Les première balances bruissent dans le comté de Vannes. C’est le Motocultor 2013 qui se réveille pour sa première édition à Saint-Nolff, qui se voudrait bien n’être que la première d’une longue série qui permettrait à cette manifestation de grandir. Mais Radio Metal n’est pas là pour entendre l’herbe pousser. Et comme nous avons pu le faire l’an dernier mais aussi, plus récemment, au Sonisphere et au Hellfest, vous allez pouvoir le suivre en direct via ce fil rouge qui sera fréquemment mis à jour de 13h00, heure du premier concert, jusqu’à l’extinction des dernières notes vers 2h du matin !
Suivez-nous donc dès maintenant via nos trois plate-formes éditoriales – le site de Radio Metal, notre page Facebook et notre compte Twitter – pour tout savoir sur ce Motocultor 2013 et obtenir nos impressions à brûle-pourpoint. Nous vous conseillons donc de recharger cette page régulièrement car nos informations sont mises en ligne en temps réel. Par ailleurs, sachez que les live reports de ce fil rouge pourront être enrichis quelques jours après le festival et nous vous proposerons également, a posteriori de l’événement, des galeries photos entièrement consacrées aux prestations des artistes.
12h57 : Le festoche n’est pas encore ouvert alors que dans la fosse les tracteurs commencent à peine à lever le camp. Le premier concert est censé démarrer à 13h…
13h22 : Les hard rockeurs parisiens Sticky Boys ont ouvert le festival à l’heure, alors que les portes ouvraient tout juste. La météo ne montre pas son plus beau visage à une foule encore réduite et assez éparse.
13h37 : Cela avait menacé toute la matinée et ça n’a pas loupé : il pleut.
13h49 : Alors que le soleil rechignait à illuminer le ciel breton, les Sticky Boys prennent place et démarrent en trombe ce Motocultor 2013. Armés d’un hard rock incisif et percutant, les Parisiens ne se laissent pas démonter par le manque notable de spectateurs et livrent leurs tripes dans un flot de hard rock pur jus. Entre rythmiques béton et solos tranchants, le trio réchauffe la fosse, de plus en plus réactive. Le show se termine sous la pluie mais qu’importe, la bonne ambiance est installée !
14h00 : On avait été averti plus tôt qu’Aborted et Eluveitie intervertissaient leur place au programme de ce soir sur la Supositor Stage, mais on ne s’attendait pas non plus à voir débarquer maintenant Belenos sur celle-ci, prévu plus tard, sur la Dave Mustage (on pose la question : oui, c’est une inversion de dernière minute, System Divide prendra donc le relais de l’autre côté). Ainsi soit-il. Les régionaux de l’étape entonnent le sombre « Terre De Brume » dans un décor fait de cornes de cerf, où le look de druides des musiciens colle parfaitement, dans une ambiance planante, secouée de rythmiques black celtiques qui balancent. Sous un ciel d’orage (la pluie a néanmoins cessé), le « Tremblement » résonne dans la forêt de Brocéliande. Le public breton, en connaisseur, apprécie et exiger même un rappel. Belenos se lance alors dans une « Fureur Celtique » qui déclenche la colère des dieux puisque la pluie revient… et repart quand le groupe quitte la scène.
15h16 : Dix secondes. Voilà le temps qu’il a fallu à System Divide pour déclencher pogos et slams dans la fosse. Pour sa première apparition en France, le death technique mélodique de ce combo international n’a aucun mal à captiver la horde présente à ses pieds, qui s’adonne au premier circle-pit de ce weekend dès le deuxième morceau.
La poussière s’élève, la sueur coule, les compos font clairement effet… Avec d’une part le growl de Sven De Caluwe et de l’autre le chant lyrique de Miri Milman, la formation allie chaos et beauté dans un même déluge de gross riffs syncopés. Les deux guitaristes, au niveau de jeu relativement monstrueux, étalent tout leur talent sur le titre « Ephemera » en proposant un échange de tapping digne de Van Halen. Nul doute que cette prestation restera un des moment marquants de cette première journée.
15h23 : Les Rennais de Miseducation Of Masses ont débarqué sur la Supositor Stage pour déballer leur death bien violent, alternant rythmiques rapides et passages lourds. Mais, même s’ils ont leur lot de fans dans les premiers rangs, le manque d’originalité de cette équipe locale – et malgré le charisme et les talents de chauffeur d’ambiance de son frontman – n’entraîne guère de mouvement de foule, si ce n’est celui qui entraîne le public à se laisser aller à ses instincts : après les efforts fournis devant la Dave Mustage, direction les stands où une queue dantesque s’est formée pour choper son ticket de boisson ou d’alimentation. Temps d’attente estimée : trente minutes.
16h51 : C’est au son des sirènes hurlantes qu’Angelus Apatrida, le sourire aux lèvres, arrive sur scène. Deux ans après leur dernier passage au Motocultor, les revoilà, et le groupe semble très heureux d’être de retour. Le thrash heavy proposé par le combo espagnol est aussi classique qu’efficace et la fosse est séduite. les riffs cavalent, les solos épiques défilent… Aucun doute : le vent des années 80 souffle sur Saint-Nolff ! Au chant et à la guitare Guillermo Izquierdo s’amuse comme un petit fou, alliant ses talents de shredder à celui qu’il a pour les grimaces démoniaques. Difficile de dire de quel côté de la barrière on a le plus pris son pied.
17h46 : Beaucoup de monde pour les Niçois de Svart Crown qui, servis par un bon son (caractéristique commune à tous les concerts de la Supositor Stage pour l’heure), peuvent blaster le public avec leur blackened death metal puissant. Doué d’une excellente présence scénique, accueilli par de nombreux bras levés, le groupe peut présenter dans une bien belle ambiance leur nouvel opus Profane. Le combo envoie sévèrement. La touche death à la française (on pense bien sûr beaucoup à Gojira), entre riffs qui font mal et rythmiques qui n’accordent que peu de repos, avec seulement un intermède atmosphérique, fonctionne parfaitement auprès d’une foule qui en redemande. Et d’ailleurs, le groupe devra jouer un morceau de plus que prévu à ce public en adoration qui ne se ménage pas pour le montrer et bouge beaucoup.
18h35 : Que les fans de maquillage sanguinolent, de borborygmes caverneux et de double pédale se réjouissent car Endstille est dans la place. Les blackeux teutons, tout à fait dans leur rôle, déversent avec un grand enthousiasme leur bile apocalyptique sur Saint-Nolff. Zingultus, qui semble fondre à la vue du soleil, invective fréquemment la fosse et hurle, probablement jusqu’à ce que mort s’en suive. Si la foule n’est pas en délire, elle n’en est pas moins attentive et réceptive face à ce show sans concession.
19h01 : Premier « Point Claudia » de ce festival : « C’est génial, il y a des gens nus. »
19h11 : C’est un nouveau groupe du coin qui monte sur la Supositor Stage : Voight Kampff vient de Rennes, a gagné le tremplin Motocultor de cette année et, si vous ne l’aviez pas deviné, tire son nom de l’œuvre de Philip K. Dick et du film Blade Runner. Guère de monde dans la fosse (le public se réserve probablement pour les Suédoises qui monteront sur la Dave Mustage juste après) et à peine plus d’entrain pour leur thrash à chant death et leurs chansons issues de leur premier album More Human Than Human. Est-ce la raison pour laquelle Ramon, chanteur de la formation, fait monter une demoiselle sur scène ? Attirer l’attention de ces messieurs vers leur musique dont on ne saurait renier l’efficacité et la bonne réalisation. En tout cas, l’effet n’est pas immédiat et n’aura pas plus le temps de se développer au bout de moins de 40 minutes de set.
20h22 : Dire que Crucified Barbara retient l’attention est un doux euphémisme. En effet, le quatuor suédois vient à peine de commencer ses balances et voilà déjà la moitié du Motocultor devant la Dave Mustage. Et inutile de dire que lorsque le concert commence, c’est toute la fosse qui est suspendue aux lèvres de Mia Coldheart, chanteuse charismatique et particulièrement hypnotisante du combo des divas. Bien sûr, les autres musiciennes ne sont pas en reste et déroulent un jeu de scène très bien rôdé.
Le son, lui, est propre, lourd, percutant, un vrai plaisir pour les oreilles. « The Crucifier », « Shut Your Mouth », « Rock Me Like The Devil », les hits s’enchaînent et maintiennent l’ambiance jusqu’à son climax. Une belle prestation d’un bout à l’autre.
Notons la délicate attention d’un festivalier tout heureux de jeter son slip rouge aux rockstars. C’est pas toujours les mêmes qui doivent lancer leurs sous-vêtements…
20h59 : Suite à un petit arrangement, Eluveitie montera sur les planches de la Supositor dans un peu plus d’une heure. Mais Chrigel Glanzmann, frontman de la bande, est d’abord venu pointer en conférence de presse, en commençant par évoquer les deux albums en préparation, l’un acoustique, l’autre metal, et assurer que la priorité ira aux guitares amplifiées. Il en a aussi profité pour officialiser l’intégration du guitariste Rafael Salzmann au groupe, Simeon Koch étant parti fondé une famille. Concernant leur duo le mois dernier, en Suisse, avec Manau, il explique que cela faisait déjà quelques années qu’il connaissait le chanteur Martial Tricoche et va même plus loin en disant que d’autres collaborations entre eux aussi bien sur disque que sur scène restent possibles. Enfin, il s’avoue ravi de l’accueil du public pour leur dernier album Helvetios qu’ils ont plusieurs fois joué en intégralité en live : une expérience très positive où tout le monde avait l’air content, groupe et fans inclus.
21h17 : Place au cuir et aux clous ! Équipé d’un son des plus agressifs et d’un blast tonitruant, Destroyer 666 déboule sur la Supositor Stage, bien décidé à concasser de la fosse. Cette dernière, rincée par le crachin breton, reste fidèle et massive, prête à recevoir son dû. Le groupe délivre un metal rageur et « in your face », avec des compos carrées et propres, peut-être un peu desservies par un volume monstrueux.
22h11 : Pendant qu’Enslaved prenait ses aises sur scène, les quatre Crucified Barbara passait à leur tour par l’exercice de la conférence de presse. Tout se passait bien, elles déclaraient leur amour pour la France, où elles se sentent si bien, comme un deuxième foyer, où elles sont toujours si bien accueillies par le public, comme ici, au Motocultor, ou en juin lors du Sonisphere. Mais il a fallu qu’un type, le vainqueur de l’éthylotest du soir visiblement, gâche ça en faisant irruption pendant la conf’ avec une question salace à deux balles à leur lancer (il a été mis dehors sans autre forme de politesse et elles, après la conférence, sont elles-mêmes allées lui dire deux mots en face pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas sa place ici). Enfin, pour en revenir à un sujet plus musical, elles ont avoué avoir hâte de se mettre à l’écriture de leur prochain opus et elles commencent justement des répétitions dans cet objectif.
22h32 : Retour à la Dave Mustage où Enslaved a connu un malencontreux faux départ. En effet, la scène s’est mise à ne plus recevoir d’électricité, tout simplement… Heureusement, tout est réglé en quelques minutes, temps employé par le batteur pour offrir au public un joli solo improvisé. Le reste du concert se poursuivra sans accroc. Et mieux encore. Le dernier album RIITIIR est particulièrement mis en valeur, ce qui, au vu de sa richesse, est très appréciable. Le jeu de lumière, très bien exécuté, sert aussi bien les passages aériens que les plus sauvages. En un mot : classieux.
23h12 : Pour avoir changé d’horaire, Eluveitie se retrouve sur la Supositor Stage, plus petite, donc moins de place pour tenir à huit avec tout leur barda. Mais ce n’est pas ce qui va nuire à la fête. Car les Suisses viennent retrouver leur public : les T-shirts à l’effigie du groupe étant plus que monnaie courante sur le site. Et dès le début, une grosse ambiance s’impose dans la fosse, où l’on accueille avec joie les premiers titres, qui sonnent comme un programme : Eluveitie semble bien parti pour faire honneur à son dernier album Helvetios, intermèdes compris. « Luxtos » déclenche un joyeux bordel : chant, danse, slams, ça chante encore (en français alors que la version est plutôt en langue celtique). Une agréable attention quoique restrictif : on craint que certains hits disparaissent de la setlist au bénéfice de certains autres n’étant pas spécialement les plus grandes réussites du groupe.
Les instruments traditionnels ressortent joliment en live et tout cela sonne de façon très particulière en terre bretonne, si près de la forêt de Brocéliande. Le chanteur s’avouera d’ailleurs ravi de jouer ces airs dans cette région, ce qui achève pour lui de se mettre le public local dans la poche. Au final, Helvetios occupe toute la setlist, à l’exception de l’inévitable « Inis Mona » (sans blague, qui a cru qu’ils s’en passeraient ?) sur lequel Glanzmann fait chanter l’audience a cappela. Le public est aux anges. Eluveitie remporte un beau succès dans une nuit douce et par temps sec.
00h30 : Impact. Tel est le premier mot qui vient à l’esprit devant la prestation de DevilDriver. Le combo enfonce le clou de cette première journée avec blast et fracas. Sans surprise, Winter Kills, l’album à venir, occupe une bonne place dans la setlist. Dez Fafara exulte sur scène, gambadant de gauche à droite avec un grand sourire. Le bougre réclame pogos, slams et circle-pits, rien ne semble satisfaire sa soif de chaos ! Mais comme toute chose, cette performance a une fin. Une fin mémorable : un circle-pit de sauvage que Dez Fafara fera recommencer pour éviter des ennuis à quelques fosseurs en mauvaise posture. Gentleman !
01h03 : Aborted débarque tout en violence sur la Supositor. Ça déménage d’entrée avec une batterie monstrueuse et un chant dévastateur. Les Belges ne sont pas là pour rire ! Globalement, on est parti pour un show destructeur, rapide, plutôt technique et vocalement violent. Le chanteur, que l’on voyait plus tôt, cet après-midi, officier dans System Divide a complètement changé de registre mais toujours avec un certain sens de la délicatesse : « La prochaine chanson parle de sodomie et de caca sur des nichons. » Et quand il demande un circle-pit autour de la régie son, le public, installé dans ce grand buffet de l’extrême, se goinfre (ça pogote aussi méchamment) et surtout se régale.
Le groupe joue essentiellement des titres de son dernier né (ou avorté, c’est selon…), Global Flatline et maintient la pression : l’énergie du public et des zicos ne faiblit jamais, les slams s’enchaînent au fil des rythmiques dantesques et des solos survitaminés. Le son, très massif en façade, sature un peu et s’avère meilleur entendu depuis les derniers rangs. Et quand le coup de sifflet final retentit, tout le monde se rend compte qu’il s’est pris une bonne claque dans le beignet, au sens propre. En fin de soirée, comme ça, ça calme !
02h00 : Pour terminer ce premier jour au festival Motocultor 2013 dans la joie et l’allégresse, quoi de mieux qu’un petit Vader sorti de derrière les fagots ? Si le public commence à montrer quelques signes de fatigue, le combo polonais, lui, arrive frais comme un gardon et bien résolu à enterrer la fosse avec lui.
Avec des morceaux comme « Reborn In Flames » ou « Come And See My Sacrifice » regorgeant de rythmiques thrash et de solos virtuoses, Vader donne l’ultime assaut avant le repos ultime. Un repos bien mérité. Pour ceux qui ne dorment pas déjà dans la pelouse, bercé par la Marche Impériale de John Williams qui accompagne la sortie de scène du groupe…
Bonne nuit et à demain !
Salut! Juste pour dire que Dez a arrêté le pogo parce que y’avait des gens par terre qui n’était pas ramassé.
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