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Chronique   

Mammoth WVH – Mammoth WVH


Tout se joue lors de la première impression. C’est ce que se dit Wolfgang Van Halen, fils du légendaire guitariste Eddie. Un renseignement de poids concernant l’importance de son premier opus solo sous le patronyme Mammoth, le nom original du groupe Van Halen. Wolfgang Van Halen a déjà un joli CV en tant que musicien professionnel : à quinze ans, le multi-instrumentiste devient bassiste de Van Halen, quelques années plus tard on le retrouve aux côté de Mark Tremonti, et plus récemment il s’est illustré en tant que batteur et bassiste sur le premier album solo de Clint Lowery.
Mammoth WVH est la concrétisation d’un projet amorcé en 2015 et pratiquement achevé en 2018 : le véritable acte de naissance d’un musicien qui refuse d’être « le fils de » et qui prône sa polyvalence. Mammoth WVH n’est pas le second Van Halen : première réussite.

Wolfgang Van Halen se considère à juste titre comme un touche-à-tout, ayant commencé la batterie avant de s’exercer à la basse, à la guitare et au chant. Il est le seul musicien à s’illustrer sur ce premier album – jusqu’à la moindre petite note – en prenant pour modèle Dave Grohl et le premier album des Foo Fighters. Il s’est néanmoins bien entouré en profitant de l’expérience du producteur Michael « Elvis » Baskette (Alter Bridge, Tremonti, Chevelle, Sevendust), passé maître dans l’art de forger un son en béton armé. La production de Mammoth WVH est l’archétype du heavy rock contemporain testostéroné, où la moindre guitare a l’impact d’un monster truck lancé à toute allure. « Mr. Ed » ne trompe pas quant à la marchandise : Wolfgang s’illustre dans un rock lourd à la batterie (extrêmement) appuyée, embrassant le rock des années 1990-2000, à l’instar des Foo Fighters évidemment, mais encore Alice In Chains, Queens Of The Stone Age, Life Of Agony, Stone Temple Pilots et dans une moindre mesure le Tool des origines. « Horribly Right » repose essentiellement sur un riffing syncopé qui permet à Wolfgang de placer des vocaux aux consonances grungy. Michael Baskette a eu raison d’inciter Wolfgang à développer son chant qui, s’il n’a rien de profondément singulier, sied parfaitement à la multitude de refrains accrocheurs distillés tout au long de l’opus. « Epiphany » délaisse les inspirations grunge plus rugueuses pour embrasser un rock langoureux d’autoradio. Wolfgang se paie même le luxe d’incorporer un break émotionnel qui apporte de la dynamique au titre et renforce l’impact du refrain lors de sa reprise.

Le songwriting de Wolfgang Van Halen impressionne. Le multi-instrumentiste n’est selon ses dires ni capable, ni intéressé par la démonstration technique outrancière. L’expression de sa culture musicale est l’intérêt premier de Mammoth WVH. Chaque titre embrasse une dynamique différente, allant du rock gras et groovy de « Don’t Back Down » aux élans acoustiques mais non moins énergiques de « Resolve » et passant par le « rock de dancefloor » de « You’ll Be The One » ou celui plus lancinant et embrumé, presque stoner justement, de « Stone ». Wolfgang parvient en outre à mêler toutes ces inspirations au sein d’une même composition, à l’image de « Mammoth » qui doit autant au pop-punk californien pour ces leads de guitare qu’à Alter Bridge pour cette énergie de rock hymnique et au grunge pour la tonalité grave de la chanson. L’écueil de Wolfgang est peut-être de vouloir trop en faire, ce qui implique nécessairement la power-ballade de circonstance avec « Circles » qui se perd en circonvolutions et ne s’en sort que par la grande porte mielleuse, ou les grosses ficelles de « Think It Over » qui donne dans la pop rock guimauve de campus américain. D’une durée conséquente de quatorze titres, l’album accuse plusieurs répétitions qui nuisent à l’efficacité du propos. Le heavy rock de « You’re To Blame » est un modèle du genre, à l’effet moindre lorsque sa recette a déjà été éprouvée une dizaine de fois auparavant. Wolfgang n’a de toute façon pas besoin d’« effet » pour fédérer : le refrain, son petit jeu de guitare rythmique à la Adam Jones et le solo sont là pour faire le job ; l’entraînant et entêtant « Feel » en remettant une couche juste après. Mammoth WVH retrouve une puissance émotionnelle lors de sa conclusion « Distance », une fausse ballade à la progression explosive qui se veut être une lettre ouverte à son père Eddie. Un besoin de toujours combler la distance justement, peu importe sa nature.

Au jeu des premiers ressentis, Mammoth WVH est aguicheur. Si l’on omet l’entrain excessif de Wolfgang Van Halen, l’album est une succession de hits rock qui doit autant à l’expérience du musicien accumulée aux côtés de Mark Tremonti qu’à un amour profond pour tout ce que les nineties ont eu à offrir. Mammoth WVH est l’incarnation d’une autre génération de musiciens. Sans se montrer original, Wolfgang réussit son dessein principal : affirmer une identité musicale qui n’incitera personne à lui demander de répéter « Eruption » pour faire comme si.

Lyric vidéo de la chanson « Feel » :

Chanson « Don’t Back Down » :

Chanson « You’re To Blame » :

Clip vidéo de la chanson « Distance » :

Album Mammoth WVH, sortie le 11 juin 2021 via Explorer1 Music Group/EX1 Records. Disponible à l’achat ici



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  • Mammoth s’affirme comme un  » très grand » du milieu musical rock et c’est tant mieux!!album de haute qualité

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