
Artistes : Metallica – Machine Head – The Sword
Lieu : Paris (France)
Salle : Bercy
Date : 02-04-2009
Public : 15 000 personnes

Metallica sur scène !
Photo : Francis Zégut
http://zegut.blogspot.com/
Ça y est le grand soir est enfin arrivé : Metallica en France pour soutenir l’extraordinaire Death Magnetic, album majeur que beaucoup de fans attendaient depuis près de vingt ans ! Un événement à ne pas rater. D’ailleurs, les marches du POPB sont déjà noires de monde en début d’après-midi alors que les concerts commencent à 19h ! Mais il faut dire que le placement en tribune est libre : premier arrivé, premier servi. Donc si on veut une bonne place, il faut vraiment arriver tôt à la salle. A noter qu’à la sortie du métro, ces enfoirés de scalpers plument de nombreux fans à coup de 120 ou 150 euros le billet…Passons.

Mister Robert Trujillo
Photo : Francis Zégut
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17h : ouverture des portes. L’entrée dans Bercy se fait très lentement, par vagues de quelques dizaines de personnes, ce qui est très pénible. Une fois, à l’intérieur, on découvre la scène très spéciale de cette tournée des Four Horsemen : en plein milieu de la fosse, au coeur de l’arène rouge de Bercy. Ça va être grandiose ! Seul problème, les meilleures places en tribunes, c’est-à-dire au centre sur les deux grands côtés de la scène, sont déjà squattées par des centaines de die-hards.
Spectacle étonnant de voir 2 000 personnes agglutinées au même endroit alors que quasiment toute la salle est complètement vide. Dans cette optique notons que le choix de la place est vraiment primordial pour apprécier au maximum le concert et voir les membres du groupe dans des conditions optimales : en effet, ces fans sont placés à dix mètres des musiciens à peine, dans une position légèrement surélevée. Presque impossible de faire mieux.

James Hetfield au POPB !
Photo : Francis Zégut
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Bercy se remplit ensuite petit à petit. Les écrans géants du plafond passent une pub pour le dernier jeu «Guitar Hero» avec Metallica. Les personnages animés des quatre membres du groupe y interprètent des extraits de «For Whom The Bell Tolls». Succès garanti dans la salle, qui reprend le refrain de la chanson. Puis à 19h, les Texans de The Sword font leur entrée sur scène. Et leur stoner aux rythmiques parfois assez thrash passe assez bien pendant une demi-heure. Une entrée en matière sympathique. Le groupe le moins violent de la soirée en tout cas.
Pas le temps de souffler que Machine Head monte sur scène. Un groupe attendu par de nombreux fans. Ceux qui ont apprécié The Blackening, le dernier album du groupe, sont ravis car le show débute par les dix minutes de «Clenching The Fists Of Dissent». Toute la prestation des américains sera d’ailleurs articulée autour de ce disque. Certains auraient préféré plus de classiques même si le final sur «Davidian» et son refrain culte «Let freedom ring with a shotgun blast» est toujours énorme.

Robert et Lars.
Photo : Francis Zégut
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Ensuite, une armée de 25 roadies prépare la scène pour Metallica à une vitesse impressionnante. Quatre «tarzans» harnachés de mousquetons montent notamment sur des échelles mobiles pour atteindre la structure métallique à une dizaine de mètres au-dessus de la scène, où ils assureront l’essentiel du light-show du concert. Mais, chose très étonnante, alors qu’il est 21h15 et que le début du concert de Metallica est imminent, Bercy est loin d’être plein ! Certaines parties en haut de la salle sont vides, tout comme un côté de la fosse. Comment est-ce possible alors que c’est un concert à guichets fermés depuis le premier jour de vente des billets !? On ne peut alors s’empêcher de penser à tous ces bandits qui ont acheté de nombreuses places pour les revendre ensuite sur ebay une fortune. Résultat, il est évident que de nombreuses places n’ont pas trouvé preneurs. Alors que tant de fans du groupe auraient aimé assister à ces concerts… De quoi être dégoûtés pour eux. Une honte.

21h25. La salle est plongée dans le noir. Le public explose. L’intro mythique d’Ennio Morricone, «The Ecstasy Of Gold», qui accompagne le groupe depuis les années 80 retentit dans la salle. Et les premières mesures samplées de «That Was Just Your Life», retentissent. Les quatre musiciens font alors leur entrée sur scène. Mais on ne distingue que leurs ombres. En effet, au cours de ce premier titre, la salle va rester dans le noir, illuminée seulement par un magnifique jeu de lasers verts. James Hetfield est juste éclairé par une petite lumière blanche blafarde quand il chante. Un effet scénique original qui rend bien. Même si on ne souhaite pas que ça s’éternise car on veut les voir ! Le son est par contre légèrement brouillon au début, un détail qui sera vite corrigé.
A la fin du titre, les lumières se rallument et le groupe reçoit une ovation terrible avant d’enchaîner sur «The End Of The Line». La soirée sera d’ailleurs placée sous le signe de Death Magnetic dont six titres seront joués ce soir. Preuve que le groupe est très fier de ce disque et sait surtout que son public est d’accord. Jamais ils n’auraient joué six titres de St-Anger lors de la tournée précédente. Ensuite sur «Harvester Of Sorrow», quatre cercueils qui font office de rampes d’éclairage au-dessus de la scène descendent très près des musiciens. Une sympathique animation.
En tout cas, on sent que les membres du groupe se font plaisir. A l’image de Lars Ulrich, qui quitte souvent sa batterie pour venir haranguer les fans. Une batterie mobile, au centre de la scène, qui tournera tout au long du concert et permettra à Ulrich de jouer face aux quatre tribunes de la salle. Alors que les trois autres changent de place en permanence. Ce qui donne un côté ultra-dynamique au spectacle, impossible par définition sur une scène traditionnelle. Un coup, c’est James Hetfield face à vous, puis Kirk Hammett ou Robert Trujillo, puis deux ensemble, voire trois, etc. Même si l’inconvénient, forcément, c’est que de temps en temps les musiciens vous tournent le dos ! En tout cas, le public suit avec des pogos aux quatre coins de la salle.
Le groupe alterne classiques – «One», «Master Of Puppets», «Enter Sandman», «Nothing Else Matters» – et nouveaux titres – «Broken, Beat And Scarred», «The Day That Never Comes» (énorme !), «Cyanide», «The Judas Kiss». Master Of Puppets est aussi à l’honneur avec le rare «Disposable Heroes» et «Damage Inc.». Quant à «Master Of Puppets», Hetfield fait chanter une grande partie du titre au public, qui le connaît bien sûr par coeur. Régulièrement, des effets pyrotechniques, notamment des flammes, dont on peut d’ailleurs ressentir le souffle chaud jusqu’en tribune, sortent du centre de la scène. Pas mal mais on était en droit d’attendre quand même mieux d’un groupe du niveau de Metallica, vu leurs moyens financiers ! Le concert se rapproche de la fin. C’est alors le moment où James Hetfield repère un jeune fan, sur les épaules de son père, qui doit avoir cinq ans à peine. Et Hetfield lui demande «How old are you ?» Excellent.

Grand concert des Four Horsemen.
Photo : Francis Zégut
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En rappel, le groupe joue deux morceaux de Kill’Em All, jusque là délaissé, «Phantom Lord» et «Seek And Destroy» qui termine la soirée. A noter l’absence de morceaux de Ride The Lightning. Ce qui démontre l’étendue unique du répertoire de Metallica. Plus de deux heures de show, on en a eu pour notre argent. Puis les Quatre Cavaliers passent de longues minutes sur scène à distribuer des médiators et des baguettes. Chaque membre du groupe prend alors le micro pour glisser un mot aux fans. Notamment Trujillo, qui s’essaye au français, ce qui donne un truc du style : «Ça va bien ? Merci beaucoup. Kessekia ?!!» Bref, un concert réussi. Metallica a confirmé que c’est bien une machine de guerre impitoyable sur scène. Les années passent mais ils sont toujours là. Le plus grand groupe de metal de l’histoire. Masters ! Vivement demain !
Setlist complète :
That Was Just Your Life
The End Of The Line
Harvester Of Sorrow (non joué le lendemain)
Disposable Heroes (non joué le lendemain)
One
Broken, Beat And Scarred
Cyanide (non joué le lendemain)
Sad But True
The Unforgiven (non joué le lendemain)
The Judas Kiss (non joué le lendemain)
The Day That Never Comes
Master Of Puppets
Damage, Inc. (non joué le lendemain)
Nothing Else Matters
Enter Sandman
Rappels :
Stone Dead Forever (Motörhead) (non joué le lendemain)
Phantom Lord (non joué le lendemain)
Seek and Destroy
