Artiste : Ministry
Lieu : Paris (France)
Salle : Bataclan et Elysée Montmartre
Date : 15/16-06-2008
Public : 1 500 personnes environ

Al Jourgensen live !
Les lumières s’éteignent et ça démarre avec une intro des Revolting Cocks intitulée « I’m Not Gay » ! Une très bonne musique électro/indus mais qui reste trop longue (plus de 3 minutes). Les 6 membres du combo entrent en piste au moment où les premières notes du bien nommé et terrible « Let’s Go », titre d’ouverture de « The Last Sucker », se font entendre. Le divin Al est là, fidèle à lui-même, avec son charisme rehaussé par un chapeau de l’oncle Sam très second degré ! Dès les premières mesures, Al peut contempler la foule qui s’embrase dans un intense pogo.
En fond de scène, des écrans géants projettent des images politiques, notamment tournées vers la cible préférée de Al : Georges W Bush. Mais la nouveauté réside dans la présence d’immenses grillages qui séparent la scène et le public ! Cela donne une atmosphère très urbaine, industrielle et malsaine qui correspond bien à la musique proposée par le groupe. La présence de ces grilles fait clairement penser au clip « Burning Inside » du groupe. Malheureusement ce tube extrait de « The Mind Is A Terrible Thing To Taste » ne sera pas joué ce qui constitue un léger point noir sur ce bon concert.

Al et Tony
Un léger point noir comparé à l’immense absurdité de proposer deux soirs de suite le même show avec les mêmes titres ! Lorsque l’on connait l’infini répertoire d’un groupe qui a démarré sa carrière au début des années 80, on s’attendait à davantage de surprises. Le combo aurait quand même pu varier les plaisirs lors des 2 shows ! Mais Al et Ministry préfèrent axer leur set-list sur les rentre dedans « The Last Sucker », « Rio Grande Blood » et « Houses Of The Molé ». Dommage.
Les musiciens sont très concernés. Aaron Rossi, très bon batteur évoluant au sein de Prong, livre une prestation impressionnante de maîtrise et de puissance. En effet il faut pouvoir tenir la cadence physiquement sur des compos extrêmement violentes et techniques. On pense notamment au titre « Thieves » où Aaron nous montre l’étendu de son talent. A la guitare Tommy Victor délivre, une fois de plus, une prestation de haute volée. Les soli qu’il lâche sont toujours adaptés et finement exécutés. De plus Tommy dégage une énergie communicative : le Monsieur a toujours le sourire et on a vraiment l’impression quand on le voit s’éclater au sein du groupe qu’il a toujours été présent ! Al Jourgensen feat. Tommy Victor : voilà une belle association pour le dancefloor !
Le dancefloor justement parlons-en ! La fosse a pu savourer, comme évoqué précédemment, une set-list très axée sur les récents opus du groupe. « Life is Good » ou le terrible « Last Sucker », titre éponyme du dernier album personnel de Ministry (NDD : L’album « Cover Up » étant un album de reprise), sont à l’honneur. Les massifs « Señor Peligro », « No W » sont également de la partie à l’instar des surprenants « Waiting », et « Wrong » de « Houses Of The Molé ». « Khyber Pass », tiré de « Rio Grande Blood », constitue sans conteste un moment fort du concert. Ce dernier morceau, qui monte en régime avant l’explosion finale, fut extrêmement bien retranscrit et voit les musiciens s’éclipser au fur et à mesure que la chanson se termine.

Un concert sympa.
C’est déjà fini ?! Mais ça va vient juste de commencer ! Heureusement de nombreux rappels vont être exécutés. On pourrait presque diviser le show en deux parties car, lors des rappels, se sont les vieux morceaux qui seront mis en avant : le très bon « So What », « NWO » enchainé à « Just One Fix » (un enchainement toujours aussi efficace) et le monstrueux « Thieves » de l’album « The Mind Is A Terrible Thing To Taste ».
Le concert s’arrête après 1H30 de show. Mais c’était sans compter sur la reprise, pour le moins originale, de Louis Armstrong « What A Wonderful World ». Al, un verre à la main et clope au bec, se la joue crooner seul face au public et finit, à la fin du morceau, par être rejoint sur scène par ses acolytes pour un moment de pure hystérie métal !
Quel plaisir de revoir Ministry sur scène ! Même si les concerts se devaient d’être différents, Al et ses collègues se sont montrés à la hauteur. Vivement les prochains concerts de ce groupe culte en France !