Metallica. Hellfest. Hellfest 2022. Metallica, le très haut du panier de la scène metal. Un « patron du genre » qui ne connaît pas Clisson, que beaucoup (tout le monde ?) rêve de voir sur la MainStage 1. Un graal ? Hellfest, un des festivals metal régnant sur l’Europe. Hellfest 2022 ? LE festival qui les tue tous. Après celui-ci, tout risque de manquer de saveur. En tous les cas un évènement unique, un accomplissement, une gageure face à l’adversité des dernières années. Après notre fil rouge de ce Hellfest hors norme, voici pour le plaisir un compte rendu plus détaillé du concert historique des Four Horsemen à Clisson.
Rappel rapide des épisodes précédents : juin 2019, le Hellfest se termine. Octobre 2019, ouverture de la billetterie sans aucun nom. Raz-de-marée. Annonce d’une partie de l’affiche en novembre 2019. Faith No More, Deftones, SOAD. Le coronavirus s’invite à la fête. 16 mars 2020, confinement, on reste tous chez nous, la vie s’en va autrement. Avril 2020, annulation de l’édition 2020, reportée en juin 2021. Mai 2020, premiers bruits d’une double édition. Février 2021, annulation de l’édition 2021. Juin 2021, officialisation de la double édition de 2022, sur sept jours (trois plus quatre) avec Metallica (OK, et les Guns N’ Roses aussi). Le coup intéressant est que les détenteurs de billet 2020 auront la priorité pour les pass du deuxième week-end. Voilà comment en deux temps trois mouvements, le second week-end affiche lui aussi complet. Mais… oui, oui, « It’s a long way to the top » résonne sur le site… Clint Eastwood blondin apparaît sur l’écran… What is it ?
Artistes : Metallica
Date : 26 juin 2022
Lieu : Hellfest
Ville : Clisson [44]
« Whiplash » ouvre le bal ! Il est 23h10. La scène est habillée de traits rouges, les écrans géants sont eux aussi cerclés de rouge. Sobre. Ce premier titre se termine sur une fin légèrement revisitée, améliorée par rapport à la version studio et le public est immédiatement sollicité. « Let’s have some fun tonight Hellfest, right ? » lance James Hetfield qui semble en forme avant que les Four Horsemen n’envoient un « Creeping Death » survitaminé. En fond de scène, des formes rouges. Les écrans géants permettent à soixante mille personnes de tout voir. La captation très dynamique permet de plonger vraiment dans le spectacle. Les premiers rangs profitent évidemment de la proximité, des avancées de scène qu’utilisent les musiciens. Pour autant, la puissance du groupe, les écrans, un James rompu à l’exercice de mener une foule permettent à tout le monde, même le plus au fond, de profiter de l’expérience.
« Are you alive? ». Le chanteur garde le contact avec les fans. Et « Enter Sandman » ravit une foule conquise. Les formes cubiques du fond de scène passent désormais au bleu, au blanc. Ce classique des Américains claque dans la nuit clissonnaise. Mais que va-t-il rester pour les rappels ? Le groupe étire la fin du morceau accompagné des « Hey ! Hey ! » du public. En trois titres, on sent quelques tendances. James en forme. Un groupe en forme qui place ici et là une touche « live » sur les titres, bonifiant leur exécution. Cela commence très bien ! On a l’impression que le groupe n’a jamais été aussi fort depuis bien longtemps. OK, il y a quelques approximations mais cela fait partie de Metallica, rien qui n’entache la prestation.
En introduisant « Harvester Of Sorrow », James plaisante sur le fait que ça y est, ils ont joué leurs meilleurs titres. Un beau moment de ce concert, plus calme mais pas moins intense vient avec « No Leaf Clover » qui ravit la foule. James se tient sur l’avancée, le groupe le rejoint. Autour, les flammes des structures du Hellfest embellissent l’ensemble. Les flammes ? A ce stade, seules celles du Hellfest réchauffent la nuit. En dehors des cubes en fond de scène qui se parent de différentes couleurs, la scénographie est très sobre. « Are you having fun ? So this is Hellfest. It’s different from the hell I live in, it’s beautiful » dira en substance le chanteur. « Finally Metallica is at Hellfest. » C’est peu dire ! « I hope you are ready to be loud ! » annonce-t-il avant qu’il ne fasse chanter le public et que les Américains ne lancent un « Sad But True » dantesque avec ce début original, presque a cappella. Gros succès pour ce classique.
James s’adresse ensuite à la foule pour savoir qui a déjà vu Metallica en concert, qui voit le groupe pour la première fois. La clameur de la foule est impressionnante ! James souhaite la bienvenue aux nouveaux venus. Il joue ensuite avec l’album Saint Anger, lançant un sondage pour savoir qui aime ou qui n’aime pas cet opus. Il lève le pouce, recueille peu de bruit, il baisse le pouce, recueille plus de bruit. Les spectateurs n’apprécient donc pas trop cet album. Ce qui n’empêche pas le groupe de lancer l’énervé « Dirty Window ». S’ensuit, après un court intermède de Kirk Hammett, une belle version de « Nothing Else Matters » qui, avec sa nappe de rayon vert, offre un moment de calme. La boule du Hellfest réagit elle aussi, battant en bleu comme une espèce de cœur, fumante, ses trous rougeoyant. Le spectacle est sur tout le site ! Enorme succès pour ce titre.
« For Whom The Bells Toll » voit Kirk et Rober Trujillo jouer sur scène, facétieux gamins manifestement heureux d’être là. Car évidemment, Metallica est composé de quatre musiciens. Même Lars Ulrich se lève souvent de sa batterie pour que tout le monde le voie mieux. La pyrotechnie fait enfin son apparition sur ce morceau de l’album Ride The Lightning. Les flammes sont sur scène et sortent de la boule aussi. Quand même, c’est classe ! Les flammes resteront sur « Moth Into Flame », se développeront même au niveau régie son et courront sur une ligne derrière Lars. La décoration classique de néons qui accompagne ce morceau est aussi présente. Sur « Fade To Black », James prend le temps d’expliquer que ce titre parle de suicide, indique qu’il faut parler, parce que « I love you, you are loved, you are family ». Il note aussi que c’est un sujet un peu tabou qu’on n’est pas censés aborder.
Après avoir soumis Saint Anger à l’avis du public, c’est au tour de Kill Em All. Pas de comparaison possible pour cet album, pierre angulaire du metal. « Are you still out there ? » lance James, haranguant encore et toujours le public. Saviez-vous que l’Américain a emprunté cette phrase à Phil Lynott, défunt bassiste de Thin Lizzy ? « Seek And Destroy » amène le concert aux rappels qui terminent sur « Master Of Puppets » une superbe prestation de Metallica. Une claque, en fait. Avec une liste de morceaux proposés en forme de « best of » même avec l’impasse sur un « Fuel » de Load. « Vous êtes-vous amusés ? » demande le chanteur comme dernière question. La réaction du public laisse peu de place au doute. Chacun des membres du groupe prendra le micro pour dire un mot, remercier les spectateurs pour une fin en douceur. Comme clôture du festival du siècle, pouvait-on rêver mieux ?
Setlist (source setlist.fm) :
Whiplash
Creeping Death
Enter Sandman
Harvester Of Sorrow
Wherever I May Roam
No Leaf Clover
Sad But True
Dirty Window
Nothing Else Matters
For Whom The Bell Tolls
Moth Into Flame
Fade To Black
Seek & Destroy
Rappel :
Damage, Inc.
One
Master Of Puppets
C’etait une tuerie !! 1ere fois que je les voyais en live. Je n’ecoute plus que ça depuis ! Ils sont venus, ils ont vu, et ils ont vaincu. Autant d’autres tetes d’affiches etaient decevantes (Guns) autant Metallica ont déchiré et marquer de leur empreinte magistrale la fin de cette edition. Gros respect et bravo.
Pour ma part j’ai été bien déçu. Pas fan du tout de Metallica, je ne connais que les gros titre. Après on aime ou on n’aime pas, c’est une question de goût.
Mais je suis surtout déçu par la scène, rien de fou. C’était sobre, trop à mont goût. C’est tout ce que peut faire Metallica ? J’ai de bien de meilleurs souvenir de Black Sabbath, Ozzy ou Kiss en prestation scénique.
Dommage.
C’est un peu la constante pour Metallica en festival. Il vaut mieux les voir sur une vraie tournée, comme à Bercy en 2017 ou 1996 (l’apogée pour moi), pour voir une mise en scène plus originale.
Le papier résume bien l’ambiance. j’ai d’ailleurs été agréablement surpris par la qualité du concerta, sauf peut–être, par les (souvent très) mauvais solos de Kirk, mais ce n’est pas nouveau. Et un peu déçu par la la longueur de la prestation, soit 1 h 30 si, on enlève le blabla de la fin.