Mark Menghi (tout à droite sur la photo ci-dessus), peu ont entendu ce nom auparavant, et pourtant c’est lui qui est à l’origine d’une prouesse hors normes, celle de rassembler sur scène le gratin de la musique metal, tous styles et toutes générations confondus. La liste des participants des diverses prestations qui ont eu lieu est véritablement époustouflante. Et un an à peine après que ce projet fou ait été initié sur scène, Metal Allegiance – c’est le nom de ce collectif de supers-héros du metal, un peu façon The Avengers – sort aujourd’hui son premier album, avec un groupe centré autour du guitariste Alex Skolnick (Testament), du bassiste Dave Ellefson (Megadeth) et du batteur Mike Portnoy (Winery Dogs, ex-Dream Theater). Et le moins que l’on puisse dire est que Menghi ne manque pas de superlatifs (comptez le nombre de fois où il prononce le mot « incroyable ») pour qualifier les différents aspects de cette aventure.
Mais la vérité est que Menghi est comme un gosse fana de metal qui a eu un fantasme, une idée démentielle, et qui l’a concrétisé grâce, en partie, aux relations qu’il a pu construire au cours de sa vie professionnelle. La tête pensante derrière le projet Metal Allegiance nous raconte tout ceci dans l’entretien qui suit.
« A mon avis, cet album aidera la communauté metal. […] Je pense que les gens ont besoin de nous voir tous nous rassembler. »
Radio Metal : Le concept Metal Allegiance a d’abord été incarné sur scène. Comment, en premier lieu, t’est venue cette idée d’organiser ces grands rassemblements de supers stars du metal ? Et comment es-tu parvenu à réussir à le faire, à convaincre tous ces musiciens et chanteurs connus ?
Mark Menghi : Pendant longtemps j’ai travaillé dans l’industrie de la musique, dans la vente d’instruments, à faire du marketing et de la relation artiste. C’est donc ainsi que je me suis lié d’amitié avec pas mal de ces gars avec les années. Ca fait donc longtemps que je les connais, simplement j’avais un autre rôle, plus en coulisses. En gros, [avec Metal Allegiance], je voulais faire quelque chose de différent parce que je voulais voir quelque chose de différent en tant que fan. Je voulais voir un concert qui soit une expérience, je voulais voir tous mes musiciens préférés sur scène en train de jouer ensemble. C’est un peu comme ça que j’ai trouvé l’idée, et ça a démarré très petit. Extrêmement petit. J’ai commencé avec Frank Belo et Dave Ellefson (Megadeth) ensemble, et ensuite c’est devenu Frank, David, Charlie Benante et Mike Portnoy. C’est là où ça a commencé devenir plus grand. Et c’est là que je me suis rendu compte que c’était quelque chose de spécial que les gens voulaient voir. Ça a débuté avec l’idée de faire quelque chose de différent.
Quel était ton rôle dans ces événements ?
J’étais, je suppose, le créateur, le fondateur, je les coordonnais, je mettais tout en place. Donc, en gros, j’avais tous les rôles possibles et imaginables [petits rires].
On peut facilement faire un parallèle entre Metal Allegiance et les Avengers au cinéma. Est-ce qu’à tes yeux tous ces musiciens sont des super-héros, d’une certaine façon ?
Ouais, on est souvent comparés aux Avengers ! Beaucoup de gens disent que nous sommes les Avengers du monde du metal. Nous allons et venons comme nous voulons mais lorsque nous nous rassemblons, nous faisons une énorme impression. C’est vraiment super et ça rend assurément humble, c’est vraiment un honneur de travailler avec tous ces gars !
En fait, on remarque que Metal Allegiance mélange les musiciens de la vieille et la nouvelle école. Est-ce important de faire ce lien intergénérationnel mais aussi stylistique ?
C’est très important. C’était l’un des objectifs avec cet album. Il y a tous ces sous-genres, tous ces différents types de hard rock et de metal, et nous voulons tout rassembler pour faire une unité, un front. Et c’était vraiment le but, pas seulement de composer un bon album mais de mélanger et faire que ça colle. Par exemple, nous avons une chanson avec Doug Pinnick et Jamey Jasta dessus : on ne peut pas faire plus différent que ça ! Cristina Scabbia et Mark Osegueda…. Ces combinaisons auxquelles les gens ne pensent pas vraiment mais que nous avons entendues dans nos têtes et que nous trouvions vraiment cool et incroyables.
Est-ce que dès le départ tu avais dans l’idée de faire un album ?
Non ! Si tu m’avais posé cette question il y a un an, j’aurais sûrement ri ! [Rires] L’idée est venue lorsque nous avons fait notre premier concert sur la croisière Motörboat de Motörhead l’année dernière et, en gros, ce qui s’est passé, c’était que nous avions deux concerts sur cette croisière d’une semaine et entre les deux concerts, pendant un jour libre, il y avait une tempête sur les Caraïbes, donc le navire a dû s’amarrer. Du coup nous étions en train de tourner autour de Cuba, c’était assez drôle en fait, et Mike, Dave et moi étions tous assis là et l’un de nous a dit : « Hey ! Ecrivons un album ! » Nous ne faisions que parler et c’est de là que l’idée a germé, assis sur ce bateau ! Nous plaisantions un peu sur le sujet pendant un moment après ça et ensuite c’est devenu sérieux, nous nous disions vraiment : « Hey, essayons de composer un album. » Et ensuite, lorsque nous cherchions un guitariste, c’est là que j’ai suggéré Alex. Son tout premier concert avec nous était sur cette croisière et il était phénoménal. Comme tu le sais, Alex est un génie de la guitare ! A mon avis, il était, est et sera toujours le guitariste parfait pour ça. Début décembre 2014, nous nous sommes retrouvés pendant une session d’un seul long week-end, nous avons écrit environ cinq chansons. Un mois plus tard, juste à après le jour de l’an, le 2 janvier, nous nous sommes à nouveau retrouvés et avons écrit cinq autres chansons, et l’album était fini ! Nous ne nous en doutions vraiment pas !
Voulais-tu absolument un groupe qui constituerait le noyau de ce projet plutôt que d’avoir des musiciens qui vont et viennent en participant à la composition ?
Pour le processus de composition, je savais une chose. Je savais que nous aurions plein de participants avec Metal Allegiance, qui font plein de chansons. Je savais aussi que nous ne pouvions pas avoir vingt personnes et plus pour composer un album. Ça n’aurait jamais pu se faire à cause des emplois du temps de chacun et parce que tout le monde est tellement occupé. J’ai donc décidé que ce serait mieux de choisir trois ou quatre personnes avec qui composer l’album. Et pour ce qui est de l’emploi du temps, Mike, Dave et Alex étaient libres à ce moment-là pour le faire. Et c’était super de faire ça ensemble. C’est donc ainsi que nous avons commencé ça. Nous sommes les quatre compositeurs. Nous avons écrit toute la musique et quatre-vingt-dix pour cent des paroles. Et ensuite, à partir de là, nous avons réparti les chanteurs et guitaristes invités.
Tous les quatre, vous n’avez jamais travaillé ensemble de manière prolongée pour faire des chansons. Comment pouvais-tu être sûr que l’alchimie serait là ?
Tous les quatre, nous somme amis depuis longtemps. David et moi sommes extrêmement proches depuis longtemps. C’est pareil pour Mike et moi. Maintenant, nous trois, nous avons fait les concerts des Metal Masters ensemble par le passé, nous avons pas mal traîné ensemble, nous avons jammé ensemble sur des reprises… Pour ce qui est du guitariste, encore une fois, Alex est globalement une chouette personne. C’était une occasion que nous avons saisie. Nous ne savions pas. Qui aurait pu prédire qu’il y aurait le déclic lorsque nous sommes entrés dans la pièce ? Mais lorsque nous sommes entrés, nous avons commencé à composer et nous ne pouvions pas nous arrêter. Je suis convaincu que nous avons écrit neuf vraiment très bonnes chansons. J’en suis extrêmement fier. C’était très facile en fait.
« Ça n’a pas été mis en place par quelqu’un pour faire de l’argent. Ça a été fait par amour de la musique. Nous sommes tous des fans ! »
Peux-tu nous en dire davantage sur le processus de composition, les contributions de chaque membre et comment vous avez assemblé tout ça, toutes ces idées ?
Tout a été fait ensemble. Nous n’avons rien fait par email ou quoi que ce soit de ce genre. Tout a été fait ensemble, la composition et l’enregistrement. Le premier jour là-bas, j’ai en fait raté la première soirée, simplement parce qu’ils étaient en Pennsylvanie et moi à Long Island, juste à l’extérieur de New York, et j’avais un autre engagement ce jour-là mais je les ai retrouvés plus tard le soir, je suis arrivé très tard et nous avons jammé. Mais le deuxième jour où nous avons été au studio, c’était juste du genre : « Qui a un riff ? » [Rires] C’est ce qui s’est passé ! Nous avons simplement commencé à jouer, structurer les chansons et toutes sortes d’idées ont commencé à rejaillir. C’était assez magique en fait. C’était incroyable comme tout s’est fait tellement facilement.
Tous ces musiciens ont les épaules pour être des leaders, donc n’y avait-il pas des difficultés ou problèmes d’ego qui se dressaient sur le chemin ?
Il n’y a pas eu une dispute. Pas un désaccord. C’était aussi parfait que ça pouvait l’être. Ce qui est assez dingue ! [Rires] Une fois que nous avions fini avec l’écriture de la musique pour l’album, nous avions les chansons complètement structurées et c’est là que nous sommes entrés en studio. Après la croisière ShipRocked, nous avons été en studio, directement depuis la Floride. Nous sommes revenus en avion à New York et nous avons commencé à enregistrer l’album ensemble. Une fois que les chansons ont commencé à prendre forme en studio, c’est là que nous avons commencé à réfléchir aux chanteurs. Qui sonnerait bien là-dessus ? Qui serait un super guitariste en tant qu’invité spécial pour balancer un solo là-dessus ? C’est là que Dave et moi avons commencé à vraiment écrire plein de paroles pour l’album. Tout était relativement facile. Il n’y avait vraiment aucun souci.
N’avez-vous pas ressenti de pression à cause de l’attente du public ? Car les gens devaient certainement s’attendre à quelque chose d’extraordinaire de la part d’un tel rassemblement de super musiciens…
Non, il n’y avait strictement aucune attente et aucune pression parce que personne ne savait ce que nous faisions. Personne n’avait idée que nous étions en train de composer un album de musiques originales en tant que Metal Allegiance. Il n’y avait aucune pression, il n’y avait aucune maison de disques, il n’y avait… Il n’y avait que nous quatre, et nous composions un album pour nous et pour les fans. A mon avis, cet album aidera la communauté metal. Il n’y avait strictement aucune attente ! Nous nous sommes juste lancés et avons fait l’album. A mi-chemin de l’enregistrement, c’est là que nous avons commencé à parler aux labels, ils ont compris ce que nous étions en train de faire et ont commencé à venir vers nous. Et, évidemment, Nuclear Blast, je respecte énormément ce qu’ils font. C’est probablement le plus gros label de metal qui existe aujourd’hui. Et encore une fois, il y a un paquet de très bonnes personnes chez eux, et c’est de ça que nous cherchons à nous entourer. Ca a bien marché. Il n’y avait aucune attente et aucune pression. Nous avons remis l’album lorsqu’il était terminé.
Tu viens de dire que « cet album aidera la communauté metal. » De quelle façon ?
Tu as mentionné un peu avant le fait de rassembler tous ces différents sous-genres, l’unité, la vieille école contre la nouvelle école, le thrash contre le metal moderne, le style de Lamb Of God contre le style de King’s X… Je pense que les gens ont besoin de nous voir tous nous rassembler. Je trouve que ça produit une unité très solide. Et je trouve que, dans l’état de la scène musicale aujourd’hui, surtout en Amérique, c’est bien que des choses comme celle-ci se fassent. C’est de la vraie musique. Ça n’a pas été mis en place par quelqu’un pour faire de l’argent. Ça a été fait par amour de la musique. Nous sommes tous des fans ! Je pense que tu peux te rendre compte sur cet album que ça n’a pas été forcé. Ça ne sonne pas mécanique. Et je pense que ça aidera le genre à évoluer. Tout du moins, c’est ce que j’espère.
Les chansons sont assez longues et proposent quelques passages étonnants, comme cette partie centrale dans « Let Darkness Fall ». Etait-ce important de ne pas juste se reposer sur les invités et ne pas en faire un album générique de metal, mais être vraiment créatif ?
Oh ouais, c’était… Surtout cette chanson. C’était la première chanson que nous avons écrite ensemble. C’était la première chanson que nous avons enregistrée ensemble mais il se trouve que c’était aussi la dernière chanson que nous avons fini d’enregistrer, simplement parce que, surtout en ce qui me concerne, je n’arrêtais pas d’entendre des choses pour cette chanson que je voulais faire, comme des éléments créatifs – ça devient plus heavy, ensuite une longue section centrale progressive, il y a de la guitare acoustique… Il y a tous ces éléments différents que nous n’arrêtions pas d’entendre. C’était une question de ce que nous ressentions lorsque nous composions, d’être à cent pour cent créatifs et faire du mieux possible pour faire cette chanson en particulier.
Comme dit plus tôt, Metal Allegiance a d’abord été incarné sur scène. Est-ce que ça a fait une différence pour l’album ?
Absolument ! Ça a certainement fait une différence. Nous avions déjà une alchimie. Nous avions une alchimie ensemble grâce à tous ces concerts. Du coup, ça a fait qu’il a été vraiment très facile pour nous d’aller en studio et composer ensemble, simplement parce que cette alchimie était là.
« Nous avons réalisé quelque chose de quasi impossible. »
Comment avez-vous choisi qui chanterait ou jouerait sur quelle chanson ?
Une fois que nous avions fini d’écrire les chansons chez Mike, une fois que les chansons étaient terminées, nous avons simplement commencé… tu sais, pendant que nous composions, nous nous disions : « Mec, Randy [Blythe] serait génial là-dessus ou Chuck [Billy] serait incroyable là-dessus. » Ces chansons n’ont pas été écrites avec un chanteur en particulier en tête. Les chanteurs ont été choisis après que la musique ait été composée et en se basant sur qui nous estimions conviendrait le mieux. C’était important que Troy [Sanders], Chuck, Mark Osegueda et Philip [Anselmo] soient sur cet album, simplement parce qu’ils ont une expérience passée avec Metal Allegiance et même Metal Masters. Nous voulions les impliquer, quoi qu’il en soit.
Comment vous êtes-vous organisés pour impliquer tous ces contributeurs, étant donné les difficultés de planning que vous avez dû rencontrer ?
Je ne parlerais pas de difficultés. Tout le processus a été… Ça a été une expérience d’apprentissage, je peux te dire ça, mais c’était aussi une leçon d’humilité. Travailler entre les emplois du temps, les emplois du temps des chanteurs et les nôtres… Tout s’est mis en place assez naturellement.
Mark Osegueda chante sur deux chansons, contrairement aux autres chanteurs. Y a-t-il une raison particulière à ça ?
Pas vraiment. Pas de raison particulière. Lorsque nous avons écrit « Pledge Of Allegiance », lorsque Dave et moi avons terminé les paroles de cette chanson, nous avons entendu Mark dans nos têtes. Elle avait comme un côté proche des vieux Metallica et Death Angel et nous nous sommes dit que Mark serait génial pour ça. Et puis nous avons composé « Scars », Alex a écrit les paroles et il les a écrites en tant que duo homme/femme. Nous voulions Cristina parce que, d’un, sa voix est magnifique et, de deux, elle a chanté avec nous auparavant sur la croisière ShipRocked, donc nous nous sommes dit qu’elle serait parfaite, mais nous ne savions pas qui serait le chanteur. Après que Mark ait chanté sur « Pledge Of Allegiance », nous avons pensé : « Eh bien, il pourrait être bon là-dessus ! » Et nous avons imaginé sa voix et la voix de Cristina ensemble, et ça a plutôt bien marché !
Vous avez aussi Chuck Billy qui chante sur une chanson. En ayant Alex dans le groupe, n’aviez-vous pas peur qu’elle finisse par sonner trop comme Testament ?
Non. Nous n’en avions pas du tout peur ! Nous pouvons remercier Chuck d’avoir été avec nous depuis Metal Masters, et donc nous le voulions sur l’album. Nous savions bien qu’avoir Chuck et Alex ensemble pouvait faire que ça sonne très Testament mais d’un autre côté, Phil Demmel joue de la guitare sur cette chanson, ce qui produit un joli contraste, surtout au niveau des leads. Andreas [Kisser] de Sepultura apparaît aussi sur cette chanson. C’est clairement différent, je trouve, d’une chanson de Testament.
Il y a une instrumentale qui s’intitule « Triangulum ». Peux-tu nous en dire plus ce choix de proposer une instrumentale ?
Nous voulions faire une instrumentale parce que c’est une forme d’art qui se perd. Si tu regardes certains des classiques du hard rock et du metal des années soixante-dix et quatre-vingt, Metallica, UFO, Deep Purple, Iron Maiden, ils ont tous fait des instrumentaux sur leurs albums. Et nous voulions rendre hommage à ça. Tu sais, Rush, 2112, cet album, nous voulions lui rendre hommage et faire une instrumentale heavy. Nous avons donc un peu franchi les frontières du metal progressif, et c’est là où Mike Portnoy entre en jeu, il est connu pour cette musique progressive. D’un autre côté, nous mélangeons ça à la facette heavy. Il y a environ sept guitaristes différents sur ce titre !
Vous avez aussi une reprise de « We Rock » de Dio. Penses-tu que Dio était et est encore l’artiste metal sur lequel tout le monde s’accorde ?
Je le pense, oui ! [Rires] Je n’ai jamais rencontré une seule personne qui n’aime pas Dio ! Dio est incroyable. Nous voulions lui rendre hommage. Je connaissais très bien Ronnie, et nous nous sommes rapprochés durant les dernières années de sa vie, nous avons beaucoup ri ensemble. Et nous avons tous nos histoires différentes sur Ronnie. Je trouvais que ce serait un incroyable hommage. Nous le pensions tous. J’ai oublié qui a suggéré de faire cette chanson mais lorsque j’ai entendu : « Hey, faisons ‘We Rock’ ! » J’étais là : « Absolument ! Ce serait génial ! Il faudrait qu’on ait un chanteur différent sur chaque phrase de la chanson. » Et c’est ce que nous avons fait, simplement pour lui rendre hommage.
« La fraternité est plus forte que jamais et c’est pourquoi nous voulons réunir tout le monde, pour montrer à quel point cette communauté est forte. »
Est-ce qu’il y a des contributeurs sur cet album qui t’ont vraiment surpris ?
Tout le monde a fait un boulot incroyable. Je veux dire que, ouais, chaque chanteur a explosé mes attentes. Je me disais qu’ils allaient envoyer un truc et ils me renvoyaient quelque chose de dix fois meilleur que ce que j’attendais. Je ne sais pas à quoi tu peux attribuer ça mais je trouvais que chaque prestation sur cet album décoiffe, c’est génial. Je veux dire qu’à l’écoute de « Dying Song », je me dis que ça fait longtemps que je n’ai pas entendu Philip chanter comme ça sur un album. Si tu écoutes ce titre, il chante ! Il chante aussi des harmonies là-dessus, c’est extra. C’est pareil avec Troy. Si tu écoutes « Let Darkness Fall » avec Troy, sa voix est incroyable !
Est-ce qu’il y a des contributeurs et invités que tu aurais souhaité pour cet album mais que tu n’as pas pu avoir ?
Tous ceux à qui nous avons demandé de participer ont participé. Nous avons établi nos attentes en fonction de la musique, de qui nous pensions être en adéquation avec la chanson. Nous ne voulions pas faire appel à quelqu’un qui n’irait pas à la chanson parce qu’autrement, ç’aurait été comme si nous voulions juste en tirer profit… Nous voulions rendre justice à la chanson, et ne pas faire ça pour le prestige du nom. Nous avons déjà la moitié du second album qui est composé et nous avons différents chanteurs ou personnes en tête qui ne sont pas sur cet album. Nous n’avons jamais regardé ça comme « qui est-ce qu’il serait incroyable d’avoir ? », « est-ce qu’on pourrait avoir ce gars ou ce gars ? », nous choisissons les musiciens uniquement en se basant sur la musique.
Quels sont tes meilleurs moments avec Metal Allegiance à ce jour ?
Je dirais… Ca arrivera le 18 septembre lorsque nous sortirons l’album ! Tu sais, nous avons réalisé quelque chose de quasi impossible. Dans une période de douze mois, nous avons fait notre premier concert, nous avons écrit l’album, nous l’avons enregistré, nous avons eu plus de vingt-cinq personnes sur l’album et nous avons sorti l’album, tout ça en moins d’un an. C’est donc une énorme prouesse. C’est une prouesse que peu de gens peuvent faire et nous y sommes parvenus d’une certaine façon, je ne sais pas comment, mais nous avons travaillé dur dessus. Pour moi, c’est la plus grande des prouesses.
Penses-tu que le metal ait toujours cette fraternité et camaraderie aujourd’hui, malgré toutes les querelles de clochers qu’on voit trop souvent sur internet ?
Absolument. Je crois que la fraternité est plus forte que jamais et c’est pourquoi nous voulons réunir tout le monde, pour montrer à quel point cette communauté est forte. Je pense qu’elle est plus forte que jamais et qu’elle le deviendra de plus en plus.
N’as-tu jamais pensé, en préparant les concerts, quelque chose comme « oh, on ne peut pas rassembler ces deux gars sur scène » à cause de mauvaises relations ?
Non, il y a aucun mauvais… Je veux dire, pas à ce que je sache [rires] ou dont je sois au courant. Tous ceux que nous avons eus ont été supers. Il n’y jamais eu le moindre problème. C’était très amusant, en fait !
A quel futur peut-on s’attendre pour Metal Allegiance ?
Nous allons faire grandir ce truc. Nous allons tourner en soutien de l’album, nous allons donner quelques concerts pour cet album. Nous allons revenir pour jouer sur scène. Et ensuite, nous allons composer un autre album. Comme je l’ai dit, la moitié du second album est déjà prêt ! Pour nous, ce n’est pas un projet d’une fois qui serait aujourd’hui terminé.
Est-ce que vous avez réalisé les deux albums à la suite ?
Non, bon, nous avons composé… Alex et moi avons eu des sessions de composition impromptues ensemble et nous avons commencé à balancer des riffs et à composer des chansons. Et puis, évidemment, nous avions encore des chansons lorsque nous étions tous les quatre ensemble. Il y a donc plein de choses de prêtes.
Est-ce que ce sera dans la même veine musicalement ?
Ce sera heavy, ouais ! Ce sera clairement heavy.
Est-ce qu’on peut s’attendre à ce que Metal Allegiance vienne en Europe à l’avenir ?
Absolument ! Nous serons là ! Il y a des choses en train d’être mises en place et quelques dates en discussion en ce moment. Rien que je puisse confirmer pour l’instant mais nous viendrons.
Interview réalisée par téléphone le 7 août 2015 par Nicolas Gricourt.
Retranscription et traduction : Nicolas Gricourt.
Photos promo : Rick Triana et Igor Vidyashev.
Site officiel de Metal Allegiance : www.metalallegiance.com.