La relation, et surtout l’admiration, de Dream Theater pour les anglais ne datent pas d’hier. On peut même aller jusqu’à dire que Maiden est l’un de ces groupes sans lesquels Dream Theater n’existerait pas. Du moins pas sous cette forme. Les leaders de la NWOBHM ont été la toute première influence véritablement metal de John Myung, Mike Portnoy et John Petrucci. Pour la petite histoire, lorsqu’ils se sont rencontrés dans les couloirs de l’école de musique de Berkley, Portnoy jouait du Rush avec un t-shirt Maiden.
Quelques années plus tard, Bruce Dickinson himself avait d’ailleurs chanté avec le groupe sur une reprise de « Perfect Stranger » de Deep Purple. On aperçoit un extrait de l’enregistrement sur le dvd 5 Years In A Live Time.
A plusieurs reprises les américains ont rendu hommage à Iron Maiden. Cela a commencé par quelques reprises de temps à autre en live. Puis, un soir de 2004, Portnoy et sa bande se sont attaqués à tout un album, The Number Of The Beast, immortalisant le concert par un Official Bootleg vendu sur le site de Ytse Jam Records[/urlb]. A l’instar de la reprise en intégralité de Master Of Puppets, pas assez rageuse, les américains prouvent qu’ils sont de piètres repreneurs. L’album est en effet interprété de manière trop fidèle (un comble quand on évolue dans un style où la norme est la prise de risque !), trop clinique, trop propre, bref, sans folie. Exception faite de cet excellent jam sur « Gangland ».
Plus récemment, Dream Theater a participé, avec Machine Head, Avenged Sevenfold, Trivium et bien d’autres, à l’album tribute du magazine Kerrang !, pour une reprise de « To Tame A Land », que l’on retrouvera quelques mois plus tard sur le CD bonus du dernier opus des américains, Black Clouds & Silver Linings. Même analyse ici.
Une influence tout à fait réciproque. Certains ont vu du Dream Theater dans le dernier album en date d’Iron Maiden. Ah la la… Décidément, dès qu’un groupe nous pond des structures un poil plus alambiquées, on se met tout de suite à parler de DT. Mais le fait est qu’effectivement, il y a dans A Matter Of Life And Death un couplage entre structures complexes et riffs avec mélodies accrocheuses qui peut rappeler la démarche du célèbre groupe de prog.
Un point rapide sur l’actualité des deux formations :
Dream Theater (en compagnie d’Opeth, Trivium ou encore Killswitch Engage) viennent de sortir, pour la bande originale du jeu vidéo God Of War (Playstation 3), un instrumental inédit, « Raw Dog » (God War à l’envers) au riff d’intro a rythmique rappelant fortement Meshuggah. Influence totalement assumée par Mike Portnoy d’ailleurs.
Un instrumental correct, mais pas transcendant, dont la fin brutale (le morceau s’arrête subitement au beau milieu d’un riff) constitue un clin d’oeil maladroit à « Pull Me Under ». Question batterie, si personne ne remet en question le niveau de Mike, il y a en revanche à redire sur sa créativité. Sur ce « Raw Dog », il se caricature lui-même en usant de tous ses breaks et motifs les plus typiques.
Quant aux anglais d’Iron Maiden, ils sont aux fourneaux pour leur nouveau disque. Un album enregistré aux Compass Point Studios aux Bahamas et produit par Kevin Shirley. Aux dernières nouvelles, le travail d’enregistrement à proprement parler était terminé. Pas plus d’informations sur le sujet, si ce n’est le titre de l’opus, The Final Frontier. Un titre qui laisse présager de nouveaux horizons musicaux, mais qui se veut également rassurant pour les fans. Comme si le groupe déclarait qu’il irait s’aventurer aux limites de son style sans pour autant les franchir et perdre ainsi sa personnalité.
Comme si Steve Harris nous disait « on ne vous trahira pas ! ».
Wait And See…
Steve Harris avait surtout dit que y’aurait 12 albums de Maiden pas plus…aie aie aie