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Chronique Focus   

Me And That Man – New Man, New Songs, Same Shit, Vol. 2


Nergal tient ses engagements. Le frontman de Behemoth avait déjà évoqué la suite de son projet « dark-folk » intitulé Me And That Man l’an dernier : New Man, New Songs, Same Shit vol. 1. Le deuxième volume suit exactement le même procédé, à savoir une collection de chansons variées qui fait intervenir plusieurs invités. Nergal prend soin de toujours composer aux antipodes du death-black de Behemoth pour emprunter un vocabulaire rock, pop, folk, blues, country… New Man, New Songs, Same Shit vol. 2 est le fruit de dix-huit mois de travail et pourrait bien établir une habitude : un rendez-vous que l’on va attendre avec une certaine excitation. Un intervalle unique entre les différentes formations des artistes impliqués.

La liste des invités de Nergal a un certain cachet. On retrouve Gary Holt (Slayer, Exodus), Alissa White-Gluz (Arch Enemy), Hank Von Hell (ex-Turbonegro), Abbath (ex-Immortal) ou encore Randy Blythe (Lamb Of God) pour ne citer qu’eux. Si Me And That Man est bel est bien un enfant de Nergal, il est à concevoir comme un projet collaboratif avant tout. L’ouverture de l’opus, « Black Hearse Cadillac », réussit d’emblée à installer une atmosphère avec ces percussions, ces vocalises solennelles, ce violoncelle, etc. pendant que Hank Von Hell déclame son histoire. Une ligne de guitare vient subitement briser le tout et engage Me And That Man sur un chemin plus mélodique et mélancolique : dès les premiers instants l’opus démontre sa capacité à surprendre et l’intelligence du songwriting. « Under The Spell » – avec un certain Mary Goore, surnom de Tobias Forge (Ghost) datant de l’époque Repugnant – honore les bandes originales typiques du western-spaghetti avec ces rythmes cavaliers et ces accents mélodiques sonnant presque comme des échos lointains. « All Hope Has Gone » prend des allures d’un hybride entre le blues et le heavy à l’ancienne, mettant à l’honneur Blaze Bayley, surprenant par son interprétation accompagnée de chœurs féminins. Nergal parvient à tirer le meilleur de ses compagnons tout en prenant soin de ne jamais leur proposer son fauteuil. Le vocabulaire des chansons n’a rien d’inédit, c’est le soin apporté et l’investissement des musiciens qui font leur charme.

New Man, New Songs, Same Shit vol. 2 ne permet jamais vraiment d’anticiper son orientation musicale. Il joue sur toutes les variations de la musique folk, quitte à embrasser un registre plus pop vintage, à l’instar de « Witches Don’t Fall In Love », de cette guitare acoustique presque esseulée et des ponctuations de piano qui accompagnent la voix langoureuse de Kristoffer Rygg, frontman d’Ulver. Parfois, Me And That Man n’est pas loin de volontairement tutoyer les clichés : le blues-rock de « Coldest Day In Hell » interprété par Ralf Gyllenhammar (Mustasch) est un exemple du genre, celui qui nous fait acheter la Mustang par pure impulsion et rouler les fenêtres ouvertes. Une ode au road-trip américain, à l’odeur de l’asphalte et aux stops poussiéreux et isolés dignes des spots publicitaires de Johnny Depp. Cette affection pour le blues et le folk permet d’apprécier la versatilité de Randy Blythe sur « Silver Halide Echoes », l’une des compositions qui illustrent le mieux la philosophie du projet. Un rappel que les métamorphoses les plus extrêmes de la musique rock proviennent toutes du même endroit et que ces artistes savent l’honorer. « Goodbye », qui conjugue les voix d’Alissa White-Gluz et de Devin Townsend, se veut le versant plus sulfureux de ces origines. Alissa entérine simplement le fait qu’elle est l’une des chanteuses les plus talentueuses de la scène en offrant le contraste parfait des growls écorchés d’Arch Enemy.

New Man, New Songs, Same Shit vol. 2 n’est pas un side-project à considérer seulement comme une récréation. Il est en réalité un hommage et un rappel déguisé en grande collaboration amicale. Il met en évidence la parenté du metal avec le folk et le blues en se servant du statut de ses artistes pour expliciter le lien. Nergal peut donc sourire discrètement : il tord ainsi le cou à une conception étriquée et puriste de ce qu’est la musique extrême avec élégance. Le songwriting et les interprétations subtiles de l’album prouvent que la violence en musique n’est qu’un outil parmi d’autres, un outil dont la puissance n’est pas dépendante.

Clip vidéo de la chanson « Angel Of Light » :

Clip vidéo de la chanson « Got Your Tongue » :

Album New Man, New Songs, Same Shit, Vol. 2, sortie le 19 novembre 2021 via Napalm Records. Disponible à l’achat ici



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