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CR De Festival   

Motocultor 2016 : fil rouge du vendredi


motocultor affiche juin Véritable rendez-vous estival, le Motocultor fait désormais partie de ces hauts lieux de pèlerinage pour les metalheads de France et d’ailleurs. Une fois encore, notre équipe a traversé l’hexagone d’Est en Ouest (en essayant de ne pas s’endormir dans les plaines de la Beauce) pour couvrir l’événement. A l’instar du Hellfest, nous allons essayer cette année de tenir à jour un fil rouge tout au long de ces trois journées, toutefois ne vous étonnez pas si nous prenons parfois du retard, comme le coeur la connexion internet a ses raisons et peut parfois nous jouer des tours.

Au programme : des reports, des reports, des reports, peut-être quelques anecdotes plus ou moins croustillantes, et encore des reports.

Be ready.

11h34 : Après une bonne radasse des familles (bretonnes), la météo semble s’être légèrement calmée. Les festivaliers commencent à faire la queue pour récupérer leur sésame, les manitous s’affairent autour des scènes, les balances se lancent, bref, Motocultor is coming.

12h08 : Il repleut comme vache fontaine.

13h36 : C’est sous la pluie battante et avec un petit quart d’heure de retard que T.A.N.K débarque sur la Dave Mustage. Celle-ci, desormais protégée par un chapiteau, sauve les festivaliers les plus matinaux du temps breton. Coté scène, le combo parisien prouve que sa musique est taillée pour le pit. Au chant, Raf Pener se démène pour électriser la fosse encore un poil endormie, et finit par y arriver ! Stage diving, wall of death, hurlements de « gros porc », le public est mis à contribution. Carré et béton, le set du groupe (qui beneficie d’un son très corret)s’achèvera sur la musique de Game Of Thrones. Un sans faute pour démarrer ce vendredi.

Cornes acdc motoc2016

14h39 : Premier groupe à fouler la Massey Ferguscene, Witchthroat Serpent prend son temps pour distiller une ambiance inquiétante et oppressante grâce a une guitare blindée d’effets (que certains membres de laudience tenteront d’imiter, avec un succès plus ou moins limité) avant que la batterie ne déclare les hostilités. Le duo guitare/basse est immédiatement compact et poilu (merci les PPC412 de chez Orange). Point de vue technique, le chant se détache agréablement de la masse instrumentale mais peut devenir rébarbatif pour certains de par son aspect plaintif fortement accentué sur certains titres. Witchthroat Serpent occupe la scène de manière pour le moins épurée et donne la sensation d’être exclusivement tourné vers la musique : les morceaux s’enchaînent sans cérémonie. Les musiciens campent sur leur position et ne s’embarrassent pas d’une communication avec le public. Ce parti pris hermétique peut cependant avoir pour effet de priver le set de relief, d’hétérogénéité. Après un dernier riff effréné faisant penser à un hippopotame en pleine charge, le vrombissement final s’estompe et reçoit les acclamations d’un public satisfait, en toute simplicité.

14h40 : Une pluie battante et le vent dans la face, il en fallait du courage pour Furia afin de se produire sur la Supositor Sage. Torses-nus et maquillage blanc sur la tronche, les polonais n’ont pas démérité. Malgré des balances un peu trop portées sur les basses, Furia a su captiver l’attention des quelques spectateurs présents en pratiquant un black aux accents atmosphériques bienvenus. Nihil reste fidèle à lui-meme, peu communiquant et nous gratifiant seulement de « thank you » ponctuels et d’un « perfect fucking weather ». On ne peut pas lui donner tort, Furia n’a pas semblé affecté par le temps breton.

15h07 : Une courte mélopée accompagne Moonreich qui investit sobrement la scène et déverse sans attendre son enchevêtrement sonore quasiment inextricable. Les artistes français respectent avec férocité les codes du black metal et arborent vêtements noirs et peintures écoulées au visage. Malheureusement, plusieurs difficultés techniques de taille viennent rapidement ternir la prestation naissante de Moonreich : le chant est inaudible et la batterie couvre le reste. Les visages de plusieurs festivaliers se retournent avec circonspection et déception. La régie, pourtant sur la brèche, mettra cinq petites minutes pour palier aux problèmes. Mais plusieurs impatients ont préféré passer leur chemin. Cependant, lorsque la voix écorchée du frontman se fait entendre, elle est accueillie avec soulagement et enthousiasme par le public. Le reste de la performance est consistante et crade : loin d’être linéaire, la progression musicale au sein de la plupart des morceaux est variée et évite l’écueil de la lassitude. Plusieurs passages plus mélodiques viennent ponctuer le martèlement discipliné de Moonreich, qui s’efforce de diffuser son énergie avec cohésion et concentration tout au long du set. Après un final grandiloquent à souhait, la foule ne manque pas de congratuler avec allégresse la formation parisienne avant de poursuivre le festival.

Horns cuistot motoc2016

15h50 : Barabbas : entrant sur une ambiance stoner, trois prêtres apportent d’une solennité biblique le pied de micro en croix du chanteur, introduisant les riffs hyper soutenus du quintet. La basse au son rauque et magnifiquement gras porte les autres membres dans des riffs à bouger la tête sans hésitation. La lenteur exquise et prenante des compositions portées par les textes (en français, ce qui fait vraiment plaisir) nous offre un rendu tout simplement jouissif. Ça bouge, ça groove, toutes les clés sont là pour du stoner se baladant entre old school et plus moderne, le tout englobé par un show light simple et efficace (lumières de toutes les couleurs et stroboscope à l’unisson) rendant le visuel tout simplement agréable à regarder.

16h12 : Malgré le retour du soleil sur Saint-Nolff, la prestation d’Onslaught n’aura pas été exempte de quelques déconvenues. En effet, les anglais n’ont pas arreté de subir des problèmes sonores pendant toute la durée de leur set, faute à des enceintes de retour droites défectueuses. En résulte une absence successive de la deuxième guitare puis de la basse et de la grosse caisse. Heureusement qu’Onslaught a pu se reposer sur un Sy Keels en grande forme. « Let There Be Death » a fait son office pour mettre directement le public dans le bain, qui ne s’est d’ailleurs pas privé de proposer divers « crowdsurfers » avec des tenues insolites (une jolie blonde en costume de dinosaure violet, accoutrement habituel du fan de trash). Onslaught finit par se jouer des problèmes techniques avec « 66′ Fucking’ 6 » et par remporter l’adhésion. Lorsque les conditions laissent à désirer, l’expérience l’emporte.

Mattrach motoc2016

17h45 : Rares sont les groupes du Motocultor à soigner leur entrée comme s’applique à le faire Atmospheres. Après un premier titre qui fait office d’introduction léchée, le combo belge fait un premier voyage du côté de leur album éponyme plus instrumental. La qualité sonore est sans appel : puissante et aérienne sans être agressive, l’enveloppe organique qui est distillée laisse difficilement de marbre. Les impacts générés (pourtant attendus dans ce style musical) sont des plus réussis et constituent une vraie force. Tout en évoluant clairement dans un registre djent très couru, les musiciens n’hésitent pas à accrocher des mélodies parfois pop lors d’intermèdes très succincts. Le chant est exploité de manière plus approfondie au fur et à mesure des morceaux. Affublé d’une reverb et d’un delay digne du Grand Canyon, la voix et le clavier s’étirent sur quelques notes épurées et éloquentes. Néanmoins les parties vocales deviennent beaucoup plus difficile à sonoriser lorsque le chanteur opte pour une tessiture plus grave, et se retrouvent vite submergées dans la masse instrumentale. Côté scénique Atmospheres est une formation jeune et généreuse : affichant un large sourire, Mattrach ne boude pas son plaisir et remercie fréquemment le public. Si les autres membres (dont le guitariste qui ressemble furieusement à Mike Ross dans la série « Suits ») sont plus absorbés dans leur instruments, ils ne donnent pas pour autant une sensation de fermeture. Le public du Motocultor n’est d’ailleurs pas sous la Massey Ferguscene par hasard : respectueux de la musique du groupe, aucun cri ou hurlement parasite ne vient troubler les nappes aériennes. Le set se conclut sous les applaudissements de l’audience qui rend à son tour toute l’énergie et la sincérité dont a su faire preuve Atmospheres.

17h50 : Le soleil arrive enfin sur le Motocultor et le public commence à sortir un peu des tentes. Moment parfait pour aller voir Holy Moses sur la supositor stage. Groupe allemand né en 1980, il tire son nom d’une répète improvisée dans une église aux États Unis. La leader et membre permanent du groupe depuis ses débuts est la première femme à avoir utilisé le chant growlé. Malheureusement, le groupe de Sabina Classen a eu énormément de changements de line-up, ce qui n’a pas pu faire évoluer le groupe comme elle l’entendait. Néanmoins, c’est avec une bonne énergie que Sabina et ses sbires entament le set. Mais très vite, on va se perdre dans un thrash old school vraiment bordélique et pas des plus au point. La chanteuse utilise une voix qui se rapproche presque d’une voix death, qui n’est franchement pas très bien utilisée et dont le rendu est très moyen. De plus, le manque d’une deuxième guitare se fait carrément entendre. Techniquement, c’est carré malgré quelques pêches à droite à gauche mais on a l’impression d’entendre toujours la même chose. Les riffs ne sont pas aussi entraînants qu’à l’accoutumée dans les groupes de thrash metal et la virtuosité des musiciens prend le pas sur le côté simpliste et efficace de la musique. En bref, pour un groupe aussi vieux et pour l’expérience qu’a la leader, le concert n’était clairement pas au niveau et malgré deux trois sonorités sympas, on s’attendait à beaucoup mieux.

18h05 : Samples, masques et tunique blanche pour le frontman : Gaidjinn sait évidemment soigner son visuel et de ce coté là rien à redire. Les francais ont une esthétique singulière qui participe grandement à leur prestation. Là où le bât blesse, c’est au niveau de la production. Cette dernière est trop souvent confuse entre les samples et le jeu de batterie très fourni, ainsi que le jeu en slapping (plutot agressif…) du bassiste. Le chant et la présence du frontman vient contrebalancer la piètre qualité sonore, ainsi que l’énergie déployée par l’ensemble des musiciens. La foule est sans cesse incitée à participer : l’alternance entre passages cleans et voix growls s’y pretant plutôt bien. Entre harangues du chanteur, passages « jumpy » et circle-pit, Gaidjinn livre un show énergique. On en vient à vraiment regretter les balances…

Gaidjinn motoc2016

19h33 : Fracassant la scène avec son entrée percutante, The Midnight Ghost Train impose le niveau de puissance d’entrée de jeu avec une brève reprise de « Make It Rain » (Tom Waits). Un rock aux touches stoner groovy puissantes et entraînantes lance la fosse dans une transe immédiate. Des riffs brise-front, maîtrisés et des musiciens joueurs, la totale est réunie pour se casser la nuque sous les watts du trio. Le frontman a la voix rauque attire tous les yeux sur lui tandis que ses confrères s’en donnent à cœur joie pou faire trembler la scène. Un groove indiscutable, une mise en place du tonnerre, The Midnight Ghost Train roule sur la Massey Ferguscene avec son rock endiablé parsemé d’influences blues des années BB King et autres grands de l’époque afin de nous offrir un show du tonnerre qui ne relâche jamais la cadence. Les trois artistes se donnent à fond et la foule les suit sans hésiter, donnant comme produit final un show endiablé, puissant et rassasiant le public avide de riffs percutants.

20h29 : Nous entendons une pauvre festivalière se plaindre, la malheureuse aurait fait tomber son smartphone dans les toilettes sèches. VDM

20h35 : Depuis 2008 et date de création de la formation suisse, Bölzer n’a cessé de progresser et d’étaler sa notoriété partout dans le monde. Groupe composé de l’emblématique leader Kzr à la guitare et à la voix et du batteur Hzr, les deux suisses ont décidé d’évoluer comme Inquisition et de ne prendre ni basse ni deuxième guitare. Entouré par tous ses retours, Kzr vêtu de boots et d’un slim noir (comme un vrai rockeur anglais), assure une présence scénique très carrée avec son micro pose comme Lemmy. Et ce n’est pas pour dire mais même à deux ils font du bruit les zurichois. Rythmes effrénés et mélodies de guitare hyper rapides en tout genres sont au rendez-vous. Une coopération avec le public assez inexistence, juste un « good afternoon Motocultor ! » suffit à Kzr; mais ce n’est pas le plus important dans un concert De black metal. Le son est très bon et la dix cordes du leader se complète très bien à la batterie. Sur le « Zeus », le groupe met en avant toutes ses qualités de variation musicale et de complémentarité au niveau du rythme et de la mélodie. Et pour rajouter quelque chose de peu commun, Kzr utilise très régulièrement le chant d’église, très haut, qui donne un côté presque ambiant à la chose. Bölzer commence à vraiment devenir une bête de la scène black et peut en tout cas s’appuyer sur le passif de son pays dans le genre (avec Hellhammer par exemple). Un set carré et propre. À suivre de très près !

Bolzer motoc2016

20h55 : Tout fan de death old school prendra son pied sur Gruesome. A l’attente générale, ce jeune groupe sert à la foule du bon death classique et codifié: riffs à 170 bpm, ça tabasse tout le temps, du shred à la pelle, tous les codes sont présents pour satisfaire les fans du genre, créant une fosse majoritairement composée de quinquagénaires. On notera la technique et mise en place du groupe qui ne bronche pas d’un cil, portées par un tapeur de fûts très bon.

21h20 : « Les géants ukrainiens entrèrent un par un dans la grande salle. Warth, Khorus et Khaoth. Vêtus de grands manteaux noirs, l’air résolu, ils s’armèrent et prirent place. Le peuple guettait, impatient. Lorsque Jurgis, le quatrième guerrier fit son entrée, il fut acclamé alors même qu’aucune note n’avait encore résonné.
-C’est vrai qu’ils envoient du bois ? demanda l’enfant.
-Patience petit, patience. répondit l’ancien ».

Puissamment, Khors entame son tout premier titre et fait déjà parler son éclectisme musical efficace. Tantôt ancré dans le black pur, tantôt plongeant dans un heavy infernal aux accents jumpy, la formation de l’Est navigue avec un savoir-faire non dissimulé, à tel point qu’on en vient à se demander si c’est bien le même groupe qui joue tous ces titres. Et pourtant oui. Le plus étonnant c’est que rien ne choque, bien au contraire. Khors fait partie de ces groupes qui proposent une musique qui implique un effort de la part de l’audience : celui d’accueillir et de prendre part au voyage. Celui-ci promet d’être épique, effréné et parfois quasi-festif. Il y en aura pour tout le monde. Côté son, c’est en place : les guitares sont très audibles tout en restant crades et le chant perce avec fureur le maelström instrumental. « Mysticism » fait office de retour à une discographie plus ancienne avec un riff que ne renieraient pas les fans de stoner. « Asgard’s Shining » et « Wisdom Of Centuries » (dont la première partie fait furieusement penser à du Eryn Non Dae) incarneront le chant du cygne pour Khors.

« L’audience prit quelques minutes pour revenir à elle tant la magie des géants était puissante. Leur prodige accomplit, ils quittèrent la scène avec charisme et panache. Ils n’avaient pas menti : leur musique envoi vraiment du bois. »

Viking motoc2016

22h08 : On s’attaque là à un très gros morceau. Grave, pilier de la scene Death metal suédoise depuis les 90′ avec les nombreux Entombed et autre Entrails, est aujourd hui venu pour nous faire ce qui est leur marque de fabrique : des gros riffs de guitare bien gras, des rythmes endiablés, des solos déjantés et tout ca dans un seul concert. Les classiques sont joués avec beaucoup de rigueur comme le super « You’ll Never See » dont le public reprend le refrain en chœur ou encore « Out Of Respect For The Dead ». Les très réguliers changements de rythme à la batterie sont une aubaine pour les headbangers et le pit s’en donne à coeur joie (enfin dans le festival). Une montée en puissance linéaire durant tout le concert prouve bien le professionnalisme et la précision de la machine suédoise. Deux crânes posés sur les amplis guitare et basse ornent la scène, ainsi qu’un drapeau suédois. Comme d’habitude le puissant et inévitable « Into The grave » vient clôturer un set tout en maîtrise et en précision. Ni plus, ni moins, Grave prouve encore par sa qualité et son renouvellement dans le temps qu’il fait bien partie des ténors de la scène Death metal.

23h11 : Lorsqu’on évoque l’apport de la Grèce dans le metal, on pense évidemment à Rotting Christ. A raison. La bande de Sakis Tolis s’est révélée monstrueuse, malgré un son de sample peut-etre un trop présent. Le groupe a su d’emblée créer une atmosphère presque cultuelle où leur dernier album Rituals était à l’honneur. Que ce soit les fumées ou les jeux de lumières aux teintes écarlates, la Dave Mustage s’est transformée en terrain propice à une transe brutale. « Elthe Kyrie  » a démontré toute l’aisance et la puissance des musiciens lors de plans effrenés (merci Themis Tolis), avant d’aboutir sur un « Apage Satana » tout simplement énorme. Là où Rotting Christ marque les esprits, c’est surtout par un jeu de scène très sobre, en phase avec leur titres les plus fédérateurs. Sakis se mue alors en véritable maitre de cérémonie, plutôt loquace pour ceux qui arrivent à déchiffrer son accent. Rotting Christ nous offre en outre un titre aux proportions épiques avec « In Yumen-Xibalba ». Tranchant, cohérent et massif, les grecs signent sans doute l’un des plus gros efforts de ce premier jour.

23h21 : Afin de poursuivre la folle soirée au Motocultor 2016, Entombed A.D. (qui est un schisme au sein d’Entombed) va continuer à faire bouger les fous furieux du pit et du headbang dans tous les sens. Comptant dans ses rangs l’emblématique leader Lars Goran Petrov, les suédois vont nous faire du Entombed et aussi des morceaux de leurs deux albums studio sortis respectivement en 2014 et 2016. Comme à l’accoutumée, le death band démarre par son titre « Midas In Reverse » qui nous en fout plein la tronche dès le début. Tous les classiques d’Entombed original sont joués. De « Stranger Aeons » à « Living Dead » en passant par « Wolverine Blues », tout y est et est fait dans la meilleure des ambiances possibles. Tous les membres du groupe ont la banane et ça fait plaisir de voir que le son death’n roll du line-up sort toujours aussi bien. Évidement, certains classiques comme « Chief Rebel Angel » extrait de l’album « Morning Star » font chanter tout le public et en impose en ce milieu de soirée. Le son est bon, et c’est d’ailleurs sur « Left Hand Path » (morceau le plus emblématique du groupe) et son riff de fin interminablement bon, que le son est presque le meilleur. Beaucoup d’interaction est faite entre Lars et le public avec toujours beaucoup d’humour et de gentillesse. Lars se prend même d’amour pour une bouée en forme de crocodile, toute une histoire. Apres un concert comme ça, des musiciens aussi charismatiques et une vraie envie de se renouveler, on ne voit pas pourquoi Entombed A.D. ne continuerait pas sa moisson de concerts et de partage avec les publics du monde entier qui attendent ce genre de patron du death.

Naheulband motoc2016

23h25 : Oui. Parce que le donjon de naheulbeuk, c’est metal. Certes, on est plus proche de la fête de village burlesque que d’un concert de grindcore, mais bon. A partir du moment où la foule appelle le groupe à venir sur scène en scandant le mot « chaussette », vous savez que ca va être un moment magique. Ou en tout cas drôle. Déjà ca commence par un problème technique. Déjà. Une magicienne, un ranger zombie, un troll et un joueur de banjo bancal. En plus. Pis ca se permet de jouer le générique de Game of Thrones. Aucune limite. La bande de bras cassés entame une première chanson avec entrain puis tire un constat touchant et perspicace : la présence du Naheulband au motoc’ c’est quand même une grosse erreur de casting. « On a même pas d’ batterie ! Mais nous on a un flûtiste ! ». C’est pas faux. Mais tout le monde s’en fout et s’amuse. Ca tombe bien tout le monde est venu pour ca. La chanson du poulet mobilise l’audience comme jamais. Pourquoi se prendre le choux à composer des titres alambiqués alors qu’un simple bridge en question-réponse « Poulet-poulet ! Piou-piou-piou ! » fait plus bouger la foule que certains autres groupes programmés plus tôt dans la journée ? Puis survient la prière à Krom. Tribale. Sans concessions. Après une démonstration pyrotechnique osée suivie d’un wall of hugs d’une violence inouïe, le Naheulband loue les bienfaits de la bière du donjon (chanson qui trouve plusieurs adeptes dans le public… allez savoir pourquoi) avec une reprise plus ou moins metal de « The Final Countdown » (si si, puisqu’on vous le dit). Les joyeux lurons feront le récit d’une bataille épique interminable sur fond de batterie bien dégueu en backtrack avec un flûtiste déchaîné. Ils ne reculent devant rien. La chanson des nains sous la montagne clôt ce joyeux bazar qui déploie une bonne humeur palpable. Magie du motocultor où des groupes comme Cult of Luna foulent la même scène que le Naheulband. Ou l’inverse. Je sais plus. La bière du donjon ne laisse pas indemne.

00h25 : On enchaîne directement avec les italiens de Fleshgod Apocalypse. Groupe très particulier car il évolue dans un style death metal pur et dur mais également dans un metal symphonique plus qu’évolué. Évolué, dans le sens où un piano à queue joue avec le groupe sur scène, on est bien loin du synthétiseur basique et de la cantatrice qu’on retrouve chez Epica, Delain ou encore Nightwish. Un grand fan club s’est rapatrié devant le concert et malgré leur neuf ans d’existence, les italiens ont déjà conquis plus d’une tête. Côté scénique, les trois gratteux tiennent le lead scénique pendant que le pianiste se débat avec sa machine pour qu’on l’entende. Beaucoup d’aigus et une batterie très forte couvrent certaines sonorités, ce qui donne un rendu plutôt moyen. En revanche, au niveau de la présence et du charisme, ça envoie sacrément bien. En pleine tournée de leur nouvel opus sorti cette année chez Nuclear Blast, les italiens font un bon mix de la setlist et pioche dans tous ses atouts. Mais du coup le concert sera assez plat et trop constant sans une réelle progression pendant l’heure. Malgré tout c’est un groupe couillu qui utilise des éléments plus qu’originaux et rien que pour ça, ça vaut le détour.

01h50 : Satan JC… Qui aurait cru que de la new wave modern pop psyché, appelez ça comme vous voulez, mené par un alias de Yoko Hono version européenne, serait arrivé au Motocultor. S’inspirant d’un mélange de punk, de rock British années 80 et d’une touche de stoner si l’on cherche plus loin, le résultat inaudible qu’est Satan JC reste très perturbant à expérimenter en live. En terme de structure, c’est sans problème : on comprend ce qu’il se passe, on comprend l’idée. En terme d’interprétation c’est une autre paire de manche. La front lady beuglant à l’octave le plus haut tous les quatre temps reste la principale source d’appréhension. Un mic mac d’influences diverses donnant un résultat incertain mais qui à l’arrivée possède son public qui lui est fou dans la fosse face au quintet. On a toujours des bonnes surprises.

02h09 : Il ne fallait pas être épileptique pour assister au concert des Norvégiens de Shining tant les jeux de lumières sont nerveux, ainsi que le jeu des auteurs d’International Blackjazz Society. Entre indus, rock-stoner, black et touches de saxophone, difficile de suivre le propos lorsqu’on est pas déjà aguerri. Au premier abord, Shining est loin d’être accessible. Il n’empêche que ces derniers ravagent tout dès qu’ils montent sur scène. Un riff torturé cède place à une rythmique dansante et ainsi de suite. La scène renforce l’impression de liberté que le groupe dégage en studio. Jørgen Munkeby maintient le cap en excellent frontman qu’il est, les chemises noires portées par tous les membres du groupe leur confèrent une prestance unique. Shining bénéficie d’un son à la hauteur de ses prétentions de tête d’affiche et fait la part belle à l’excellent Intetnational Blackjazz Society. « Burn It All » et son introduction paisible est un condensé de ce que Shining fait de mieux : naviguer entre les extrêmes, avec l’insouciance du fou. Vient enfin le dantesque « The Madness And The Damage Done » qui termine le show, avec son immense pont aux guitares criantes. L’occasion de débrider complètement les lights et de terminer en apothéose sur un morceau frénétique. Shining est certes fou. Mais on en redemande.

Shining motoc2016

02h30 : Les Finlandais de Children Of Bodom ne se peaufinent pas avec l’âge. Prendre chaque morceau trop vite, le batteur qui est en avance sur tout le monde et bouffer des demi temps, le bilan n’est pas fameux. « In Your Face », deuxième titre de la setlist, titre mythique du quintet, est sûrement celui qui a pris le plus dans la tronche, le tempo n’arrêtant pas d’accélérer au fil du morceau. Le charme d’Alexi Lahio reste néanmoins infaillible et le combo sait retourner une scène, c’est indéniable. La première journée du motocultor se termine sur une fausse note pas en place mais qui aura ravie les fans hardcore du groupe.



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