institutionnels n’en ont rien à carrer, c’est-à-dire que le monde metal nous dit – et je pense à juste titre – que nous avons une musique qui est vraiment à cheval entre le metal et le rock, et qu’un public non metal peut appréhender aussi, mais il n’y a plus de vrai milieu rock indépendant structuré en France. Nous nous retrouvons donc dans le vide de l’autre côté et tout ce qui est institutionnel, les radios institutionnelles, tous les trucs qui pourraient s’y intéresser, le rock n’étant pas à la mode, ils ne veulent pas en entendre parler. Potentiellement, nous pourrions effectivement carrément toucher un public rock aussi, mais il n’y a pas de relais pour. C’est très malheureux, parce qu’un titre comme « Je M’En Irai » pourrait passer à la radio, mais je pense qu’il y a aussi le contexte hip-hop hyper-prononcé qui fait qu’il y a très peu de place pour le rock de manière générale. Il y a ce problème supplémentaire.
Est-ce que vous vous êtes déjà projetés sur l’idée de faire quelques dates ?
Oui, nous sommes en train de préparer ça, mais nous avons volontairement sauté la fin de 2022. On dit que les gens reviennent aux concerts… Ils reviennent dans certains festivals, mais pour les salles de concert, c’est quand même très contrasté. Je ne voulais pas sortir à l’arrache de ce disque sur lequel nous avons tellement bossé, faire un truc un peu bancal, m’engager sur des dates où finalement ça se fait, ça ne se fait pas… Nous visons donc 2023 et nous commençons à booker essentiellement des festivals pour le printemps, été, automne 2023. Par exemple, je suis en train de voir à quel moment il faudrait que nous casions ça, comment nous allons faire, mais je voudrais absolument que nous puissions venir jouer à Lyon où nous nous étions régalés la dernière fois. Ça va se faire. Il faut juste que nous trouvions quand caser ça. J’ai l’impression qu’avant la saison des festivals, ça va être un peu compliqué. Je pense que ce serait plutôt derrière les festivals.
La réalité économique des deux formats n’est pas la même…
Carrément pas, et là, ça s’est vraiment beaucoup aggravé. Nous en parlions l’autre jour avec l’ingé son des Bukowski qui connaît bien la question, ils sillonnent la France de long en large. Donc oui, il y a une réalité financière qui est encore plus compliquée qu’avant. Le prix de l’essence, le prix des camtars à louer… Les gens n’ont pas forcément besoin de le savoir, mais c’est une réalité qui peut empêcher un concert de se faire. J’ai déjà vécu des situations de salles dans lesquelles tu te pointes, il y a un truc qui a été négocié et puis finalement sur place ce n’est plus la même somme, et tu mets carrément en péril économiquement tout le reste du truc. Donc je pense que ce sera peut-être plutôt dans le sens, d’abord, des festivals, et après de faire notre petite tournée à nous. Nous aimerions bien le faire parce que nous aimerions bien aussi sur quelques dates pouvoir jouer Château-Chimères en entier. Nous pensons que ça aurait du sens.
J’ai vu que vous étiez des stars dans Voici. Tu as tes entrées chez eux ?
[Rires] Il fallait qu’elle vienne celle-là ! Et sans montrer mon cul quand même ! Pour tout te dire, la personne qui signe la petite chronique [Henry Dumatray], c’est un ancien très grand journaliste de la presse metal. Donc, de temps en temps, il s’octroie un coup de cœur. C’était une grande première. Je t’avouerais que ma mère était très fière d’aller chez le coiffeur [rires]. « C’est mon fils ! » Par contre, pour le coup, ce sont des mots sincères parce que c’est un journaliste que je lisais quand j’étais ado et que je savourais la presse écrite metal.
Interview réalisée par téléphone le 7 octobre 2022 par Sébastien Dupuis.
Retranscription : Nicolas Gricourt.
Photos : Armen Balayan (1, 3, 6, 8), Ronan Lagadec (2) & Alban Belnea (5).
Site officiel de Malemort : www.malemortband.com
Acheter l’album Château-Chimères.
Ouch je ne m’attendais pas à une telle avalanche avec mon petit commentaire. peut etre me suis je mal exprimé, mais J’adore ce groupe: MALEMORT qui ramène de la beauté de la fraicheur dans ce monde , au même titre que LAZULI mais dans un autre registre, joyeuses fêtes à tous.
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Oui enfin…autant souvent les interventions de X-Dusk me saoulent (moins que celle de Torion cela-dit) autant la fin de ton commentaire d’origine à base de « décadence » et « d’inversion des valeurs » me faisaient penser à Al Gore et au PMRC plutôt qu’à une appréciation d’un groupe de Metal.
Ah pour un mec qui voulait pas rajouter du lait sur le feu et pour info c’est de l’huile sur le feu ! Désolé pour mes messages (fout la merde) mais quand on traite les mecs de fachos ,rn et zemour et cie pour un avis musical ça m’agace ! Bon Noël au fans de métal comme pat et pat du 12 qui on les mots justes pour mettre en valeur notre musique et bien sur merci et bonnes fêtes à radio métal !!
Que vient faire zemmour, al gore and co la dedans ??? Malemort leur rend hommage à ces grands Hommes mise en scène par Michel Audiard et représenté par des acteurs de grandes classes tel Lino Ventura. Des valeurs, de noblesse, de droiture qui tendent à disparaître. Et ces sublimes paroles « poétiques » de Xavier, « magne-ifique ».
Clairement pas mon genre préféré mais je salue l’originalité de l’approche artistique autant que le discours rafraîchissant. Il y a du style et du fond. Les références culturelles sont, à raison, assumées fièrement et font partie intégrantes des fondations du concept. Le succès devrait être au RDV au bout du chemin. Un grand bravo.
NOTA : je suis désolé pour la rédaction de RM qui doit gérer en supportant ces commentaires dignes d’un chat de collégiens de 6e B les baskets vissées sur leur trottinette achetée par maman et ayant très souvent la même origine mais qui viennent gâcher ce lieu d’échange qui se veut avant tout festif et convivial. Pitoyable.
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Je suis vraiment attristé par le nombre de commentaires qui n’ont rien à faire là générés par cette interview. Que l’on aime ou pas le groupe ou l’interview, pas de soucis, mais respectez le travail des artistes et de l’équipe de RM !
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Laisse tomber dusk! Tu t’enlises dans ta connerie j’ai fais douze Hellfest et plus de concert que t’as de poils aux couilles ! La politique je m’en bas les prunes j’ai jamais voté ! Tu développes une haine des avis contraire aux tiens c’est ça la puberté ! Et t’as sorti uber du sommeil 😂
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Ta gueule Torion ! Remet pas du lait sur le feu avec tes conneries !
Quel groupe excellent, leur dernier album est une réussite (ball trap une pépite heavy Metal) , quel régal et quelle chance d’avoir un tel groupe français, bravo. Des Tontons flingueurs à Dream Theather, la grandeur est à l’honneur, une bouffée d’air frais pour notre époque décadente ou les valeurs et la culture sont en chute libre. Bravo et Merci Malemort .
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Je savais pas qu’Éric Zemmour avait changé de nom…
Ce n’est pas un signe de bonne santé mentale d’être bien adapté à une société malade.
Je crois que vous vous êtes tous les deux trompés de site et de style de musique.
Ici c’est Radio Metal, pas un bal de musette sponsorisé par le RN…
Bah oui le métal est réservé aux petits gauchistes bas du front qui rêvent d’avoir une zad à défendre ! Mais pas en hiver ! Trop froid !!
Tu t’es senti visé, Torion ?
Pas aujourd’hui !mais toi je crois bien !!
Ah non, moi je vais bien.
Visiblement le proverbe disait vrai, « y’a qu’la vérité qui fâche ».
Il y en a un qui a visiblement beaucoup de frustrations à évacuer, dommage que ça tombe ici. 🙂
Ouaip, c’est d’ailleurs pas la première fois que Torion vient étaler ses névroses ici.
Le pauvre vieux me ferait presque de la peine. 🙃
Je parlais pas vraiment de lui 🤷
C’est l’unique névrosé ici, si tu parles pas de lui, alors tu parles pour rien.
X-DUSK le boulet de service qui se croit au-dessus de tout le monde. Y’en a un sur tous les sites ! Et le milieu Metal n’y échappe pas malheureusement 🙂
Sérieux daffy dusk t’avais pas compris que c’était pour ta gueule 😂t’as fait ma soirée ! Bon Noël a toi ! Je vais soigner mes névroses 😘😂😂
C’est marrant entre Torion la droitante qui ne comprend pas l’ironie et Arno le vieux qui déverse son aigreur, on se croirait presque dans un bar-PMU au fond de la Lozère.
Ça doit être vous les vieux qui bougonne au Bar durant les concerts, en disant que la première partie fait de la merde, puis qui viennent déjà bourré en gueulant comme des putois dés que les têtes d’affiche se pointent.
Putain ça va toujours pas mieux ici… c’est bientôt Noël et vous êtes encore à lancer des débats sortie du fond du futal !
Vous pourriez pas juste apprécier (ou pas) le groupe et fermer vos claque-merde ?!
Ah merde daffy j’ai pas cliqué j’sui portable en bagnole vas en haut pour reponse !
Merci pour cette interview très intéressante ! J’ai beau multiplier les écoutes, je n’arrive pas à accrocher musicalement (hormis sur quelques morceaux), mais j’aime beaucoup l’univers que propose le groupe et la philosophie de son chanteur.
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Vu une seule fois au Hellfest, et je dois dire que j’avais trouvé le temps long…très long même !
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T’es sûr que c’est pas juste de l’aigreur ? C’est le deuxième très bon groupe, avec Avatar, dont tu te plains que tu n’avais pas aimé leurs concerts… il ne t’es pas venu à l’idée de ne pas aller assister à leurs concerts si tu n’es pas sûr d’aimer ? C’est pas comme si le choix manquait au Hellfest.
Le but c’est d’aller les découvrir vu que je ne les avais jamais vu. Et je me suis grave emmerder. Tout comme en lisant ton commentaire d’ailleurs !
Ouaip… définitivement de l’aigreur…
ça doit être l’âge.