
Artistes : Motörhead – Danko Jones
Ville : Paris (France)
Lieu : Zénith
Date : 26/11/2008
Public : 5 000 personnes environ, sold-out.

Lemmy : un mythe !
33 ans de carrière, une vingtaine d’albums, à peu près autant de changements de line-up et des décibels à gogo… Motörhead est un mythe. Un mastodonte. Une légende. Pas étonnant, donc, que « le groupe qui joue le plus fort du monde » soit parvenu à remplir le Zénith de Paris en ce 26 novembre.
Première constatation à l’arrivée au Zénith : la foule est très diversifiée, pour ne pas dire complètement hétéroclite. La moyenne d’âge tourne autour de la cinquantaine (traduisez : les fans de la première heure sont venus en masse), mais il n’est pas rare de croiser des enfants d’une dizaine d’années venus accompagner papa. La relève semble assurée, et ça fait plaisir à voir.

Danko Jones en ouverture.
Arrivés en retard par la faute des lignes de métro parisiennes (qui semblaient s’être donné le mot !), nous pénétrons dans la salle alors que la première partie, Danko Jones, a déjà commencé son set. Le combo canadien balance un bon vieux rock traditionnel qui ne casse pas trois pattes à un canard, mais qui a au moins le mérite de faire bouger la tête et d’électriser la foule. Le charismatique chanteur du groupe, Danko Jones himself, semble très en forme et ne cesse de communiquer avec le public, l’encourageant à « faire du bruit pour Motörhead » et allant même jusqu’à qualifier Paris de « ville du sexe, et pas de ville de l’amour » avant d’entonner les premières notes du tube « First Date ».
Ses deux comparses (John Calabrese à la basse et Dan Cornelius à la batterie) s’en donnent eux aussi à c?ur joie, et la bonne humeur du groupe est contagieuse. A la fin du set (qui se conclut par un magnifique hommage aux grands musiciens disparus, de Dimebag Darrell à James Brown, en passant par Cliff Burton et Johnny Cash), le public est littéralement euphorique, et les membres de Danko Jones sont manifestement ravis de leur performance. On les comprend : les Canadiens ont réussi à allier une musique « d’jeun » et pêchue à un très bon jeu de scène. Bref, on ne peut qu’être conquis.

Motörhead live !

Après le traditionnel ballet des techniciens et des roadies chargés de préparer la scène pour les stars de la soirée, les lumières s’éteignent à nouveau, la foule scande le nom du groupe, puis Lemmy et ses acolytes font une entrée… pas si fracassante que ça. En effet, il est assez surprenant de voir les trois vétérans du rock arriver sur scène en s’accompagnant sobrement de quelques notes de guitare et se présenter au public comme s’ils assuraient là leur premier concert. Alors, et alors seulement, le trio entame son show.
Curieusement, la set-list est très pauvre en chansons issues de « Motörizer », le dernier album du combo, et fait la part belle aux tubes qui ont émaillé la carrière du groupe. Un concert « best of », en somme. « Metropolis », « Civil War », « Another Perfect Day »… Pour le plus grand plaisir du public, les hits s’enchaînent, entrecoupés de petits discours de la part de Lemmy. A ce propos, on renonce très vite à comprendre ce que raconte l’homme à la verrue : son accent est tel que même une personne parlant anglais couramment a l’impression d’être confrontée à une langue étrangère ! Malgré ce petit inconvénient, Motörhead est un groupe qui interagit et communique beaucoup avec son public, ce qui est très apprécié mais plutôt inhabituel pour des artistes de cette trempe.

Lemmy Kilmister : une star.
Une chose est sûre, les musiciens ont l’air de prendre leur pied à peu près autant que leur public : très inspiré, Phil Campbell gratifie les spectateurs d’un magnifique solo de guitare en guise de prélude à « The Thousand Names Of God », tandis que Mikkey Dee récolte une standing ovation pour un solo de batterie littéralement ahurissant. Si on ne savait pas que ces gus-là ont en moyenne cinquante ans (voire un chouia plus pour Lemmy…), on aurait du mal à le deviner !
Après plus d’une heure de show et une débauche de décibels qui fait honneur à la réputation du groupe, Lemmy annonce la dernière chanson. Et de préciser à la foule contrariée : « mais vous savez très bien qu’on reviendra si vous faites du bruit » (sa seule phrase intelligible de la soirée). Chose promise, chose due. Pour le premier rappel, Mikkey Dee se met à la guitare sèche (si c’est pas agaçant, ces musiciens multi-tâches…), Lemmy attrape un harmonica, et le groupe entonne un « Whorehouse Blues » qui donne au public l’impression d’avoir été téléporté au milieu des grandes plaines des Etats-Unis.

Messieurs Merci !
Puis vient « Ace of Spades », et le Zénith bascule carrément dans l’hystérie : les paroles sont reprises en ch?ur par des fans en transe, Mikkey Dee est possédé, le public en redemande… Car cette chanson a un défaut majeur : elle est beaucoup trop courte ! Le concert s’achève sur « Overkill », que Lemmy et ses gars semblent ne jamais vouloir finir de jouer. Les trois héros de la soirée saluent, distribuent baguettes, médiators et baisers à tout va (si si, Lemmy envoie des bisous, on vous jure !) puis quittent la scène sous les hurlements d’un public ravi.
Pour ceux qui n’avaient jamais eu l’occasion de voir Motörhead sur scène (comme votre servante ou les rase-moquettes endoctrinés par papa), l’expérience aura été plus que convaincante : après trente ans de carrière, le trio grand-britton casse toujours sérieusement la baraque, et ce ne sont pas les 63 bougies sur le prochain gâteau d’anniversaire de Lemmy qui y changeront quoi que ce soit. Pour les autres, ce concert n’aura été qu’un argument de plus : Motörhead est tout simplement l’un des plus grands groupes du monde.
Set-list :
Iron Fist
Stay Clean
Be My Baby
Rock Out
Metropolis
Over The Top
One Night Stand
I Got Mine
Solo de guitare The Thousand Names Of God
Civil War
In The Name of Tragedy
Another Perfect Day
Just ‘Cos You Got The Power
Drum Solo
Going To Brazil
Killed By Death
Bomber
Rappels :
Whorehouse Blues
Ace of Spades
Overkill
